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Rif: Jerrada

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  • Rif: Jerrada

    La contestation est quotidienne au Rif et elle est lourdement punie par la dictature marocaine.

    Le recours aux armes devient de plus en plus légitime pour les Rifains qui vivent dans une misère inqualifiable alors que cette région engendre 23 milliards de dollars annuels par le haschich.

    - Prison ferme contre sept personnes pour « manifestation non autorisée » et « violation de l’état d’urgence sanitaire » à Jerrada

    Au Maroc, le tribunal de première instance d’Oujda a condamné, mercredi soir, à la prison ferme et au paiement d’amendes les 7 personnes qui avaient protesté dans la ville de Jerrada à la suite du décès d’un autre jeune homme dans un des puits de charbon.

    Selon le site alyaoum24.com, le tribunal a prononcé des peines d’emprisonnement d’un an, de 6 mois, de 4 mois, de 3 mois et de 2 mois à l’encontre des septs personnes accusées notamment de participation à l’organisation d’une manifestation non autorisée, de non-respect des instructions et décisions des autorités publiques dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire. Elles ont également été condamnées au paiement d’amendes allant de 500 à 5000 dirhams chacun en ce qui le concerne.

    Mehdi Bellouch, la trentaine, qui travaillait dans une coopérative d’extraction de charbon, avait trouvé la mort, il y a quelques semaines, dans une des mines du charbon à Jerada alors que son frère a été blessé lors de cet accident.

    Plusieurs jeunes de la ville de Jerada s’étaient aussitôt rassemblés devant l’hôpital régional pour connaître les circonstances de la mort de la victime avant d’apprendre que la dépouille du jeune homme a été, selon eux, « enterrée secrètement ».

    L’enterrement rapide de la victime a ainsi provoqué une vague de colère parmi les jeunes de la ville, d’autant plus que l’accident rappelle celui que Jerrada avait connu, il y a deux ans, lorsque deux jeunes frères avaient trouvé la mort dans les mêmes circonstances et le mouvement de protestation qui s’en était suivi lequel avait encore débouché sur l’arrestation de plusieurs manifestants-.

    Article 19.ma
    Dernière modification par rago, 21 août 2020, 08h20.

  • #2
    Ci-dessous les causes de la rébellion pérenne au Rif.

    Le Rif brimé par le Maroc officiel :

    Le soulèvement armé du Rif de 1958-1959 en réalité n’était pas dirigé contre la monarchie mais plutôt contre le Parti de l’Istiqlal, qui voulait s’accaparer du pouvoir pour instituer le parti unique, comme c’était le cas dans plusieurs pays arabes. Dans le temps, le futur roi Hassan II qui était Moulay Hassan, prince héritier, anxieux de devenir roi à la place du roi a vu en ce soulèvement une occasion en or pour affirmer son autorité politique et militaire et se débarrasser à la fois du Rif frondeur et de l’Istiqlal usurpateur.
    Contre l’avis de son père Mohammed V, plutôt attiré par le dialogue politique et l’intermédiation sociale. Moulay Hassan écrasa militairement le Rif.

    À la fin de Janvier 1959, le soulèvement a été réprimé par une force militaire de 30 000 hommes commandée par le prince héritier Moulay Hassan et mise sous les ordres du général Oufkir. Après la fin du soulèvement, le Rif a été soumis à un régime militaire pour plusieurs années et l’héritage le plus ruineux de ce soulèvement fut la négligence complète et la marginalisation totale de la région par les autorités marocaines au cours des décennies suivantes.

    Cette marginalisation allait devenir encore plus accentuée après le soulèvement populaire de 1984 qui fut réprimé, lui aussi, dans le sang parce que pour Hassan II, le Rif était toujours militarisé et la région toujours en dissidence ouverte contre la monarchie et l’état.

    Le Maroc du désespoir :

    La France pendant le protectorat 1912-1956, pour des fins de colonisation, avait divisé le Maroc en Maroc utile, le Maroc des cotes, des plaines agricoles et des richesses minières et le Maroc inutile celui des montagnes et du désert. Cette subdivision coïncidait grandement à une plus ancienne : bled l-makhzen « terres sous contrôle gouvernemental » et bled siba « terres de dissidence ou plutôt les contrées pauvres des Imazighens » qui refusaient de payer les impôts au gouvernement central, pour cause de pauvreté.

    Apres l’indépendance cette subdivision persista, aujourd’hui on peut distinguer entre deux Maroc, à deux vitesses différentes : Un Maroc du triangle d’or et un Maroc du triangle du désespoir. Celui du triangle d’or s’étend de Laayoune à Tanger et à Fès et tout ce qui est en dehors de ce triangle c’est le monde du désespoir, généralement le monde amazigh, sans ressources et sans infrastructures.

    Depuis l’indépendance le gouvernement a maladroitement dirigé tous les investissements vers le triangle d’or créant de multiples possibilités de travail donc de richesse. Par contre en dehors de ce triangle, la jeunesse oisive broyait du noir et criait à qui voulait l’entendre à la hogra (humiliation).

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