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Silence des politiques pour l'économie en Algérie

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  • Silence des politiques pour l'économie en Algérie

    L’initiative du Forum des chefs d’entreprise d’entendre les responsables des partis politiques permet d’orienter le débat vers des préoccupations plus en adéquation avec celles des citoyens. L’impact du séminaire sur la stratégie industrielle est fort.

    Les chefs de parti exposent leurs points de vue sur le développement industriel, avec la préférence nationale qui s’insinue insidieusement dans le débat. Pourtant, l’Algérie est un vaste chantier qui ne possède pas assez d’entreprises pour le réaliser.La main-d’œuvre est souvent sous-qualifiée. Les banques peinent à accorder des crédits. Les dossiers présentés par les investisseurs sont souvent mal ficelés et se trouvent rejetés. Les besoins des Algériens sont mal évalués.

    La gestion du quotidien l’a emporté sur les visions d’avenir, y compris au niveau des entreprises privées. Une réforme du management des entreprises est nécessaire. Cette réforme est du ressort des politiques plus que de celui des acteurs de la sphère économique.

    La mère des réformes en Algérie restera celle du système éducatif. Un pays qui ne produit pas de savoir ne peut prétendre au développement. La Chine, l’Inde et le Brésil deviennent des acteurs majeurs de l’économie mondiale en raison de l’adéquation du système éducatif et des capacités de production locale. En Algérie, les slogans l’ont emporté sur la réforme de l’éducation. La situation de crise qu’a connue le pays a poussé à une réforme plus idéologique que pragmatique. Le discours des militants politiques est de même nature. L’idéologie l’emporte sur le pragmatisme. Les bons mots l’emportent sur l’action.

    En économie, le langage est chiffré. Les acteurs politiques ne nous disent pas comment ils financeront leur soutien aux entreprises nationales. Ils veulent tous augmenter les salaires mais ne nous disent point comment ils financeront ces augmentations. Les questions sont multiples et les réponses restent évasives. De souhaits en affirmations dogmatiques, les politiques font montre d’un amateurisme à l’égard d’une question pourtant cruciale pour un pays qui entrera dans une zone de libre-échange où la lutte pour la compétitivité et la productivité fait rage.

    Cette situation rend les «technocrates» indispensables aux politiques. La future Assemblée ne changera pas grand-chose aux orientations économiques en cours. Mis à part l’agriculture et la pêche, tous les portefeuilles en relation avec les finances et l’industrie sont détenus par des «technocrates». Une situation qui dure depuis bien longtemps et à laquelle les politiques consentent.

    L’évolution des mentalités, la réforme continue du système éducatif et de formation et le rattrapage en matière d’infrastructures resteront pour la prochaine législature une priorité. Le débat sur la diversification des ressources et de la production ne sera pas réellement à l’ordre du jour alors qu’il l’était dans les années 1970.

    Les Algériens choisiront leurs députés sur la base d’autres critères que les choix économiques. L’UGTA, le patronat et les «technocrates» continueront à débattre et à influer sur les décisions économiques. Ils seront les seuls à faire réellement de la politique.

    Par La Tribune
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