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la locomotive chengriha

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  • la locomotive chengriha

    AKRAM KHARIEF, À ALGER
    «
    I
    l y a trois types d’officiers,
    ou, disons, trois types de
    carrières dans l’armée.
    Devenir offcier de carrière
    dans son arme d’origine,
    c’est comme être dans un
    train ; se tourner vers l’extérieur en
    étant attaché militaire ou chargé des
    achats de matériels et des marchés
    publics, c’est comme être dans un
    péage ; enfin, flirter avec la décision
    politique, c’est comme faire du horspiste. En l’occurrence, Saïd Chengriha
    n’est pas dans un train, il est la locomotive.
    » C’est en ces termes qu’un
    général à la retraite décrit la trajectoire
    du chef d’état-major par intérim.
    Avant d’ajouter, pour que l’on
    ne se méprenne pas : « S’il est arrivé
    à jouer un rôle politique, c’est grâce à
    son parcours, qui lui a donné de l’endurance
    et beaucoup de souplesse.
    Deux atouts qui lui ont permis d’éviter
    les chausse-trapes et de tenir face
    à l’adversité. »
    Notre interlocuteur ne se considère
    pas comme l’ami de Chengriha.
    D’ailleurs, il ne lui connaît que
    peu d’amis, en dehors du général
    Abdelaziz Medjahed, un compagnon
    de route. Les deux hommes
    ont en effet suivi les mêmes voies,
    fréquenté les mêmes unités de combat
    et partagé les moments les plus
    diffciles de leur carrière, pendant les
    années 1990.
    Il faut beaucoup creuser pour trouver
    trace des chemins empruntés par
    l’actuel chef d’état-major des armées.
    Les rares fois où son nom est cité, c’est
    lors de règlements de conflits.
    SaïdChengrihaestnéle1
    er
    août1945,
    à El-Kantara, dans l’actuelle wilaya
    de Biskra. Véritable paradis sur terre,
    la petite ville est à l’époque un haut
    lieu du tourisme saharien : à la fois
    première étape de la longue boucle
    qu’empruntentlesaventuriersetcamp
    de base de touristes désireux de goûter
    aux charmes du désert. Le lieu, majestueux,
    relie le Sahara à l’Atlas, tel un
    ruban sinueux parsemé d’oasis luxuriantes
    qui débouchent directement
    sur les dunes. El-Kantara est alors une
    ville réputée pour l’érudition et l’ascétisme
    de ses habitants: de nombreux
    marabouts et mourides la choisissent
    comme havre de contemplation et
    d’enseignement.
    Celui qui se retrouvera quelque
    soixante-dix années plus tard à la tête
    de l’Armée nationale populaire (ANP)
    est issu de l’une des plus anciennes
    familles de la région. Si lui-même est
    alors trop jeune pour rejoindre l’Armée
    de libération nationale (ALN), qui a
    recruté en masse dans l’est du pays, un
    autre Chengriha est devenu une figure
    de la révolution. En l’occurrence, son
    oncle, Abdelkader Chengriha, cofondateur
    du Croissant rouge algérien,
    membre du ministère de l’Armement
    et des Liaisons générales (Malg), le
    service de renseignement extérieur
    du Gouvernement provisoire de la
    République algérienne (GPRA).
    Depuis le Maroc, où il s’était replié,
    Abdelkader Chengriha participa
    en effet à la création du centre de
    transmission de l’ALN. Abdelhafid
    Boussouf, le patron du Malg, le chargea
    d’acquérir des équipements de
    radio de l’Otan pour « écouter » l’armée
    française. Bien des années plus tard,
    Abdelkader Chengriha léguera à son
    neveu Saïd le surnom qu’il avait reçu
    à cette époque: Tcheng.
    Le baccalauréat en poche, Saïd
    Chengriha s’engage à une période
    décisive de l’histoire de l’Algérie
    indépendante, en 1963, lorsque l’ALN
    devient l’ANP. Tout est à faire. La
    nouvelle armée est partagée entre le
    gros des effectifs, composé d’anciens
    maquisards, et un noyau de technocrates
    formés dans de prestigieuses
    académies militaires, en Égypte, en
    Irak, en Syrie, en Chine, en Bulgarie et
    en URSS.
    Chengriha, lui, est formé à l’école
    de Saint-Cyr Coëtquidan, en France.
    Il fait partie de la première promotion
    de l’indépendance. Élève offcier
    studieux, il choisit les blindés comme
    spécialité. Tcheng est déjà lieutenant
    lorsqu’il est envoyé en Égypte pendant
    la « guerre d’usure » à laquelle se
    livrent ce pays et Israël, en 1969-1970.
    À son retour, il est nommé chef de
    régiment de chars au sein de la prestigieuse8
    e
    brigadeblindée,quiconnaîtra
    Chengriha,
    la locomotive de l’armée
    Un an après la crise de confiance entre le pouvoir et la
    population, le nouveau chef d’état-major a la lourde tâche
    de moderniser et de rajeunir l’institution militaire, ainsi que
    d’Tmuvrer à la réconciliation que prône le président Tebboune.
    ALGÉRIE
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    MAGHREB
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    Alger, le 17 mars.
    Le général Saïd
    Chengriha (à
    gauche) installe
    le commandant
    des forces
    terrestres, Amar
    Athamnia.
    le feu et le succès en octobre 1973, lors
    de la guerre du Kippour. Le corps expéditionnaire
    algérien est alors commandé par des offciers supérieurs qui
    acquerront un rôle politique et militairedéterminantdanslesannées1990
    et 2000. Parmi eux, Khaled Nezzar et
    Abdelmalek Guenaizia.
    Binôme
    Saïd Chengriha, lui, parfait sa formation.
    Il fait son stage de capitaine en
    Union soviétique, à l’Académie militaire de Vorochilov. Rentré en Algérie,
    il retrouve la 8
    e
    brigade blindée, qui
    deviendra bientôt une division, elle
    aussi commandée par de futurs poids
    lourds : Abdelmalek Guenaizia ; le
    futur président Liamine Zéroual ;
    Mejdoub Lakehal Ayat, qui dirigera
    le renseignement pendant les
    années 1980 ; ou le trublion Hocine
    Benhadid. Avec ce dernier, Saïd
    Chengriha entretiendra toujours d’excellentes relations.
    Ce natif des Aurès continuera
    à travailler aux côtés d’Abdelaziz
    Medjahed, son supérieur direct à
    Teleghma (wilaya de Mila), au siège
    de la 8
    e
    division blindée, jusqu’en janvier 1992, quand débute l’insurrection
    née de l’interruption du processus
    électoral. À partir de cette date, des
    régions entières basculent dans l’insécurité, les forces de l’ordre deviennent
    la cible de groupes terroristes, des
    casernes sont attaquées, et des maquis
    se constituent dans les régions boisées
    diffciles d’accès, qui deviennent
    autant de zones de non-droit.
    À cette époque, l’ANP, bâtie sur
    le modèle des armées du Pacte de
    Varsovie, n’est pas configurée pour
    mener une guerre contre-insurrectionnelle.
    Aussi est-il très vite décidé
    de découper le pays en secteurs opérationnels
    et d’y affecter les offciers
    les plus aguerris pour organiser la
    riposte antiterroriste sur le terrain. À
    lademandedu généralNezzarestcréé,
    sous la direction du général Mohamed
    Lamari, le Centre de conduite et de
    coordination des actions de lutte antisubversive
    (CCLAS), qui regroupe les
    unités spéciales de l’armée chargées
    de mener ce combat.
    Le binôme Medjahed-Chengriha
    est envoyé dans le secteur opérationnel
    de Bouira (SOB), à une centaine
    de kilomètres au sud-est d’Alger. Les
    deux hommes ne prennent pas leurs
    quartiers dans le chef-lieu de la wilaya
    et choisissent d’installer leur poste
    de commandement dans le lieu-dit
    du Radar, au piémont du maquis de
    Lakhdaria, l’une des régions les plus
    dangereuses. C’est aussi là que se
    trouve une installation de télécommunications
    par satellite, stratégique
    pour le pays. Chengriha y restera de la
    fin de 1992 à décembre 1994, comme
    adjoint chef du SOB, puis comme chef
    du SOB par intérim lorsque Abdelaziz
    Medjahed est nommé commandant
    de l’Académie militaire interarmes de
    Cherchell.
    De son passage à Lakhdaria, peu de
    choses ont été racontées. Tout juste
    le nom de Saïd Chengriha est-il mentionné
    dans La Sale Guerre, le livre de
    l’offcier félon Habib Souaïdia, qui servit
    lui aussi dans la région de Bouira.
    Dans son récit, l’auteur dénonce la
    brutalité des chefs chargés des opérations
    antiterroristes. Un témoignage
    contredit, en 2001, par le général
    Khaled Nezzar, dans un entretien
    accordé au journal français Le Figaro.
    Nezzar ne tarit pas d’éloges, en
    revanche, sur les qualités humaines de
    Saïd Chengriha: « Lui et Chibani, qui
    se sont succédé à la tête de la division,
    sont passés par Saint-Cyr, Saumur et
    l’École de guerre [en France]. Ce sont
    des hommes remarquables. Quand
    je lis leurs portraits sous la plume de
    Souaïdia, je me dis: si cela est vrai, si
    tous ces offciers sont ce qu’il en dit,
    c’est moi le responsable. Si j’ai formé
    des monstres pareils, alors c’est que je
    suis un monstre moi aussi! Qu’il me
    désigne donc ! Or, curieusement, il
    m’épargne. »
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Après deux années de lutte et une
    réorganisation du dispositif anti-insurrectionnel, Saïd Chengriha regagne
    le commandement de la 8
    e
    division
    TRÈS ENGAGÉ DANS LA
    LUTTE ANTITERRORISTE
    DURANT LES
    ANNÉES 1990, « TCHENG »
    PASSE AUSSI POUR UN
    FAUCON ANTIMAROCAIN.
    ZINEDINE ZEBAR
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    blindée à Ras el-Mâ, dans la wilaya de
    Sidi Bel-Abbès. Sa mission? Réfléchir
    à la modernisation de l’armée de
    terre face à l’apparition de nouvelles
    menaces et à la disparition d’alliés
    traditionnels. L’un des défis relevés
    par ce groupe de travail est de consolider le front ouest, à la frontière avec le
    Maroc et le Sahara occidental, tout en
    réduisant les effectifs.
    Après un passage à la direction de
    l’École des blindés de Batna, Tcheng
    est propulsé en 2004 à la tête de la très
    sensible troisième région militaire
    (III
    e
    RM), à Béchar – en théorie la frontière
    la plus longue à défendre, dans
    un espace totalement ouvert, contre
    une éventuelle attaque marocaine. À
    Rabat,justement,l’hommeestdépeint
    comme un faucon antimarocain, surtout
    depuis qu’ont fuité des extraits
    d’un discours qu’il a prononcé lors
    de manTmuvres, en mars 2016. Saïd
    Chengriha y évoquait les positions
    anticolonialistes de l’Algérie et saluait
    la lutte du peuple sahraoui pour son
    indépendance.
    Désapprobation
    Chengriha passera quatorze années à
    la tête de la III
    e
    RM jusqu’à sa nomination
    à l’état-major, en 2018. De son
    bilan, on retient une redéfinition du
    rôle du commandement militaire, qui
    mène un combat sans merci contre les
    terroristes et contre tous leurs réseaux
    logistiques : contrebandiers, trafiquants
    de drogue, etc. Durant cette
    période, le haut gradé s’autorise même
    quelques incursions dans la gestion
    des affaires civiles. Le 27 février 2015,
    il intervient personnellement pour
    calmer les travailleurs d’Air Algérie,
    qui avaient paralysé l’aéroport de
    Béchar par une grève surprise alors
    que la ville attendait l’arrivée d’une
    délégation saoudienne. Bis repetita
    en novembre 2017, au lendemain des
    législatives: la population de Tindouf
    se soulève contre des résultats jugés
    truqués. Des émeutes éclatent, l’intervention de Chengriha permet le retour
    au calme.
    Le 27 août 2018, Tcheng succède
    à Ahcène Tafer à la tête des forces
    terrestres. Le graal : ce poste, le plus

    élevé dans l’armée de terre, le fait
    entrer dans l’antichambre du haut
    commandement militaire. Six mois
    plus tard, l’Algérie connaît une révolution
    populaire pacifique. Face à cette
    situation inédite, le patron de l’armée
    de l’époque, Ahmed Gaïd Salah,
    surnommé AGS, prend la décision
    d’évincer Abdelaziz Bouteflika.
    Tout au long de l’année 2019, Gaïd
    Salah se démène pour préserver l’institution
    militaire des appels au changement
    politique que lancent des
    millions d’Algériens. De la chute du
    raïs, le 2 avril, jusqu’à la présidentielle
    du 12 décembre, AGS joue de facto le
    rôle de chef de l’État, dans une Algérie
    au bord de l’explosion. En seconde
    ligne, Chengriha se voit confier une
    partie des pouvoirs du grand chef, trop
    occupé à ramener le calme dans la rue.
    Fidèle à ce patron imposant qui
    ne laissait aucune place à la contradiction,
    il exprime pourtant, mezzo
    voce, sa désapprobation lorsque les
    généraux Hocine Benhadid et Ali
    Ghediri sont emprisonnés pour avoir
    osé remettre en question les choix
    d’Ahmed Gaïd Salah.
    À la disparition de ce dernier,
    quelques jours après l’élection
    d’Abdelmadjid Tebboune, Saïd
    Chengriha, désormais chef d’état-major
    par intérim, entreprend de faire
    libérer Hocine Benhadid. Moins d’un
    mois après sa sortie de prison, ce dernier
    est admis dans un hôpital parisien.
    Geste élégant, Saïd Chengriha
    envoie lui-même ses hommes s’occuper
    des démarches administratives
    pour que soient pris en charge les
    soins médicaux de Hocine Benhadid
    à l’étranger.
    À la présidence, Saïd Chengriha
    retrouve un vieil ami : Abdelaziz
    Medjahed, qui compte parmi les
    conseillers influents du nouveau chef
    de l’État. Le duo s’attelle à engager des
    changements au sein de l’institution
    militaire.
    Réputé pour son aversion pour
    la politique, Chengriha pourrait
    être l’homme par qui viendraient la
    modernisation et le rajeunissement
    de l’ANP. Encore faudrait-il qu’il parvienne
    à faire appliquer le code du
    personnel militaire, qui impose une
    limite d’âge drastique aux officiers
    supérieurs. Abdelmadjid Tebboune
    semble décidé à lui laisser du temps:
    le 3 juillet, Tcheng a été confirmé au
    poste de chef d’état-major de l’armée,
    après plus de six mois d’intérim.
    CHANGEMENTS
    DE KÉPIS
    Ancien commandant de la VI
    e
    région
    militaire (Sud), puis de la V
    e
    (Nord-
    Est), le général-major Amar Athamnia
    a été nommé, le 10 mars, commandant des forces terrestres. Il
    remplace Saïd Chengriha, promu, lui,
    au poste de chef d’état-major de
    l’armée. Mais ce n’est pas le seul
    changement au sommet de la
    hiérarchie. Un décret présidentiel du
    27 mai met également fin aux
    fonctions du général-major Hamid
    Boumaiza en tant que commandant
    des forces aériennes. « Son successeur, le général-major Mahmoud
    Laraba, a été installé dans ses
    nouvelles fonctions le 18 juillet. » Le
    reste de l’état-major demeure tel
    qu’il était sous Ahmed Gaïd Salah. Le
    général-major Mohamed Larbi Haouli
    dirige les forces navales, le général-major Ammar Amrani, les forces
    de défense aérienne du territoire, le
    général-major Abderrahmane Arar, la
    Gendarmerie nationale, et l’inamovible général d’armée Benali Benali,
    la Garde républicaine.
    NEÏLA LATROUS
    Le général Amar
    Athamnia.
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    MAGHREB
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    ALGÉRIE
    L
    e 4 juillet, Hocine
    Benhadid a reçu
    à son domicile le
    chef d’état-major
    de l’armée, Saïd
    Chengriha, pour une visite
    de courtoisie. Au cours de
    cette rencontre, ce dernier
    l’a invité officiellement à
    prendre part à la cérémonie
    organisée au cercle des
    militaires, à Beni-Messous,
    à l’occasion de la fête de
    l’Indépendance.
    Lelendemain,legénéralà
    la retraite a reçu, au milieu
    des siens, les honneurs des
    hauts gradés ainsi que des
    responsables civils, parmi
    lesquels Abdelaziz Djerad,
    le Premier ministre, et
    Salah Goudjil, le président
    par intérim du Conseil de la
    nation.
    Pris en charge par une
    équipe médicale envoyée
    par le ministère de la
    Défense, Benhadid, dans
    un fauteuil roulant, a
    même posé au côté du
    chef d’état-major Saïd
    Chengriha.Le site duministère
    de la Défense a aussitôt
    publié les photos. Celles-ci
    confirment la réhabilitation
    du militaire de 76 ans,
    incarcéréàdeuxreprisesces
    dernières années à la prison
    d’El-Harrach.
    « Les invités militaires,
    dont ses amis et collègues,
    avaient les larmes aux
    yeux », témoigne l’une de
    ses connaissances, présente
    à cette cérémonie.
    Sujet de discorde
    Co m m andant de la
    III
    e
    région militaire et de la
    8
    e
    division blindée, réputée
    pour son engagement
    dans la lutte antiterroriste,
    ce diplômé de l’Académie
    militaire de West Point
    (États-Unis) fait toujours
    l’objet de poursuites judiciaires.
    Une procédure
    lancée par Ahmed Gaïd
    Salah, chef d’état-major de
    l’armée et vice-ministre de
    la Défense, décédé entretemps,
    en décembre 2019.
    En septembre 2015, Gaïd
    Salah l’avait fait emprisonner
    une première fois pour
    « outrages à corps constitués
    », après qu’il l’eut
    notamment accusé d’être
    mêlé à un scandale de
    mTmurs datant de l’époque
    où il commandait l’École
    de formation des officiers
    de réserve de Blida. Libéré
    en juillet 2016 pour raisons
    de santé, Benhadid avait été
    condamné, en mars 2018, à
    un an de prison avec sursis.
    L’année suivante, retour
    à la case prison, cette fois
    pour avoir reproché à Gaïd
    Salah d’être à la solde d’une
    puissance étrangère. Placé
    sous mandat de dépôt,
    Benhadid est poursuivi
    pour atteinte au moral de
    l’armée et à la sécurité de
    l’État.
    Sonincarcérationdevient
    alors un sujet de discorde
    entre Gaïd Salah, homme
    fort du pays après la démission
    forcée d’Abdelaziz
    Bouteflika, le 2 avril 2019, et
    Saïd Chengriha, un ami de
    longue date, qui occupait
    à l’époque les fonctions de
    commandant des forces terrestres de l’Armée nationale
    populaire (ANP).
    Benhadid est finalement
    libéré le 2 janvier
    2020, après le décès de
    Gaïd Salah. Chengriha lui
    fait restituer son passeport
    diplomatique, confisqué
    plusieurs années auparavant
    sur ordre de l’ex-chef
    d’état-major.
    Procès reporté
    De retour en Algérie le
    31 mai, Hocine Benhadid a
    étébrièvementadmisàl’hôpital militaire de Aïn Naadja
    avantderegagnersondomicile.
    Sa réhabilitation ne
    signe pas pour autant la fin
    de ses déboires judiciaires.
    Programmé pour le 11 juin,
    son procès a une nouvelle
    fois été reporté sine die.
    FARID ALILAT
    Les dessous d’une réhabilitation
    Hocine Benhadid (en fauteuil roulant) avec Saïd Chengriha (à sa droite), à Beni-Messous, le 5 juillet.
    MDN
    GAÏD SALAH
    AVAIT FAIT
    EMPRISONNER
    BENHADID,
    CHENGRIHA
    L’A FAIT LIBÉRER.
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    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

    Commentaire


    • #3
      l’homme est dépeint comme un faucon antimarocain
      Gallek un "faucon" !

      Visiblement le journaliste ne sait pas à quoi ressemble un "faucon". Un vrai ! oeilfermé

      Commentaire


      • #4
        C'est surtout un officier qui a fait Saint Cyr.
        Cela nous change du sergent Garcia et ses bourrins

        Commentaire


        • #5
          http://www.algerie-dz.com/forums/sho...d.php?t=467754

          Les oubliés de la Révolution algérienne

          Publié par LSA
          le 19.07.2020 ,
          Par Ali Chérif Deroua
          Abdelkader Chanegriha : humilité, responsabilité, discrétion et un parcours hors du commun. Fidèle au message du cher et regretté Didouche Mourad, «si nous venions à mourir, défendez nos mémoires» qu'aucun Algérien ne doit ignorer, si l'on veut laisser à notre jeunesse comme héritage l'amour de notre chère Algérie.

          Cette fois-ci, je vous présente un combattant, dont très peu de monde entend parler, mais qui, au sein de la Révolution, a forgé un parcours exceptionnel. Il doit être considéré, incontestablement, comme l'un des plus dignes fils de la Révolution algérienne.
          Né le 20 juillet 1923 à El-Kantara, wilaya de Biskra, Abdelkader Chanegriha passe toute son adolescence dans sa ville natale, au sein d'une famille relativement aisée. Militant du MTLD, en 1942, il part sur Alger où, pour survivre, il prend déjà contact avec les soldats américains qui avaient débarqué en Algérie et qui alimentaient le marché noir durant cette période de misère due à la guerre 1939/1945. Il apprend par la même occasion l'anglais qu'il pratiqua aisément dans le futur.
          En 1955, il se trouve à Tanger et Tetouan. Il prend contact avec un certain Si Ali, responsable du FLN, pour se mettre à la disposition de la Révolution. Si Ali était tout simplement Mohamed Boudiaf qu'il est inutile de présenter au peuple algérien. C'est le début d'une aventure qui fera pâlir beaucoup de gens, qui refusent d'en parler, pour des motifs faciles à comprendre. Au lecteur d'en tirer ses propres conclusions.
          Ayant obtenu la confiance totale de Boudiaf, sa première responsabilité est la recherche de filières d'achat d'armements à partir de Tanger, ville de statut international, ville de tous les trafics et de tous les risques. Une bonne partie des trafiquants en armements se trouve être de nationalité allemande, dont certains étaient proches des thèses nazies. À ce titre, ils avaient un vieux compte à régler avec la France victorieuse en 1945. Avec ces contacts, il apprend facilement l'allemand pour pouvoir se mouvoir dans ce milieu, d'autant plus qu'une filière de déserteurs de la Légion étrangère se crée avec un certain Windfried Mustapha Muller.
          Revenons à Abdelkader Chanegriha.
          Boudiaf, souvent absent du Maroc, c'est la Zone 5, future Wilaya V qui prend en charge Chanegriha devenu Monsieur Tchang.
          En septembre 1956, la Révolution décide de créer le Croissant-Rouge algérien. C'est ainsi que fut créé à Tanger le 29 décembre 1956 le Croissant-Rouge algérien avec comme président Maître Boukli Hassen. C'est Tchang qui prend en charge le nouvel organisme, qui loue le local du siège et qui dépose les statuts le 7 janvier 1957 à Amalat Tanger pour officialiser internationalement la création du Croissant-Rouge algérien, sans en faire partie et pour cause, la discrétion et le secret sont les qualités premières des hommes de l'ombre.
          Avec le concours de Mustapha Muller, Autrichien de nationalité, Allemand de naissance, qui s'installe à Tanger pour aider les déserteurs de la Légion étrangère à se libérer, il crée une filière qui a à son actif la désertion de plus de trois mille légionnaires dont 90% étaient allemands. Grâce à cette filière, il devient une énigme, un danger et une cible pour les services français et une vedette en Allemagne.
          La Main rouge et les services français le ciblent en toute priorité. Avec ses qualités de discrétion, de secret, d'audace, de mode de vie, il se joue de toutes les filatures ou fuites.
          Les services français avancent même une autre nationalité, le présentant comme un Chinois au service de la Révolution, ce que lui-même encourage. Au point où même au sein de la Révolution, cette rumeur circulait sans être démentie jusqu'à l'indépendance.
          Avec comme bagages ses qualités, sa connaissance des langues francaise, espagnole, allemande et arabe, une confiance totale de la part de Si Mabrouk, Abdelhafith Boussouf, ses contacts personnels sélectionnés et entretenus, il a réussi à lui seul à monter une opération unique dans les annales des services secrets et que peu d'Algeriens ou d'étrangers connaissent. Avec ses carnets de chèques auprès de différentes banques de notoriété internationale telles que la Deutsche Bank Frankfurt, avec ses contacts et son carnet d'adresses, au plus haut niveau au Maroc, en Espagne et en Allemagne, il a réussi à acheter cinquante (50) appareils de transmission militaires, ANGRC9, pour le compte de la Révolution, une opération qui lui a pris deux mois de préparation pour la réussir. C'étaient des appareils qu'aucune armée non membre de l'Otan ne possédait.
          Obtenir des autorisations d'achat pour le compte du gouvernement marocain, il faut le faire et savoir bien le faire ; convaincre ses relais américains d'obtenir des dérogations d'achat étant donné que le matériel américain est fabriqué en Allemagne ; se faire délivrer ce matériel immédiatement en payant par chèque certifié de la Deutsche Bank, il faut le faire ; le faire transporter tout en l'accompagnant par Iberia de Stuttgart (Allemagne), Barcelone, Tetouan avec un chèque de la Hispano Deutsche Bank Frankfurt de 341 820 deutsche marks, il faut le faire : avouez, chers lecteurs, qu'il faut être un sacré monsieur pour réussir, seul, un tel exploit. Lorsqu'il s'agit de deux cents colis, d'un poids total de deux mille six cents kilos, on ne peut dire que chapeau ! Les experts apprécieront à sa juste valeur une telle prouesse. Enfin, permettez-moi de vous dire que ce Monsieur Tchang a vu passer entre ses mains, en tant qu'ordonateur, pendant notre lutte de libération, plus ou moins quarante pour cent (40%) du budget de la Révolution.
          Il était considéré comme le banquier de la Révolution et il l'était réellement.
          A l'indépendance, il n'a pas pu se retrouver pour avoir été non partisan dans la lutte pour le pouvoir à l'été 1962. Il s'est reconverti dans le commerce pour survivre. En mai 1976, je le rencontre sur la rue Didouche-Mourad et il m'expose son cas social que j'ai aidé à résoudre grâce à un compagnon du Malg, Hadjadj Mahfoud, qui était en ce temps-là le directeur général de la Sonelec, il a fait de lui un directeur commercial. Avec ce salaire, il a vécu loin des feux de la rampe jusqu'à son décès le 18 février 1994, dans un appartement sis au 13, rue des Frères- Belhafid, Hydra, Alger.
          Pour moi, il est de ceux que je n'oublierai jamais, pour son humilité, son sérieux, son apport à la Révolution, son empathie, son élégance, toujours tiré à quatre épingles, son audace, son sang-froid, et surtout une voix de conviction et un sourire malicieux qui forcent le respect et qui en disent long sur son caractère.
          Je remercie Dieu de m'avoir permis de côtoyer Monsieur Tchang pendant et après la Révolution.
          A cette jeunesse algérienne à la recherche de repères et d'exemples, je lui recommande de ne pas oublier Abdelkader Chanegriha connu dans la Révolution sous le nom de Monsieur Tchang et d'en faire une référence.
          Reposez en paix cher Si Abdelkader, il y a et il y aura toujours quelqu'un qui rappellera votre nom au bon souvenir...
          A. C. D.
          The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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          • #6
            à El-Kantara, dans l’actuelle wilaya de Biskra. Véritable paradis sur terre,la petite ville est à l’époque un haut lieu du tourisme saharien : à la fois première étape de la longue bouclequ’empruntent lesaventuriers etcamp
            de base de touristes désireux de goûter............................
            aux charmes du désert. Le lieu, majestueux,
            relie le Sahara à l’Atlas, tel un
            ruban sinueux parsemé d’oasis luxuriantes
            qui débouchent directement
            sur les dunes. El-Kantara est alors une
            ville réputée pour l’érudition et l’ascétisme
            de ses habitants: de nombreux
            marabouts et mourides la choisissent
            comme havre de contemplation et
            d’enseignement.
            Celui qui se retrouvera quelque
            soixante-dix années plus tard à la tête
            de l’Armée nationale populaire (ANP)
            est issu de l’une des plus anciennes
            familles de la région.

            et voila le conte du Chevalier Cheng le nouveau Héros qui va délivrer la belle au boit dormant
            - mon pti doigt me dit, que les mousquetaires vont bientôt manifester leurs magnifiques rêveries ; Cheng.........ila el amam
            Dernière modification par zemfir, 29 août 2020, 16h55.
            "sauvons la liberté , la liberté sauve le reste"

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            • #7
              Akram Khraief qui change de chanson. Décidément, ils tombent comme des mouches ces jours ci, ca sent le vinaigre

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              • #8
                D’ailleurs, il ne lui connaît que
                peu d’amis, en dehors du général
                Abdelaziz Medjahed, un compagnon
                de route.
                Et c'est ce Madjahed d'ailleurs qui a conseillé Tebboune de le placer à la tête de l'ANP.
                La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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                • #9
                  Quand je lis "Chengriha", je ne sais pas pourquoi je pense à "Tenfi7a"

                  Ceux qui ne connaissent pas la signification de "tenfi7a", je les invite à visiter une des belles régions du Rif géographique située entre la petite ville charmante de couleur bleu Chefchawen et et la ville de Hercule Tanger en passant par Tétouan pour découvrir soi même "tenfi7a".

                  Pour ne pas froisser les "kafirs" de Berbéristes, c'est la région entre Achawen et Tingis en passant par Tittawin.

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                  • #10
                    Quel revirement de la part de certains..

                    Et dire qu'on nous disait Chengriha un sanguinaire de la décennie noire..
                    Un colonel alcoolique qui aurait commis des massacres à Bouira !!!

                    Des ragots que l'on comporte sur ce forum même depuis des mois !!


                    Soub'han Allah..

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                    • #11
                      Quel revirement de la part de certains..


                      "Tcheng est déjà lieutenant lorsqu’il est envoyé en Égypte pendant
                      la « guerre d’usure » à laquelle se livrent ce pays et Israël, en 1969-1970.
                      À son retour, il est nommé chef de régiment de chars au sein de la prestigieuse8ebrigadeblindée,quiconnaîtraChengriha ,
                      la locomotive de l’armée"


                      -en matière de chitousse , la t'es laisse sur le carreaux , jaloux .........va........., ila el amam
                      "sauvons la liberté , la liberté sauve le reste"

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                      • #12
                        Chengriha a joué le jeu pour effacer les traces de Gaid. Avec sa silhouette frêle et sa démarche précautionneuse, cet officier nous change des gros Gaid et Lamari ses prédécesseurs.

                        Son allure évoque un peu Droopy zen pas gueulard qui n'est pas avide de promener sa gueule devant les caméras et ferme sur l'essentiel. Après tout c ce qu'on attend d'un militaire.

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                        • #13
                          q'teltouna bef hef.. lol

                          Après avoir tenté toutes sortes de subterfuges et de stratagèmes, il ne vous reste que la parlotte !

                          L'art de semer le doute !!

                          y'khewfou fina zâama

                          zââma dégaidisation, zâama le retour du DRS, zâama le retour au système Boutef !!

                          yaww toz... faqou !!

                          ma dirou walou..

                          Teboune et Chengriha ne vous calculent pas !

                          Ils ne vous restent que le bla bla bla

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                          • #14
                            la locomotive chengriha
                            l'Algérie a toujours besoin d'un militaire qui la pousse ou qui la tire.
                            Après le bulldozer gaid, elle a droit une locomotive maintenant.

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                            • #15
                              L'article est sur Chengriha père et non le Chengriha, chef d'état major.
                              Locomotive, un moujahed mort depuis des lustres?



                              Le Saïd Chengriha que nous connaissons est né le 1ᵉʳ août 1945.

                              Une locomotive de 75 ans d'âge est prête pour la ferraille.

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