Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le financement de la campagne électorale en Algérie

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le financement de la campagne électorale en Algérie

    L'un des aspects les plus méconnus dans une campagne électorale, au-delà des tractations de coulisses, reste celui de son financement.

    Un sujet, à la limite du tabou, qui s'apparenterait presque à un secret d'Etat tellement le dossier de l'argent, au sein des partis politiques, est entouré d'une chape de plomb que n'ont le droit de connaître que les hautes sphères de décisions et quelques initiés du sérail. A une question directe sur le coût d'une campagne, les réponses les plus volontaires prennent différents sentiers quand ce n'est pas un visage fermé et une fin de non-recevoir qui vous répondent. A Oran, la situation n'est guère différente et l'on se contentera, à défaut d'éluder complètement votre demande, de vous aiguiller sur les textes officiels régissant le financement d'une campagne électorale.

    Officiellement, les états-majors politiques s'appuient, dans un premier temps, sur le financement légal et autorisé avec l'apport de l'Etat. Une aide étatique allouée aux partis en lice pour les besoins de l'affichage. Cependant, si ce chapitre reste entouré de mystère, au sein même de la composante de base de chaque parti, il échappe complètement à l'entendement du commun des mortels. Salah, cadre dans une entreprise privée, la quarantaine à l'horizon, et une calvitie bien installée, avoue son ignorance sur la question. «Tu sais, c'est un chapitre dont on ne parle jamais. Je sais que les militants cotisent et c'est l'Etat qui finance le vote mais pas plus», dira-t-il. Morad, un abstentionniste convaincu, trouve dans «tout cet argent gaspillé» de l'eau à son moulin. «Au lieu d'utiliser ces milliards pour construire des logements et donner du boulot aux plus démunis, ils préfèrent les offrir à ceux qui en ont», soutient-il, la lèvre supérieure légèrement retroussée et le regard noir.

    La campagne fait pourtant des heureux, sur la place, puisqu'elle est considérée booster le chiffre d'affaires des imprimeries qui auront à tirer les affiches des partis. D'un autre côté, et selon des indiscrétions partisanes, le coût d'une petite campagne électorale tournerait autour de 200 millions de centimes. Le qualificatif de «petite» renvoie à l'incapacité de couvrir et de contrôler tous les bureaux et centres de vote estimés à respectivement à 1.600 et à un peu plus de 240, dispatchés sur les 26 communes d'Oran. Quant à une grande campagne, elle reviendrait à quelque chose comme 500 millions de centimes.

    Notre interlocuteur, rompu aux élections, et préférant l'anonymat, répertorie les besoins des partis, l'espace des trois semaines officielles que compte la campagne en sus du jour propre de scrutin, à quatre points jugés importants. La location des locaux de campagne ainsi que des salles pour les meetings, la communication (téléphone, fax, Internet), aux divers déplacements et à la prise en charge des militants et des journaliers devant couvrir les bureaux de vote, le 17 mai prochain, sont parmi les chapitres budgétivores. Ainsi, à titre d'exemple, le jour J, certains partis prévoient d'assurer à leurs troupes, en dehors des militants, le minimum en versant 500 à 700 dinars pour les responsables de bureaux de vote et environ 2.000 dinars pour les chefs de centre en plus de leur alimentation.

    D'autres formations mettront quelque 3.000 dinars rien que pour les agents de bureaux. Une situation qui a rendu nécessaire des «alliances» conjoncturelles pour un contrôle par procuration des bureaux et centres de vote. Les sources d'approvisionnement en billets de banque restent, quant à elles, la grande inconnue dans l'équation financière et plus elles sont multiples et inépuisables plus c'est jouable pour les partis, nous assureront-ils.

    Des cotisations militantes pour les formations structurées organiquement et pouvant composer avec un matelas de militants conséquent aux donations et autres «cadeaux» de sympathisants, les relais et les promesses auront certainement un poids non négligeable dans la course à l'argent. Il est donc demandé aux candidats à la députation de s'impliquer, non seulement pécuniairement mais à tous les niveaux et les militants et sympathisants de la cause d'assurer, chacun, une part des contraintes financières.

    Certains n'hésiteront pas à mettre la pression sur les fortunes d'Oran en vue d'approvisionner le parti et de parrainer un aspect de la campagne en mobilisant de l'argent et du temps en contrepartie de certaines promesses électorales à tenir pour les prochaines urnes. D'autres partis ont l'habitude d'organiser des rencontres culinaires pour faire le plein d'enveloppes.

    Même si ces rendez-vous coûtent cher, la collecte est pour le moins appréciable, selon notre informateur. Des pratiques, sous le manteau du fait qu'il est interdit aux partis politiques de procéder, officiellement, aux collectes d'argent. Tous les moyens sont engagés pour mettre le maximum de chances de son côté et la formule «l'argent est le nerf de la guerre» n'a jamais sonné aussi vrai que pour ces législatives.

    Par Le quotidien d'Oran

  • #2
    On ne peut nier que certains gros bonnets mettent la main dans la poche histoire de décrocher des marchés, une notoriété, ou simplement accroître certeins privilèges.

    C'est un financement occulte notamment en ce qui concerne les grands partis FLN RND et MSP.

    Il faut compter aussi le blanchiment d'argent issus de toutes les affaires de corruption étouffées ou rouh ou rouh.

    A l'ENTV hier, certains candidats se sont exprimés et franchement il n'y pas de quoi être fier. Le discours est le même ndiroulkoum ou ndiroulokoum dormez bien nous allons vous faire ceci cela votez pour nous.

    Aucune expression tournée de cette façon : "si vous votez pour nous voilà ce que nous pensons faire" eh ben non nous allons faire ceci cela et dormez bien.
    La plupart part bien sûr font référence au président et son ingéniosité etc (ce qui représente à peu près la moitié du temps de parole).

    Commentaire

    Chargement...
    X