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PAI-2 :le Maroc vise un taux d’intégration automobile de 80% et 51 MMDH de substitution à 2023

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  • PAI-2 :le Maroc vise un taux d’intégration automobile de 80% et 51 MMDH de substitution à 2023

    Le ministre Moulay Hafid Elalamy n’est pas arrivé au Conseil National de l’Entreprise les mains vides. Il était armé de confiance malgré la crise, d’un plan d’accélération version 2 très ambitieux qui vise 51 MMDH de substitution à l’import, et d’une centaine de fiches de projets clé en main pour les investisseurs.


    « Les chiffres de l’économie sont plus positifs qu’on ne le pensait, mais restent fragiles. Nos clients sont fragiles et la compétition mondiale est rude pour nous prendre des parts. Il ne faut pas qu’on baisse les bras, et il ne faut pas oublier qu’on est toujours en pleine pandémie ». C’est en substance les messages phares que le Ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Économie verte et numérique, Moulay Hafid ELALAMY, a tenu à distiller auprès des grands et petits patrons ainsi qu’à l’opinion nationale lors de ce Conseil National de l’Entreprise organisé par la CGEM. Plutôt confiant, malgré la situation économique difficile, notamment dans l’industrie, le Ministre a tenu à saluer la réactivité du Maroc et la confiance affichée par les entrepreneurs marocains lors de cette crise qui se sont investis de manière exceptionnelle pour apporter leur aide durant la période. « Il y a une fenêtre de tir actuellement ; c’est maintenant qu’il faut gagner ces marchés (dans la reconfiguration mondiale de la chaîne de valeur) », avance-t-il.



    Dans ce cadre, Moulay Hafid Elalamy n’a pas manqué de faire remarquer que le Maroc fait de la bonne qualité, de la technologie mais surtout 3 fois moins cher que la Chine. C’est notamment le cas des écouvillons utilisés lors des tests PCR. Pour accompagner ce dynamisme, un nouveau plan d’accélération industrielle a été mis en place avec des objectifs clairs dans les trois prochaines années. En tête de priorité, les substitutions aux importations pour stimuler la production industrielle nationale.

    Un nouveau PAI ambitieux

    Dans le détail, Moulay Hafid Elalamy a passé en revue les grandes lignes de ce plan. Ce dernier est axé sur 5 principes :

    –Accompagner les filières industrielles et renforcer leur intégration en démultipliant la création d’emplois et de valeur ;

    –Développer l’entrepreneuriat industriel et favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’industriels ;

    –Se positionner comme un partenaire international stratégique, dans le contexte de resserrement des chaînes de valeur ;

    –Décarboner la production industrielle pour améliorer la compétitivité du secteur industriel marocain et renforcer son attractivité ;

    –Inscrire le secteur industriel marocain dans une démarche d’innovation.

    Et en matière d’ambition, le plan vise un taux d’intégration automobile de 80%, contre 60% actuellement, à horizon 2023. « Le secteur automobile a réalisé 80 milliards de dirhams d’exportation en 2019 à 60% de taux d’intégration ; ce qui donne 56 milliards de dirhams de valeur ajoutée. C’est le premier secteur exportateur du pays. Si on monte à 80% de taux d’intégration, et que la compétitivité s’améliore telle que nous l’avons prévue et programmée, dans 3 ans nous sommes capables de multiplier la valeur ajoutée au moins par 2. On devait être à 100 milliards de dirhams d’exportations cette année. Si la pandémie se dissipe un peu, nous retrouverons nos 100 milliards. Nous visons donc 200 milliards d’exportations. À 80% de taux d’intégration, ce sera 160 milliards de dirhams de valeur ajoutée ; cela va changer beaucoup de choses », détaille Elalamy. Si le Ministre met l’accent sur l’automobile, c’est parce que le secteur est un étendard qui permet au Maroc de vendre d’autres atouts et produits.



    Pour renforcer ce positionnement stratégique de l’industrie marocaine, trois axes stratégiques ont été identifiés : confirmer la place industrielle du Royaume et conquérir de nouveaux marchés, améliorer la compétitivité du Royaume, positionner le Royaume comme base industrielle décarbonnée et circulaire.

    Oui à l’accompagnement, non à l’assistanat

    Afin d’activer ces axes stratégiques et atteindre les objectifs du PAI nouvelle version, la commande publique devra jouer un rôle crucial. « La commande publique doit être utilisée pour amorcée quelque chose », a lancé Moulay Hafid Elalamy, notant que « c’est dans les moments compliqués comme ceux-ci qu’il faut que l’État investisse davantage ». Il s’agira donc de mettre la commande publique au service de l’industrie nationale notamment à travers la mise en œuvre effective de la préférence nationale. « Il faut que l’amorçage soit soutenu par le secteur public pour un délai de 3 ans afin de développer un tissu économique capable de faire face à la concurrence », avance-t-il. Mais prévient Elalamy, il est contre l’assistanat. « La préférence nationale doit servir à accompagner les entreprises pour une montée en compétence. Il ne s’agira pas d’assistanat », précise Elalamy. Un tel accompagnement devrait permettre au Maroc d’augmenter ses capacités d’auto-suffisance pour se passer de certaines importations.

    51 milliards de substitution

    Avec la crise, des changements profonds ont eu lieu, avec une volonté plus accrue de surseoir aux délocalisations/relocalisations afin de ramener sur leur sol les industries qui avaient été mises ailleurs. La pandémie ayant démontré la dépendance de certains pays. Pour ce faire, certains pays n’hésitent pas à actionner le levier du protectionnisme. « La pandémie a donné un visa à tous ceux qui voulaient mettre des barrières de s’y employer ; des pays sortent aujourd’hui des plans de protection un peu partout », a-t-il déclaré.


    Le mouvement qui a commencé depuis quelques années s’est accentué avec la crise sanitaire et économique. Dans ce contexte, et en analysant de manière détaillée les importations dans 16 filières industrielles (183,2 MMDH), tout en recensant les capacités dormantes du tissu industriel national, le PAI a dégagé un potentiel de production nationale pouvant se substituer aux importations de l’ordre de 51 milliards de dirhams à 2023. Ce montant se répartit en un montant cible de substitution, avec des projets étudiés, de 34 MMDH. Le reste, 17 MMDH consiste en un potentiel additionnel d’export. Ce potentiel devrait générer ne création d’emploi comprise entre 50.000 et 100.000 emplois.

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