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«Notre syndicat est venu pour faire face aux gangs qui ont détruit l’économie nationale»

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    «Notre syndicat est venu pour faire face aux gangs qui ont détruit l’économie nationale»



    Mohamed-Yazid Miliani, président de l’UNPE
    Par Le Chiffre D Affaires
    Sep 6, 2020



    Entretien réalisé par Naima Allouche

    L’Union nationale du patronat et des entrepreneurs (UNPE) est une organisation syndicale, économique et sociale dont l’objectif est de développer l’économie nationale et défendre les intérêts des opérateurs économiques, entrepreneurs et cadres dirigeants. Créée en mars 2014, l’UNPE n’a eu son agrément que le 16 avril 2019, une date à laquelle le peuple algérien était en pleine effervescence avec son mouvement, le Hirak. Cette nouvelle organisation patronale est présidée par un économiste Mohamed-Yazid Miliani qui a été, ce jeudi dernier, l’hôte du rendez-vous hebdomadaire du journal «Le Chiffre d’Affaires» sur le «Débat économique», dans sa première édition.

    LCA : l’UNPE est un nouveau syndicat, chargé de défendre les intérêts de ses adhérents, en majorité des chefs d’entreprise et des cadres dirigeants, quelle est la politique engagée, dans ce sens, pour rendre la confiance «perdue» aux entrepreneurs et investisseurs algériens ?

    Mohamed-Yazid Miliani :

    Rendre confiance à toutes les couches sociales et surtout à nos entrepreneurs et opérateurs économiques est parmi nos principaux objectifs, afin que nous puissions, tous ensemble, contribuer à la construction d’une économie nationale solide, améliorer et promouvoir le produit local, et bien sûr, protéger le pouvoir d’achat du modeste citoyen à faible revenu.

    L’UNPE est venue dans un moment critique où l’Algérie a besoin de la consolidation de tout son peuple quels que soient son rang et son poste de responsabilité. En 2014, nous étions déjà structurés et nous étions prêts à travailler mais malheureusement, nous avions eu beaucoup de blocages pour ne pas avoir eu notre agrément et ne pas activer pour laisser le terrain libre aux gangs pour s’accaparer de tous les biens de l’Algérie et mettre notre économie à genoux au profit d’un groupuscule qui travaille selon un agenda dicté par une pègre sous d’autres cieux.

    Aujourd’hui, nous sommes là et notre syndicat est venu pour faire face à ces gangs qui ont détruit l’économie nationale pour donner l’occasion au nouveau pouvoir pour travailler et se concerter avec toutes les forces vives afin de trouver des solutions à toutes les crises qu’on vivait depuis des décennies et nous sommes convaincus en tant que syndicat qu’avec la conjugaison de tous les efforts des différentes énergies, nous arriverons à des solutions et à des issues satisfaisantes pour tous les Algériens.

    Dans son règlement, l’UNPE n’a ciblé que le secteur de la construction, la promotion immobilière, les travaux publics, hydraulique et les matériaux de construction. Pourquoi avez-vous écarté les autres secteurs d’activité économique ?

    Le choix a été imposé par l’administration en 2014, gérée à l’époque par l’Issaba et qui nous a exigé de prendre qu’un seul secteur d’activité, selon la loi qui a été appliquée sauf pour nous par rapport aux autres organisations patronales «mafieuses». L’objectif était, bien sûr, pour ne pas concurrencer une autre organisation du pouvoir, qui a fait fuir tous les hommes d’affaires «honnêtes» qui voulaient travailler pour le bien de leur pays. Nous avons eu notre agrément le 16 avril 2019, le Jour du savoir, une date symbolique en Algérie et en plein mouvement du Hirak où le manque de confiance entre le peuple et les autorités a pris des proportions alarmantes. Dès le premier jour, l’UNPE a ouvert ses portes et beaucoup d’entrepreneurs et opérateurs dans différents secteurs d’activités ont choisi l’UNPE en raison de ses positions et son militantisme depuis sa création en 2014 et nous comptons organiser l’année prochaine une assemblée générale pour élargir le champ d’activité aux autres secteurs économiques sauf le commerce. D’ailleurs, ils sont venus très nombreux lors de l’assemblée générale de l’UNPE qui a eu lieu, le mois de janvier 2020, au Centre de thalassothérapie de Sidi Fredj et selon nos estimations, nous sommes le premier syndicat qui compte le plus grand nombre d’hommes d’affaires et des entrepreneurs qui nous ont sollicités à travers leur adhésion à l’UNPE de répondre «honnêtement» aux espérances et attentes des Algériens qui ont souffert d’une décennie noire sanguinaire et de deux décennies sous le règne d’une Issaba et un pouvoir mafieux qui a spolié tous les biens du peuple. Pour faire face à la dérive du mouvement du 22 février, nous avons soutenu, en tant que syndicat, les élections présidentielles du 12/12 2019. Après l’élection de Tebboune Abdelmadjid, premier magistrat du pays, nous avons soutenu le programme présidentiel qui nous a promis de créer une Algérie nouvelle.

    Lors de la dernière conférence nationale, vous avez présenté à la présidence une série de propositions, entre autres, le partenariat public-privé pour parer à l’efficience économique. Ce partenariat (PPP), certes a quelques avantages, mais il a aussi beaucoup de désavantages. Quelle est votre vision à ce sujet ?

    Je suis entièrement d’accord que le PPP a montré ses faiblesses depuis qu’il était imposé par la Banque mondiale pour la restructuration de nos entreprises publiques en difficultés à l’époque des années 90. Aucun résultat positif n’a été constaté et aucune entreprise n’a émergé après sa restructuration. Aussi sous l’ère de Bouteflika, le partenariat public-privé a pris une tournure très dangereuse avec le bradage et la vente au dinar symbolique des entreprises publiques. Pis encore, le PPP s’est limité aussi à la sous-traitance. Les entreprises publiques appellent les privés pour la réalisation de marchés contre des sommes d’argent sans plus.

    Selon notre vision, le PPP est une valeur ajoutée pour l’économie nationale à travers l’ouverture du capital des entreprises publiques déficitaires au privé qui a une assiette financière très importante et de lui donner la chance de siéger au conseil de l’administration de l’entreprise et non d’être un sous-traitant pour un marché. Il faut mettre fin à la politique poursuivie dans ce domaine. Faire participer le privé dans la gestion de l’entreprise publique mettra fin à la dilapidation et la gestion anarchique des dirigeants qui se retrouvent aujourd’hui milliardaires avec des comptes privés en Suisse au détriment de l’entreprise. Cette politique a créé un manque de confiance flagrant entre les Algériens et leurs gouvernants. Ce pouvoir a utilisé tous les moyens pour humilier et intimider son peuple, le faire taire par tous les moyens en sa possession. Aujourd’hui, tous les Algériens ont crié haut et fort «Basta» à la «Hogra» et nous, en tant qu’Union de syndicat, nous voulons que la confiance s’installe et que le peuple vive en paix et en sécurité en lui assurant un cadre de vie meilleur. Et pour aboutir à nos objectifs, il faut d’abord sauver l’économie grâce à un contrôle rigoureux de la gestion et une mise en œuvre stricte des lois de la République et que personne, quel que soit son statut, ne peut nous imposer son diktat ou qu’il soit à l’abri de la loi. Enfin, l’UNPE à travers l’ensemble de ses adhérents veut participer au développement du pays par la protection de l’entreprise de la faillite et préserver les postes d’emploi, tels qu’inscrits dans le nouveau plan de la relance sociale et économique pour ainsi aller vers une Algérie nouvelle.
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