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Le grand collisionneur de particules bientôt prêt pour un nouveau Big Bang

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  • Le grand collisionneur de particules bientôt prêt pour un nouveau Big Bang

    La dernière pièce du grand collisionneur de hadrons (LHC), projet titanesque conçu pour explorer de nouveaux mondes en physique des particules en recréant le Big Bang, a été installée jeudi, bouclant ainsi les 27 kilomètres du tunnel.

    L'ultime aimant du plus puissant accélérateur de particules au monde, projet de l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (Cern), a été descendu à 100 mètres sous terre pour être assemblé aux cent mille tonnes de matériel composant ce bijou de technologie. Le démarrage de l'accélérateur est prévu à la fin de l'année.

    Le projet du LHC, lancé il y a quinze ans, rassemble le travail de plus de 10 000 scientifiques et 500 instituts de recherche et entreprises du monde entier.

    C'est sous la frontière franco-suisse, autour de Genève, que se déploie le tunnel circulaire. À une vitesse proche de celle de la lumière, des faisceaux de particules y seront accélérées, puis projetées les unes contre les autres. De ces collisions naîtront une multitude de particules, objet de toutes les attentions des physiciens.
    Les collisions enregistrées par quatre détecteurs installés le long du tunnel seront minutieusement analysées. Parmi ces événements, les physiciens espèrent notamment trouver de quoi éclaircir les mystères de la formation de l'univers, juste après le Big Bang.

    «Ce sera comme projeter deux montres suisses aux mécanismes compliqués les unes contre les autres: après, on observera les débris des montres et on essaiera de comprendre comment elles ont été construites», explique Philippe Bloch, chef de projet au Cern.

    À pleine vitesse, le LHC générera 600 millions d'interactions entre particules par seconde. Cependant, seul un événement sur un milliard présentera peut-être un intérêt, indique Jean Zinn-Justin, directeur du laboratoire expérimental français Dapnia. Les données seront filtrées et expurgées des événements sans intérêt avant d'être stockées pour étude. En un an, le grand collisionneur générera des données équivalant à un empilement de CD de 20 kilomètres de haut.

    Quatre expériences différentes seront menées dans l'accélérateur de particules.

    L'expérience Solénoïde compact à muons (CMS) utilise l'un des instruments scientifiques les plus complexes et les plus précis jamais construits. De forme cylindrique, le détecteur CMS est organisé en couches successives, comme les pelures d'un oignon, chacune permettant d'identifier et de mesurer avec précision l'énergie et l'impulsion des particules.

    En son centre, un aimant géant, pièce maîtresse de la construction, a été assemblé fin février dans le tunnel avec succès. Plus gros aimant supraconducteur du monde, il pèse 2000 tonnes, soit l'équivalent de cinq avions de ligne.

    L'expérience CMS vise à la fois la recherche de nouvelles particules comme le boson de Higgs et de nouveaux états de la matières.

    Jusqu'à ce jour, l'existence du boson (force) de Higgs, une particule élémentaire, permet d'expliquer théoriquement les différences de masses des particules. Mais il ne s'agit que d'un concept, jamais encore observé expérimentalement. Les scientifiques espèrent que le LHC permettra de trouver cette brique manquante, ou... de remettre fondamentalement en cause leurs théories.

    Ainsi Jean Fey, physicien au CNRS, le centre français de la recherche scientifique, explique avec enthousiasme que si on ne trouve pas le boson de Higgs, il faudra aller au-delà du modèle standard et apprendre des choses qu'on n'a pas anticipées.

    Le Cern a été fondé en 1954 et réunit 20 États membres.

    - AFP
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