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Ould Abdel Aziz tente de transférer son cas sur la scène politique

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  • Ould Abdel Aziz tente de transférer son cas sur la scène politique

    L'Authentique - Mis à nu par le Rapport de la Commission d’Enquête Parlementaire qui l’accuse de malversations pendant ses dix ans au Pouvoir, ciblé par les services de la Police chargée des crimes économiques et financiers qui a entamé une opération de saisie de ses biens acquis pendant sa présidence, en instance de jugement pour « haute trahison » par la Haute cour de justice, l’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz contre-attaque.

    En fin stratège doublé de manipulateur, il a décidé de passer à l’action en tentant de transférer le dossier judiciaire -dont il est l’objet- sur la scène politique , voire, sur celui des droits de l’homme, l’objectif étant de s’attirer le soutien et la sympathie des populations, le cas échéant, de la communauté internationale.

    Vendredi dernier, l’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz s’est rendu au siège du parti Ribatt, pour dit-on, discuter des modalités de son adhésion et son engagement dans la formation dirigée par l’ancien activiste Saad Ould Louleid.

    Réplique d’un homme qui n’est jamais parvenu à digérer sa mise à l’écart de l’UPR et qui a mal vécu l’étouffement par les Pouvoirs publics, de son ultime projet de récupération du Parti Unioniste démocratique socialiste (PUSD).

    Mis à l’étroit par le Parlement et la justice, dans le viseur des services du ministère de l’Intérieur, Ould Abdel Aziz annonce une conférence de presse pour mardi. Si l’homme s’active tant ces derniers jours, c’est qu’il essaie de détourner « son cas » -le dossier judiciaire-, sur le champ de la politique et des droits de l’homme.

    Cette conclusion émane des hommes politiques qui savent Ould Abdel Aziz, fort d’importantes dispositions tactiques, qui lui ont permis entre autres, de mener le pays en barque dix ans durant, au nez et à la barbe de ses opposants et même de la communauté internationale.

    Ainsi, c’est en victime expiatoire d’un Régime qui lui en voudrait, pour des considérations personnelles (la détérioration de ses relations avec son dauphin) et pour des ambitions politiques légitimes (la reconquête du Pouvoir par un engagement politique) que Ould Abdel Aziz va se présenter à l’opinion lors de la conférence de presse.

    Il s’agira pour lui, de crier à « l’injustice et à l’acharnement d’un Régime dont, selon lui, la seule tâche réside dans la surveillance de ses faits et gestes, alors que sa priorité doit être ailleurs ».

    En quête de soutien

    En portant son combat sur la scène politique, Ould Abdel Aziz tente de détourner l’opinion des accusations de malversations portées contre lui et d’orienter son attention vers l’acharnement dont il ferait l’objet.

    Auparavant, il s’était investi en venant en aide aux populations frappées de la pandémie du covid-19, par l’organisation d’opérations de dons de vivres. Une initiative qui n’aurait pas eu d’impact du fait de l’aspect dérisoire de cette aide, l’homme étant connu, pour « ne pas trop mettre la main dans la poche ».

    En s’adressant aux populations qu’il sait systématiquement solidaires des victimes d’injustice -parmi lesquelles il se compte dorénavant-, Ould Abdel Aziz espère susciter leur solidarité et leur soutien, d’autant qu’il se prévaut, selon lui « de la plus grande attention portée par un leader aux Pauvres et du meilleur bilan jamais réalisé par un Président de la République en Mauritanie ».

    Saisie

    Ayant refusé de déférer à la convocation de la Commission d’enquête Parlementaire, pour ensuite braver l’Autorité publique en essayant de prendre en main une formation politique, Ould Abdel Aziz a refait preuve de son égo surdimensionné.

    Tout en lui, amène à croire qu’il se croit invincible face à un Pouvoir auquel il semble réserver très peu de considération. Et c’est pour démontrer son Autorité que ce Pouvoir a décidé de sévir.

    Depuis jeudi le rythme de l’enquête menée par la police chargée des crimes économiques à propos des dossiers de la décennie du pouvoir de Ould Abdel Aziz s’est accéléré avec une série de saisies à titre conservatoire sur des comptes bancaires, des biens mobiliers et immobiliers : saisie de véhicules et d’engins, dont des tout terrain et des blindés, 56 camions de marque allemande, appartenant à son gendre, Mohamed M’Sabou, saisie de citernes et de tracteurs, de 50 voitures Toyota de marque Hilux et 35 camions, de 60 gros camions, de 40 véhicules de marque et de volume différents.

    Tous les véhicules et les camions susmentionnés avaient été enregistrés au nom de sociétés fictives et importés illégalement, sans transiter par les douanes. Nombre d’entre eux feraient partie de dons accordés par certains pays à la Mauritanie.

    Autre fait et non des moindres, la publication d’une ordonnance de saisie conservatoire du Tribunal de Nouadhibou sur cinq bateaux appartenant à la société IPR, propriété de l’homme d’affaires Mohamed Lemine Ould Bowbatt, proche de l’ex-président Aziz, la saisie des comptes ouverts auprès de la SMCP par IPR, accusée de non-paiement de droits des douanes cumulés depuis sa création il y a 8 ans, la mise aux arrêts du nommé El Mechry Saleh le comptable de la Fondation de feu Ahmedou Ould Abdel Aziz qui est aujourd’hui présidée par son frère Bedr Ould Mohamed Abdel Aziz et celle d’un Notaire auprès duquel ont été découverts des centaines de documents de vente de terrains et de résidences au nom de l’ex-président et des membres de sa famille

    Procédures

    A sa décharge, le Pouvoir s’est employé jusque-là à être respectueux des procédures administratives, tout en ayant une vue sur les Droits de l’Homme. En effet, alors que tout le monde était persuadé qu’il userait de la force pour obliger l’ex-président à déférer à la convocation de la Commission Parlementaire d’enquête (comme ce dernier avait procédé avec l’épouse de Sidioca en 2010), il a laissé le processus suivre son cours consacré in fine, par la mise à disposition dudit Rapport à la Justice.

    La dernière sortie du Parlement constitue une parfaite illustration de cette disposition de respect de l’individu avec la mise en garde adressée à la presse sommée de ne pas traiter « prématurément en coupables », les personnes citées dans le Rapport de la Commission d’enquête.

    Aussi, même si rien ne va plus entre le président Ould Ghazouany et son prédeccsseur, une nette séparation des pouvoirs a été constatée dans la gestion du dossier avec la non immixtion et la neutralité observée par le Pouvoir exécutif qui a laissé le Pouvoir législatif libre de ses décisions et de ses actes. A présent, le Rapport se trouvant aux mains de la Justice, il revient à celle-là seule de s’y prononcer, en toute indépendance. C’est en tout cas l’engagement des Autorités.

    Oumar El Moctar
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