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C’est une histoire que j’ai lue sur le net.
Elle vient des pays de l’Est et elle est vraie, dit-on. Les faits de cette histoire sont simples, mais emprunts d’un humanisme plus que réconfortant.
Dans une ville d’un de ces pays, un étranger fait connaissance avec un autochtone et ce dernier l’invite à partager avec lui un café.
C’était l’hiver.
Les gens se précipitaient pour rejoindre leur domicile ou prenaient place dans les cafés où il faisait chaud pour un moment de convivialité entre amis et collègues de travail.
Les deux amis firent de même et au fond d’un bistrot prirent place.
La salle était à moitié pleine et le serveur n’arrêtait pas d’aller et revenir avec son plateau plein de cafés chauds.
On se frottait les mains pour un semblant de chaleur et l’on discutait à vive voix, comme il est de coutume dans tous les cafés du monde. Près des deux amis, l’étranger et son hôte, vinrent s’asseoir trois personnes à l’allure de fonctionnaires.
Sans attendre, ils commandèrent des boissons chaudes, café ou chocolat au lait.
Les deux amis optèrent pour deux cafés express bien chauds.
Tout en sirotant leurs cafés, ils parlèrent du temps et de leurs souvenirs.
Aussi, de l’actualité et des dérives du monde moderne. Ils discutèrent un long moment sur la pauvreté et les difficultés de la vie que subissent les plus démunis.
Après un long soupir, l’étranger dit à son ami : «Les temps sont durs, mais ce sont les cœurs des hommes qui ont le plus durci». «Heureusement qu’il reste un peu d’humanité dans ce monde sans foi ni loi», reprit l’hôte.
Ils restèrent un long moment sans rien dire.
De temps à autre, s’élevait la voix du serveur qui annonçait sa commande sur fond de musique. Quelques instants après, les trois fonctionnaires attablés juste à-côté firent appel au serveur pour payer les cafés et repartir.
Celui qui prit sur lui l’addition dit au serveur en lui remettant l’argent : «encaissez trois cafés et deux suspendus ».
Le serveur le remercia et, sans attendre, lança vers le tenancier du comptoir : «deux cafés suspendus».
L’étranger regarda son ami, voulut dire son étonnement, mais se ravisa et continua la discussion à bâtons rompus.
Quelques instants après, le serveur cria vers l’homme qui était derrière le comptoir : «encore deux cafés suspendus !»
Cette fois-ci, l’étranger ne put retenir son étonnement et demanda à son ami que voulait dire le serveur par cafés suspendus ?
Son ami sourit et lui dit : «Attends un peu et tu vas voir».
Etait-ce une farce ? Ou bien un jeu ?
De toute façon, il y a une bien étrange façon de régler sa consommation de cafés dans ce pays, s’était dit l’étranger à lui-même.
Quelques instants après, arriva un SDF et partit directement au comptoir et dit au tenancier : «Y a-t-il un café suspendu pour moi ?»
Et le serveur lui prépara un café et le lui offrit.
Telle est l’histoire des cafés suspendus.
Une belle histoire d’altruisme dont tout un chacun de nous puisse prendre l’exemple.
Malek Bennabi, dans son livre : «Mémoire d’un témoin du siècle», raconte, qu’autrefois à Tébessa, les familles, plus ou moins aisées, ouvraient des petites niches devant leurs portes et y déposaient des aliments : pain, fruits ou repas pour que les nécessiteux puissent s’en servir sans qu’ils aient à mendier. Malek Bennabi explique cette façon d’agir par la nécessité de préserver la dignité des pauvres.
En vérité, telle a été l’Algérie à un certain temps.
Et même aujourd’hui, il existe encore des cœurs empathiques qui donnent plus qu’ils n’en reçoivent…
Par Rachid Ezziane
Elle vient des pays de l’Est et elle est vraie, dit-on. Les faits de cette histoire sont simples, mais emprunts d’un humanisme plus que réconfortant.
Dans une ville d’un de ces pays, un étranger fait connaissance avec un autochtone et ce dernier l’invite à partager avec lui un café.
C’était l’hiver.
Les gens se précipitaient pour rejoindre leur domicile ou prenaient place dans les cafés où il faisait chaud pour un moment de convivialité entre amis et collègues de travail.
Les deux amis firent de même et au fond d’un bistrot prirent place.
La salle était à moitié pleine et le serveur n’arrêtait pas d’aller et revenir avec son plateau plein de cafés chauds.
On se frottait les mains pour un semblant de chaleur et l’on discutait à vive voix, comme il est de coutume dans tous les cafés du monde. Près des deux amis, l’étranger et son hôte, vinrent s’asseoir trois personnes à l’allure de fonctionnaires.
Sans attendre, ils commandèrent des boissons chaudes, café ou chocolat au lait.
Les deux amis optèrent pour deux cafés express bien chauds.
Tout en sirotant leurs cafés, ils parlèrent du temps et de leurs souvenirs.
Aussi, de l’actualité et des dérives du monde moderne. Ils discutèrent un long moment sur la pauvreté et les difficultés de la vie que subissent les plus démunis.
Après un long soupir, l’étranger dit à son ami : «Les temps sont durs, mais ce sont les cœurs des hommes qui ont le plus durci». «Heureusement qu’il reste un peu d’humanité dans ce monde sans foi ni loi», reprit l’hôte.
Ils restèrent un long moment sans rien dire.
De temps à autre, s’élevait la voix du serveur qui annonçait sa commande sur fond de musique. Quelques instants après, les trois fonctionnaires attablés juste à-côté firent appel au serveur pour payer les cafés et repartir.
Celui qui prit sur lui l’addition dit au serveur en lui remettant l’argent : «encaissez trois cafés et deux suspendus ».
Le serveur le remercia et, sans attendre, lança vers le tenancier du comptoir : «deux cafés suspendus».
L’étranger regarda son ami, voulut dire son étonnement, mais se ravisa et continua la discussion à bâtons rompus.
Quelques instants après, le serveur cria vers l’homme qui était derrière le comptoir : «encore deux cafés suspendus !»
Cette fois-ci, l’étranger ne put retenir son étonnement et demanda à son ami que voulait dire le serveur par cafés suspendus ?
Son ami sourit et lui dit : «Attends un peu et tu vas voir».
Etait-ce une farce ? Ou bien un jeu ?
De toute façon, il y a une bien étrange façon de régler sa consommation de cafés dans ce pays, s’était dit l’étranger à lui-même.
Quelques instants après, arriva un SDF et partit directement au comptoir et dit au tenancier : «Y a-t-il un café suspendu pour moi ?»
Et le serveur lui prépara un café et le lui offrit.
Telle est l’histoire des cafés suspendus.
Une belle histoire d’altruisme dont tout un chacun de nous puisse prendre l’exemple.
Malek Bennabi, dans son livre : «Mémoire d’un témoin du siècle», raconte, qu’autrefois à Tébessa, les familles, plus ou moins aisées, ouvraient des petites niches devant leurs portes et y déposaient des aliments : pain, fruits ou repas pour que les nécessiteux puissent s’en servir sans qu’ils aient à mendier. Malek Bennabi explique cette façon d’agir par la nécessité de préserver la dignité des pauvres.
En vérité, telle a été l’Algérie à un certain temps.
Et même aujourd’hui, il existe encore des cœurs empathiques qui donnent plus qu’ils n’en reçoivent…
Par Rachid Ezziane
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