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    Ce n’est pas seulement à la vie politique qu’elles posent problème, mais à toute la société menacée dans son équilibre et son évolution. Il s’agit des incessantes arrestations et condamnations d’opposants politiques, internautes, journalistes, activistes du hirak ou citoyens en colère.

    Du général au simple chômeur, ils sont des dizaines et des dizaines à subir tantôt des arrestations brutales, des jugements expéditifs ou de lourds verdicts. Rares sont ceux qui s’en sortent, la plupart finissent dans l’oubli des geôles, quelques-uns arrivent à bénéficier de mobilisations de soutien, mais sporadiques et sans aucun écho chez les décideurs.

    Du jamais-vu depuis l’indépendance du pays, y compris sous les régimes les plus durs que furent ceux de Boumediène et de Bouteflika, pourtant pas très soucieux des droits de l’homme. Le but apparemment recherché par les initiateurs de cette politique axée sur la répression est double : empêcher coûte que coûte la reprise du mouvement citoyen du 22 février 2019 en éliminant de la vie publique ses activistes, quels qu’ils soient, et créer un climat de peur totale dans le pays pour que les citoyens ne soient plus tentés d’aller aux marches rituelles du hirak ou même contester le régime.

    Pourtant, dès son entrée en fonction, le président de la République avait qualifié celui-ci de «béni» avant d’apporter un bémol en distinguant le hirak «authentique», celui du début, et le hirak d’aujourd’hui, à ses yeux récupéré ou perverti par des forces ou des idées «hostiles». Fort de cette conviction, le chef de l’Etat semble être dans une posture de cautionner la politique répressive mais sans en mesurer pleinement les conséquences. D’abord sur la crédibilité du régime qui en est lourdement entachée, à l’heure où, dans le monde, s’épanouissent les Etats démocratiques et se développent les droits de l’homme.

    Les grandes ONG ont fini par monter au créneau contre l’Algérie. Ensuite sur la cohésion sociale, qui en prend un coup très dur : si les Algériens sont sortis dans la rue massivement, une année durant, c’est pour que les mots liberté et justice aient un sens après plus d’un demi-siècle de déni par des pouvoirs autoritaires. Les replonger maintenant dans ce passé douloureux, c’est les désillusionner et, pour le pouvoir en place, les perdre politiquement alors qu’il en a bien besoin pour effacer son déficit en légitimité, plus particulièrement par un vote massif au référendum du 1er novembre sur la nouvelle Constitution.

    Il n’est pas sûr que le «oui» soit largement au rendez-vous ce jour-là et si tel est le cas, le pouvoir politique, le 2 novembre, se trouvera dans une situation intolérable. Que fera le chef de l’Etat, à ce moment-là ?
    Impossible de le prévoir, tant tout ce qui est lié à la haute gouvernance du pays est imprévisible du fait de l’enchevêtrement des divers pôles de décisions, notamment entre les pouvoirs politiques et sécuritaires.

    Le président de la République a encore la possibilité de gagner la confiance populaire mais, pour cela, en urgence et fortement, il doit peser de tout son poids à deux niveaux : stopper net le spirale répressive qui gangrène la société et réparer le mal fait l’année écoulée en vidant les prisons algériennes de l’ensemble des détenus d’opinion.

    Le régime se donnera une nouvelle chance de se pérenniser et en même temps il pourra dégager ce fameux consensus politique et social pour la définition et la construction d’une «nouvelle Algérie» avec l’ensemble des composantes de la société algérienne et de sa sphère politique.



    El Watan....29-09-2020
    dz(0000/1111)dz
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