L’armée turque, comme sous l’Empire ottoman, est omniprésente dans les rouages de l’État et est dotée durant la guerre froide de matériels principalement américains. Dès le début des années 1960, des firmes turques commencent à produire des véhicules civils, puis, au début des années 1990, des véhicules militaires.
C’est à partir de cette décennie que tout va s’accélérer pour l’industrie militaire turque grâce à deux événements majeurs qui vont influer sur les relations avec l’Alliance atlantique. Le premier est la guerre du Golfe de 1991. Pour la Turquie, le point bloquant de ce conflit est la question kurde, qui revient sur le devant de la scène internationale assortie d’une certaine bienveillance des opinions publiques occidentales. Le second est le 11 septembre 2001, qui place le pays au cœur de la lutte contre le terrorisme international en devenant un carrefour entre l’Occident et la zone talibane afghano-*pakistanaise. Ces deux événements majeurs font prendre conscience à Ankara que les alliés d’aujourd’hui ne seront peut-être plus ceux de demain et qu’il est temps de se doter d’une industrie d’armement puissante et, surtout, indépendante.
Débuts modestes
En 2016, ce sentiment d’incertitude est accentué par le putsch avorté des militaires qui ébranle la stabilité intérieure du pays, avec en arrière-*plan le débordement possible de la guerre civile syrienne sur la frontière sud-est. Ainsi, ces dernières années, la Turquie a augmenté de manière importante son budget de défense et de sécurité. En 2017, ces deux secteurs représentent plus de 20 milliards de dollars. C’est dans cette conjoncture particulière que l’industrie militaire turque a pris son essor pour être actuellement une des plus prolifiques.
Preuve de cette effervescence et de cette agressivité à l’export, le nombre de firmes turques présentes sur les différents salons d’armements depuis une décennie, et plus particulièrement à celui d’Eurosatory en juin dernier, n’est pas pour démentir mes propos. Parmi elles, la plus ancienne est Otokar qui, au début des années 1960, a commencé à produire des bus à partir d’organes d’origine allemande.
Son premier succès est le véhicule blindé léger Cobra, qui reprend le train roulant, le châssis et la motorisation du Hummer américain. Acheté par les forces d’Ankara, le Cobra est aussi le premier succès notable de l’industrie turque à l’export. Son successeur, le Cobra II, a été acquis en 2016 à hauteur de 200 exemplaires pour un montant de 126 millions de dollars par les TKK (Türk Kara Kuvvetleri, ou forces terrestres turques).
Autre firme en plein essor : BMC, firme d’Izmir, spécialisée dans le créneau des MRAP, qui vend aux TKK en août 2017 529 Kirpi (« hérisson ») pour 350 millions de dollars. À l’export, le Kirpi se fait remarquer avec 300 exemplaires vendus au Pakistan, à la Tunisie et au Turkménistan. Autre firme qui réussit à l’exportation, Nurol-*Makina a vendu en 2009 72 véhicules de transport de troupes 6 × 6 Edjer (« dragon ») à la Géorgie.
Mais le premier succès turc d’importance à l’export, dans le créneau des véhicules de combat à roues, est à mettre au crédit du consortium FNSS Savunma Sistemleri. Né à Ankara à l’été 1987, de la fusion entre FMC et Nurol Savunma Sanayii, il est sollicité à cette époque par les TKK qui souhaitent se doter d’un véhicule de combat d’infanterie chenillé. Le projet proposé, basé sur le M‑113A1 américain, est commandé en 1992 à 2 249 exemplaires et entre en service sous la dénomination ACV‑15. Rustique et bon marché, l’ACV‑15 s’impose à l’export dans deux régions du monde où Ankara entend bien conquérir des parts de marché.
Tout d’abord, le Moyen-*Orient avec les Émirats arabes unis (136 exemplaires) et la Jordanie (100). En 2000, le second objectif est atteint pour FNSS qui conquiert l’Extrême-*Orient avec la Malaisie qui commande 267 ACV‑15 renommés pour la circonstance AC‑300 Adnan. Véritables harpons, les ventes d’ACV*-15 vont permettre à l’industrie militaire turque de s’implanter dans ces régions majeures en nouant des relations étroites afin d’ouvrir la voie à de juteux contrats qui ne vont pas tarder à être signés.
Le contrat malaisien
Preuve de cette confiance établie, en 2011, la Malaisie sollicite FNSS concernant cette fois-ci un véhicule de combat d’infanterie à roues de quatrième génération. Le véhicule proposé est le tout récent Pars 8 × 8 (« léopard d’Anatolie »). Sa genèse remonte à dix ans plus tôt, lorsque FNSS a développé en collaboration avec la firme américaine GPV (General Purpose Vehicles) de New Haven, dans le Michigan, un châssis 8 × 8 à partir du prototype dénommé Captain. La première apparition officielle du Pars 8 × 8 a lieu à Abou Dhabi, lors du salon IDEX de février 2005.
Au regard du succès qu’il rencontre, FNSS profite du salon d’Ankara, IDEF 2005, pour présenter la gamme au complet comprenant les versions 4 × 4 et 6 × 6 qui mettent aussi l’accent sur la modularité. Intéressés par ces châssis modernes et modulaires, certains pays du Moyen-*Orient entament une série de tests intensifs. Les trois versions 4 × 4, 6 × 6 et 8 × 8 de FNSS effectuent alors des milliers de kilomètres dans le désert, démontrant des aptitudes de tout premier ordre en tout*-terrain. Malheureusement, FNSS ne trouve pas au milieu de cette décennie les débouchés commerciaux escomptés pour ses Pars dans cette région du monde. Tout se reporte sur la collaboration avec la Malaisie qui comprend un transfert de technologie.
En 2011, Kuala Lumpur envisage de remplacer sa flotte de véhicules blindés à roues, composée de Condor allemands et de Sibmas belges datant du milieu des années 1980. C’est cinq ans plus tard, en avril 2010, que le processus s’accélère avec la désignation de la firme de Kuala Lumpur DRB*HICOM Defence Technology pour produire le Pars 8 × 8 sous licence avec les spécificités malaisiennes. Le contrat définitif de 2,5 milliards de dollars, signé le 23 février 2011 à Ankara, porte sur 257 exemplaires déclinés en 12 versions : combat d’infanterie canon de 30 mm (24), combat d’infanterie canon de 25 mm (46), lutte antichar (54), transport de troupes avec mitrailleuse lourde de 12,7 mm (54), surveillance du champ de bataille (24), commandement (13), dépannage (9), ambulance (9), maintenance (9), appui-*feu mortier 120mm (8), reconnaissance NBC (4) et guerre électronique (3).
En avril 2012, DRB et FNSS dévoilent de manière conjointe la maquette du Pars 8 × 8 lors du salon de Kuala Lumpur, lors duquel il prend la dénomination AV8 Gempita (« bruit de tonnerre »), près d’un an avant la présentation au public (mars 2013) du premier prototype. En décembre 2014, le Gempita entre officiellement en service au sein des forces royales où il équipe actuellement deux régiments.
Le Gempita est équipé d’une caisse en forme de « V », à sa base. Ses dimensions sont de 8 m de long, 2,7 m de large, et 2,17 m de haut. Elle se compose de plaques d’aluminium mécanosoudées, renforcées par des plaques d’acier protégeant les personnels contre les tirs d’armes légères jusqu’à un calibre de 7,62 mm. Afin d’améliorer la protection, un kit de blindage additionnel, STANAG niveau IV, a été adopté afin de résister aux roquettes antichars et aux munitions de 14,5 mm. Ce blindage couvre la proue de la caisse et les flancs, faisant chuter la vitesse amphibie de 8 à 6 km/h. Le train de roulement comporte huit roues motrices permanentes, pourvues chacune d’un bras de suspension indépendant offrant un débattement maximum de 52 cm.
Toutes directionnelles, elles autorisent un rayon de braquage de 7,8 m. Un système de suspension oléopneumatique à commande électrique permet au pilote de faire varier la garde au sol suivant la nature du terrain et le pourcentage du dévers, procurant à l’équipage protégé NBC un confort de tout premier ordre. De plus, un système de commande centralisé permet d’adapter la pression des pneus alvéolés à la nature du terrain. Concernant l’agencement, pilote et chef de bord sont côte à côte dans le large compartiment avant. Outre les sept épiscopes leur procurant une vision parfaite, ils ont à leur disposition un tableau de bord ultramoderne équipé de deux écrans LCD de 15 pouces reliés à deux caméras thermiques extérieures. L’originalité de l’ensemble réside dans le fait que le poste de conduite, monté sur rail, peut être déplacé à gauche ou à droite de l’habitacle.
Derrière le pilote, entre le premier et le second essieu, est implanté le groupe motopropulseur (GMP) dont la sortie d’échappement se trouve sur le flanc gauche de la caisse. Il s’articule autour d’un moteur allemand Deutz BFM 2015 Diesel 6 cylindres de 550 ch à 2 100 tr/min et d’une boîte de vitesses automatique ZF à 7 vitesses avant et 1 arrière. Cet ensemble autorise aux 30 t du Gempita une vitesse maximale de 100 km/h sur route sur une distance 1 000 km grâce aux 650 l de carburant embarqués. Les capacités de franchissement sont de 70 % pour une pente, de 60 % pour un dévers, de 0,7 m pour un obstacle vertical, de 2,4 m pour une tranchée et de 2 m pour un gué sans préparation.
À l’arrière, les neuf fantassins sont assis face à face, sanglés sur des sièges fixés aux parois. Ils accèdent à ce compartiment climatisé par une large rampe à commande hydraulique munie d’une porte de secours. Deux tourelles sont en service au sein de l’armée malaisienne. Sur le modèle standard, qui est amphibie, est installée la tourelle stabilisée FNSS Sharpshooter armée du canon de 25 mm Bushmaster de l’américain ATK. Les modèles non amphibies, antichars et dit « lourds », sont équipés d’une tourelle biplace développée par la firme sud-africaine Denel : la LCT 30.
Elle est armée du canon Denel EMAK 30 qui dispose d’une double alimentation permettant de panacher les rafales d’obus explosifs (1 100 m/s) et perforants (1 400 m/s). La portée pratique est de 3 000 m et la cadence de tir en rafale est de 30 coups/min, ou au coup par coup. L’emport maximal est de 210 obus, dont 74 prêts à l’emploi (40 dans le couloir droit, 30 dans celui de gauche et 4 dans le couloir d’alimentation principal).
La suite.................................
C’est à partir de cette décennie que tout va s’accélérer pour l’industrie militaire turque grâce à deux événements majeurs qui vont influer sur les relations avec l’Alliance atlantique. Le premier est la guerre du Golfe de 1991. Pour la Turquie, le point bloquant de ce conflit est la question kurde, qui revient sur le devant de la scène internationale assortie d’une certaine bienveillance des opinions publiques occidentales. Le second est le 11 septembre 2001, qui place le pays au cœur de la lutte contre le terrorisme international en devenant un carrefour entre l’Occident et la zone talibane afghano-*pakistanaise. Ces deux événements majeurs font prendre conscience à Ankara que les alliés d’aujourd’hui ne seront peut-être plus ceux de demain et qu’il est temps de se doter d’une industrie d’armement puissante et, surtout, indépendante.
Débuts modestes
En 2016, ce sentiment d’incertitude est accentué par le putsch avorté des militaires qui ébranle la stabilité intérieure du pays, avec en arrière-*plan le débordement possible de la guerre civile syrienne sur la frontière sud-est. Ainsi, ces dernières années, la Turquie a augmenté de manière importante son budget de défense et de sécurité. En 2017, ces deux secteurs représentent plus de 20 milliards de dollars. C’est dans cette conjoncture particulière que l’industrie militaire turque a pris son essor pour être actuellement une des plus prolifiques.
Preuve de cette effervescence et de cette agressivité à l’export, le nombre de firmes turques présentes sur les différents salons d’armements depuis une décennie, et plus particulièrement à celui d’Eurosatory en juin dernier, n’est pas pour démentir mes propos. Parmi elles, la plus ancienne est Otokar qui, au début des années 1960, a commencé à produire des bus à partir d’organes d’origine allemande.
Son premier succès est le véhicule blindé léger Cobra, qui reprend le train roulant, le châssis et la motorisation du Hummer américain. Acheté par les forces d’Ankara, le Cobra est aussi le premier succès notable de l’industrie turque à l’export. Son successeur, le Cobra II, a été acquis en 2016 à hauteur de 200 exemplaires pour un montant de 126 millions de dollars par les TKK (Türk Kara Kuvvetleri, ou forces terrestres turques).
Autre firme en plein essor : BMC, firme d’Izmir, spécialisée dans le créneau des MRAP, qui vend aux TKK en août 2017 529 Kirpi (« hérisson ») pour 350 millions de dollars. À l’export, le Kirpi se fait remarquer avec 300 exemplaires vendus au Pakistan, à la Tunisie et au Turkménistan. Autre firme qui réussit à l’exportation, Nurol-*Makina a vendu en 2009 72 véhicules de transport de troupes 6 × 6 Edjer (« dragon ») à la Géorgie.
Mais le premier succès turc d’importance à l’export, dans le créneau des véhicules de combat à roues, est à mettre au crédit du consortium FNSS Savunma Sistemleri. Né à Ankara à l’été 1987, de la fusion entre FMC et Nurol Savunma Sanayii, il est sollicité à cette époque par les TKK qui souhaitent se doter d’un véhicule de combat d’infanterie chenillé. Le projet proposé, basé sur le M‑113A1 américain, est commandé en 1992 à 2 249 exemplaires et entre en service sous la dénomination ACV‑15. Rustique et bon marché, l’ACV‑15 s’impose à l’export dans deux régions du monde où Ankara entend bien conquérir des parts de marché.
Tout d’abord, le Moyen-*Orient avec les Émirats arabes unis (136 exemplaires) et la Jordanie (100). En 2000, le second objectif est atteint pour FNSS qui conquiert l’Extrême-*Orient avec la Malaisie qui commande 267 ACV‑15 renommés pour la circonstance AC‑300 Adnan. Véritables harpons, les ventes d’ACV*-15 vont permettre à l’industrie militaire turque de s’implanter dans ces régions majeures en nouant des relations étroites afin d’ouvrir la voie à de juteux contrats qui ne vont pas tarder à être signés.
Le contrat malaisien
Preuve de cette confiance établie, en 2011, la Malaisie sollicite FNSS concernant cette fois-ci un véhicule de combat d’infanterie à roues de quatrième génération. Le véhicule proposé est le tout récent Pars 8 × 8 (« léopard d’Anatolie »). Sa genèse remonte à dix ans plus tôt, lorsque FNSS a développé en collaboration avec la firme américaine GPV (General Purpose Vehicles) de New Haven, dans le Michigan, un châssis 8 × 8 à partir du prototype dénommé Captain. La première apparition officielle du Pars 8 × 8 a lieu à Abou Dhabi, lors du salon IDEX de février 2005.
Au regard du succès qu’il rencontre, FNSS profite du salon d’Ankara, IDEF 2005, pour présenter la gamme au complet comprenant les versions 4 × 4 et 6 × 6 qui mettent aussi l’accent sur la modularité. Intéressés par ces châssis modernes et modulaires, certains pays du Moyen-*Orient entament une série de tests intensifs. Les trois versions 4 × 4, 6 × 6 et 8 × 8 de FNSS effectuent alors des milliers de kilomètres dans le désert, démontrant des aptitudes de tout premier ordre en tout*-terrain. Malheureusement, FNSS ne trouve pas au milieu de cette décennie les débouchés commerciaux escomptés pour ses Pars dans cette région du monde. Tout se reporte sur la collaboration avec la Malaisie qui comprend un transfert de technologie.
En 2011, Kuala Lumpur envisage de remplacer sa flotte de véhicules blindés à roues, composée de Condor allemands et de Sibmas belges datant du milieu des années 1980. C’est cinq ans plus tard, en avril 2010, que le processus s’accélère avec la désignation de la firme de Kuala Lumpur DRB*HICOM Defence Technology pour produire le Pars 8 × 8 sous licence avec les spécificités malaisiennes. Le contrat définitif de 2,5 milliards de dollars, signé le 23 février 2011 à Ankara, porte sur 257 exemplaires déclinés en 12 versions : combat d’infanterie canon de 30 mm (24), combat d’infanterie canon de 25 mm (46), lutte antichar (54), transport de troupes avec mitrailleuse lourde de 12,7 mm (54), surveillance du champ de bataille (24), commandement (13), dépannage (9), ambulance (9), maintenance (9), appui-*feu mortier 120mm (8), reconnaissance NBC (4) et guerre électronique (3).
En avril 2012, DRB et FNSS dévoilent de manière conjointe la maquette du Pars 8 × 8 lors du salon de Kuala Lumpur, lors duquel il prend la dénomination AV8 Gempita (« bruit de tonnerre »), près d’un an avant la présentation au public (mars 2013) du premier prototype. En décembre 2014, le Gempita entre officiellement en service au sein des forces royales où il équipe actuellement deux régiments.
Le Gempita est équipé d’une caisse en forme de « V », à sa base. Ses dimensions sont de 8 m de long, 2,7 m de large, et 2,17 m de haut. Elle se compose de plaques d’aluminium mécanosoudées, renforcées par des plaques d’acier protégeant les personnels contre les tirs d’armes légères jusqu’à un calibre de 7,62 mm. Afin d’améliorer la protection, un kit de blindage additionnel, STANAG niveau IV, a été adopté afin de résister aux roquettes antichars et aux munitions de 14,5 mm. Ce blindage couvre la proue de la caisse et les flancs, faisant chuter la vitesse amphibie de 8 à 6 km/h. Le train de roulement comporte huit roues motrices permanentes, pourvues chacune d’un bras de suspension indépendant offrant un débattement maximum de 52 cm.
Toutes directionnelles, elles autorisent un rayon de braquage de 7,8 m. Un système de suspension oléopneumatique à commande électrique permet au pilote de faire varier la garde au sol suivant la nature du terrain et le pourcentage du dévers, procurant à l’équipage protégé NBC un confort de tout premier ordre. De plus, un système de commande centralisé permet d’adapter la pression des pneus alvéolés à la nature du terrain. Concernant l’agencement, pilote et chef de bord sont côte à côte dans le large compartiment avant. Outre les sept épiscopes leur procurant une vision parfaite, ils ont à leur disposition un tableau de bord ultramoderne équipé de deux écrans LCD de 15 pouces reliés à deux caméras thermiques extérieures. L’originalité de l’ensemble réside dans le fait que le poste de conduite, monté sur rail, peut être déplacé à gauche ou à droite de l’habitacle.
Derrière le pilote, entre le premier et le second essieu, est implanté le groupe motopropulseur (GMP) dont la sortie d’échappement se trouve sur le flanc gauche de la caisse. Il s’articule autour d’un moteur allemand Deutz BFM 2015 Diesel 6 cylindres de 550 ch à 2 100 tr/min et d’une boîte de vitesses automatique ZF à 7 vitesses avant et 1 arrière. Cet ensemble autorise aux 30 t du Gempita une vitesse maximale de 100 km/h sur route sur une distance 1 000 km grâce aux 650 l de carburant embarqués. Les capacités de franchissement sont de 70 % pour une pente, de 60 % pour un dévers, de 0,7 m pour un obstacle vertical, de 2,4 m pour une tranchée et de 2 m pour un gué sans préparation.
À l’arrière, les neuf fantassins sont assis face à face, sanglés sur des sièges fixés aux parois. Ils accèdent à ce compartiment climatisé par une large rampe à commande hydraulique munie d’une porte de secours. Deux tourelles sont en service au sein de l’armée malaisienne. Sur le modèle standard, qui est amphibie, est installée la tourelle stabilisée FNSS Sharpshooter armée du canon de 25 mm Bushmaster de l’américain ATK. Les modèles non amphibies, antichars et dit « lourds », sont équipés d’une tourelle biplace développée par la firme sud-africaine Denel : la LCT 30.
Elle est armée du canon Denel EMAK 30 qui dispose d’une double alimentation permettant de panacher les rafales d’obus explosifs (1 100 m/s) et perforants (1 400 m/s). La portée pratique est de 3 000 m et la cadence de tir en rafale est de 30 coups/min, ou au coup par coup. L’emport maximal est de 210 obus, dont 74 prêts à l’emploi (40 dans le couloir droit, 30 dans celui de gauche et 4 dans le couloir d’alimentation principal).
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