Cette grosse couleuvre de la colonisation civilisatrice que les esprits revanchards veulent nous faire avaler
lequotidien-oran.com
par Mahmoud Chabane
Mardi 18 aout 2020
Il faut rappeler qu'autour de la question mémorielle qui est à l'origine de la distanciation des liens entre l'Algérie et la France, le président Abdelmadjid Tebboune a posé comme condition préalable au départ de relations profitables aux deux pays, l'impératif du règlement de cette question épineuse qui tient à coeur au peuple algérien, libre et souverain. «Des personnes qui pensent que l'Algérie a été bradée, n'a pas été libérée et que le général de Gaulle fut un traître tentent de saper le travail, du président français», a-t-il déclaré.
C'est dire que des esprits revanchards en trouble fête, peinent encore à accepter la perte de l'Algérie, eux qui ont voté en février 2005, la loi rappelant le « rôle positif de la colonisation », en faisant crisper plus encore les positions. En porte-drapeau de la meute des nostalgiques de « l'Algérie française » et des mercenaires médiatiques qui végètent dans les milieux de l'extrême droite, la journaliste Véronique Jacquier en direct sur CNEWS le 1 6 juillet 2020, à vanté « les bienfaits » de la colonisation de l'Algérie par la France. Sortie de nulle part, cette journaliste, en obligée du parti de Marine Le Pen à laquelle l'on ne s'attend tout de même pas qu'elle fasse cadeau à l'Algérie, a versé son venin sur notre pays, son peuple et son histoire ... millénaires.
Elle a usé de propos mensongers, insultants, racistes et islamophobes, au moment où les rapports entre l'Algérie et la France sont à l'apaisement en déclarant: « Il faut rappeler que si la France a colonisé l'Algérie en 1830, c'était pour mettre fin à la piraterie barbaresque et à l'esclavage en Méditerranée pratiqué à l'époque par les musulmans ». Pour elle, en 1830, l'Algérie n'était rien du tout. Et d'ajouter : « la France a construit des ponts, des routes, des hôpitaux... Il faudrait qu'Emmanuel Macron tienne un peu ce discours. Au lieu d'être dans l'auto-flagellation et la repentance. Un chemin qu'avait commencé à emprunter Jacques Chirac et François Hollande. »
Ceux sont là bien sûr, des propos auxquels notre pays est habitué de la part de certains médias de la désormais ex puissance coloniale qui, épisodiquement, à la veille d'évènements politiques (campagnes électorales), problèmes sociétaux et sécuritaires (chômage, agressions...), donnent la parole à des « journalistes » triés sur le volet pour les entendre dire ce qui est attendu d'eux. Ils exécutent, tels des tueurs à gage, le contrat. Un fait mérite pourtant d'être signalé pour attirer l'attention des lecteurs !
L'intervention rageuse de cette journaliste a été faite quelques jours seulement après celle de la porte-parole des partisans de l'Algérie française et de ses supplétifs, largement médiatisée d'ailleurs, au lendemain de la restitution, tout au plus symbolique, de cranes de résistants algériens stockés outrageusement comme de vulgaires objets au musée en France.
La question qui mérite d'être posée est la suivante: pourquoi tout ce tapage médiatique et à quelle fin ? Aussi je dois avouer ma faiblesse de croire que le/ou la journaliste rapporte des faits avérés et donne aux lecteurs des informations vérifiées, recoupées, surtout inattaquables et que sa bible reste le code de déontologie.
Ce n'est pas le cas dans ce qui m'amène à réagir pour rétablir les faits et parler du vécu et du ressenti. D'ailleurs, de mémoire de citoyen, je n'ai jusque-là pas entendu un /ou une journaliste intervenant sur les medias français dire du bien de notre pays et encore moins, parler des souffrances endurées par le peuple algérien durant les 132 années de colonisation, des dégâts et des pillages souvent irréparables que cette dernière a causé à notre cher pays. Il faut tout de même lui reconnaitre, que la sacrosainte liberté d'expression au nom de laquelle 1 elle s'est autorisée à dire même des contrevérités sur un sujet sensible par ce qu'il renferme comme drames humains, souffrances, destructions,..., le droit de dire ce qu'elle pensait de la colonisation de notre pays. Dits à partir d'un pays, ou plutôt, du pays des droits de l'homme, les mots ont généralement une autre résonnance. N'est-ce pas ?
Notre intention, à travers cette contribution, n'est certainement pas de lui répondre, encore moins de l'invectiver, de la condamner ou de lui demander de potasser les manuels et autres documentations traitant de l'histoire de la guerre d'Algérie écrits par d'authentiques historiens reconnus par leurs pairs (pas par les historiens de service), mais de rappeler pour certains compatriotes et français pétris de valeurs portées par la révolution de 1789, et attirer l'attention d'autres, sur certains faits à même de « démolir » ce genre de propos destinés aux nostalgiques de l'Algérie française. Il faut admettre que pour ces derniers l'indépendance de l'Algérie vécue et perçue comme une trahison, (la création de l'OAS pour faire avorter les négociations d'Evian en est la confirmation), demeure la grosse arête qui leur est toujours restée en travers de la gorge.
D'abord, le format de l'émission, le choix du thème, le timing et les intervenants, ce n'est un secret pour personne, obéissent à un certain nombre de paramètres orientés en fonction du public ciblé et des objectifs à atteindre, souvent commandités. Il faut admettre de prime abord que l'émission n'est pas destinée à l'auditoire algérien (consommateur collatéral) mais bel et bien à des consommateurs français; ceci n'excuse en rien la journaliste en question et bien entendu le média vecteur de ces propos. Il faut savoir aussi qu'elle s'adressait à un certain peuple français nourri aux thèses racistes, vivier des droites et extrêmes droites pour le revigorer, et le mobiliser en vue des prochaines échéances électorales qui s'annoncent d'ores et déjà incertaines.
Le racisme qui semble faire souche en France qui, hier a touché les Italiens, les Portugais et les Espagnols venus bâtir la France, s'est reporté avec rage sur les ouvriers des ex colonies désignés sous l'identifiant stigmatisant « d'origine émigrée » venus manger le pain des français. Il convient de noter que les racistes français disent toujours moins par rapport à ce qu'ils pensent. Par la même, elle eut l'outrecuidance de dresser un lourd réquisitoire contre les présidents français qui ont osé dire à demi-mot que la colonisation n'était pas finalement un « machin » positif pour les indigènes, cela s'entend, et d'adresser au président en exercice une sévère mise en demeure de ne pas franchir le Rubicon, ce qui pourrait lui coûter très cher, électoralement s'entend.
Aujourd'hui c'est en enfant, toujours porteur du virus du patriotisme (endémique en Algérie) d'un ex colonisé qui a échappé miraculeusement à l'analphabétisme imposé aux indigènes par le code de l'indigénat grâce aux sacrifices consentis par notre peuple, qui se fait un devoir de sereinement donner à l'enfant de l'ex colonisateur, la contradiction éclairée documentée sur les propos tenus dans l'émission. Il faut dire que les ponts construits sur les axes routiers tracés et réalisés par l'administration coloniale l'ont été pour semer, non pas le progrès et la civilisation comme argué, mais bel et bien la mort et les dévastations des écosystèmes, de la faune et de la flore.
Les objectifs sont clairement et uniquement militaires réalisés sans état d'âme et de manière barbare, en exécution de la stratégie de colonisation du pays visant à remplacer les indigènes qualifiés de sauvages par des « civilisés » importés d'Europe. D'ailleurs, le mot d'ordre donné par les chefs à l'armée de mercenaires était d'une limpidité déconcertante : « tuer, brûler, violer, piller ». Et la pratique d'enfumades de populations réfugiées dans des grottes était admise comme une méthode de guerre. C'était....les fours crématoires made in armée française. À noter que même les cimetières se trouvant sur le tracé de ces routes de la mort, ces lieux de repos éternel respectés pourtant par les religieux, les agnostiques, les athées, n'ont pas été épargnés par ces « civilisés » venus d'ailleurs que personne n'a invité ou sollicité. 2
Les hôpitaux construits dans le sillage de la colonisation, inaccessibles d'ailleurs aux indigènes par le fait du code de l'indigénat et de la misère dans laquelle les indigènes ont été plongés à leur corps défendant, ne l'ont été que pour soigner les militaires et les colons et accessoirement quelques indigènes soumis, ayant les moyens de se faire soigner. Il est intéressant de rappeler que les premiers colons sont venus en célibataires et que l'administration coloniale a été contrainte de faire venir de métropole des filles de joies, vecteurs de maladies vénériennes et autres pathologies introduites en Algérie, pour satisfaire les besoins bestiaux de ses compatriotes. Comme on le voit, l'administration coloniale avait le souci du détail !
À noter que plus le temps passe plus les justificatifs (tous fallacieux) avancés par les impérialistes Français pour agresser et envahir notre pays tombent les uns après les autres. Ils ont été démontés sur la base des faits établis par des historiens incontestés, reconnus par leurs pairs. Décidément la mise en échec du projet impérialiste français ne passe pas outre méditerranée ! Revoilà que 192 années après le débarquement de l'armée impériale à Sidi Feruch, une journaliste convaincue certainement de son origine française, nous lance à la figure, avec un aplomb déconcertant, un autre justificatif en « béton » celui-ci : « Il fallait lutter contre la piraterie qui sévissait en méditerranée ». Le coup de l'éventail étant définitivement enterré ; voilà la piraterie.
Pourtant ces crimes commis par des pirates de toutes origines (Corses, Turcs...) contre des marins se déroulaient en haute mer, « terrain » de chasse et de batailles féroces. C'est à se demander, en quoi les paisibles indigènes vivant dignement du fruit de leur labeur sont-ils responsables des actes de piraterie qui se déroulaient en haute mer et dont ils ignoraient même leur existence ? La vérité est que depuis la « découverte » accidentelle, faut-il le rappeler, d'un nouveau continent affichant des civilisations et recelant des richesses naturelles insoupçonnées, par le navigateur Christophe Colomb, parti chercher des épices pour améliorer le goût des mets de la bourgeoisie européenne, les dirigeants de la vieille Europe usée et surexploitée, avaient entrepris des expéditions meurtrières pour piller, dépecer et se partager ce nouveau monde. C'était pour eux, leur façon d'afficher leurs puissances et le moyen, pas cher, dedévelopper sur le dos des autres peuples leurs pays respectifs. L'Algérie régentée à l'époque par la sublime porte, (Turquie), était dans le viseur des ennemis de toujours l'Angleterre et la France. À rappeler que les tentatives de débarquement entreprises par ces pays furent mises
en échec. Dans cette course effrénée des puissances maritimes de l'époque pour coloniser ce nouveau monde et étendre Il se trouve donc que la « ficelle » piraterie, en plus d'être saugrenue, trop grosse, ne passe pas. La conquête de l'Algérie, en projet depuis le 17 ième siècle, minutieusement préparée de longue date, négociée avec la régence, était vitale pour sauver l'empire chancelant en prise à des crises internes multiples.
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par Mahmoud Chabane
Mardi 18 aout 2020
Il faut rappeler qu'autour de la question mémorielle qui est à l'origine de la distanciation des liens entre l'Algérie et la France, le président Abdelmadjid Tebboune a posé comme condition préalable au départ de relations profitables aux deux pays, l'impératif du règlement de cette question épineuse qui tient à coeur au peuple algérien, libre et souverain. «Des personnes qui pensent que l'Algérie a été bradée, n'a pas été libérée et que le général de Gaulle fut un traître tentent de saper le travail, du président français», a-t-il déclaré.
C'est dire que des esprits revanchards en trouble fête, peinent encore à accepter la perte de l'Algérie, eux qui ont voté en février 2005, la loi rappelant le « rôle positif de la colonisation », en faisant crisper plus encore les positions. En porte-drapeau de la meute des nostalgiques de « l'Algérie française » et des mercenaires médiatiques qui végètent dans les milieux de l'extrême droite, la journaliste Véronique Jacquier en direct sur CNEWS le 1 6 juillet 2020, à vanté « les bienfaits » de la colonisation de l'Algérie par la France. Sortie de nulle part, cette journaliste, en obligée du parti de Marine Le Pen à laquelle l'on ne s'attend tout de même pas qu'elle fasse cadeau à l'Algérie, a versé son venin sur notre pays, son peuple et son histoire ... millénaires.
Elle a usé de propos mensongers, insultants, racistes et islamophobes, au moment où les rapports entre l'Algérie et la France sont à l'apaisement en déclarant: « Il faut rappeler que si la France a colonisé l'Algérie en 1830, c'était pour mettre fin à la piraterie barbaresque et à l'esclavage en Méditerranée pratiqué à l'époque par les musulmans ». Pour elle, en 1830, l'Algérie n'était rien du tout. Et d'ajouter : « la France a construit des ponts, des routes, des hôpitaux... Il faudrait qu'Emmanuel Macron tienne un peu ce discours. Au lieu d'être dans l'auto-flagellation et la repentance. Un chemin qu'avait commencé à emprunter Jacques Chirac et François Hollande. »
Ceux sont là bien sûr, des propos auxquels notre pays est habitué de la part de certains médias de la désormais ex puissance coloniale qui, épisodiquement, à la veille d'évènements politiques (campagnes électorales), problèmes sociétaux et sécuritaires (chômage, agressions...), donnent la parole à des « journalistes » triés sur le volet pour les entendre dire ce qui est attendu d'eux. Ils exécutent, tels des tueurs à gage, le contrat. Un fait mérite pourtant d'être signalé pour attirer l'attention des lecteurs !
L'intervention rageuse de cette journaliste a été faite quelques jours seulement après celle de la porte-parole des partisans de l'Algérie française et de ses supplétifs, largement médiatisée d'ailleurs, au lendemain de la restitution, tout au plus symbolique, de cranes de résistants algériens stockés outrageusement comme de vulgaires objets au musée en France.
La question qui mérite d'être posée est la suivante: pourquoi tout ce tapage médiatique et à quelle fin ? Aussi je dois avouer ma faiblesse de croire que le/ou la journaliste rapporte des faits avérés et donne aux lecteurs des informations vérifiées, recoupées, surtout inattaquables et que sa bible reste le code de déontologie.
Ce n'est pas le cas dans ce qui m'amène à réagir pour rétablir les faits et parler du vécu et du ressenti. D'ailleurs, de mémoire de citoyen, je n'ai jusque-là pas entendu un /ou une journaliste intervenant sur les medias français dire du bien de notre pays et encore moins, parler des souffrances endurées par le peuple algérien durant les 132 années de colonisation, des dégâts et des pillages souvent irréparables que cette dernière a causé à notre cher pays. Il faut tout de même lui reconnaitre, que la sacrosainte liberté d'expression au nom de laquelle 1 elle s'est autorisée à dire même des contrevérités sur un sujet sensible par ce qu'il renferme comme drames humains, souffrances, destructions,..., le droit de dire ce qu'elle pensait de la colonisation de notre pays. Dits à partir d'un pays, ou plutôt, du pays des droits de l'homme, les mots ont généralement une autre résonnance. N'est-ce pas ?
Notre intention, à travers cette contribution, n'est certainement pas de lui répondre, encore moins de l'invectiver, de la condamner ou de lui demander de potasser les manuels et autres documentations traitant de l'histoire de la guerre d'Algérie écrits par d'authentiques historiens reconnus par leurs pairs (pas par les historiens de service), mais de rappeler pour certains compatriotes et français pétris de valeurs portées par la révolution de 1789, et attirer l'attention d'autres, sur certains faits à même de « démolir » ce genre de propos destinés aux nostalgiques de l'Algérie française. Il faut admettre que pour ces derniers l'indépendance de l'Algérie vécue et perçue comme une trahison, (la création de l'OAS pour faire avorter les négociations d'Evian en est la confirmation), demeure la grosse arête qui leur est toujours restée en travers de la gorge.
D'abord, le format de l'émission, le choix du thème, le timing et les intervenants, ce n'est un secret pour personne, obéissent à un certain nombre de paramètres orientés en fonction du public ciblé et des objectifs à atteindre, souvent commandités. Il faut admettre de prime abord que l'émission n'est pas destinée à l'auditoire algérien (consommateur collatéral) mais bel et bien à des consommateurs français; ceci n'excuse en rien la journaliste en question et bien entendu le média vecteur de ces propos. Il faut savoir aussi qu'elle s'adressait à un certain peuple français nourri aux thèses racistes, vivier des droites et extrêmes droites pour le revigorer, et le mobiliser en vue des prochaines échéances électorales qui s'annoncent d'ores et déjà incertaines.
Le racisme qui semble faire souche en France qui, hier a touché les Italiens, les Portugais et les Espagnols venus bâtir la France, s'est reporté avec rage sur les ouvriers des ex colonies désignés sous l'identifiant stigmatisant « d'origine émigrée » venus manger le pain des français. Il convient de noter que les racistes français disent toujours moins par rapport à ce qu'ils pensent. Par la même, elle eut l'outrecuidance de dresser un lourd réquisitoire contre les présidents français qui ont osé dire à demi-mot que la colonisation n'était pas finalement un « machin » positif pour les indigènes, cela s'entend, et d'adresser au président en exercice une sévère mise en demeure de ne pas franchir le Rubicon, ce qui pourrait lui coûter très cher, électoralement s'entend.
Aujourd'hui c'est en enfant, toujours porteur du virus du patriotisme (endémique en Algérie) d'un ex colonisé qui a échappé miraculeusement à l'analphabétisme imposé aux indigènes par le code de l'indigénat grâce aux sacrifices consentis par notre peuple, qui se fait un devoir de sereinement donner à l'enfant de l'ex colonisateur, la contradiction éclairée documentée sur les propos tenus dans l'émission. Il faut dire que les ponts construits sur les axes routiers tracés et réalisés par l'administration coloniale l'ont été pour semer, non pas le progrès et la civilisation comme argué, mais bel et bien la mort et les dévastations des écosystèmes, de la faune et de la flore.
Les objectifs sont clairement et uniquement militaires réalisés sans état d'âme et de manière barbare, en exécution de la stratégie de colonisation du pays visant à remplacer les indigènes qualifiés de sauvages par des « civilisés » importés d'Europe. D'ailleurs, le mot d'ordre donné par les chefs à l'armée de mercenaires était d'une limpidité déconcertante : « tuer, brûler, violer, piller ». Et la pratique d'enfumades de populations réfugiées dans des grottes était admise comme une méthode de guerre. C'était....les fours crématoires made in armée française. À noter que même les cimetières se trouvant sur le tracé de ces routes de la mort, ces lieux de repos éternel respectés pourtant par les religieux, les agnostiques, les athées, n'ont pas été épargnés par ces « civilisés » venus d'ailleurs que personne n'a invité ou sollicité. 2
Les hôpitaux construits dans le sillage de la colonisation, inaccessibles d'ailleurs aux indigènes par le fait du code de l'indigénat et de la misère dans laquelle les indigènes ont été plongés à leur corps défendant, ne l'ont été que pour soigner les militaires et les colons et accessoirement quelques indigènes soumis, ayant les moyens de se faire soigner. Il est intéressant de rappeler que les premiers colons sont venus en célibataires et que l'administration coloniale a été contrainte de faire venir de métropole des filles de joies, vecteurs de maladies vénériennes et autres pathologies introduites en Algérie, pour satisfaire les besoins bestiaux de ses compatriotes. Comme on le voit, l'administration coloniale avait le souci du détail !
À noter que plus le temps passe plus les justificatifs (tous fallacieux) avancés par les impérialistes Français pour agresser et envahir notre pays tombent les uns après les autres. Ils ont été démontés sur la base des faits établis par des historiens incontestés, reconnus par leurs pairs. Décidément la mise en échec du projet impérialiste français ne passe pas outre méditerranée ! Revoilà que 192 années après le débarquement de l'armée impériale à Sidi Feruch, une journaliste convaincue certainement de son origine française, nous lance à la figure, avec un aplomb déconcertant, un autre justificatif en « béton » celui-ci : « Il fallait lutter contre la piraterie qui sévissait en méditerranée ». Le coup de l'éventail étant définitivement enterré ; voilà la piraterie.
Pourtant ces crimes commis par des pirates de toutes origines (Corses, Turcs...) contre des marins se déroulaient en haute mer, « terrain » de chasse et de batailles féroces. C'est à se demander, en quoi les paisibles indigènes vivant dignement du fruit de leur labeur sont-ils responsables des actes de piraterie qui se déroulaient en haute mer et dont ils ignoraient même leur existence ? La vérité est que depuis la « découverte » accidentelle, faut-il le rappeler, d'un nouveau continent affichant des civilisations et recelant des richesses naturelles insoupçonnées, par le navigateur Christophe Colomb, parti chercher des épices pour améliorer le goût des mets de la bourgeoisie européenne, les dirigeants de la vieille Europe usée et surexploitée, avaient entrepris des expéditions meurtrières pour piller, dépecer et se partager ce nouveau monde. C'était pour eux, leur façon d'afficher leurs puissances et le moyen, pas cher, dedévelopper sur le dos des autres peuples leurs pays respectifs. L'Algérie régentée à l'époque par la sublime porte, (Turquie), était dans le viseur des ennemis de toujours l'Angleterre et la France. À rappeler que les tentatives de débarquement entreprises par ces pays furent mises
en échec. Dans cette course effrénée des puissances maritimes de l'époque pour coloniser ce nouveau monde et étendre Il se trouve donc que la « ficelle » piraterie, en plus d'être saugrenue, trop grosse, ne passe pas. La conquête de l'Algérie, en projet depuis le 17 ième siècle, minutieusement préparée de longue date, négociée avec la régence, était vitale pour sauver l'empire chancelant en prise à des crises internes multiples.
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