Annonce

Réduire
Aucune annonce.

CHÔMAGE Maroc: UN VÉRITABLE TSUNAMI EN GESTATION

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • CHÔMAGE Maroc: UN VÉRITABLE TSUNAMI EN GESTATION

    Écrit par : Imane Bouhrara 10 septembre 2020

    La crise sanitaire est en passe de donner un coup de grâce au marché du travail marocain, à la base très précaire. Et en l’absence d’un retournement de la situation économique, l’année 2020 connaîtra un triste record du taux de chômage avec plus d’un million de postes menacés.

    Depuis plusieurs semaines, les demandes d’emplois se sont multipliées de manière exponentielle. Un tour d’horizon dans le réseau professionnel LinkedIn permet de constater cette tendance qui s’impose à tous les secteurs sans exception suite aux premiers effets économiques de la pandémie.


    Des effets qui n’ont pas été encore lissés, la pandémie sanitaire se poursuivant de plus belle et les mécanismes de retournement de tendance sont encore à leur début.

    Ce qui laisse craindre le pire taux de chômage jamais enregistré dans notre pays qui n’échappera pas à une tendance mondiale des plus désastreuses. À l’échelle mondiale, l’Organisation internationale du travail estime que l’équivalent de 400 millions d’emplois à temps plein ont été perdus au deuxième trimestre de 2020. Au Maroc, le HCP prévoit un taux de chômage qui frôlera les 15 % en 2020 pour une récession de -5,8%. Or, la récession dépassera les 6%, selon les prévisions et scénarios des économistes, ce qui augure d’un taux de chômage plus élevé et une perte de postes d’emploi plus conséquente.

    D’ailleurs, la perte d’emplois pour l’année 2020 est estimée à 1,25 million de postes, soit un doublement du taux de chômage alors que le taux d’activité demeurerait inchangé, selon l’estimation de l’ERECA.

    Au niveau sectoriel et aux premiers rangs du classement, figurent l’agriculture avec une perte de près de 416.000 postes, suivie de l’industrie du textile-cuir et du commerce avec des pertes respectives de près de 204.000 et 165.000 emplois. En effet, la première souffre elle aussi de l’arrêt brutal et très large de son activité économique car les travailleurs doivent rester chez eux à cause de la fermeture des usines et de l’interruption des chaînes d’approvisionnement et la deuxième à cause de la fermeture des points de distribution en raison de la distanciation sociale.

    Par type d’emploi, la moitié de la destruction de postes serait parmi les salariés, notamment ceux travaillant dans des secteurs intensifs en main-d’œuvre comme le BTP et l’industrie du textile et du cuir.

    Et encore, la crise sanitaire ne fait que s’amplifier dans notre pays avec une moyenne de contamination de 2.000 nouveaux cas et une trentaine de décès par jour.

    Déjà entre le deuxième trimestre de 2019 et la même période de 2020, l’économie marocaine a perdu 589.000 postes d’emploi, dont 520.000 postes en milieu rural et 69.000 en milieu urbain.

    Au terme du deuxième trimestre, le taux de chômage bondit à 12,3 % (contre 10,5 % au T1 de 2020) soit 1.477.000 personnes au niveau national dont près de 23 % se concentrent au niveau du poumon économique et grenier du pays : Casablanca.

    Le plus alarmant dans ce taux a doublé dans le milieu rural et ce n’est pas près de s’arrêter puisque les indicateurs des secteurs les plus touchés (477.000 postes perdus) que sont l’agriculture et la pêche ne cessent de dégringoler.

    Au deuxième trimestre 2020, le repli du volume des captures de la pêche côtière et artisanale s’est situé à -4,1%, après une hausse de 4,9% un an auparavant, alors que la valeur de ces débarquements a baissé de 23,1% après une baisse de 11,3% durant le premier trimestre 2020.

    Le secteur agricole a clôturé pour sa part le premier trimestre 2020 sur une baisse de sa valeur ajoutée de 5% et la production céréalière s’est établie à 30 millions de quintaux, en retrait de 42% par rapport à la campagne précédente et de 62,3% comparativement à la moyenne des cinq dernières années.

    Sous l’effet de la crise sanitaire mais également de la mécanisation, les aléas climatiques et l’éclatement de ces deux secteurs, l’année 2020 risque d’être la pire année en termes de pertes de postes d’emplois si rien n’est fait ! Et ne parlons même pas de l’informel qui constitue la partie cachée de l’iceberg.

    Un tissu économique, non résilient, qui se débat pour sa survie

    Depuis le mois de mars dernier, l’économie nationale est aux prises avec les effets de la crise sanitaire accentués par un confinement total de la population et l’arrêt de certaines activités des semaines durant.

    Et l’assouplissement du confinement enclenché début juin a certes permis une reprise économique progressive mais la deuxième enquête du HCP sur l’impact de Covid-19 sur l’activité des entreprises, menée en juillet 2020, sur les 84,6% des entreprises enquêtées, 32,4% seulement estiment avoir retrouvé leur rythme normal, 52,2% ayant repris de manière partielle et 15,4% d’entre elles toujours en arrêt. La reprise de l’activité en rythme normal concerne 40% des Grandes Entreprises, 35% des PME et 31% des TPE, tous secteurs confondus.

    Face à cette situation et en l’absence dans le code du travail d’une solution médiane, comme le travail partiel ou la réduction des heures de travail, qui prévoit ce genre de cas de force majeur, la CGEM avait proposé le mécanisme de chômage partiel pour les entreprises en difficulté avec partage des coûts entre l’employeur, l’employé et l’État, et assorti d’un engagement du maintien des emplois à hauteur de 70 à 80 %.

    Mais les entreprises des secteurs comme le tourisme et l’aérien, ayant subi de plein fouet les effets de la pandémie, n’ont pas attendu qu’un tel mécanisme aboutisse pour opérer de grandes opérations de licenciement. Cette situation concerne d’autres secteurs qui préfèrent licencier en l’absence de la demande au lieu de maintenir un emploi dans un climat incertain. Et ce malgré l’intervention de l’Etat durant trois mois à travers les indemnités forfaitaires versées par le Fonds Covid et le report des cotisations dues à la CNSS.

    La gravité de la situation économique actuelle explique d’ailleurs l’approbation du projet de décret-loi n° 2.20.605 portant promulgation de mesures exceptionnelles au profit de certains employeurs adhérents à la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS), et de leurs employés déclarés assurés auprès de la caisse, touchés par les répercussions de l’épidémie du Covid-19.

    Un décret-loi qui vient rectifier un loupé, en intégrant les travailleurs indépendants et des personnes non salariées exerçant une activité libérale, dont l’activité a été affectée par les mesures prises dans le cadre de la lutte contre la pandémie.

    Autre phénomène remarqué concerne les cadres travaillant pour des multinationales qui ont réduit drastiquement leurs effectifs, notamment au Maroc qui se retrouvent sur un marché de travail déjà en crise donc avec peu de débouchés à offrir dans ce contexte de crise.

    L’accentuation du chômage accentue le manque de confiance des ménages, impacte négativement leurs dépenses, ce qui fait baisser la demande intérieure, mettant à mal les entreprises et la boucle “infernale” est bouclée.

    L’Etat conscient mais impuissant

    Pour reprendre une déclaration de la Directrice du FMI « les petits pays dont les économies dépendent du tourisme sont à genoux. Les pays avec des niveaux d’endettement élevés connaissent de terribles problèmes et le virus se déplace désormais vers des régions où les systèmes de santé sont plus faibles ».

    Une impression de déjà vu ? Oui le Maroc est dans cette catégorie surtout depuis qu’il commence à perdre la main sur la gestion de la pandémie qui depuis le mois d’août fait planer le spectre d’un reconfinement qui serait désastreux. Ce qui malheureusement nourrit davantage le doute sur les développements économiques futurs.

    Face à cette situation et dans un premier temps, le Fonds Covid-19 créé sur orientations royales a pu d’un côté créer une vague de solidarité en temps troubles, financer des besoins urgents du secteur de la santé et surtout aider aussi bien les entreprises en difficultés que les ménages vulnérables. Mais, ce fonds tarit ce qui rend d’une urgence extrême que le plan de relance annoncé début août par le ministre des Finances prenne le relais.

    Et pas que sur le volet de crédit garanti par l’Etat qui s’accapare 75 Mds de DH des 120 milliards annoncés. Le crédit a somme toute profité à plus de 4.000 PME alors que le Maroc en compte 28.000 et seulement 10.756 TPE sur un total de 4 millions que compte le pays.

    Dans un marché économique à la base vulnérable, surendetté, le financement par l’endettement n’est pas accessible à tous et ce n’est pas non plus la situation idoine dans une économie non résiliente puisqu’il peut parfois juste retarder une faillite mais ne l’évite pas. Et donc à ce jour, vu les performances annoncées, il est loin d’avoir une incidence positive sur le maintien des emplois dans des entreprises à la recherche d’une demande et de marché de plus en plus rares.

    Maintenir voire même créer des emplois nouveaux, surtout dans des secteurs en difficultés, voire carrément à l’article de la mort, repose sur le deuxième volet du plan de relance, pas encore mise en place, à savoir le Fonds stratégique d’investissement doté de 45 Mds de DH et qui aurait dû à l’inverse du volet crédit bénéficier de plus de ressources.

    Alors que souvent nous avons souvent répété, l’action de l’Etat doit être immédiate et synchronisée pour une plus large et efficiente portée. Et c’est sur ce fonds que reposent les espoirs de création d’une dynamique en appuyant le financement des grands projets d’investissement public-privé et par conséquent créer des emplois productifs et inverser cette tendance néfaste sur le marché du travail. A condition bien évidemment, que la crise sanitaire demeure sous contrôle.

  • #2
    C'était clair dès le départ, les pays du Maghreb seront gravement impactés à tous les niveaux.
    On a encore à vivre plusieurs autres vagues de la pandémie, ca va être terrible pour les pays sans filet social.

    Commentaire


    • #3
      Le filet social, voilà ce qui va faire la différence ds le décompte final.

      Commentaire


      • #4
        ca va être terrible pour les pays sans filet social.
        quand la plupart ne cotise pas, quand la plupart fait pratiquement tout au noir et en informel, faut pas s'attendre à des miracles...

        Commentaire


        • #5
          Au Maroc, le HCP prévoit un taux de chômage qui frôlera les 15 % en 2020 pour une récession de -5,8%.
          Prévision basée sur un scénario envisagé en avril (avec une reprise rapide). Aujourd'hui, le CMC table sur un -6,2% lorsque Benchaaboun parlait il y a quelques semaines de -8% de croissance.

          En tout état de cause, le gouvernement devra réactiver la "prime de subsistance" s'il veut garder la main sur la rue qui bouillonne.

          Commentaire


          • #6
            ca va être terrible pour les pays sans filet social.
            Sauf, s'il y a la soupe populaire mis en place par les autorités, les gens se révoltent lorsqu'ils ont le ventre creux.
            Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

            Commentaire


            • #7
              Il serait très interessant de comparer la couverture sociale et médicale ds les pays de la région.

              Commentaire


              • #8
                Un miracle mondiale . L'algerie n'a aucun souci. Covid ou pas


                Algérie : Djerad veut baisser le taux de chômage et augmenter les salaires

                https://www.google.com/amp/s/www.dza...-salaires/amp/

                Commentaire


                • #9
                  Ça s’appelle rester optimiste!

                  Commentaire


                  • #10
                    Dans le nord et l'est, il y'a une recrudescence de "la7rig" vers les côtes espagnoles.

                    Les jeunes ont compris que c'est foutu

                    Commentaire


                    • #11
                      certains croit toujours à la propagande du makhzen, ‘al ‘am zwine’,

                      Commentaire


                      • #12
                        Il serait très interessant de comparer la couverture sociale et médicale ds les pays de la région.


                        Bla mandirou la comparaison ntouma 7sen, mjahdine bzaf!!

                        laydewemha ne3ma 3likoum waykhalilkoum tboune

                        Commentaire


                        • #13
                          ma'lihch, dirha idha kanat andak.
                          ce que je sais c qu'on algerie les diferentes caisses de securité social couvrent tous les fonctionnaires de l'etat et du privé, soit près de 100% du nombre total des travailleurs. En tunisie, c à peu pres semblable, mais au maroc ?
                          j'ai entendu dire que c bp moins, à confirmer.

                          Commentaire


                          • #14
                            Le Makhzen et ses khoddams travaillent pour tenir les 3ayachas au seuil de la pauvreté pour ne pas se retourner contre eux.

                            Si le corona dure dans le temps, combien de temps tiendront-ils ?

                            Commentaire

                            Chargement...
                            X