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FERHAT AÏT ALI HIER À TIZI OUZOU- En zone désindustrialisée

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  • FERHAT AÏT ALI HIER À TIZI OUZOU- En zone désindustrialisée

    Le ministre de l’Industrie, Ferhat Aït Ali, en visite hier dans la wilaya de Tizi Ouzou. © Liberté
    Hormis les quelques usines implantées durant les années 70, la région souffre d’un criant déficit en investissement public. Un ostracisme sans nom.

    Le ministre de l’Industrie, Ferhat Aït Ali, a effectué, hier, une visite de travail dans la wilaya de Tizi Ouzou où il s’est notamment enquis de la situation des deux anciens fleurons de l’industrie locale, l’Eniem et Electro-Industries (ex-Enel). Les deux entreprises, à la santé financière fragile, restent les seuls vestiges d’une époque où la région carburait grâce à une activité économique pour le moins intense.

    Ce dynamisme économique se conjugue, désormais, au passé. C’est parce que les sociétés qui constituaient les locomotives de cette réussite ont soit complètement disparu ou ont été reléguées à des entités moribondes, ne survivant que grâce à la perfusion que leur assure le Trésor public.

    Si l’Eniem et l’Enel continuent vaille que vaille de résister à la tempête de la désindustrialisation qui a laminé la région, d’autres entreprises et non des moindres n’ont pas eu cette chance. Le complexe textile de Draâ Ben Khedda, un des plus grands d’Afrique, n’est aujourd’hui que l’ombre de lui-même.

    Il a fini dans l’escarcelle du ministère de la Défense nationale dont le mérite est, surtout, de l’avoir sauvé d’un morcellement en règle projeté par de pseudo-investisseurs locaux avec la complicité de fonctionnaires et d’élus.

    Les milliers d’employés que faisaient travailler ces complexes sont allés grossir les rangs des bataillons de chômeurs, dans une région où l’investissement public dans le secteur industriel est devenu une denrée rare ces dernières années.

    En effet, durant les vingt ans de règne de Bouteflika, Tizi Ouzou, comme le reste de la Kabylie, est traitée comme une pestiférée, avec toutes les répercussions néfastes sur les plans social et économique.

    Tous les investissements publics et privés, notamment dans les secteurs automobile, électroménager, textile, pétrochimique, ont été orientés vers d’autres régions du pays, sans prendre en considération le principe d’équilibre régional tant vanté par les pouvoirs successifs.

    La visite hier du ministre de l’Industrie sera-t-elle le prélude à une véritable relance de l’activité industrielle dans la région ? Les prochains mois nous le diront.

    Abordant la nouvelle politique économique qui a déjà fait couler beaucoup d’encre, le ministre a d’emblée précisé que l’Algérie n’a plus ni les moyens, ni la volonté, ni même le penchant pour continuer à dépendre de ses ports. “On ne va pas rester dépendants des ports jusqu’à ce qu’il n’y ait plus les moyens d’y accéder.

    La plupart des investisseurs et opérateurs sérieux s’inscrivent dans ce changement de voie. Nous les soutiendrons tant qu’ils s’y inscrivent et pour ceux qui refusent de s’y inscrire, nous n’allons pas les réprimer mais nous n’allons pas les soutenir aussi”, a-t-il déclaré, soulignant, que “la nouvelle logique économique renvoie à celle des années 70 avec, en plus, l’intégration du secteur privé”.

    “Quand vous prenez une part de risque, quand vous croyez en votre projet, à partir de là, l’Etat algérien est là pour soutenir ces investisseurs sans différenciation entre investisseur local et étranger. Lorsqu’un investisseur étranger vient avec un investissement effectif, il est le bienvenu.

    On fera en sorte qu’il n’y ait aucune distinction entre lui et le local, mais lorsque l’investisseur, local ou étranger, estime que son projet n’est pas digne de sa confiance personnelle et qu’il veut qu’il soit digne de la confiance des pouvoirs publics, là, il y a une erreur d’appréciation et c’est cela qu’on refuse”, a-t-il développé avant de préciser que la nouvelle politique repose essentiellement sur l’intégration qui doit constituer, à son avis, le cheval de bataille des entreprises publiques mais aussi celles du secteur privé.

    Interrogé sur le climat des affaires considéré peu favorable à l’investissement en Algérie, le ministre a jugé que “le climat des affaires n’était répulsif qu’aux investisseurs, mais plutôt attractif aux malfaiteurs”.

    Concernant la lenteur dans l’élaboration du cahier des charges portant sur les industries électroménagères, le ministre a annoncé qu’il est fin prêt. “Il est prêt et il passera au secrétariat du gouvernement dans la semaine qui vient et il sera publié dans le Journal officiel à la mi-octobre”, a-t-il affirmé.

    Le ministre est, par ailleurs, revenu sur plusieurs questions économiques tel le gel de l’importation des véhicules de moins de trois ans. “Si on avait autorisé l’importation des véhicules de moins de trois ans, on aura encouragé le marché informel de la devise.

    Ce n’est pas normal de vouloir combattre l’informel sous toutes ses formes et d’encourager en même temps la création d’une courroie de transmission de ce genre de marché.

    Si on avait vu que ça allait avoir un intérêt pour le simple citoyen, on aurait régulé, mais on a beau essayer d’élaborer un texte réglementaire qui ne contredit pas les lois de la République, que ce soit en termes de contrôle des changes ou de l’intérêt économique du pays, mais on n’en a pas trouvé”, a déclaré Ferhat Aït Ali.

    Comme second argument, le ministre a tenu à souligner que les véhicules de moins de trois ans en Europe enregistrent à peine 30% de baisse sur leurs prix, a-t-il expliqué.


    Samir LESLOUS
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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