Les frais liés à l’utilisation de contraceptifs comme la pilule étaient déjà pris en charge à 100% par l’Assurance maladie pour les 15-18 ans. Depuis vendredi, la mesure concerne aussi les plus jeunes.
Près de 1000 grossesses, dont 770 se concluent par une IVG, sont recensées chaque année chez des jeunes filles de 12 à 14 ans.
« C'est génial comme nouvelle, s'exclame Gilles Lazimi, généraliste au centre de santé de Romainville (Seine-Saint-Denis). Cela fait des années que nous poussons pour que cette mesure soit validée. » Depuis ce vendredi 28 août, la contraception gratuite est étendue aux mineures de moins de 15 ans. C'était déjà le cas pour les 15-18 ans. Les frais seront désormais pris en charge à 100 % par l'Assurance maladie. Cette mesure, inscrite dans le budget de la Sécurité sociale pour 2020, attendait encore la publication du décret dans le Journal officiel pour être effective. C'est chose faite.
« Chaque année, près de 1000 jeunes filles de 12 à 14 ans sont enceintes en France. Parmi ces grossesses, 770 se concluent par une IVG », une interruption volontaire de grossesse, avait rappelé le gouvernement fin 2019 pour justifier la mesure.
Pour Gilles Lazimi, cette « bonne » mesure permettra aux jeunes filles d'avoir accès « partout » à une contraception si elles le souhaitent. « Quand la sexualité arrive, il faut avoir la possibilité de se protéger correctement et d'être suivie par un professionnel, d'autant plus qu'il y a de moins en moins de plannings familiaux », explique le médecin.
«Il faut des garde-fous»
Nasrine Callet, gynécologue à Paris, se montre plus nuancée vis-à-vis de ce décret, qu'elle estime « à double tranchant ». « C'est bien, parce que c'est gratuit et que ça rend service aux jeunes filles, mais la pilule est avant tout un médicament et il faut faire une éducation à la sexualité en amont. Il faut qu'il y ait des garde-fous », avertit-elle. Elle rappelle qu'une contraception doit être prescrite en fonction de l'âge et des conditions de santé de la patiente : « A 13 ans, les ovaires ne sont pas toujours bien fonctionnels, il faut attendre que ce soit le cas pour s'engager dans la prise d'une pilule. » Cela signifie attendre notamment que les cycles deviennent réguliers.
Pour Jean-Paul Hamon, président d'honneur de la Fédération des médecins de France, qui exerce comme généraliste en cabinet, il faut que cette mesure soit « fluide » en pratique, c'est-à-dire sans démarche administrative supplémentaire, et que « l'anonymat soit respecté » car « à cet âge, les adolescents sont bien souvent toujours couverts par la sécurité sociale de leurs parents », qui pourraient donc découvrir leur secret. Selon l'Assurance maladie, aucun problème : un numéro d'inscription au répertoire (NIR) permettra de garantir la confidentialité des consultations et des prescriptions.
LE Parisien
Près de 1000 grossesses, dont 770 se concluent par une IVG, sont recensées chaque année chez des jeunes filles de 12 à 14 ans.
« C'est génial comme nouvelle, s'exclame Gilles Lazimi, généraliste au centre de santé de Romainville (Seine-Saint-Denis). Cela fait des années que nous poussons pour que cette mesure soit validée. » Depuis ce vendredi 28 août, la contraception gratuite est étendue aux mineures de moins de 15 ans. C'était déjà le cas pour les 15-18 ans. Les frais seront désormais pris en charge à 100 % par l'Assurance maladie. Cette mesure, inscrite dans le budget de la Sécurité sociale pour 2020, attendait encore la publication du décret dans le Journal officiel pour être effective. C'est chose faite.
« Chaque année, près de 1000 jeunes filles de 12 à 14 ans sont enceintes en France. Parmi ces grossesses, 770 se concluent par une IVG », une interruption volontaire de grossesse, avait rappelé le gouvernement fin 2019 pour justifier la mesure.
Pour Gilles Lazimi, cette « bonne » mesure permettra aux jeunes filles d'avoir accès « partout » à une contraception si elles le souhaitent. « Quand la sexualité arrive, il faut avoir la possibilité de se protéger correctement et d'être suivie par un professionnel, d'autant plus qu'il y a de moins en moins de plannings familiaux », explique le médecin.
«Il faut des garde-fous»
Nasrine Callet, gynécologue à Paris, se montre plus nuancée vis-à-vis de ce décret, qu'elle estime « à double tranchant ». « C'est bien, parce que c'est gratuit et que ça rend service aux jeunes filles, mais la pilule est avant tout un médicament et il faut faire une éducation à la sexualité en amont. Il faut qu'il y ait des garde-fous », avertit-elle. Elle rappelle qu'une contraception doit être prescrite en fonction de l'âge et des conditions de santé de la patiente : « A 13 ans, les ovaires ne sont pas toujours bien fonctionnels, il faut attendre que ce soit le cas pour s'engager dans la prise d'une pilule. » Cela signifie attendre notamment que les cycles deviennent réguliers.
Pour Jean-Paul Hamon, président d'honneur de la Fédération des médecins de France, qui exerce comme généraliste en cabinet, il faut que cette mesure soit « fluide » en pratique, c'est-à-dire sans démarche administrative supplémentaire, et que « l'anonymat soit respecté » car « à cet âge, les adolescents sont bien souvent toujours couverts par la sécurité sociale de leurs parents », qui pourraient donc découvrir leur secret. Selon l'Assurance maladie, aucun problème : un numéro d'inscription au répertoire (NIR) permettra de garantir la confidentialité des consultations et des prescriptions.
LE Parisien
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