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Avante Party.L’équivalent de la Fête de l’Humanité cristallise les tensions au Portugal

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    L’équivalent de la Fête de l’Humanité cristallise les tensions au Portugal
    COURRIER INTERNATIONAL
    Publié le 03/09/2020 - 09:30

    La Festa do Avante, organisée par le Parti communiste, réunira ce week-end 16 500 personnes à Lisbonne. Les adversaires politiques, de droite surtout, crient à l’irresponsabilité sanitaire en ces temps de pandémie.

    Cette fois, plus de doute : la Festa do Avante aura bel et bien lieu ce week-end, à Seixal, sur la rive sud de Lisbonne. Hier, la Direction générale de la santé (DGS) a dévoilé la liste des restrictions sanitaires et donc validé la tenue de la Fête de l’Humanité portugaise, organisée à chaque rentrée par le Parti communiste depuis 1976. Sa grande sœur à Paris est, elle, annulée à cause des contraintes liées au Covid-19.


    Mardi 1er septembre, toute la presse portugaise commentait ce nouvel épisode, le dernier d’un long feuilleton, à l’instar du Diário de Notícias :


    Il aura fallu quatre mois d’avancées et de reculs pour qu’une fête soit finalement organisée en ces temps de pandémie.”

    Et ce alors que tous les festivals sont interdits au Portugal jusqu’au 30 septembre. Mais, en tant que manifestation politique, la Festa do Avante ne peut être interdite par la Constitution portugaise. Elle aura donc lieu, souligne le journal, “malgré les critiques des milieux politiques les plus divers”, qui craignent qu’elle ne se transforme en foyer de contamination.

    Restrictions sévères
    Après avoir passé en revue les nombreuses restrictions sanitaires, le Correio da Manhã, premier quotidien du pays, annonce en manchette une “Avante sans alcool le soir”, puisque la vente y sera interdite après 20 heures. L’accès à l’enceinte de la Quinta da Atalaia sera également limité à 16 500 personnes (la moitié de ce qu’avait prévu le PCP), contre 100 000 d’habitude. Et tous les “festivaliers” devront porter le masque et assister sur des places assises aux concerts, aux projections de film ou encore aux débats politiques.

    À quelques jours de ce premier rassemblement de masse depuis mars, et alors même que les réunions de plus de 10 personnes sont interdites sur la voie publique dans la région de Lisbonne, le Jornal de Notícias a réalisé sa petite enquête de voisinage et prévient :

    Les commerces de Seixal vont fermer, et certains résidents vont même partir de chez eux le temps du week-end.”

    En faire “un drame national” est “un peu ridicule”
    Car les craintes d’une résurgence du coronavirus sont latentes. La DGS elle-même reconnaît qu’il y a “un risque réel” de contaminations lors de l’évènement, ce que rappelle en une ce matin le Jornal i. Dans ses colonnes, Pedro Vaz relaie les critiques, de la droite notamment, concernant le laxisme du gouvernement socialiste, qui cherche à rassembler la gauche en cette rentrée. Puis l’éditorialiste conclut son billet par ces mots :

    Il appartient aux partis politiques de montrer l’exemple et, malheureusement, le PCP a choisi de ne pas le faire. Je ne suis pas contre l’activité politique et partisane du PCP, pour laquelle j’ai le plus grand respect et que je considère comme extrêmement importante dans les équilibres de la gauche portugaise, mais la fête semble se dérouler par colère et par dépit.”

    Dans son éditorial du jour, Público estime qu’en faire “un drame national est exagéré et un peu ridicule”. Le quotidien précise que réunir 16 500 personnes dans une enceinte de 300 000 mètres carrés ne représente pas plus de danger qu’une plage de Lisbonne bondée depuis le début de l’été.
    Vincent Barros
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