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Le destin tragique des communistes arabes 1/2

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  • Le destin tragique des communistes arabes 1/2

    L’auteur dédie ce texte à la mémoire de Farjallah Hélou (Liban), Abdel Kader Mahjoud et Hachem Al Atta (Soudan), les plus illustres suppliciés communistes du Monde arabe.

    A Abdel Mohsen Saadoune (1879-1929) qui a accédé au sacrifice suprême par fidélité à ses convictions. Ancien premier ministre d’Irak sous la monarchie, durant la période du mandat britannique, Abdel Mohsen Saadoun se suicidera après avoir ratifié, sur ordre du Roi, le traité anglo-irakien, qu’il jugeait contraire aux intérêts de son pays. «Saadoune street», l’artère populeuse et commerçante de Bagdad, a été baptisée de son nom en hommage à son patriotisme.

    L’auteur y joint un hommage posthume à Tayed Kebab, un militant communiste de base, franco-algérien. Arrivé à Septèmes-les-Vallons en 1971, à l’âge de 7 ans, Tayeb Kebab faisait partie de ces familles des Aurès, chassées de leur milieu rural par la guerre en 1958 en Algérie. Il était très engagé dans la coopération internationale, pour la paix et pour l’amitié entre les peuples Il a été un des promoteurs des jumelages de Septème les Vallons (région Sud de la France) avec les villes du Monde.

    ,Abdel Khaleq Mahjoub, Secrétaire général du Parti Communiste Soudanais, répondant lors de son procès, le 27 juillet 1971, à la question posée par le général Ahmad Mohamad Hassan, chef de la justice militaire au sein du commandement général des forces armées soudanaises:

    « Qu’avez vous apporté à votre peuple »?
    Sur un ton d’une grande sérénité, réponse de Mahjoub: «La lucidité, autant que j’ai pu ».

    Tweet d’Assad Abou Khalil, politologue libanais, professeur de Sciences Politiques à UCLA (Université of South California Los Angeles)
    @asadabukhalil
    منقولة:
    أثناء محاكمة عبدالخالق محجوب في ٢٧ يوليو ١٩٧١، قام قاضي المحكمة العسكرية العقيد احمد محمد حسن وكان يشغل وقتها منصب رئيس القضاء العسكري في القيادة العامة للقوات المسلحة بتوجيه سؤال الي المتهم ماذا قدمت لشعبك؟!!) ..أجابه عبدالخالق في هدوء شديد: (الوعي.. بقدر ما استطعت)


    1- Les communistes arabes, un rôle d’avant garde dans la lutte contre le fascisme et le nazisme.
    Pour surprenant que cela puisse paraître, les communistes arabes ont pris une part active dans le combat contre le fascisme et le nazisme dès son apparition en Europe.


    Contrairement aux idées reçues, les communistes arabes ont joué un rôle d’avant garde en soutien aux nationalistes éthiopiens contre le fascisme mussolinien. Lors de la guerre d’Espagne, des communistes arabes se sont engagés au sein des «Brigades Internationales», dépêchant même des communistes palestiniens pour exhorter les Marocains enrôlés dans l’armée du général Francisco Franco de ne pas diriger leurs armes contre les Républicains espagnols.

    Ce fait est peu connu, occulté pour les besoins de la propagande israélienne focalisant sur le rôle de Cheikh Hajj Mohamad Amine Al Husseini, Grand Mufti de Jérusalem et sa rencontre avec Hitler, en vue de discréditer les Palestiniens et disqualifier toute revendication nationale palestinienne. Une thèse reprise, amplifiée et dénaturée par Michel Onfray, le théoricien du populisme sommaire:

    Le petit docteur en philo (donc moins gradé que BHL !) nous explique que si les Palestiniens sont aujourd’hui un peuple martyrisé sur une terre qu’on leur vole, c’est qu’ils furent jadis nazis. Et ils sont justement punis de leur vieil engagement de «collabos» entre 1933 et 1945… Et pour nous démontrer ça, il nous explique que «Husseini, le grand mufti de Jérusalem, était un partisan d’Hitler et a fait le voyage à Berlin». Exact, mais dans ce grotesque lancé d’histoire en pièces détachées, Onfray ne nous parle pas du contenu de ces nombreux travaux publiés sur la collaboration entre les nazis et des chefs miliciens juifs, l’idée étant de faire guerre commune contre les Anglais qui occupaient la Palestine. Lisez Hanna Arendt, elle a noté ce détail. Les Palestiniens ne sont pas plus les acteurs de leur malheur que ces hommes et femmes de confession juive ne le furent dans le cycle de la barbarie qui les a détruits», lui assénera, caustique, le journaliste Jacques Marie Bourget, dans une réplique visant à revitaliser la mémoire amnésique de ce théoricien de l’intelligence superficielle.

    Mufti de Jérusalem alors que la Palestine est sous mandat britannique, Hajj Amine Al Huseini sera en 1936, l’instigateur de la révolte contre les autorités britanniques. Exilé par les Britanniques en 1937, Hajj Amine se rend en Europe et, par application du principe selon lequel «l’ennemi de mon ennemi est mon ami», le Mutfi rencontre, tour à tour, Benito Mussolini (Italie) et Adolphe Hitler (Allemagne) le 28 Novembre 1941, plaidant pour la nécessité de freiner l’immigration juive en Palestine.

    L’antifascisme des communistes arabes les plaçait à contre-courant de l’opinion publique arabe, qui voyait dans l’Italie et l’Allemagne des alliés potentiels dans leur lutte contre la Grande-Bretagne et la France, puissances coloniales dans la majorité des pays arabes.

    L’attitude des communistes arabes vis-à-vis du fascisme et du nazisme était identique à celle adoptée par l’ensemble des partis communistes dans le monde, regroupés, dès le début des années 1920, au sein de l’Internationale communiste (IC) et ratifiée par le septième Congrès de l’IC, réuni à Moscou du 25 juillet au 20 août 1935.

    La première campagne organisée par les communistes arabes se proposait comme objectif de soutenir le combat des Éthiopiens contre l’agression italienne.

    La deuxième campagne a été la campagne de solidarité avec les républicains espagnols. Elle s’est déroulée sur deux plans:

    Engagement de communistes arabes dans les rangs des Brigades Internationales
    Mission de pédagogie politique des membres du Parti communiste palestinien auprès des troupes marocaines sous le commandement du général Francisco Franco pour les dissuader de diriger leurs armes contre les Républicains espagnols

    La délégation du PC palestinien était composée d’ailleurs d’Arabes et de Juifs, notamment d’Ali Abdel Khaleq al-Jibawi, membre du Comité Central du parti, tué en Espagne, et Najati Sidqi, membre du secrétariat du parti, chargé par la direction de l’Internationale Communiste de participer à l’organisation des campagnes d’information à l’adresse des Marocains qui combattaient dans les rangs des troupes anti

    (...)
    Dernière modification par Elghifari, 15 septembre 2020, 02h44.
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