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Le référendum sur la révision de la Constitution en quête de soutiens : Un projet qui peine à convaincre

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    Le référendum sur la révision de la Constitution en quête de soutiens : Un projet qui peine à convaincre



    elwatan.com
    MADJID MAKEDHI
    28 SEPTEMBRE 2020 À 11 H 00 MIN

    Le projet de révision constitutionnelle qui sera soumis à référendum, le 1er novembre prochain, a été, selon les observateurs, très mal préparé. La démarche adoptée par ses promoteurs n’a pas été à la hauteur des attentes. Elle est loin du consensus voulu et son contenu ne répond pas aux revendications du hirak, comme on le prétend.

    Le projet de la révision constitutionnelle, devant être soumis à référendum le 1er novembre prochain, fédère les… rejets. A moins de deux mois de l’échéance et quelques semaines après son adoption expéditive au Parlement, le texte ne fait pas consensus.

    Son contenu et la démarche adoptée pour son élaboration continuent de susciter des réactions qui ne seront certainement pas du goût des promoteurs de ce projet.

    Les critiques se multiplient. Elles viennent principalement des partis de l’opposition et des juristes qui font entendre leur voix, malgré l’unanimisme imposé et voulu par les tenants du pouvoir depuis le lancement de ce chantier au début de l’année en cours.

    Même des participants aux fameuses consultations menées par la commission d’Ahmed Laraba, qui affichaient un certain enthousiasme au début, se rétractent.

    Pour diverses raisons, bien sûr. C’est le cas du MSP de Abderrazak Makri. Ce parti vient, en effet, d’appeler à voter contre le projet qui, selon son conseil consultatif, «fait des cadeaux au FMI». «Ahmed Laraba s’adressait au FMI qui aura le dernier mot pour l’ouverture de lignes de crédit pour l’Algérie par les banques étrangères très prochainement afin d’éviter l’effondrement et de pouvoir continuer à verser les salaires.


    Il leur dit : ‘‘Voilà, nous avons mis dans la Constitution ce qui vous contentera et qui facilitera votre entente avec le président de la République, mais nous ne pouvons pas vous contenter entièrement dans l’immédiat avec l’élimination de la Constitution des éléments de l’identité nationale à cause de l’attachement du peuple à ces éléments, mais cela est possible dans l’avenir, une fois ce peuple récalcitrant apprivoisé», justifie le MSP qui est aussi contrarié par le rejet de l’ensemble de ses propositions par la commission Laraba.

    Le parti islamiste élargit ainsi le front du refus de ce projet, constitué déjà par des partis du pôle démocratique qui se sont carrément opposés à la démarche, appelant à un processus constituant.

    En effet, le RCD, le PT, le FFS, l’UCP de Zoubida Assoul, le MDS, le PST et des organisations de la société civile indépendante du pouvoir n’ont pas adhéré à la démarche de l’Exécutif, démarche qu’ils qualifient de «biaisée» et «de volonté de reconstituer le système» rejeté par le mouvement populaire du 22 février dernier.


    «Un débat à sens unique»

    Ces formations politiques appellent plutôt à la mise en place d’un «processus constituant» qui mettrait, selon elles, le pays sur la voie d’une véritable démocratie.

    Comment en est-on arrivé à cette situation ? En lançant ce chantier, ses promoteurs ont prôné une «démarche consensuelle» et ont promis d’ouvrir «un large débat» sur le projet. Le constat est tout autre. Certes, la commission Laraba a donné le chiffre de plus de 1700 participants à ces consultations.

    Mais le document publié sur la page Facebook de la Présidence a montré le manque de sérieux de la démarche. Et pour cause, la commission s’est permis de recueillir des propositions faites par des anonymes, des personnes ayant choisi des pseudos, des institutions publiques et de nombreux partis non encore agréés.

    Le contenu de leurs propositions n’étaient, en majorité, qu’un concentré de «haine» envers tamazight, dont ils demandent la déconstitutionnalisation. Le débat général aussi n’a pas eu lieu. Même dans les médias lourds publics et privés. Durant la période ayant précédé la finalisation de la mouture du projet, le débat était à sens unique.

    Les voix opposantes à la démarche étaient carrément interdites d’accès aux plateaux des chaînes de télévision et de radio. Des journalistes des chaînes publiques ont été destinataires, comme l’ont confirmé certains d’entre eux, d’une liste de personnalités et d’acteurs politiques à inviter aux émissions consacrées à la Constitution.

    Plusieurs responsables de partis de l’opposition et même des universitaires et des juristes critiques n’étaient pas les bienvenus. Leurs avis, y compris sur le contenu du texte final, ne sont pas autorisés sur les médias. Qu’est-ce qui a changé alors, près de deux ans après le hirak ?

    Rien. Même le climat politique n’est pas serein. Au contraire, il est envenimé par la multiplication des pressions et des intimidations en tout genre sur les activistes et les militants politiques : arrestations, procès en cascade et condamnations à de lourdes peines d’emprisonnement pour un simple exercice du droit à l’expression.

    Pourtant, cette situation va à l’encontre de ce projet qui vise, selon ses promoteurs, «à consacrer le respect des libertés».
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