Bravo
L’IRIS SAUVAGE
Au bout de ma douleur
il y avait une porte.
Écoute-moi bien : ce que tu appelles la mort,
je m’en souviens.
En haut, des bruits, le bruissement des branches de pin.
Puis plus rien. Le soleil pâle
vacilla sur la surface sèche.
C’est une chose terrible que de survivre
comme conscience
enterrée dans la terre sombre.
Puis ce fut terminé : ce que tu crains, être
une âme et incapable
de parler prenant brutalement fin, la terre raide
pliant un peu. Et ce que je crus être
des oiseaux sautillant dans les petits arbustes.
Toi qui ne te souviens pas
du passage depuis l’autre monde
je te dis que je pouvais de nouveau parler : tout ce qui
revient de l’oubli revient
pour trouver une voix :
du centre de ma vie surgit
une grande fontaine, ombres
bleu foncé sur eau marine azurée.
MATINES
Je vois qu’il en va avec toi comme avec les bouleaux :
je ne te parlerai pas
personnellement. Beaucoup
de choses se sont passées entre nous. Ou
était-ce seulement
de mon côté ? Je suis
fautif, fautif, je t’ai demandé
d’être humain – je ne suis pas plus demandeur
d’affection que d’autres. Mais l’absence
de tout sentiment, de la moindre
préoccupation à mon égard – je pourrais aussi bien continuer
de m’adresser aux bouleaux,
comme dans une autre vie : laisse-les
faire le pire, laisse-les
m’enterrer avec les romantiques,
leurs feuilles d’or acérées
me recouvrant dans leur chute.
CHANT
Comme un cœur protégé,
la fleur
rouge sang
de la rose sauvage commence
à éclore à la branche la plus basse,
soutenue par la masse
nidifiée d’un gros buisson :
elle fleurit sur l’ombre,
toile de fond
perpétuelle du cœur,
alors que les fleurs
plus en hauteur se sont flétries ou ont moisi ;
pour survivre,
l’adversité
approfondit simplement
sa couleur. Mais John
n’est pas d’accord : il pense que
si ce n’était pas un poème mais
un vrai jardin, alors
la rose rouge ne devrait
pouvoir ressembler à
rien d’autre, ni à
une autre fleur, ni à
un cœur ombragé dont
le pouls bat, au niveau du sol,
tantôt bordeaux, tantôt cramoisi.
AMOUR AU CLAIR DE LUNE
Parfois, un homme ou une femme impose son désespoir
à une autre personne, ce qui s’appelle
mettre son cœur à nu, ou alors mettre son âme à nu –
ce qui pour l’instant signifie qu’ils ont reçu une âme –
dehors, un soir d’été, un monde entier
relégué sur la lune : des groupes de formes argentées
pouvant bien être des bâtiments ou des arbres, le jardin étroit
où le chat se cache, se roulant dans la poussière sur le dos,
la rose, le coréopsis, et dans les ténèbres, le dôme doré du capitole
converti en un alliage de clair de lune, forme
dépourvue de détails, le mythe, l’archétype, l’âme
pleine d’un feu, vrai clair de lune, tiré
d’une autre source, et qui, brièvement
luit comme luit la lune : pierre ou pas,
la lune a encore tout d’un être vivant.
LES HERBES FOLLES
Quelque chose
vient au monde sans y avoir été invité
provoquant le désordre, le désordre –
Si tu me hais tant,
ne t’embête pas à me donner
un nom : as-tu besoin
d’une autre insulte
dans ta langue, une autre
façon de blâmer
une tribu pour tout –
comme nous le savons tous les deux,
pour adorer
un seul dieu, on a besoin
d’un seul ennemi –
Je ne suis pas l’ennemi.
Seulement une ruse qui te permet de te détourner
de ce que tu vois en train de se passer
ici même, dans ce lit,
petit paradigme
de l’échec. Ici, presque chaque jour
l’une de tes précieuses fleurs
meurt et tu ne trouveras le repos
qu’après avoir assailli la raison, en d’autres termes :
tout ce qui reste, tout ce qui se sera
avéré plus robuste
que ta passion personnelle –
Ce n’était pas supposé
durer éternellement dans le monde réel.
Mais pourquoi l’admettre alors que tu peux continuer
à faire ce que tu as toujours fait,
le deuil et les reproches,
toujours les deux ensemble.
Je n’ai pas besoin de tes louanges
pour survivre. J’étais là en premier,
avant toi, avant
même que tu aies planté le jardin.
Et je serai là, alors qu’il ne restera que le soleil, la lune,
la mer et la grande prairie.
Je serai la prairie.
L’ÉCHELLE DE JACOB
Piégé dans la terre,
ne souhaiterais-tu pas, toi aussi, aller
au paradis ? Je vis
dans le jardin d’une dame. Pardonnez-moi, madame,
si rêver m’a ravi. Je
ne suis pas ce que vous vouliez. Mais
tout comme hommes et femmes semblent
se désirer les uns les autres, je désire moi aussi
la connaissance du paradis – et maintenant
ton chagrin, une tige nue
élancée vers la fenêtre du porche.
Et à la fin, quoi donc ? Une petite fleur bleue
comme une étoile. Ne jamais
quitter le monde ! N’est-ce pas
ce que tes larmes signifient ?
MATINES
Quelle importance mon cœur a-t-il pour toi,
que tu te sentes obligé de le briser encore et encore
comme un jardinier testerait
sa nouvelle espèce ? Entraîne-toi
sur quelque chose d’autre : comment puis-je vivre
en colonies, comme tu le souhaites, si tu m’imposes
une quarantaine d’affliction, me séparant
des membres vaillants de
ma propre tribu : dans le jardin,
tu ne peux écarter
la rose malade ; laisse-la balancer ses
feuilles aguicheuses et infestées au
visage des autres, laisse les minuscules pucerons
sauter de pied en pied, preuve une fois encore
que je suis la plus vile de tes créatures, venant après
le puceron prospère et la rose grimpante – mon Père,
toi qui as fait ma solitude, soulage
au moins ma culpabilité ; lève
le stigmate de l’isolement, à moins
qu’il ne soit dans ton projet de me rendre
à nouveau et pour toujours sain, comme je l’étais,
sain et achevé dans l’erreur de mon enfance,
ou bien encore sous le poids léger
du cœur de ma mère, ou bien encore
en rêve, premier
moi qui ne voudrais jamais mourir.
LE COQUELICOT ROUGE
Le grand avantage
est de ne pas avoir
d’esprit. Des sentiments ?
Oh, ça, j’en ai ; ce sont eux
qui me gouvernent. J’ai
un seigneur au paradis
appelé le soleil, et je m’ouvre
à lui, lui montrant
le feu de mon propre cœur, feu
semblable à sa présence.
Que pourrait être une telle gloire
si ce n’est un cœur ? Oh, mes frères et sœurs,
avez-vous un jour été comme moi, il y a longtemps,
avant que vous ne soyez humains ? Vous êtes
vous permis
de vous ouvrir une fois seulement, vous qui ne
vous ouvrirez jamais plus ? Car en vérité,
je parle là
de la même façon que vous. C’est parce que
je suis détruit que
je parle.
MATINES
Le soleil n’est pas le seul à briller, il y a aussi
la terre, feu opalin
gravissant les majestueuses montagnes
et la route plane
étincelant au petit matin : cela est-il exclusivement
à notre intention, afin de provoquer
une réponse, ou es-tu toi aussi
perturbé, incapable
de te contrôler
en présence de la terre – j’ai honte
à l’idée d’avoir pensé que tu étais
loin de nous, que tu nous considérais
comme une expérience : c’est
une chose terrible et triste que d’être
l’animal superflu,
une chose terrible. Mon cher ami,
cher compagnon inquiet, qu’est-ce qui
te surprend le plus dans tes sentiments,
la magnificence de la terre ou ton ravissement ?
Pour toujours et pour moi,
le plaisir et l’étonnement.
CIEL ET TERRE
Là où l’un s’arrête, l’autre commence.
Au-dessus, une bande de bleu, en dessous,
une bande de vert et d’or, de vert et de rose profond.
John se tient au bord de l’horizon : il veut
les deux à la fois, il veut
tout à la fois.
Les extrêmes, c’est facile. Il n’y a
que le milieu qui soit un problème. Le milieu de l’été –
tout est possible.
En d’autres termes : jamais plus la vie n’aura de fin.
Comment puis-je laisser mon mari
planté là, dans le jardin,
à rêver ce genre de choses, tenant
victorieusement son râteau et
s’apprêtant à annoncer cette découverte
alors que le feu du soleil estival
s’obstine à rester au point mort,
entièrement contenu par
les érables en feu
au bord du jardin.
AU SEUIL DE LA PORTE
Je voulais rester comme j’étais,
immobile, comme le monde ne l’est jamais,
pas au cœur de l’été mais l’instant précédant
l’éclosion de la première fleur, l’instant
où rien ne s’est encore passé –
non pas au cœur de l’été, le stupéfiant,
mais au printemps tardif, l’herbe pas encore
haute au bord du jardin, les tulipes
pas encore tout à fait écloses –
comme un enfant hésitant au seuil de la porte, observant les autres,
ceux qui partent les premiers,
amas de membres roides, à l’affût de
l’échec des autres, à l’affût des hésitations publiques,
doué de l’implacable assurance des enfants avant l’attaque imminente,
s’apprêtant à vaincre
ces faiblesses, à ne succomber
à rien, l’instant juste
avant la floraison, l’ère de la maîtrise
avant l’apparition du don,
avant la possession.
(Louise Glück, The Wild Iris. New York : Ecco Press, 1992)
source :https://www.cairn.info/revue-poesie-...age-46.htm#pa8
L’IRIS SAUVAGE
Au bout de ma douleur
il y avait une porte.
Écoute-moi bien : ce que tu appelles la mort,
je m’en souviens.
En haut, des bruits, le bruissement des branches de pin.
Puis plus rien. Le soleil pâle
vacilla sur la surface sèche.
C’est une chose terrible que de survivre
comme conscience
enterrée dans la terre sombre.
Puis ce fut terminé : ce que tu crains, être
une âme et incapable
de parler prenant brutalement fin, la terre raide
pliant un peu. Et ce que je crus être
des oiseaux sautillant dans les petits arbustes.
Toi qui ne te souviens pas
du passage depuis l’autre monde
je te dis que je pouvais de nouveau parler : tout ce qui
revient de l’oubli revient
pour trouver une voix :
du centre de ma vie surgit
une grande fontaine, ombres
bleu foncé sur eau marine azurée.
MATINES
Je vois qu’il en va avec toi comme avec les bouleaux :
je ne te parlerai pas
personnellement. Beaucoup
de choses se sont passées entre nous. Ou
était-ce seulement
de mon côté ? Je suis
fautif, fautif, je t’ai demandé
d’être humain – je ne suis pas plus demandeur
d’affection que d’autres. Mais l’absence
de tout sentiment, de la moindre
préoccupation à mon égard – je pourrais aussi bien continuer
de m’adresser aux bouleaux,
comme dans une autre vie : laisse-les
faire le pire, laisse-les
m’enterrer avec les romantiques,
leurs feuilles d’or acérées
me recouvrant dans leur chute.
CHANT
Comme un cœur protégé,
la fleur
rouge sang
de la rose sauvage commence
à éclore à la branche la plus basse,
soutenue par la masse
nidifiée d’un gros buisson :
elle fleurit sur l’ombre,
toile de fond
perpétuelle du cœur,
alors que les fleurs
plus en hauteur se sont flétries ou ont moisi ;
pour survivre,
l’adversité
approfondit simplement
sa couleur. Mais John
n’est pas d’accord : il pense que
si ce n’était pas un poème mais
un vrai jardin, alors
la rose rouge ne devrait
pouvoir ressembler à
rien d’autre, ni à
une autre fleur, ni à
un cœur ombragé dont
le pouls bat, au niveau du sol,
tantôt bordeaux, tantôt cramoisi.
AMOUR AU CLAIR DE LUNE
Parfois, un homme ou une femme impose son désespoir
à une autre personne, ce qui s’appelle
mettre son cœur à nu, ou alors mettre son âme à nu –
ce qui pour l’instant signifie qu’ils ont reçu une âme –
dehors, un soir d’été, un monde entier
relégué sur la lune : des groupes de formes argentées
pouvant bien être des bâtiments ou des arbres, le jardin étroit
où le chat se cache, se roulant dans la poussière sur le dos,
la rose, le coréopsis, et dans les ténèbres, le dôme doré du capitole
converti en un alliage de clair de lune, forme
dépourvue de détails, le mythe, l’archétype, l’âme
pleine d’un feu, vrai clair de lune, tiré
d’une autre source, et qui, brièvement
luit comme luit la lune : pierre ou pas,
la lune a encore tout d’un être vivant.
LES HERBES FOLLES
Quelque chose
vient au monde sans y avoir été invité
provoquant le désordre, le désordre –
Si tu me hais tant,
ne t’embête pas à me donner
un nom : as-tu besoin
d’une autre insulte
dans ta langue, une autre
façon de blâmer
une tribu pour tout –
comme nous le savons tous les deux,
pour adorer
un seul dieu, on a besoin
d’un seul ennemi –
Je ne suis pas l’ennemi.
Seulement une ruse qui te permet de te détourner
de ce que tu vois en train de se passer
ici même, dans ce lit,
petit paradigme
de l’échec. Ici, presque chaque jour
l’une de tes précieuses fleurs
meurt et tu ne trouveras le repos
qu’après avoir assailli la raison, en d’autres termes :
tout ce qui reste, tout ce qui se sera
avéré plus robuste
que ta passion personnelle –
Ce n’était pas supposé
durer éternellement dans le monde réel.
Mais pourquoi l’admettre alors que tu peux continuer
à faire ce que tu as toujours fait,
le deuil et les reproches,
toujours les deux ensemble.
Je n’ai pas besoin de tes louanges
pour survivre. J’étais là en premier,
avant toi, avant
même que tu aies planté le jardin.
Et je serai là, alors qu’il ne restera que le soleil, la lune,
la mer et la grande prairie.
Je serai la prairie.
L’ÉCHELLE DE JACOB
Piégé dans la terre,
ne souhaiterais-tu pas, toi aussi, aller
au paradis ? Je vis
dans le jardin d’une dame. Pardonnez-moi, madame,
si rêver m’a ravi. Je
ne suis pas ce que vous vouliez. Mais
tout comme hommes et femmes semblent
se désirer les uns les autres, je désire moi aussi
la connaissance du paradis – et maintenant
ton chagrin, une tige nue
élancée vers la fenêtre du porche.
Et à la fin, quoi donc ? Une petite fleur bleue
comme une étoile. Ne jamais
quitter le monde ! N’est-ce pas
ce que tes larmes signifient ?
MATINES
Quelle importance mon cœur a-t-il pour toi,
que tu te sentes obligé de le briser encore et encore
comme un jardinier testerait
sa nouvelle espèce ? Entraîne-toi
sur quelque chose d’autre : comment puis-je vivre
en colonies, comme tu le souhaites, si tu m’imposes
une quarantaine d’affliction, me séparant
des membres vaillants de
ma propre tribu : dans le jardin,
tu ne peux écarter
la rose malade ; laisse-la balancer ses
feuilles aguicheuses et infestées au
visage des autres, laisse les minuscules pucerons
sauter de pied en pied, preuve une fois encore
que je suis la plus vile de tes créatures, venant après
le puceron prospère et la rose grimpante – mon Père,
toi qui as fait ma solitude, soulage
au moins ma culpabilité ; lève
le stigmate de l’isolement, à moins
qu’il ne soit dans ton projet de me rendre
à nouveau et pour toujours sain, comme je l’étais,
sain et achevé dans l’erreur de mon enfance,
ou bien encore sous le poids léger
du cœur de ma mère, ou bien encore
en rêve, premier
moi qui ne voudrais jamais mourir.
LE COQUELICOT ROUGE
Le grand avantage
est de ne pas avoir
d’esprit. Des sentiments ?
Oh, ça, j’en ai ; ce sont eux
qui me gouvernent. J’ai
un seigneur au paradis
appelé le soleil, et je m’ouvre
à lui, lui montrant
le feu de mon propre cœur, feu
semblable à sa présence.
Que pourrait être une telle gloire
si ce n’est un cœur ? Oh, mes frères et sœurs,
avez-vous un jour été comme moi, il y a longtemps,
avant que vous ne soyez humains ? Vous êtes
vous permis
de vous ouvrir une fois seulement, vous qui ne
vous ouvrirez jamais plus ? Car en vérité,
je parle là
de la même façon que vous. C’est parce que
je suis détruit que
je parle.
MATINES
Le soleil n’est pas le seul à briller, il y a aussi
la terre, feu opalin
gravissant les majestueuses montagnes
et la route plane
étincelant au petit matin : cela est-il exclusivement
à notre intention, afin de provoquer
une réponse, ou es-tu toi aussi
perturbé, incapable
de te contrôler
en présence de la terre – j’ai honte
à l’idée d’avoir pensé que tu étais
loin de nous, que tu nous considérais
comme une expérience : c’est
une chose terrible et triste que d’être
l’animal superflu,
une chose terrible. Mon cher ami,
cher compagnon inquiet, qu’est-ce qui
te surprend le plus dans tes sentiments,
la magnificence de la terre ou ton ravissement ?
Pour toujours et pour moi,
le plaisir et l’étonnement.
CIEL ET TERRE
Là où l’un s’arrête, l’autre commence.
Au-dessus, une bande de bleu, en dessous,
une bande de vert et d’or, de vert et de rose profond.
John se tient au bord de l’horizon : il veut
les deux à la fois, il veut
tout à la fois.
Les extrêmes, c’est facile. Il n’y a
que le milieu qui soit un problème. Le milieu de l’été –
tout est possible.
En d’autres termes : jamais plus la vie n’aura de fin.
Comment puis-je laisser mon mari
planté là, dans le jardin,
à rêver ce genre de choses, tenant
victorieusement son râteau et
s’apprêtant à annoncer cette découverte
alors que le feu du soleil estival
s’obstine à rester au point mort,
entièrement contenu par
les érables en feu
au bord du jardin.
AU SEUIL DE LA PORTE
Je voulais rester comme j’étais,
immobile, comme le monde ne l’est jamais,
pas au cœur de l’été mais l’instant précédant
l’éclosion de la première fleur, l’instant
où rien ne s’est encore passé –
non pas au cœur de l’été, le stupéfiant,
mais au printemps tardif, l’herbe pas encore
haute au bord du jardin, les tulipes
pas encore tout à fait écloses –
comme un enfant hésitant au seuil de la porte, observant les autres,
ceux qui partent les premiers,
amas de membres roides, à l’affût de
l’échec des autres, à l’affût des hésitations publiques,
doué de l’implacable assurance des enfants avant l’attaque imminente,
s’apprêtant à vaincre
ces faiblesses, à ne succomber
à rien, l’instant juste
avant la floraison, l’ère de la maîtrise
avant l’apparition du don,
avant la possession.
(Louise Glück, The Wild Iris. New York : Ecco Press, 1992)
source :https://www.cairn.info/revue-poesie-...age-46.htm#pa8
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