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Maroc. Taza ou l’échec de Mohammed VI

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  • Maroc. Taza ou l’échec de Mohammed VI

    - (..). À Rio de Janeiro, à Alger, à Dakar, à Libreville, à Niamey, à New York, à Brazzaville, des passants médusés l’ont croisé, à toute heure du jour ou de la nuit, en des lieux improbables. Dans la capitale congolaise, le propriétaire de l’hôtel Olympic se souvient encore l’avoir vu débouler, un soir, pour lui emprunter sa voiture. Suivi par une cohorte affolée de gardes du corps locaux et marocains qu’il s’est amusé à semer, Mohammed VI s’est ensuite perdu dans Poto Poto et Makelekele, obligé de demander son chemin à des quidams, dont certains étaient peut-être des malfrats en goguette !

    Des histoires comme celle-là, Fouad Ali El Himma, ministre délégué à l’Intérieur et sans doute le plus proche collaborateur du monarque, en a par dizaines. Mais il en est une, récente et significative de la popularité intacte dont jouit Mohammed VI sept ans après son accession au trône, que son condisciple du Collège royal aime à raconter.

    C’était il y a quelques mois, du côté d’Ifrane. Avec quelques amis, M6 marche dans la forêt sur un sentier de randonnée. On croise des promeneurs en ballade, on s’arrête, on discute un peu, puis on se sépare. Soudain, une jeune fille fait demi-tour et revient en courant vers le roi. « Majesté, je n’ai rien à vous demander pour moi, dit-elle, un peu essoufflée, mais ma ville de Taza se meurt. Alors, s’il vous plaît, venez nous rendre visite et tout va changer. » Quand on lui rapporte certaines remarques à propos de son manque de visibilité sur la scène internationale, Mohammed VI répond invariablement : « Ma maison d’abord. » « Morocco first », en quelque sorte. Et Taza avant Gaza
    Pour la deuxième fois en un mois, Taza (Nord-est du pays à 409 km de Casa) subit une répression atroce de la part de l’appareil répressif de l’Etat. Au cœur des revendications des habitants, l’emploi décent et la baisse des factures d’eau et de l’électricité. Des doléances sociales que l’Etat affronte avec une violence inouïe, dissimulant ainsi l’échec de son modèle de développement néolibéral.

    Voulant soigner sa communication, la nouvelle ère n’a pas lésiné sur les moyens. Les Jeune Afrique, Paris Match, Le Point, L’Express & Co ont ouvert leurs pages pour aider le régime marocain à fabriquer une image séduisante à son chef, le roi Mohammed VI. Ces services sont, souvent, généreusement récompensés en publicités ou en séjour dans les raids de Marrakech . Ainsi, après le « Le Roi des pauvres », nous avons eu droit à des petites phrases pour redorer le blason du chef absolu de l’Etat marocain. « Taza avant Gaza » est l’une des plus célèbres phrases soufflées par le Cabinet royal marocain à la revue Jeune Afrique qu’elle a publiée en 2006. Ironie du destin, Taza fait tomber un mythe.

    Échec au roi

    Cette « maxime » résume « la philosophie » de l’actuel souverain marocain. Celle-ci consiste à privilégier le développement socio-économique du pays et surtout à visiter les coins les plus reculés du Maroc au lieu d’être présent diplomatiquement dans des dossiers comme la question israélo-palestinienne. « Taza avant Gaza », cette formule de communicants, pensée dans les opulents palais, est mise à nu devant le dénuement de Taza. Pauvres, les habitants de cette ville se sont révoltés et ils ont été…réprimés.
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