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Les dernières fouilles de la forteresse chrétienne, l'une des plus anciennes et des plus importantes de la péninsule, révèlent la découverte d'une nécropole médiévale.
David Barreira
En l'an 934, les terres de Soria ont marqué la frontière élastique entre les dominions chrétiens et Al-Andalus. Tandis que les troupes du califat récupéraient la grande forteresse de Gormaz, Ramiro II de León ordonna la refortification du château d'Osma , construit sur le même rocher au sommet d'une colline. Là, son petit contingent résisterait à l'assaut de la puissante armée d' Abderramán III , le premier calife de Cordoue , composée d'une redoutable foule d'archers.
Malgré leur supériorité numérique, les musulmans se sont trouvés incapables de surmonter les pentes abruptes à 45 degrés qui entouraient la petite citadelle et se sont retirés dans la défaite. Le plus curieux de tous est l'interprétation que les deux parties ont faite de la bataille. Selon une chronique chrétienne, l'hôte d'Abderramán III a fait preuve d'une énorme lâcheté en ne gravissant pas les pentes pour se battre; Cependant, d' après un autre texte andalou , les lâches étaient les hommes de Ramiro II pour ne pas avoir quitté la forteresse et se battre en plein champ.
Pendant près d'un siècle - en 989, le calife Almanzor conquerra la forteresse, récupérée à nouveau par les chrétiens en 1011 - le château d'Osma marquerait la ligne principale du royaume de León dans la défense de la frontière du Duero et serait l'épicentre de certains des les événements les plus marquants de la soi-disant Reconquista . C'était une enclave stratégique et historique, jusqu'à ce qu'elle perde son importance en 1104, quand Alfonso VI conquit Medinaceli et que cette barrière fictive commença à descendre vers le sud.
À partir de ce moment, les sources historiques oublient peu à peu Osma: au 14ème siècle, en plus de servir de caserne pour les troupes de María de Molina dans leur lutte pour le trône de Castille contre les infantes de la Cerda , l'évêché il remplit une partie de la forteresse de terre pour y construire quelques dépendances épiscopales. Pendant la guerre de succession, on sait que les partisans des Bourbons ont envisagé de dynamiter le château car des perforations pour les mines ont été trouvées; et au XVIIIe siècle, une bonne partie des pierres de taille romaines, provenant du site voisin d'Uxama et qui servaient à surélever les tours et le mur, ont été enlevées pour la construction de la cathédrale Burgo de Osma.
C'était l' une des fortifications chrétiennes les plus anciennes et les plus importantes de la péninsule , maintenant étudiée et intervenue grâce à un plan directeur promu en 2006 et dirigé par l'architecte Fernando Cobos et l'archéologue Manuel Retuerce . Les dernières fouilles, achevées cette année, ont permis de découvrir une nécropole médiévale plénière avec quelque 25 corps et une caserne de casernes militaires du 14ème siècle, adjacente au mur sud et où sont également apparus les restes de deux latrines utilisées par les soldats.
Bien qu'il s'agisse d'un "château totalement ignoré", selon les experts, des "éléments extraordinaires" ont été découverts à Osma. Le plus frappant est un type de pointe de flèche - une fenêtre très étroite ouverte dans le mur à travers laquelle des flèches ont été tirées - de l'époque de Ramiro II, inédite dans le reste de l'Espagne, qui n'est apparue en Terre Sainte que lors de la première croisade . «Et l'un des premiers bâtisseurs de châteaux chrétiens en Terre Sainte est le fils Soriano de l'un des seigneurs d'Osma», dit Cobos.
Sur l'un des murs, de même, des marques de maçonnerie ont été trouvées, la signature des ingénieurs de l'époque, quelque chose de très étrange car il s'agit d'une construction si ancienne et qui ne trouve une comparaison que dans la mosquée de Cordoue. "Osma est très intéressante car il n'y a pas de châteaux si anciens et si complets , si bien conservés de la Couronne de León, avec des éléments si uniques", souligne Manuel Retuerce; et la tour pentagonale dont les fondations survivent à peine, les pierres de taille romaines ou l'arc d'entrée, dont les jambages ont été volés et il est donc impossible de déterminer s'il s'agissait d'un fer à cheval (arabe) ou d'un demi-cercle (chrétien).
La nécropole
Tout au long des études archéologiques, différentes phases de construction ont été différenciées: bien qu'il y ait des vestiges de l'âge du bronze, la première fortification a été réalisée par ordre des comtes de León au début du Xe siècle, puis Ramiro II, Almanzor et Fernando I de Castille au 11ème siècle protégerait le château avec différents éléments et matériaux visibles à l'œil nu. « Toute la construction intérieure a été réalisée en bois car comme il n'y a pas de plancher horizontal, il a fallu le faire avec des poteaux pour soutenir le platelage et construire les pièces», explique Retuerce, spécialiste des fortifications médiévales.
La partie centrale du château serait recouverte de terre au 14ème siècle pour élever les dépendances épiscopales, les échappatoires particulières étant également cachées. Son déclin serait enregistré au XVIIIe siècle, lorsque l'essentiel de la pierre serait démantelé pour être recyclé dans les ouvrages de la cathédrale. La seule partie de l'enceinte qui reste à fouiller est la zone qui descend vers la rivière, où la population se serait installée, mais aucune intervention n'est prévue.
Le plan directeur, soutenu par le ministère de la Culture, a servi à consolider les structures du corps et les portes principales de la forteresse, ainsi que la fourniture d'un itinéraire de base entre les structures des différentes périodes, entre autres. En bref, pour sauver un joyau du patrimoine unique oublié qui était gravement menacé de perte, le rendant ouvert au public, qui continue encore à produire des découvertes surprenantes, telles que les tombes avec des cavités pour fixer les crânes ou celles en escalier qui contiennent des planches de bois, un rituel funéraire jusqu'ici seulement documenté dans la nécropole voisine d'Almazán.
Et les premières études anthropologiques des squelettes retrouvés à Osma, datant du XIIe siècle environ, offrent également des résultats curieux: toutes ces personnes souffraient de tartre dès l'enfance et la plupart travaillaient en portant des matériaux lourds sur le dos. Les femmes, avant tout, ont effectué des tâches qui les ont obligées à s'accroupir pendant longtemps, bien que ce soit exactement inconnu. Un autre des mystères non résolus du château d'Osma.
David Barreira
En l'an 934, les terres de Soria ont marqué la frontière élastique entre les dominions chrétiens et Al-Andalus. Tandis que les troupes du califat récupéraient la grande forteresse de Gormaz, Ramiro II de León ordonna la refortification du château d'Osma , construit sur le même rocher au sommet d'une colline. Là, son petit contingent résisterait à l'assaut de la puissante armée d' Abderramán III , le premier calife de Cordoue , composée d'une redoutable foule d'archers.
Malgré leur supériorité numérique, les musulmans se sont trouvés incapables de surmonter les pentes abruptes à 45 degrés qui entouraient la petite citadelle et se sont retirés dans la défaite. Le plus curieux de tous est l'interprétation que les deux parties ont faite de la bataille. Selon une chronique chrétienne, l'hôte d'Abderramán III a fait preuve d'une énorme lâcheté en ne gravissant pas les pentes pour se battre; Cependant, d' après un autre texte andalou , les lâches étaient les hommes de Ramiro II pour ne pas avoir quitté la forteresse et se battre en plein champ.
Pendant près d'un siècle - en 989, le calife Almanzor conquerra la forteresse, récupérée à nouveau par les chrétiens en 1011 - le château d'Osma marquerait la ligne principale du royaume de León dans la défense de la frontière du Duero et serait l'épicentre de certains des les événements les plus marquants de la soi-disant Reconquista . C'était une enclave stratégique et historique, jusqu'à ce qu'elle perde son importance en 1104, quand Alfonso VI conquit Medinaceli et que cette barrière fictive commença à descendre vers le sud.
À partir de ce moment, les sources historiques oublient peu à peu Osma: au 14ème siècle, en plus de servir de caserne pour les troupes de María de Molina dans leur lutte pour le trône de Castille contre les infantes de la Cerda , l'évêché il remplit une partie de la forteresse de terre pour y construire quelques dépendances épiscopales. Pendant la guerre de succession, on sait que les partisans des Bourbons ont envisagé de dynamiter le château car des perforations pour les mines ont été trouvées; et au XVIIIe siècle, une bonne partie des pierres de taille romaines, provenant du site voisin d'Uxama et qui servaient à surélever les tours et le mur, ont été enlevées pour la construction de la cathédrale Burgo de Osma.
C'était l' une des fortifications chrétiennes les plus anciennes et les plus importantes de la péninsule , maintenant étudiée et intervenue grâce à un plan directeur promu en 2006 et dirigé par l'architecte Fernando Cobos et l'archéologue Manuel Retuerce . Les dernières fouilles, achevées cette année, ont permis de découvrir une nécropole médiévale plénière avec quelque 25 corps et une caserne de casernes militaires du 14ème siècle, adjacente au mur sud et où sont également apparus les restes de deux latrines utilisées par les soldats.
Bien qu'il s'agisse d'un "château totalement ignoré", selon les experts, des "éléments extraordinaires" ont été découverts à Osma. Le plus frappant est un type de pointe de flèche - une fenêtre très étroite ouverte dans le mur à travers laquelle des flèches ont été tirées - de l'époque de Ramiro II, inédite dans le reste de l'Espagne, qui n'est apparue en Terre Sainte que lors de la première croisade . «Et l'un des premiers bâtisseurs de châteaux chrétiens en Terre Sainte est le fils Soriano de l'un des seigneurs d'Osma», dit Cobos.
Sur l'un des murs, de même, des marques de maçonnerie ont été trouvées, la signature des ingénieurs de l'époque, quelque chose de très étrange car il s'agit d'une construction si ancienne et qui ne trouve une comparaison que dans la mosquée de Cordoue. "Osma est très intéressante car il n'y a pas de châteaux si anciens et si complets , si bien conservés de la Couronne de León, avec des éléments si uniques", souligne Manuel Retuerce; et la tour pentagonale dont les fondations survivent à peine, les pierres de taille romaines ou l'arc d'entrée, dont les jambages ont été volés et il est donc impossible de déterminer s'il s'agissait d'un fer à cheval (arabe) ou d'un demi-cercle (chrétien).
La nécropole
Tout au long des études archéologiques, différentes phases de construction ont été différenciées: bien qu'il y ait des vestiges de l'âge du bronze, la première fortification a été réalisée par ordre des comtes de León au début du Xe siècle, puis Ramiro II, Almanzor et Fernando I de Castille au 11ème siècle protégerait le château avec différents éléments et matériaux visibles à l'œil nu. « Toute la construction intérieure a été réalisée en bois car comme il n'y a pas de plancher horizontal, il a fallu le faire avec des poteaux pour soutenir le platelage et construire les pièces», explique Retuerce, spécialiste des fortifications médiévales.
La partie centrale du château serait recouverte de terre au 14ème siècle pour élever les dépendances épiscopales, les échappatoires particulières étant également cachées. Son déclin serait enregistré au XVIIIe siècle, lorsque l'essentiel de la pierre serait démantelé pour être recyclé dans les ouvrages de la cathédrale. La seule partie de l'enceinte qui reste à fouiller est la zone qui descend vers la rivière, où la population se serait installée, mais aucune intervention n'est prévue.
Le plan directeur, soutenu par le ministère de la Culture, a servi à consolider les structures du corps et les portes principales de la forteresse, ainsi que la fourniture d'un itinéraire de base entre les structures des différentes périodes, entre autres. En bref, pour sauver un joyau du patrimoine unique oublié qui était gravement menacé de perte, le rendant ouvert au public, qui continue encore à produire des découvertes surprenantes, telles que les tombes avec des cavités pour fixer les crânes ou celles en escalier qui contiennent des planches de bois, un rituel funéraire jusqu'ici seulement documenté dans la nécropole voisine d'Almazán.
Et les premières études anthropologiques des squelettes retrouvés à Osma, datant du XIIe siècle environ, offrent également des résultats curieux: toutes ces personnes souffraient de tartre dès l'enfance et la plupart travaillaient en portant des matériaux lourds sur le dos. Les femmes, avant tout, ont effectué des tâches qui les ont obligées à s'accroupir pendant longtemps, bien que ce soit exactement inconnu. Un autre des mystères non résolus du château d'Osma.
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