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BACCALAURÉAT, CULTURE ET ESPRITS CORROSIFS
lequotidien-oran.com
Jeudi 17 septembre 2020
par Abdou BENABBOU
Bien qu'il faille sévir pour revenir à des normes recommandables, l'impression de tourner en rond reste présente quand de jeunes candidats pour tricheries sont punis par la prison. Si ce n'est le poids de l'incarcération qui lui donne un sens, il aurait été anodin. L'inconséquente incartade des adolescents aujourd'hui punis ne leur est pas particulière et elle ne date pas d'aujourd'hui. De telles tricheries dans les examens s'opèrent un peu partout dans d'autres pays. S'il s'est propagé ici avec une outrance aussi visible jusqu'à pousser les autorités à bloquer les réseaux sociaux, c'est qu'il avait d'où tirer ses sources d'un univers scolaire bâti avec quelques structures humaines condamnables. Le mal ne s'était pas limité au seul examen du bac puisqu'il avait atteint les hautes sphères des universités quand le copier-coller offrait jusqu'à des diplômes de licences et de doctorats en toc.
Chacun se rappelle les péripéties malheureuses de la fuite généralisée des sujets du bac en 2016 et d'aucuns n'ont été surpris par la présence de certains faux diplômés gérant une prétendue relève de demain en vrais flibustiers. L'air du temps s'adaptait à une large conjoncture nationale déglinguée favorisant la profusion d'une corruption aux multiples visages et permettant à toutes les bravades de se déployer. Les peines de prison infligées aux candidats tricheurs ne se dissocient pas des fantasmagoriques démêlés judiciaires du moment. Elles s'inscrivent dans la même lignée d'une culture et d'un état d'esprit corrosif dont le pays est soumis de corriger aujourd'hui.
L'essentiel pour l'examen du baccalauréat, cependant, n'est pas dans les effets pervers que peut occasionner son déroulement. Il est dans la représentation et l'esprit que l'on fait du bout de papier qui le conclut. S'asseoir entre quatre murs d'un amphithéâtre s'est limité à s'imposer comme une fin en soi. Etre bachelier se suffit d'un tatouage sur le front pour une aléatoire et stérile promotion sociale alors qu'il est censé représenter une des premières assurances pour une vie sereine.
lequotidien-oran.com
Jeudi 17 septembre 2020
par Abdou BENABBOU
Bien qu'il faille sévir pour revenir à des normes recommandables, l'impression de tourner en rond reste présente quand de jeunes candidats pour tricheries sont punis par la prison. Si ce n'est le poids de l'incarcération qui lui donne un sens, il aurait été anodin. L'inconséquente incartade des adolescents aujourd'hui punis ne leur est pas particulière et elle ne date pas d'aujourd'hui. De telles tricheries dans les examens s'opèrent un peu partout dans d'autres pays. S'il s'est propagé ici avec une outrance aussi visible jusqu'à pousser les autorités à bloquer les réseaux sociaux, c'est qu'il avait d'où tirer ses sources d'un univers scolaire bâti avec quelques structures humaines condamnables. Le mal ne s'était pas limité au seul examen du bac puisqu'il avait atteint les hautes sphères des universités quand le copier-coller offrait jusqu'à des diplômes de licences et de doctorats en toc.
Chacun se rappelle les péripéties malheureuses de la fuite généralisée des sujets du bac en 2016 et d'aucuns n'ont été surpris par la présence de certains faux diplômés gérant une prétendue relève de demain en vrais flibustiers. L'air du temps s'adaptait à une large conjoncture nationale déglinguée favorisant la profusion d'une corruption aux multiples visages et permettant à toutes les bravades de se déployer. Les peines de prison infligées aux candidats tricheurs ne se dissocient pas des fantasmagoriques démêlés judiciaires du moment. Elles s'inscrivent dans la même lignée d'une culture et d'un état d'esprit corrosif dont le pays est soumis de corriger aujourd'hui.
L'essentiel pour l'examen du baccalauréat, cependant, n'est pas dans les effets pervers que peut occasionner son déroulement. Il est dans la représentation et l'esprit que l'on fait du bout de papier qui le conclut. S'asseoir entre quatre murs d'un amphithéâtre s'est limité à s'imposer comme une fin en soi. Etre bachelier se suffit d'un tatouage sur le front pour une aléatoire et stérile promotion sociale alors qu'il est censé représenter une des premières assurances pour une vie sereine.