Publié par LSA
le 07.09.2020
Par Dr Bachir Chara(*)
Dans le domaine du travail, la politique sociale appliquée, depuis la moitié des années 1960, s'est révélée, avec le temps, catastrophique pour le pays. En effet, pour satisfaire le nombre élevé des demandes d'emploi des citoyens algériens, les entreprises de l'État et l'administration publique, sur injonction des politiques, ont recruté en masse, sans se soucier des aspects économiques, du rendement et de la qualité du travail fourni. Les effectifs en personnel des entreprises sont devenus pléthoriques au point où ils ont constitué un lourd fardeau pour certaines entités économiques et administratives. Le cas d'Air Algérie est très significatif. Cette compagnie emploie 9 565 personnes pour une flotte de 59 appareils (chiffres de janvier 2018) alors que, selon les professionnelles des transports aériens, les besoins en personnel de cette compagnie ne doit nullement dépasser un effectif de 3 000 personnes. La lourdeur de la masse salariale d'Air Algérie ne permettra en aucune manière à cette compagnie de se développer et de résorber le déficit chronique qu'elle a accumulé depuis plusieurs années. Elle ne doit d'ailleurs sa survie qu’au renflouement de ses caisses par le Trésor public. Alors que, compte tenu de la position géographique de l’Algérie, Alger aurait pu devenir un hub pour relier l’Afrique au reste du monde et inversement. De très nombreuses entreprises ont été également victimes des sureffectifs et certains ont mis, comme dit le dicton, les clés sous le paillasson, mettant des centaines de milliers de personnes au chômage et des pertes incalculables pour le Trésor public. Leur cession au secteur privé n'a presque rien apporté aux caisses de l'État. Les acquéreurs de ces entités économiques ont, comme le dit l'expression populaire, pris le beurre et l'argent du beurre.
Les conditions définies dans les cahiers des charges n'ont pas été respectées ; des licenciements de personnels ont été opérés et des détournements d'objectifs se sont produits. La perte pour l'État est double, la vente ne s'est pas faite à sa juste valeur, elle n'a même pas couvert le prix de l'assiette foncière et les objectifs primaires des entreprises privatisées détournés, ce qui a obligé le pays à faire appel à l'importation des produits préalablement fabriqués en Algérie. Inutile de développer ici le profil des heureux acquéreurs, car ils sont connus de tous et constituent la classe des privilégiés du système antérieur algérien et dont certains sont aujourd’hui traduits devant les tribunaux de la République.
Si au cours des deux premières décennies post-indépendance, il était facile de trouver un emploi du fait des recrutements tous azimuts. À partir de la deuxième moitié des années 1980, les offres d’emploi devenaient de plus en plus rares et la demande de plus en plus élevée en raison : - du départ au chômage d’un nombre important de personnes des entreprises privatisées ou mises en liquidation ; - de l’arrivée de milliers de jeunes, formés dans les universités, sur le marché du travail ; - et de la démographie galopante. Ne pouvant répondre à la demande, l’administration publique et les entreprises économiques étatiques, encore en activités, commençaient à être de plus en plus sélectives dans leurs recrutements, et ont établi des priorités, pour pourvoir les postes budgétaires devenus vacants et/ou nouvellement créés.
La priorité est donnée aux membres des familles de la nomenklatura, ensuite à ceux exerçant dans l’administration ou dans l’entreprise économique concernée, viennent après les membres de la tribu, et au bout de la chaîne les enfants du peuple qui éprouvent d’énormes difficultés à trouver un emploi, surtout s’ils ne sont pas recommandés, ou n’ont pas une grande expérience et une qualification répondant aux exigences des postes.
Cette pratique de recrutement a fait que les grandes entreprises économiques et les administrations publiques se retrouvaient avec un personnel, souvent non qualifié, ingérable, et dont la production et la productivité sont très en deçà de la moyenne, vu qu’il se considère comme intouchable. Cette situation caractérise notamment à la Sonatrach et ses différentes filiales, Air Algérie et beaucoup d’autres entreprises nationales ou de wilaya ainsi que les administrations publiques. Le dégrèvement des effectifs de ces administrations et entreprises nationales est souvent difficile, voire impossible sauf en cas de manquement grave.
Il arrive de trouver quelques petites entreprises qui emploient un personnel issu d’une même région. Les exemples sont nombreux et reflètent une certaine stratégie utilisée par les responsables pour leur maintien en poste. En effet, du fait de leur appartenance à la même région, ces responsables ne sont jamais décriés par le personnel, qui leur ait redevable, et ce, malgré les faibles performances des entreprises qu’ils gèrent.
L’absence de contrat de performance pour ces responsables et leurs accointances avec les personnes qui les ont nommés, ne font que renforcer leur présence jusqu’à la mise en liquidation des entreprises ou leur départ en retraite.
Compte tenu de ce qui précède, il apparaît que les enfants du peuple, même les plus doués, ne prennent que les miettes de ce qui reste dans le marché du travail du secteur public. Les offres d’emploi qui font l’objet d’annonces dans les journaux interviennent souvent une fois que les postes sont déjà pourvus. L’annonce de leur vacance est destinée à faire croire qu’il y a de la transparence dans les recrutements. La solution pour les diplômés des universités, c’est de rechercher des emplois dans le secteur privé, qui exige plusieurs années d’expérience, condition que les nouveaux diplômés ne pouvaient satisfaire, surtout s’ils n’ont pas suivi des formations additionnelles dans des écoles privées spécialisées, fonctionnant en partenariat avec des écoles et/ou des universités étrangères, moyennant des sommes d’argent, pas à la portée, même des classes moyennes. Cet état de fait conduit la plupart des diplômés à l’exil à la recherche de postes de travail et de conditions de vie meilleures, même si parfois ils le font au prix de leur vie, comme les harraga qui périssent en mer Méditerranée. La question qui vient à l’esprit et de savoir pourquoi alors former des Algériens et ne pas leur offrir un emploi et s’ils arrivent à être recrutés pourquoi ne pas les mettre dans les meilleures conditions de travail ? S’agit-il d’une volonté délibérée d’offrir une main-d’œuvre où des cerveaux bien structurés à des pays qui n’ont rien dépensé pour eux ?
Les promotions et les évolutions de carrière ne sont nullement régies par les qualifications et les compétences, mais relèvent plutôt de considérations d’ordre familial, tribal, régionaliste, protectionniste, corporatiste et surtout par fidélité au chef. Cela s’est traduit par la propulsion de personnes incompétentes aux responsabilités des entreprises et des institutions techniques et administratives de l’État. Un exemple frappant concerne la gestion des hôpitaux qui est confiée à une corporation d’administrateurs qui ont tous suivi le même cursus de formation, à savoir l’Ecole nationale d’administration (ENA), comme s’il n’y a que cette structure de formation qui est capable de former des administrateurs dans le pays. On se demande pourquoi il y a une centaine d’universités et centres universitaires en Algérie et à quoi servent les centaines de milliers de diplômés qu’elles forment ? On peut citer également les walis, les chefs de daïra et beaucoup d’autres postes des administrations centrales qui sont confiés à des énarques. La majorité des portefeuilles ministériels ne sont pas du reste, ils sont, depuis une trentaine d’années, souvent chasse gardée pour les diplômés de l’ENA ; c’est à croire que cette école forme des génies, mais en réalité, elle a formé une secte qui se partage les responsabilités dans le pays. Les déboires économiques de l’Algérie et les mots sociaux qui caractérisent aujourd’hui sa société (corruption, régionalisme, favoritisme, trafic d’influence, passe-droits, corporatisme, etc.) sont, en grande partie, la résultante de l’œuvre de ces pseudo-dirigeants. Ils se protègent mutuellement et leurs erreurs sont souvent camouflées par leurs supérieurs hiérarchiques qui appartiennent à la même secte.
Le corporatisme n’est pas le propre des anciens de l’ENA. Les membres de la promotion de 1966 de l’Institut national agronomique (INA) ont également régné sans partage sur les administrations de l’agriculture algérienne jusqu’au début des années 2 000. Ces deux exemples illustres bien l’emprise du corporatisme sur les administrations et même les partis politiques algériens. Cet état de fait a renforcé la pensée unique au point de la scléroser.
Ces pratiques ont lésé énormément d’Algériens qui, en réponse, adoptaient des attitudes non citoyennes, allant parfois jusqu’à la contestation qui ne trouve pas des échos favorables, à tous les niveaux de responsabilité du fait que ce sont des pratiques plus ou moins institutionnelles. À ce niveau, il ne faut pas également oublier que certaines responsabilités sont acquises par corruption interposée. Malheureusement cette situation perdure jusqu’à nos jours, car on voit que même ceux qui prêchent le changement, adoptent les mêmes réflexes. On n’est pas donc sorti de l’auberge et la tragédie continue.
Additionner à cela, le comportement indigne des syndicalistes, qui ont de tout temps servi les organes décisionnels du pouvoir. En effet, rares sont ceux qui défendent les intérêts des travailleurs, ils sont plutôt là pour servir et se servir, en bénéficiant de promotions dont ils n’ont ni les qualifications ni les compétences, des avantages en nature (voiture de fonction, logement de fonction, primes diverses, missions fictives, vacances comme dit l’expression aux frais de la princesse et autres). Ce syndicalisme stérile n’a nullement servi les intérêts de la nation Algérie, il l’a même desservi en plombant son développement. Leur rôle consiste le plus souvent comme dit l’expression à éteindre le feu quand les revendications desservent leurs intérêts et faire le contraire pour apparaître importants aux responsables et leur soutirer quelques avantages. Ils ont toujours été une main-d’œuvre non affectable, du fait qu’ils ne sont impliqués dans aucune opération de production, vu que la loi permettait à certain d’avoir des détachements pour se consacrer uniquement à l’activité syndicale.
Il est même courant que des personnes en âge de retraite continuent leur mission de syndicaliste au sein de la centrale syndicale. Ils défendent qui ces syndicalistes de pacotille, qui sont utilisés pour aider les décideurs et qui les font parfois bénéficier de postes électifs comme ceux de députés par exemple. De nombreux syndicalistes se sont retrouvés à faire de la politique à partir du début de la décennie noire, ce qui est contraire aux valeurs syndicales.
le 07.09.2020
Par Dr Bachir Chara(*)
Dans le domaine du travail, la politique sociale appliquée, depuis la moitié des années 1960, s'est révélée, avec le temps, catastrophique pour le pays. En effet, pour satisfaire le nombre élevé des demandes d'emploi des citoyens algériens, les entreprises de l'État et l'administration publique, sur injonction des politiques, ont recruté en masse, sans se soucier des aspects économiques, du rendement et de la qualité du travail fourni. Les effectifs en personnel des entreprises sont devenus pléthoriques au point où ils ont constitué un lourd fardeau pour certaines entités économiques et administratives. Le cas d'Air Algérie est très significatif. Cette compagnie emploie 9 565 personnes pour une flotte de 59 appareils (chiffres de janvier 2018) alors que, selon les professionnelles des transports aériens, les besoins en personnel de cette compagnie ne doit nullement dépasser un effectif de 3 000 personnes. La lourdeur de la masse salariale d'Air Algérie ne permettra en aucune manière à cette compagnie de se développer et de résorber le déficit chronique qu'elle a accumulé depuis plusieurs années. Elle ne doit d'ailleurs sa survie qu’au renflouement de ses caisses par le Trésor public. Alors que, compte tenu de la position géographique de l’Algérie, Alger aurait pu devenir un hub pour relier l’Afrique au reste du monde et inversement. De très nombreuses entreprises ont été également victimes des sureffectifs et certains ont mis, comme dit le dicton, les clés sous le paillasson, mettant des centaines de milliers de personnes au chômage et des pertes incalculables pour le Trésor public. Leur cession au secteur privé n'a presque rien apporté aux caisses de l'État. Les acquéreurs de ces entités économiques ont, comme le dit l'expression populaire, pris le beurre et l'argent du beurre.
Les conditions définies dans les cahiers des charges n'ont pas été respectées ; des licenciements de personnels ont été opérés et des détournements d'objectifs se sont produits. La perte pour l'État est double, la vente ne s'est pas faite à sa juste valeur, elle n'a même pas couvert le prix de l'assiette foncière et les objectifs primaires des entreprises privatisées détournés, ce qui a obligé le pays à faire appel à l'importation des produits préalablement fabriqués en Algérie. Inutile de développer ici le profil des heureux acquéreurs, car ils sont connus de tous et constituent la classe des privilégiés du système antérieur algérien et dont certains sont aujourd’hui traduits devant les tribunaux de la République.
Si au cours des deux premières décennies post-indépendance, il était facile de trouver un emploi du fait des recrutements tous azimuts. À partir de la deuxième moitié des années 1980, les offres d’emploi devenaient de plus en plus rares et la demande de plus en plus élevée en raison : - du départ au chômage d’un nombre important de personnes des entreprises privatisées ou mises en liquidation ; - de l’arrivée de milliers de jeunes, formés dans les universités, sur le marché du travail ; - et de la démographie galopante. Ne pouvant répondre à la demande, l’administration publique et les entreprises économiques étatiques, encore en activités, commençaient à être de plus en plus sélectives dans leurs recrutements, et ont établi des priorités, pour pourvoir les postes budgétaires devenus vacants et/ou nouvellement créés.
La priorité est donnée aux membres des familles de la nomenklatura, ensuite à ceux exerçant dans l’administration ou dans l’entreprise économique concernée, viennent après les membres de la tribu, et au bout de la chaîne les enfants du peuple qui éprouvent d’énormes difficultés à trouver un emploi, surtout s’ils ne sont pas recommandés, ou n’ont pas une grande expérience et une qualification répondant aux exigences des postes.
Cette pratique de recrutement a fait que les grandes entreprises économiques et les administrations publiques se retrouvaient avec un personnel, souvent non qualifié, ingérable, et dont la production et la productivité sont très en deçà de la moyenne, vu qu’il se considère comme intouchable. Cette situation caractérise notamment à la Sonatrach et ses différentes filiales, Air Algérie et beaucoup d’autres entreprises nationales ou de wilaya ainsi que les administrations publiques. Le dégrèvement des effectifs de ces administrations et entreprises nationales est souvent difficile, voire impossible sauf en cas de manquement grave.
Il arrive de trouver quelques petites entreprises qui emploient un personnel issu d’une même région. Les exemples sont nombreux et reflètent une certaine stratégie utilisée par les responsables pour leur maintien en poste. En effet, du fait de leur appartenance à la même région, ces responsables ne sont jamais décriés par le personnel, qui leur ait redevable, et ce, malgré les faibles performances des entreprises qu’ils gèrent.
L’absence de contrat de performance pour ces responsables et leurs accointances avec les personnes qui les ont nommés, ne font que renforcer leur présence jusqu’à la mise en liquidation des entreprises ou leur départ en retraite.
Compte tenu de ce qui précède, il apparaît que les enfants du peuple, même les plus doués, ne prennent que les miettes de ce qui reste dans le marché du travail du secteur public. Les offres d’emploi qui font l’objet d’annonces dans les journaux interviennent souvent une fois que les postes sont déjà pourvus. L’annonce de leur vacance est destinée à faire croire qu’il y a de la transparence dans les recrutements. La solution pour les diplômés des universités, c’est de rechercher des emplois dans le secteur privé, qui exige plusieurs années d’expérience, condition que les nouveaux diplômés ne pouvaient satisfaire, surtout s’ils n’ont pas suivi des formations additionnelles dans des écoles privées spécialisées, fonctionnant en partenariat avec des écoles et/ou des universités étrangères, moyennant des sommes d’argent, pas à la portée, même des classes moyennes. Cet état de fait conduit la plupart des diplômés à l’exil à la recherche de postes de travail et de conditions de vie meilleures, même si parfois ils le font au prix de leur vie, comme les harraga qui périssent en mer Méditerranée. La question qui vient à l’esprit et de savoir pourquoi alors former des Algériens et ne pas leur offrir un emploi et s’ils arrivent à être recrutés pourquoi ne pas les mettre dans les meilleures conditions de travail ? S’agit-il d’une volonté délibérée d’offrir une main-d’œuvre où des cerveaux bien structurés à des pays qui n’ont rien dépensé pour eux ?
Les promotions et les évolutions de carrière ne sont nullement régies par les qualifications et les compétences, mais relèvent plutôt de considérations d’ordre familial, tribal, régionaliste, protectionniste, corporatiste et surtout par fidélité au chef. Cela s’est traduit par la propulsion de personnes incompétentes aux responsabilités des entreprises et des institutions techniques et administratives de l’État. Un exemple frappant concerne la gestion des hôpitaux qui est confiée à une corporation d’administrateurs qui ont tous suivi le même cursus de formation, à savoir l’Ecole nationale d’administration (ENA), comme s’il n’y a que cette structure de formation qui est capable de former des administrateurs dans le pays. On se demande pourquoi il y a une centaine d’universités et centres universitaires en Algérie et à quoi servent les centaines de milliers de diplômés qu’elles forment ? On peut citer également les walis, les chefs de daïra et beaucoup d’autres postes des administrations centrales qui sont confiés à des énarques. La majorité des portefeuilles ministériels ne sont pas du reste, ils sont, depuis une trentaine d’années, souvent chasse gardée pour les diplômés de l’ENA ; c’est à croire que cette école forme des génies, mais en réalité, elle a formé une secte qui se partage les responsabilités dans le pays. Les déboires économiques de l’Algérie et les mots sociaux qui caractérisent aujourd’hui sa société (corruption, régionalisme, favoritisme, trafic d’influence, passe-droits, corporatisme, etc.) sont, en grande partie, la résultante de l’œuvre de ces pseudo-dirigeants. Ils se protègent mutuellement et leurs erreurs sont souvent camouflées par leurs supérieurs hiérarchiques qui appartiennent à la même secte.
Le corporatisme n’est pas le propre des anciens de l’ENA. Les membres de la promotion de 1966 de l’Institut national agronomique (INA) ont également régné sans partage sur les administrations de l’agriculture algérienne jusqu’au début des années 2 000. Ces deux exemples illustres bien l’emprise du corporatisme sur les administrations et même les partis politiques algériens. Cet état de fait a renforcé la pensée unique au point de la scléroser.
Ces pratiques ont lésé énormément d’Algériens qui, en réponse, adoptaient des attitudes non citoyennes, allant parfois jusqu’à la contestation qui ne trouve pas des échos favorables, à tous les niveaux de responsabilité du fait que ce sont des pratiques plus ou moins institutionnelles. À ce niveau, il ne faut pas également oublier que certaines responsabilités sont acquises par corruption interposée. Malheureusement cette situation perdure jusqu’à nos jours, car on voit que même ceux qui prêchent le changement, adoptent les mêmes réflexes. On n’est pas donc sorti de l’auberge et la tragédie continue.
Additionner à cela, le comportement indigne des syndicalistes, qui ont de tout temps servi les organes décisionnels du pouvoir. En effet, rares sont ceux qui défendent les intérêts des travailleurs, ils sont plutôt là pour servir et se servir, en bénéficiant de promotions dont ils n’ont ni les qualifications ni les compétences, des avantages en nature (voiture de fonction, logement de fonction, primes diverses, missions fictives, vacances comme dit l’expression aux frais de la princesse et autres). Ce syndicalisme stérile n’a nullement servi les intérêts de la nation Algérie, il l’a même desservi en plombant son développement. Leur rôle consiste le plus souvent comme dit l’expression à éteindre le feu quand les revendications desservent leurs intérêts et faire le contraire pour apparaître importants aux responsables et leur soutirer quelques avantages. Ils ont toujours été une main-d’œuvre non affectable, du fait qu’ils ne sont impliqués dans aucune opération de production, vu que la loi permettait à certain d’avoir des détachements pour se consacrer uniquement à l’activité syndicale.
Il est même courant que des personnes en âge de retraite continuent leur mission de syndicaliste au sein de la centrale syndicale. Ils défendent qui ces syndicalistes de pacotille, qui sont utilisés pour aider les décideurs et qui les font parfois bénéficier de postes électifs comme ceux de députés par exemple. De nombreux syndicalistes se sont retrouvés à faire de la politique à partir du début de la décennie noire, ce qui est contraire aux valeurs syndicales.
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