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Il y a 56 ans disparaissait Mohamed Khattab, un mécène de la Révolution

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  • Il y a 56 ans disparaissait Mohamed Khattab, un mécène de la Révolution

    FODIL S. 23 AOÛT 2020
    L e 22 août 1964, le corps inerte d’un Algérien est retrouvé dans une chambre d’hôtel en Suisse. C’est ce que dit la version officielle.

    Dans le portrait que lui a dressé Hamid Tahri dans les colonnes d’El Watan, Farouk Benatia, auteur du livre Si Mohamed Khattab, précurseur du Maghreb, publié en 1991 chez l’éditeur OPU, affirmera qu’il «a été empoisonné en 1964 à la sortie d’un restaurant» et même sa fille Doudja «a été assassinée en 1997».

    Né le 30 octobre 1904 à Beni Fergane dans la commune d’El Milia (wilaya de Jijel), Mohamed Khattab a rejoint son frère aîné Rabah, établi au Maroc à l’âge de 20 ans. Il débutera comme comptable dans une exploitation agricole qu’il acquerra avec des facilités de paiement, après sa faillite.

    C’était le début d’une aventure qui s’avérera très fructueuse pour El Fergani dont la fortune ne cessera de croître. Parallèlement, son mécénat politique accompagnera les partis et associations nord-africains jusqu’au déclenchement de la guerre de Libération nationale.

    Dès lors, il mettra ses fermes à la disposition du FLN et de l’ALN qui les transformeront en base d’entraînement et de dépôts d’armement.
    Fort de ses connaissances au sein de la famille royale marocaine et du monde des affaires, il sera un précieux allié pour les militants du FLN et particulièrement ceux du MALG. Le socio-historien Hassan Remaoun, de l’université d’Oran, écrira dans l’une de ses études, que «Mustapha Bouabdallah et Mohamed Khattab, nés tous les deux en Algérie en 1904 (…) se retrouvent tous les deux très riches propriétaires fonciers. Avec le déclenchement des guerres de Libération, ils sont parmi les principaux pourvoyeurs en fonds et en moyens logistiques des Armées de libération des deux pays, notamment pour les bases installées dans le Rif et le Maroc oriental.»

    Farouk Benatia écrit dans son ouvrage que l’organisation terroriste La Main rouge «s’attaqua à plusieurs reprises au nationaliste algérien». A ce propos, le journal suisse Le Nouvelliste en relatant dans son édition du 12 août 1961 le meurtre de l’avocat zurichois Paul Stauffer, catalogué proche du FLN, écrit : «Il n’y a pas seulement les trafiquants à être menacés : preuve en est, l’arrestation, à Genève, d’un membre de l’OAS qui n’a encore rien révélé de ses inquiétants projets. Il n’est pas douteux qu’il s’intéressait à une importante personnalité nord-africaine, M. Mohamed Khattab, dont la sympathie pour le FLN est connue (…) Il en possédait la photo (qu’il prétendit d’abord être celle de son oncle) et avait loué une chambre dans le même hôtel que lui…»

    Encore presqu’inconnu dans son pays, le défunt eut droit à des funérailles de haut rang au… Maroc. Khattab, qui était un opposant à Ben Bella, ne pouvait espérer à l’époque une reconnaissance du pouvoir algérien, en dépit de tout ce qu’il a donné pour la Révolution.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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