Tweet
L’auteur, Rachid Oulebsir, se réjouit en premier lieu et à juste titre du « retour » ou de l’officialisation de la célébration de cette fête séculaire qu’est Yannayer.
PUBLIE LE : 25-08-2020
L’auteur, Rachid Oulebsir, se réjouit en premier lieu et à juste titre du « retour » ou de l’officialisation de la célébration de cette fête séculaire qu’est Yannayer.
Son essai, comme son titre l’indique, remonte à la nuit des temps pour rappeler que cette date constitue le « dernier jalon mémoriel qui assure comme un totem la pérennité de tamazight ».
Oulebsir se pose aussi la question sur « les secrets de la résistance de Yennayer à l'usure du temps » et bien sûr, livre une réflexion profonde sur les tenants et aboutissants de cet « ultime repère identitaire existentiel pour les Amazighs du monde entier qu'ils soient en Afrique du Nord, en Europe ou en Amérique et ailleurs en Asie. »
D’ailleurs, dans son introduction, Rachid Oulebsir évoque que les « menaces planent encore aujourd'hui sur ce repère essentiel qui contribue à la solidité du tissu social, à la convivialité villageoise et citadine. Quelles attitudes prendre vis à vis de la société bloquée et dessaisie de l'initiative historique ? Il faut sans doute commencer par comprendre la genèse des changements et les menaces qui pèsent sur le patrimoine culturel amazigh avant de pouvoir organiser la sauvegarde et la transmission. »
L’auteur pointe, par ailleurs, le rôle néfaste du colonialisme français qui a « détruit l'ordre économique, social et culturel du monde berbère au XIXe siècle et provoqué un déracinement et une déculturation auxquels l'ère de l'indépendance n'a pas apporté de remèdes, les pouvoirs ayant hérité de l'administration jacobine coloniale le réflexe d'enterrer la culture ancestrale et de substituer à la culture coloniale française la culture arabo-islamique importée d'Orient ».
Plus loin dans la réflexion, l’auteur évoque aussi « les luttes politiques pour le recouvrement et la réhabilitation de notre identité millénaire menées par les élites berbères, brutalement réprimées dans le mouvement national dès 1949 avant d'être reprises à l'indépendance par de nouvelles générations et connaître leur expression populaire la plus éclatante en Avril 1980. Le même traitement répressif leur a été alors appliqué par les pouvoirs en place ! La révolte d'Avril 1980 a néanmoins semé sa graine démocratique et donné des fruits de libertés inattendus ».
Cet ouvrage rend également hommage à tous ceux qui ont œuvré contre vents et marées pour introduire la langue tamazighe à l’école et surtout à officialiser ce pan entier de notre culture séculaire.
K. M.
Bio express :
Rachid Oulebsir est diplômé de 3e cycle en Economie Politique des universités Paris-Nord et Paris 1 Panthéon Sorbonne (France), et auteur de nombreux romans, recueils et essais sur la culture amazighe. Conférencier international, chercheur spécialiste de la mémoire villageoise en Kabylie, il partage avec bonheur ses recherches sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel amazigh et ses activités de fermier à l'ancienne dans sa région natale, la Haute Vallée de la Soummam.
el moudjahid
PUBLIE LE : 25-08-2020
L’auteur, Rachid Oulebsir, se réjouit en premier lieu et à juste titre du « retour » ou de l’officialisation de la célébration de cette fête séculaire qu’est Yannayer.
Son essai, comme son titre l’indique, remonte à la nuit des temps pour rappeler que cette date constitue le « dernier jalon mémoriel qui assure comme un totem la pérennité de tamazight ».
Oulebsir se pose aussi la question sur « les secrets de la résistance de Yennayer à l'usure du temps » et bien sûr, livre une réflexion profonde sur les tenants et aboutissants de cet « ultime repère identitaire existentiel pour les Amazighs du monde entier qu'ils soient en Afrique du Nord, en Europe ou en Amérique et ailleurs en Asie. »
D’ailleurs, dans son introduction, Rachid Oulebsir évoque que les « menaces planent encore aujourd'hui sur ce repère essentiel qui contribue à la solidité du tissu social, à la convivialité villageoise et citadine. Quelles attitudes prendre vis à vis de la société bloquée et dessaisie de l'initiative historique ? Il faut sans doute commencer par comprendre la genèse des changements et les menaces qui pèsent sur le patrimoine culturel amazigh avant de pouvoir organiser la sauvegarde et la transmission. »
L’auteur pointe, par ailleurs, le rôle néfaste du colonialisme français qui a « détruit l'ordre économique, social et culturel du monde berbère au XIXe siècle et provoqué un déracinement et une déculturation auxquels l'ère de l'indépendance n'a pas apporté de remèdes, les pouvoirs ayant hérité de l'administration jacobine coloniale le réflexe d'enterrer la culture ancestrale et de substituer à la culture coloniale française la culture arabo-islamique importée d'Orient ».
Plus loin dans la réflexion, l’auteur évoque aussi « les luttes politiques pour le recouvrement et la réhabilitation de notre identité millénaire menées par les élites berbères, brutalement réprimées dans le mouvement national dès 1949 avant d'être reprises à l'indépendance par de nouvelles générations et connaître leur expression populaire la plus éclatante en Avril 1980. Le même traitement répressif leur a été alors appliqué par les pouvoirs en place ! La révolte d'Avril 1980 a néanmoins semé sa graine démocratique et donné des fruits de libertés inattendus ».
Cet ouvrage rend également hommage à tous ceux qui ont œuvré contre vents et marées pour introduire la langue tamazighe à l’école et surtout à officialiser ce pan entier de notre culture séculaire.
K. M.
Bio express :
Rachid Oulebsir est diplômé de 3e cycle en Economie Politique des universités Paris-Nord et Paris 1 Panthéon Sorbonne (France), et auteur de nombreux romans, recueils et essais sur la culture amazighe. Conférencier international, chercheur spécialiste de la mémoire villageoise en Kabylie, il partage avec bonheur ses recherches sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel amazigh et ses activités de fermier à l'ancienne dans sa région natale, la Haute Vallée de la Soummam.
el moudjahid