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Chlef, 40 ans après le séisme meurtrier : De la reconstruction à la quête d’une urbanisation équilibrée

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    Chlef, 40 ans après le séisme meurtrier : De la reconstruction à la quête d’une urbanisation équilibrée



    elwatan.com
    AHMED YECHKOUR 10 OCTOBRE 2020



    Aujourd’hui, c’est le 40e anniversaire du puissant tremblement de terre qui avait durement affecté l’ex-El Asnam le 10 octobre 1980, causant de nombreux morts, des centaines de blessés, des disparus et des milliers de sans abri.

    C’est le séisme le plus meurtrier, de magnitude 7,3 sur l’échelle de Richter, qu’a connu la région, après celui de 1954. Un douloureux souvenir qui reste gravé dans la mémoire des Chélifiens qui ont pu surmonter cette terrible épreuve en renouant avec la vie normale dans leurs nouveaux sites d’habitation en périphérie, tout en gardant le contact avec l’ancien centre-ville qui a été reconstruit sur les lieux-mêmes de l’ex-El Asnam.

    Aux anciens édifices publics et privés confortés et réhabilités sont venues s’ajouter de nouvelles constructions en lieu et place de celles rasées par ce violent seisme, notamment les sièges administratifs, administrations, services publics, commerces, habitations, etc. Cependant, certains constructeurs ou propriétaires ont été peu regardants sur l’aspect architecturale extérieur du bâti.

    En revanche, l’ex-siège des Ponts et Chaussées, un chef-d’œuvre architectural au cœur de la ville, qui a pu, de surcroît, résister au séisme de 1980, tombe malheureusement en ruine dans l’indifférence générale !

    L’ancien tissu urbain a connu, assurément, une croissance accélérée, en laissant toutefois subsister le manque de structures culturelles et commerciales de proximité, de santé et de loisirs.

    Deux visages

    La capitale du Cheliff offre, en effet, deux visages très distincts : d’une part, un chef-lieu de wilaya concentrant toutes les activités commerciales et administratives, et qui est devenu une importante plaque tournante commerciale et, d’autre part, des sites de relogement à la périphérie de la ville accusant un manque aigu de services publics et de certaines structures d’accompagnement nécessaires.

    «Cela, bien entendu, pousse les habitants à se ruer sur le centre-ville pour tout achat ou besoin essentiel, ce qui rend la circulation infernale, hiver comme été. Cette situation est aggravée par le manque d’infrastructures routières comme les voies d’évitement et les points de stationnement réglementés», soulignent des Chélifiens, dépités. Et d’ajouter : «Dans ce carrefour fortement saturé et qui étouffe sous le poids des commerces et de la circulation, nous avons du mal à retrouver nos repères d’antan.»

    Le matin, passé 6h, il est quasi impossible de trouver une place de stationnement le long des grands boulevards de la ville. Il y a un déficit énorme de parkings et de voies de désengorgement de la circulation, tandis que les quelques espaces verts épargnés jusque-là ont été «dévorés» par les constructions tous azimuts.

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    Le centre-ville est «coincé» entre l’oued Cheliff au nord, l’oued Tsighaout à l’ouest et la voie ferrée Alger-Oran au sud, mais seuls quelques ponts, pour la plupart très anciens et inadaptés, font la jonction entre le siège de la commune et ses deux rives.

    Du coup, ce carrefour, de l’avis de spécialistes, ne peut plus faire face à l’afflux massif et quotidien des piétons et automobilistes.

    Il faut rappeler que les études effectuées par des experts nationaux et étrangers après le séisme de 1980 recommandaient toutes d’orienter l’extension urbaine sur la rive sud de l’agglomération. Et c’est justement dans cette vaste zone qu’ont été érigées à l’époque les cités d’habitation pour le relogement des familles sinistrées.

    Situation compliquée

    Des cités qui devaient être développées progressivement de manière à en faire de véritables «villes nouvelles» à Chlef ainsi que dans la commune voisine de Chettia.

    Ceci d’autant plus que l’Etat avait consenti des moyens importants pour la reconstruction de la région à travers, notamment, le remplacement de tous les établissements scolaires en préfabriqué par de nouvelles constructions en dur et le soutien financier accordé aux occupants des «chalets» pour reconstruire ou réhabiliter leurs habitations.

    Dans cette optique, toutes les cités périphériques en question avaient été dotées à l’époque de grands boulevards, de routes secondaires, des réseaux divers et de vastes terrains pour une croissance urbaine maîtrisée et un développement cohérent et équilibré.

    Malheureusement, la situation sur le terrain est loin de correspondre aux objectifs fixés : les localités périphériques accusant un déficit chronique dans les transports, les voies de communication, les infrastructures commerciales et de loisirs, etc. a relevé un professionnel de l’aménagement qui faisait partie des équipes engagées dans la reconstruction des anciennes zones sinistrées.

    Pis encore, l’unique parc citadin à Hai Nasr, qui a couté 40 milliards de centimes, demeure fermé au public pour des raisons inexpliquées alors que toute la partie sud de Chlef reste quasiment dépourvue de piscines, d’aires de jeux et d’autres équipements de proximité. C’est une aberration de taille dans une ville réputée pourtant pour son extrême chaleur en été.

    Quoi qu’il en soit, des urbanistes préconisent une restructuration des grandes agglomérations périphériques pour désengorger le centre-ville, améliorer le cadre de vie et corriger les disparités provoquées par la croissance urbaine accélérée et désordonnée dans les communes voisines de Chlef et de Chettia.
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