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La Banque mondiale suspend le rapport Doing Business pour enquêter sur des irrégularités dans les données

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  • La Banque mondiale suspend le rapport Doing Business pour enquêter sur des irrégularités dans les données

    Rapport phare de la Banque mondiale, mais souvent controversé, la publication du Doing Business sera suspendue ; le temps pour l’organisation d’évaluer des irrégularités signalées dans les données des rapports de 2018 et 2020.

    La Banque mondiale a annoncé la suspension du rapport Doing Business, afin d’examiner des irrégularités dans la collecte des données de l’étude.

    « Un certain nombre d'irrégularités ont été signalées concernant des modifications de données dans les rapports Doing Business 2018 et Doing Business 2020, publiés en octobre 2017 et 2019 », a déclaré la Banque mondiale dans un communiqué publié jeudi.

    Plébiscité par certains pays comme un indicateur probant de leur attractivité économique, le rapport phare de la Banque mondiale n’en nourrit pas moins des suspicions devenues récurrentes.

    « Doing Business a tous les ingrédients pour être à la fois important et controversé, ce qu’il n’a manqué pas d’être », avait admis Kaushik Basu, ancien chef économiste de la Banque mondiale qui reconnaît avoir critiqué le rapport lorsqu’il conseillait le gouvernement indien.

    Avant sa démission en janvier 2015, un autre économiste en chef de la Banque mondiale, l’Américain Paul Romer avait mis l’organisation dans l’embarras en s’interrogeant notamment sur l’intégrité du rapport. Pour l’éminent économiste, des biais méthodologiques et les modèles adoptés affectaient les performances de certains Etats.

    Sur un tout autre terrain, le rapport est attaqué par des organisations de la société civile qui l’accusent de pousser les pays africains à alléger la réglementation afin de favoriser l’implantation des multinationales.

    Ce piège dénoncé par la société civile n’émousse pas l’ardeur de nombreux pays à figurer en bonne place dans ce rapport scruté par les agences de notation.

    A titre d’illustration, le rapport de 2014 avait suscité la colère du président Macky Sall, insatisfait de la place du Sénégal dans le classement. « Ce qui a été noté dans ce rapport est aux antipodes des ambitions du Sénégal et de ce qui s’y passe », avait fulminé le dirigeant.

    Cette situation a connu une évolution surprenante depuis. Très mal classés autrefois, les pays africains comprennent peu à peu la recette pour grimper dans le Doing Business. Certains Etats comme le Togo, le Nigeria, le Congo et la Côte d’Ivoire ont mis en place des cellules spéciales pour bâtir des stratégies et adapter la législation en matière de climat des affaires, dans le but de satisfaire aux critères du Doing Business. Preuve de l’efficacité de ces formules, des pays comme le Togo ou le Nigeria sont classés parmi les 10 pays les plus réformateurs au monde dans le rapport de 2020.

    Pour rappel, le rapport Doing Business est produit par la SFI, filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé. Paru pour la première fois en 2003, il mesure la réglementation des affaires dans 190 pays et dans certaines villes du monde.


    A-Ecofin
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