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"Khaled Drareni, Amar Belhimer, la France et la pizza Mc Cain" par le Pr Ali Bensaad

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  • "Khaled Drareni, Amar Belhimer, la France et la pizza Mc Cain" par le Pr Ali Bensaad

    La condamnation de Khaled Drareni est le signe grave et inquiétant d’une gouvernance qui menace dangereusement les intérêts stratégiques de l’Algérie. Il est ahurissant et suicidaire que pour condamner Khaled Drareni, le pouvoir ait dû passer par la criminalisation de la relation avec « SOS racisme » et Reporters Sans Frontières. C'est cette relation qui est reproché, entre autres, à Khaled Drareni. Cela veut dire qu’il n’y a plus de mémoire ou de réflexion stratégique.

    Qu’il s’agisse de la défense des immigrés algériens contre le racisme ou de la lutte contre les nostalgiques de l’Algérie Française, « SOS racisme », malgré ses faiblesses et ses controverses, a été et est un allié stratégique et un relai des intérêts de l’Algérie et de son peuple dans la société française. Par quelle cécité le pouvoir algérien qui fait pourtant de la question du passif colonial un fonds de commerce, en est-il arrivé à la criminalisation de la relation avec une organisation qui, par ailleurs, s’est construite, pour une part essentielle, à partir de luttes de descendants d’immigrés algériens dont certains ont été des personnages-clés à l’image de Malek Boutih qui en fut président et qui a œuvré pour le rapprochement franco-algérien et la condamnation du passé colonial.

    A-t-on oublié que l’alliance avec de larges secteurs de la société civile française et le basculement de larges pans de la société française dans le camp de la paix contre le lobby colonial a beaucoup aidé à faire gagner la guerre de libération qui a également bénéficié de l’aide politique, matérielle et militaire de réseaux de cette société civile ? La mort de Gisèle Halimi, avocate du FLN mais aussi un des soutiens de « SOS racisme » et une de ses inspiratrices à sa création, vient rappeler cette évidence.

    Le billet d’avion de Khaled Drareni

    Le poids des sociétés civiles dans les pays démocratiques pèse sur les choix des gouvernants de leurs pays. Elles ont voix au chapitre et bénéficient de subventions quand bien même elles peuvent être extrêmement critiques. C’est à ce titre que, de la même façon qu’elles le font sur leur sol national, elles peuvent prétendre, en toute indépendance, à solliciter les ressources des ambassades de leurs pays dont une partie est dédiée à cela. C’est par cette voie que des universités occidentales, dont des françaises, ont pu inviter des centaines d’universitaires algériens et leur payer des billets d’avion que leurs universités ne pouvaient leur payer, par manque de moyens d’universités marginalisées et clochardisées par ceux qui détournaient par ailleurs des milliards de dollars tout en tenant un discours nationaliste ou qu’elles ne voulaient pas leur payer par clientélisme politique et clanique.

    Grâce à cela des centaines d’universitaires algériens ont pu se mettre au diapason de la production scientifique internationale, participer à ses débats et échapper à l’enfermement scientifique imposé par un pouvoir dont un ministre a été jusqu’à déclarer que « l’université algérienne n’a besoin ni de Nobel ni de classement international ». J’ai moi été « coupable » d’utiliser cette voie pour inviter plusieurs collègues maghrébins et européens pour participer à des colloques ou des séminaires que j’ai organisés en France, en Europe ou au Maghreb, sollicitant légitimement les ambassades françaises et européennes notamment allemandes et italiennes. J’ai utilisé cette voie en toute indépendance, sans redevabilité aucune alors même que souvent le contenu des travaux était très critique à l’égard de la politique officielle française ou européenne comme peuvent le constater ceux qui me lisent, y compris sur Facebook. Je n’ai aucun mérite à cela. J’use de cette indépendance que les universités européennes ont construite depuis des siècles à l’égard du pouvoir politique et qui est au fondement de l’essor scientifique de l’Europe et de sa prospérité. C’est cette même voie qu’utilisent les artistes pour inviter leurs collègues algériens ou les organisations de la société civile comme « SOS racisme » qui a utilisé cette voie pour inviter Khaled Drareni

    Les billets d’avion français de M. Belhimer et ses collaborations sécuritaires

    Cette voie, M.Amar Belhimer, longtemps avant d’être ministre, en a bénéficié lui-même en tant qu’universitaire, multiplement, et plus que tout autre. Il a bénéficié d’au moins quatre billet d’avion de l’ambassade de France au Maroc et probablement plus sans compter des billets de l’ambassade de France en Algérie. Je le sais parce que j’ai été chercheur en délégation CNRS au Centre Jacques Berque qui lui a permis de bénéficier de ces billets qui sont documentés. Je ne lui en fait pas grief. Mais pourquoi un billet d’avion fait de Khaled Drareni un espion à la solde de la France et qu’une dizaine de billets délivrés par les ambassades françaises à M. Belhimer en font un patriote soucieux de l’intérêt national algérien ? Pourquoi ce qui est hallal pour lui est haram pour Khaled Drareni ?

    Je ne lui ferai également pas grief d’avoir tissé des liens et collaboré avec des institutions militaires françaises et produit pour elles des notes longtemps avant même d’avoir pensé un jour être ministre. Au contraire. Les questions de guerre et de paix sont trop sérieuses pour les laisser aux seuls militaires et diplomates. En Europe, à la demande des sociétés, les institutions militaires se sont ouvertes aux débats avec les universitaires dont beaucoup croient, à juste titre, en la vertu du dialogue et de l’éclairage des militaires sur les enjeux des conflits. Il est important que des universitaires des pays du Sud qui font le plus les frais de ces conflits, participent à ces débats. Je ne ferai donc pas grief à M. Belhimer d’avoir produit des notes stratégiques sur l’Algérie pour des institutions liées au ministère de la défense française. Je ne crois pas qu’il ait pu ainsi menacer les intérêts de l’Algérie. Pourquoi alors les relations de Khaled Drareni avec « SOS racisme » et « Reporters sans frontières » menaceraient elles la sécurité nationale algérienne ? J’ai été destinataire de ces notes au même titre que beaucoup de mes collègues spécialistes du Maghreb et du monde arabe probablement par souci de M. Belhimer de se faire connaître. Il est vrai qu’alors, il tapait aux portes d’institutions françaises tout azimut.

    Je me serai bien passé de rappeler à M. Belhimer ces faits sur lesquels il doit s’expliquer devant l’opinion algérienne. Mais le lâche et indigne harcèlement dont fait preuve son ministère à l’égard de Khaled Drareni est révoltant. Comme est révoltante cette tentative toujours renouvelée des élites du pouvoir algérien de vouloir greffer leur complexe de colonisé à une jeunesse qui, si elle ne l’ignore pas, l’a dépassé. Comme est révoltante l’indigne attitude duplice de ces élites feignant d’aboyer contre la France mais qui frétillent de la queue dès qu’il s’agit de s’octroyer pour eux et leurs proches ses privilèges et sa modernité et que résumerait bien cette ancienne publicité pour la Pizza Mc Cain : « Ce sont ceux qui en parlent le moins qui en mangent le plus » ou comme le dit le proverbe algérien : « ceux qui maudissent l’arbre mais se gavent de ses fruits ». Honte à vous !

    Je suis Khaled Drareni

    Ali Bensaad*
    15-08-2020

    *Professeur des universités, à Institut Français de Géopolitique de Paris
    Dernière modification par shadok, 16 août 2020, 02h09.
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

  • #2
    Du lourd ! Le Pr Ali Benissad a flingué Amar Belhimer

    Il témoigne que le ministre de la communication a lui-même utilisé des billets d’avions de l’ambassade de France pour assister à des congrès en France

    Il nous apprend également que Amar Belhimer a collaboré avec des institutions militaires françaises et produit pour elles des notes avant d’être ministre

    La question que pose le Pr Ali Benisaad : "Pourquoi un billet d’avion fait de Khaled Drareni un espion à la solde de la France et qu’une dizaine de billets délivrés par les ambassades françaises à M. Belhimer en font un patriote soucieux de l’intérêt national algérien ?"
    Dernière modification par shadok, 16 août 2020, 03h45.
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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    • #3
      Il a bénéficié d’au moins quatre billet d’avion de l’ambassade de France au Maroc
      Plus grave encore Amar Belhimer a reçu des billets d'avions de l’ambassade de France au Maroc pour assister à des congrès en France
      Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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      • #4
        Pas mal...

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        • #5
          c’est à ce demander qui contrôle l Algérie

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          • #6
            @Bachi

            Ça ne rigole pas avec le Pr Ali Bensaad, il est connu pour sa rigueur scientifique

            Il ne parle pas dans le vide, tout est documenté
            Dernière modification par shadok, 16 août 2020, 15h58.
            Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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            • #7
              Qu’il s’agisse de la défense des immigrés algériens contre le racisme ou de la lutte contre les nostalgiques de l’Algérie Française, « SOS racisme », malgré ses faiblesses et ses controverses, a été et est un allié stratégique et un relai des intérêts de l’Algérie et de son peuple dans la société française. Par quelle cécité le pouvoir algérien qui fait pourtant de la question du passif colonial un fonds de commerce, en est-il arrivé à la criminalisation de la relation avec une organisation qui, par ailleurs, s’est construite, pour une part essentielle, à partir de luttes de descendants d’immigrés algériens dont certains ont été des personnages-clés à l’image de Malek Boutih qui en fut président et qui a œuvré pour le rapprochement franco-algérien et la condamnation du passé colonial.
              Il marque un point car effectivement SOS Racisme a été noyauté par le parti socialiste et Bernard Henri Levy, mais il y a bien eu des algérienEs qui se sont opposés à leurs dictates et qui ont refusé de se soumettre à leurs caprices. Malek Boutih tout comme le neveu de l'ex ministre ont toujours œuvré pour que le passé colonial de la France soit criminalisé et qu'il soit reconnu comme crime contre l'humanité. On ne peut donc soupçonner Drareni d'intelligence avec l'étranger si c'est l'unique fait qui caractérise l'accusation.
              Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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              • #8
                Ça ne rigole pas avec le Pr Ali Bensaad, il est connu pour sa rigueur scientifique


                Allah ikather men amthal'houm, un Algérien dont on peut être fier.
                ca change des Begri habituels.

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                • #9
                  Bien rajouter que les accusations ridicules qui se retournent contre le pouvoir sont surtout des diversions pour nourrir la naïveté de certains. Ces accusations ne sont pas la cause de l'emprisonnement du journaliste Khaled Drareni.
                  C'est toujours bon de rappeler la cause. C'est comme chez la mafia russe ou biélorusse, par exemple, même école.

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                  • #10
                    Bien que je ne sois pas fan de Hichem Aboud, j'aime bien le ton qu'il utilise dans cette vidéo

                    Dernière modification par Myst, 16 août 2020, 19h14.
                    خيرالكلام ما قل و دل

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                    • #11
                      Belhimer est un petit larbin du pouvoir :

                      http://www.algerie-dz.com/forums/sho...3&postcount=16
                      Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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                      • #12
                        un texte éloquent que celui de ce Pr Ali Benissad qui contribue à apporter de la lumiére dans cette affaire sur le chemin de la vérité que malheureusement on ne trouve pas dans son milieu naturel : nos tribunaux et nos cours!
                        Résistez. Gardez par-dessus tout l'amour de la liberté et votre sens critique...... Combattez par l'espérance un pessimisme trop justifié.» Jean d'Ormesson

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                        • #13
                          C'est connu, dans le staff actuel de Djerrad trois ministres sortent du lot, Zeghmati de la justice, Boukadoum des affaires étrangères et Rezzig du commerce.
                          Le reste n'est pas très propre.
                          وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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                          • #14
                            C'est vrai qu'avec tous les innocents jetés en prison, tous les semeurs de fitna qui jouissent eux de la liberté de mouvement et d'insulte. On peut dire que Zeghmati est très propre
                            خيرالكلام ما قل و دل

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                            • #15
                              Il y a beaucoup de membres de la 3issaba ... les prétendus innocents, comme Drareni, s’avèrent être des larbins de puissances étrangères.
                              Une question d'angle de vue.
                              وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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