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INESG : A la recherche de la veille perdue

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  • INESG : A la recherche de la veille perdue

    Par NAZIM BRAHIMI -19 septembre 2020
    reporters.dz

    L’Institut national des études stratégiques globales a un nouveau chef. L’ancien général Medjahed vient de la Présidence où il a officié pendant un court moment en tant que conseiller aux affaires de défense et de sécurité auprès du chef de l’Etat. Sa mission : restaurer une «maison» qui s’est fermée pendant de longues années pour des raisons politiques et techniques à sa mission de prospective et de produire une vision stratégique pour l’Algérie de demain.

    Inscrit, depuis plusieurs années, dans la léthargie et le recul de son rôle, théoriquement central, consistant à fournir une sorte de veille stratégique devant orienter et aider la décision politique, l’Institut national d’études de stratégie globale (INESG) compte, depuis ce week-end, un nouveau maître en la personne du général à la retraite Abdelaziz Medjahed, investi manifestement de la mission de remettre cet organe sur rail et l’extirper de son long sommeil.
    La cérémonie d’installation de M. Medjahed dans ses nouvelles fonctions a été présidée, jeudi, par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, en présence du ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud, du ministre des Finances, Aymene Benabderrahmane, du ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, Ammar Belhimer, et du Secrétaire général du ministère de la Défense nationale. La cérémonie a vu également la présence du président du Conseil national économique et social (Cnes), Redha Tirn ainsi que du Directeur général de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, Chafik Mesbah.
    M. Djerad a affirmé, lors de cette cérémonie, que la désignation d’un nouveau Directeur général pour cet Institut illustre «l’intérêt particulier» qu’accorde le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à cette «importante institution» et traduit également la «forte volonté d’insuffler une nouvelle dynamique dans le domaine des études de stratégie globale en tant que socle pour la concrétisation des engagements des objectifs tracés pour l’édification d’une Algérie nouvelle».
    Il s’agit, notamment, selon M. Djerad, d’insuffler une «nouvelle dynamique dans le domaine des études de stratégie globale, en tant que socle pour la concrétisation des engagements et objectifs tracés pour l’édification de l’Algérie nouvelle, notamment en matière de réforme de la gouvernance de l’Etat et ses institutions, à même de permettre à l’Algérie de recouvrer la place qui lui sied dans les fora internationaux».
    Pour le Premier ministre, cet «objectif suprême ne saurait être atteint qu’à travers la mobilisation des compétences nationales pour asseoir les fondements solides d’une politique extérieure dynamique et proactive et d’une diplomatie offensive, et assurer la protection des intérêts du pays, outre le renforcement de la sécurité et de la défense nationales».
    S’agissant du choix du désormais nouveau patron de l’INESG, M. Djerad a souligné que «le choix de Abdelaziz Medjahed, un des meilleurs cadres du pays, dénote la forte détermination à réaliser ces objectifs, en ce sens qu’il mettra à profit sa haute compétence et sa grande expérience acquises tout au long de sa carrière riche et des postes de responsabilité militaires et civiles qu’il a eu à assumer». Il a noté, à ce propos, que «les Nations qui ont su faire face aux dangers internes et externes qui les guettaient, s’étaient armées d’une vision stratégique et prospective», estimant que «les crises successives multidimensionnelles auxquelles le pays a été confronté ces dernières années sont un indicateur de l’impérative reconsidération de cet aspect lors de l’élaboration des politiques nationales, aux plans interne et externe».
    C’est la raison pour laquelle, a poursuivi M. Djerad, il est «impératif de réhabiliter et de redynamiser le rôle pionnier de l’INESG en tant qu’outil d’aide à la prise de grandes décisions à travers l’élaboration d’analyses et d’études futures à mettre à la disposition des hautes autorités du pays concernant les différentes questions stratégiques de la vie nationale et internationale, à même d’expliquer les facteurs et les relations qui jouent un rôle décisif dans les domaines politique, économique, social et culturel».
    L’INESG «est appelé aujourd’hui à effectuer des études futures, des analyses et des recherches approfondies permettant de s’enquérir des développements accélérés de la société dans un cadre global tenant compte des mutations internes et internationales», a soutenu le Premier ministre, pour qui les actions prospectives «devront permettre aux institutions de l’Etat d’élaborer et d’adapter leurs politiques au service du citoyen, en adéquation avec ses aspirations et en faveur de l’intérêt général».
    Il s’agit là également «d’élaborer des politiques de développement dans tous les domaines sur des bases solides fondées sur l’approche, les connaissances scientifiques, l’exploitation optimale des technologies, l’investissement et la valorisation des hautes compétences que recèle notre pays tant à l’intérieur qu’à l’extérieur».
    Indiquant que le développement en Algérie «ne saurait être réalisé indépendamment des mutations internationales», le Premier ministre a réaffirmé que l’Institut «doit redynamiser son rôle dans l’analyse des stratégies des différents partenaires actuels et futurs de notre pays et leur impact sur le développement et la sécurité nationale à même de préserver les intérêts nationaux».
    M. Djerad s’est engagé, à cet effet, que le nouveau Directeur général de l’INESG «aura tout le soutien et l’aide nécessaires pour relever les défis importants qui l’attendent», une promesse qui sonne comme une intention à œuvrer à redorer le blason de cet institut.
    Pour sa part, M. Medjahed a estimé, par la même occasion, que son installation dans ce poste de responsabilité dénote «une réelle volonté de changement à même de permettre à l’Algérie d’occuper la place qui lui sied dans les fora internationaux».
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    INESG, une maison qui ne sera pas de tout repos
    Par Halim Midouni -19 septembre 2020


    L’ancien général Abdelaziz Medjahed hérite donc de l’Institut national des études stratégiques globales (INESG). La «maison» qu’il occupe désormais n’est pas, faut-il le rappeler, en bon état. Ce pourquoi elle a été créée au milieu des années 1980 – en 1985 – sous l’administration de l’ancien président Chadli Benjedid, demeure encore largement au stade de l’ambition, voire même en grand retrait des objectifs pour lesquels elle existe depuis plus de trente ans.
    Pour résumer cette situation, qui fait sourire tous les universitaires et chercheurs à l’évocation du simple nom de l’INESG, mieux vaut reprendre les mots utilisés par le Premier ministre, jeudi dernier, lors de la cérémonie d’installation du nouveau patron de l’Institut. Abdelaziz Djerad a déclaré qu’«il est impératif de réhabiliter et de redynamiser le rôle pionnier de l’INESG en tant qu’outil d’aide à la prise de grandes décisions à travers l’élaboration d’analyses et d’études futures à mettre à la disposition des hautes autorités du pays concernant les différentes questions stratégiques…».
    Dans une interprétation euphémique de son discours, on peut mesurer ce qu’il a dit comme un aveu que l’INESG a fonctionné pendant de longues années loin des standards requis en matière de recherche et de production de la connaissance sur les questions relevant de ses compétences – on peut appeler ça une coquille vide si l’on veut être sévère. On peut considérer également qu’il annonce le temps venu de la rétablir dans ses missions après une longue léthargie.
    Quand on regarde sur le site officiel de l’Institut, on observe que les dernières notes officielles publiées datent de 2016, ce qui renseigne sur son rythme de travail et de production factuelle. Quant à parler de vision stratégique et de prospective, mieux vaut s’abstenir.
    Le sujet suscite un rien d’amusement chez les deux ou trois chercheurs qu’on a souhaité solliciter pour un commentaire sur la performance intellectuelle de l’INESG.
    L’un d’entre eux, pour «éviter de ressasser des vérités connues depuis des lustres», préconise de garder l’attention sur la déclaration du Premier ministre sur ce que l’Exécutif en attend à l’avenir. Selon M. Djerad, l’Institut «est appelé aujourd’hui à effectuer des études futures, des analyses et des recherches approfondies permettant de
    s’enquérir des développements accélérés de la société dans un cadre global tenant compte des mutations internes et internationales»
    Avec une précision, qui dédouane quelque peu l’ancien responsable de l’INESG, Liess Boukra, le Premier ministre ajoute que son nouveau Directeur général «aura tout le soutien et l’aide nécessaires pour relever les défis importants qui l’attendent». De tels propos inviteraient presque à comprendre qu’il n’y a pas de bilan à attendre de M. Boukra, tellement l’Institut a été dépourvu de moyens nécessaires à son fonctionnement et, finalement, a peu compté jusque-là pour la présidence de la République dont il dépend.
    Un ex-militaire, chef de «maison»
    En attendant que cela change, c’est la première fois que l’INESG se trouve dirigé par un ancien général de l’ANP. Avant lui, Lounès Bourenane, qui est resté très longtemps à sa tête, venait du ministère du Travail. Son successeur, M. Boukra, qui vient de quitter ses fonctions six ans après sa nomination en septembre 2014, appartient au monde universitaire et de la recherche.
    Ce changement de profil de leadership est après tout dans la nature des choses, l’INESG ayant toujours eu pour vocation de travailler depuis sa création sur les questions de défense et de sécurité. Et d’être au contact du département de la Défense nationale, représenté jeudi par son Secrétaire général. Derrière, il semblerait qu’il y ait la recherche du lien perdu entre l’INESG, la Présidence et le ministère de la Défense nationale. Dans les années 1980 et au début des années 1990, ce lien a existé avec des hommes comme M’hamed Yazid et Djilali Liabes, ce dernier assassiné en mars 1993 par un islamiste. Mais les évènements sanglants de l’époque ont concouru à le distendre avant qu’il ne soit réduit à sa plus simple expression pour ne pas dire rompu durant les années de pouvoir de l’ancien président déchu, M. Bouteflika.
    Avec l’arrivée de M. Medjahed, on peut supposer que ce lien va être rétabli. «L’installation d’un nouveau Directeur général dans cet Institut et la personne sur laquelle le choix s’est porté dénotent l’intérêt particulier qu’accorde le Président de la République à cette importante institution», a indiqué à ce sujet le Premier ministre Djerad. Avant d’être nommé à son nouveau poste, l’ancien général était conseiller aux affaires de défense et de sécurité auprès du président de la République. M. Tebboune l’a nommé pour ses qualités d’ancien haut officier préoccupé par les questions stratégiques et d’anticipation des menaces terroristes notamment au Sahel, mais aussi pour la relation de confiance qu’il entretient avec lui. C’est là un paramètre qui théoriquement devrait reconfigurer le rapport de la présidence de la République avec l’Institut. Et opérer un retour aux sources, faire de l’INESG un instrument d’intelligence et de prospective au service de la présidence de la République. Pour son nouveau patron, ce ne sera pas de tout repos. Wait and see.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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    • #3
      Bof, leurs études se réduisent à chercher comment mieux mater la société !
      La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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