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Rapprochement surprise entre le Liban et Israël

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  • Rapprochement surprise entre le Liban et Israël

    Les Echos - Le président du Parlement libanais a annoncé l'ouverture de discussions avec Israël pour régler leur différend sur les frontières maritimes et terrestres. Une annonce qui s'inscrit dans la dynamique spectaculaire de normalisation des relations de l'Etat hébreu avec ses voisins arabes.

    Coup de théâtre. Sans gouvernement légitime, en défaut de paiement, secoué tout à la fois par l'appauvrissement brutal d'une majorité de sa population, le scandale de l'explosion du 4 août dans le port de Beyrouth (200 morts et 6.300 blessés) et près d'un an de manifestations contre la corruption ou l'incurie des services publics, le Liban a pourtant annoncé ce jeudi un développement géopolitique important :

    un accord avec Israël pour entamer, sous médiation de l'ONU mais avec un rôle de « facilitateur » dévolu aux Etats-Unis, des négociations afin de résoudre leur différend sur les frontières maritimes et terrestres. Alors qu'ils sont toujours techniquement en état de guerre depuis un conflit d'un mois en 2006 et que ces négociations étaient interrompues depuis 2013.

    Dynamique de normalisation

    Les discussions, qui pourraient durer des mois et dont la date de début n'a même pas été annoncée, s'inscrivent dans la dynamique spectaculaire de normalisation d'Israël avec ses voisins arabes L'Etat hébreu a déjà établi pour la première fois des relations diplomatiques avec les Emirats arabes unis, mi-septembre, puis avec l'émirat de Bahrein.

    D'autres réconciliations pourraient suivre, au grand dam des Palestiniens, même si, pour l'heure, il serait surprenant que l'Arabie saoudite, gardien des Lieux saints, franchisse aussi le pas. Riyad a toujours posé comme condition préalable à l'établissement de relations formelles avec Israël le règlement du conflit israélo-palestinien, fort peu probable depuis des années. Israël et l'Arabie saoudite collaborent toutefois sur le plan économique et sécuritaire, par crainte commune de l'Iran, de manière de moins en moins discrète depuis des années.

    Paysage politique confus

    L'annonce de ce jeudi a été faite, ce qui peut surprendre, par le président du Parlement, Nabih Berri. En effet, une initiative diplomatique de cette ampleur aurait dû être annoncée par le gouvernement, mais précisément ce dernier est réduit à expédier les affaires courantes depuis que le Premier ministre pressenti, Moustapha Adib, a jeté l'éponge samedi. Il n'avait pu trouver un accord sur la répartition des ministères sur des critères confessionnaux à la suite des exigences de la milice chiite, le Hezbollah, toute puissante dans le paysage politique et mieux dotée militairement que l'armée officielle.

    Précisément, le Hezbollah qu'Israël a accusé, devant l'ONU, de détenir un dépôt secret de roquettes près d'une réserve de carburant à Beyrouth, n'approuve certainement pas cette tentative de réconciliation. Mais si Nabih Berri est chiite, il est aussi membre du parti Amal, rival du Hezbollah…

    Par Yves Bourdillon
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