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Pour un " Front uni ouvrier"

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  • Pour un " Front uni ouvrier"

    La bataille des travailleurs de Numilog et celle de tous les autres travailleurs nous éclairent sur la nature capitaliste du rapport politique et économique entre l’Etat et le privé.

    En fait, ces batailles dévoilent la mutation interne qu’a subie l’Etat durant la longue traversée de la libéralisation au bout de laquelle ce dernier a fini par adopter le « partenariat » avec le privé comme modèle relationnel pour affronter les contraintes de la globalisation économique. Et s’il y a lieu de chercher une compréhension de l’attitude agressive et souvent frondeuse du privé à l’égard de l’état ou celle complaisante de l’Etat à l’égard du privé, il vaut mieux commencer par ce pacte de « partenariat » qui fixe les nouvelles règles de concubinage entre les deux entités pour la même cause : le capitalisme à l’ère de la concurrence sous l’emblème de la globalisation. Finis les procès contre le secteur privé. Désormais, il est décrété « secteur national » à part entière, s’intégrant au développement économique du pays et dont le soutien face aux belliqueux ouvriers n’est pas discutable. En plus de toutes les facilitations économiques que l’Etat lui a accordées, il bénéficie de l’impunité juridique, puisque l’Etat le couvre de sa gracieuse « omerta » lorsque celui-ci vient à enfreindre la loi capitaliste sur l’exercice du droit syndical ou à refuser d’exécuter des jugements de justice.

    Voilà d’où Cevital et d’autres privés tirent leur force face à la grève des travailleurs pour imposer des licenciements transactionnels. En un mot, les travailleurs de Numilog, ainsi que tous les travailleurs du secteur privé, se trouvent confrontés à cette alliance conjoncturelle entre l’Etat capitaliste et le privé capitaliste. Dans la globalisation actuelle, l’Etat et le privé font « front commun » pour assurer une accumulation optimum du capital. Et pour cela, ils doivent tous les deux s’engager à « discipliner » les travailleurs afin d’assurer les conditions de leur exploitation optimale. Le refus de reconnaissance de la section syndicale des travailleurs de Numilog, Samha et autres répond à ce besoin d’empêcher les travailleurs d’actionner des leviers syndicaux pouvant leur permettre de négocier le prix de leur force de travail, car cette perspective est contraire à l’orientation de faire plus de bénéfices, donc d’accumuler plus.

    Qu’est-ce qui a rendu possible un tel contrat de partenariat entre l’Etat et le privé ? En fait, sous la civière du sous-développement général du capitalisme algérien, le privé a profité de la défaillance se creusant graduellement dans la relation entre l’Etat et l’Entreprise publique. Les trois acteurs de l’Etat qui sous-tendent cette relation (entreprise, administration, gouvernement) interagissent en fonction de logiques tout à fait différentes (économique pour le premier, bureaucratique pour le second et politique pour le troisième). Ces acteurs et leurs logiques se neutralisent l’un l’autre. L’Etat capitaliste est incapable de donner ses grandes orientations stratégiques en laissant l’entreprise publique les appliquer de façon autonome. La bureaucratie a complétement réduit à néant l’efficacité de cette dernière avec la bénédiction politique du gouvernement. Le privé capitaliste a fondé sa relative réussite dans l’échec de celle de l’entreprise de l’Etat capitaliste. A présent, confrontés tous deux aux contraintes de la concurrence internationale, ils sont obligés de faire front commun, au niveau local, contre les travailleurs et, au niveau mondial, contre le gros capital. Voilà les termes du partenariat entre l’Etat et le privé capitalistes.

    Ce qui inquiète Cevital et, je pense que cette inquiétude est valable pour l’ensemble des entreprises capitalistes qu’elles soient publiques ou privées, est le coup que portent les travailleurs en grève à ce qu’on peut appeler le « flux tendu ». En effet, sous la pression de la forte concurrence, les entreprises sont soumises à un standard de production où l’arrêt du processus est simplement inadmissible. Le moindre arrêt est extrêmement coûteux, car les entreprises se sont toutes engagées à ne pas avoir de stocks. Ainsi, quand les travailleurs de Numilog (secteur de la distribution) se sont mis en grève, ils ont produit une situation sévère portée sur une accumulation rapide des stocks. Si cette situation est intolérable pour Cevital, elle est salutaire pour les travailleurs en grève. Elle met l’entreprise aux devants de la nécessité de négocier. Le cas est identique pour l’ensemble des travailleurs en lutte.

    Aujourd’hui, les travailleurs de Numilog et autres sont confrontés à trois phénomènes classiques : la répression antisyndicale, les suppressions d’emplois (licenciements), l’organisation tactique de la lutte revendicative. Les camarades travailleurs en lutte sont au courant que les tentatives de l’Etat et du privé de se débarrasser des militants syndicalistes les plus actifs sont aussi vieilles que le syndicalisme lui-même. Ils doivent savoir aussi que le dénouement des grèves ne peut s’effectuer dans le cadre du corporatisme. Ainsi, pour riposter aux tentations répressives des capitalistes, les travailleurs doivent élargir leur front de lutte. On n’appelle pas les travailleurs à se solidariser avec ceux d’une entreprise donnée, bien que la raison semble l’exiger a priori. On appelle les travailleurs à entrer en grève pour leurs propres revendications. C’est la meilleure des solidarités que puissent avoir les travailleurs actuellement en grève. En attendant, les grévistes doivent en toute urgence fonder leur « Coordination de Combat ». Elle s’élargira progressivement. C’est avec ce type de front qu’on arrivera à casser les tentations répressives des capitalistes. Au « front capitaliste Etat/Privés », les travailleurs doivent répondre par le « front uni ouvrier ».

    Mourad Bouaïche

  • #2
    Dans une Algérie qui a lutté 130 années contre le colonialisme capitaliste français, le peuple doit lutter une deuxième fois, livrer une 2ème guerre aux enfants de ce capitalisme colonialiste pour libérer vraiment l'Algérie qui est colonisée une deuxième fois par un colonialisme algérien qui s'appelle le capitalisme sous-traitant algérien ??
    La racine du colonialisme français est le capitalisme. Si l'Algérie officielle a adopté l'idéologie capitaliste, cela veut dire, elle annule les fruits de la guerre de libération nationale en invitant le colonialisme a recoloniser l'Algérie à travers le capitalisme, un capitalisme sous traitant, et, dominé par le système mondial capitaliste ?

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    • #3
      Est ce que la majorité des gens est consciente que le capitalisme et son idéologie sont les veritables colonisateurs de l'Algérie de 1830 à 1962 ?

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