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FLN : Mort «judiciaire» et agonie politique

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  • FLN : Mort «judiciaire» et agonie politique

    Par NAZIM BRAHIMI -6 septembre 2020
    reporters.dz

    Les révélations de l’ancien député du parti et vice-chef de l’AP, Baha-Eddine Tliba, fragilisent une formation politique en perte de crédit et qui cumulent les affaires et les condamnations en justice.

    Par leur ampleur, les révélations de l’ancien député Baha Eddine Tliba, devant le juge, sur le commerce mafieux des listes électorales lors des législatives de mai 2017, n’ont pas bousculé que l’Assemblée populaire nationale (APN) déjà en déficit de crédibilité depuis plusieurs mandatures.
    Ces révélations, qui deviennent tout d’un coup le sujet principal des discussions publiques, reléguant au second plan les préoccupations autrement plus importantes, tels l’évolution de la crise sanitaire, le déroulement à partir de demain des examens du BEM, ont immanquablement mis dans l’embarras le parti du Front de libération nationale (FLN) auquel appartient Tliba. Il se retrouve, lui aussi, affaibli depuis la chute du système Bouteflika, dont il avait constitué le bras politique avec son gisement électoral qui a permis la reconduction du président déchu à plusieurs reprises. Les déclarations de Tliba ont incontestablement mis à nu tout le système FLN, particulièrement, l’étape du choix des hommes éligibles dans les institutions de l’Etat à l’image du Parlement.
    Car, au-delà de l’aspect immoral de la vente des places sur les listes électorales, révélé au grand jour par l’ancien député du FLN, et la réprobation que cela a suscitée, l’implication des autres responsables dans ce «souk», alors qu’ils n’avaient pas de lien organique avec le parti, est aussi révélateur d’une pratique politique surréaliste. On apprend ainsi, preuves à l’appui, que la confection des listes de l’ancien parti unique lors des dernières législatives n’est pas l’affaire des instances du FLN et que son secrétaire général n’est impliqué que pour apposer sa signature, une fois la décision entérinée par d’autres acteurs.
    A ce titre, c’est un des avocats du fils d’Ould Abbès qui a déroulé, lors du procès de Tliba, la liste des personnes présentes et qui se chargeaient de la confection et la validation des listes du FLN. «La liste des candidats aux législatives de 2017 a été faite au CIC, par la commission présidée par Abdelmalek Sellal, Premier ministre, non affilié au FLN, et constituée de Noureddine Bedoui, ministre de l’Intérieur, qui n’est pas membre du parti, Tayeb Louh, ministre de la Justice, et Mustapha Rahiel, chef de Cabinet de Sellal, en présence formelle du secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, qui l’approuve dans les procès-verbaux», a-t-il dit.
    Pour sa part, Tliba a soutenu que «la vérité est que les deux enfants de Djamel Ould Abbès m’ont demandé 70 millions de dinars pour être tête de liste à Annaba. Je suis allé informer le général Bachir Tartag, qui a ouvert une enquête. J’ai été le voir à son bureau à Dély Ibrahim, il m’a demandé de rester en contact avec les deux enfants.» Ces déclarations attestent, on ne peut mieux, ce qui se passait au sein et autour du FLN où la pratique politique a complètement viré à des attitudes dignes de la délinquance.
    Ce qui curieusement ne semble pas avoir dérangé la direction du parti qui promet «une rédemption» du FLN lors des prochaines échéances électorales, à commencer, selon son nouveau secrétaire général, M. Baadji, par le rendez-vous du référendum populaire dans lequel il annonce un «rôle central» de sa formation politique. Or, le référendum populaire du 1er novembre prochain, sur le projet de révision constitutionnelle, ne peut servir de baromètre quant à la place qu’occupe réellement le parti sur la scène politique en pleine évolution à plusieurs inconnues.
    Et si l’appareil du FLN continue d’agir comme il l’a toujours fait pendant le règne de Bouteflika et avant l’irruption du mouvement populaire du 22 février, réclamant un changement de système, des voix au sein du parti osent se démarquer de la langue de bois très familière aux dirigeants du parti. C’est le cas du député du parti, Slimane Saadaoui, qui estime que la dissolution de l’APN est une «nécessité» contrairement à son parti qui s’oppose, comme le RND, à un tel scénario.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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