ALGERIEPART PLUS
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10 OCTOBER 2020
Non ! il ne s ‘agit pas du titre d’un western spaghetti réalisé par Sergio Léone,
le célèbre cinéaste, auteur notamment du film « Le bon, la brute et le truand ». « L’Algérie, l’AlgéRien et l’AlgéRoi », étant tout simplement un article qui théoriquement, devrait être prochainement publié par Algérie Part, mais aussi par un grand média International, en Anglais et en Français.
Cet article exposera fidèlement et sobrement, l’épisode tragi-commique des 20 dernières années de la République Algérienne « démocratique et populaire ». Je ne suis pas cinéaste et je n’ai nullement la prétention de vouloir faire de l’ombre à la filmographie de Sergio Léone. Tout juste pourrais-je, avec de la chance et un bon producteur, proposer « L’Algérie, l’AlgéRien et l’AlgéRoi » à Bollywood, c’est à dire à l’industrie du cinéma baroque de Bombay (Mumbay) en Inde, mais pour tout vous dire, je ne suis pas certain qu’un scénario aussi fantasque puisse les intéresser. L’objet de mon article d’aujourd’hui ne sera donc pas « L’Algérie, l’AlgéRien et l’Algérois », mais : « Voyage dans la cour des miracles », qui n’a rien rien à voir non plus avec : « Voyage au bout de l’enfer », même si…
Aujourd’hui, compte tenu du fait que nous ne sommes plus qu’à 4 semaines d’un énième référendum constitutionnel en Algérie, j’évoquerai cette « constitution » lato sensu (au sens large), en rappelant son origine, sa vocation, sans oublier son histoire et bien sûr… ses viols endémiques en Algérie.
Je commencerai ainsi par rappeler une citation invariable et universelle : « Respecter la constitution, c’est d’abord respecter la voix du peuple ». Qu’est-ce qu’une constitution ?
Il s’agit d’une loi fondamentale, qui encadre l’organisation et l’activité d’un état. Cette réglementation protège notamment les droits et les libertés des citoyens contre les abus de pouvoir des détenteurs du pouvoir, qu’ils soient : exécutif, législatif ou judiciaire.
Théoriquement, la constitution a une valeur supérieure à la loi.
Le 1er novembre 2020, devrait se tenir en Algérie un « référendum »
constitutionnel.
Pourquoi, ce « référendum » est-il organisé en pleine pandémie, au moment
même ou la quasi totalité des nations de la planète met en place des dispositifs de prophylaxie comme par exemple la distanciation physique ou l’interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes ? Comment est-il possible que l’Algérie organise une telle « consultation populaire » au mépris du principe de prévention sanitaire ?
Si le Comité scientifique en charge de la pandémie Covid-19 estime qu’il n’y a pas de risque sanitaire, alors pour quelle raison ne pas autoriser les marches pacifiques des Hirakistes et pourquoi ne pas décider également de la réouverture des stades par exemple ? J’observe par ailleurs, qu’une nouvelle fois, la constitution Algérienne est sujette à un ravalement de façade. Je rappellerai que depuis son indépendance, l’Algérie a connu plusieurs constitutions ;
– la constitution de 1963, suspendue en 1965,
– la constitution de 1976, révisée en 1979, puis en 1980 et encore en 1988,
– la constitution de 1989,
– la constitution de 1996, révisée en 2002, en 2008, puis encore en 2016.
En comparaison, la Tunisie depuis 61 ans, n’a proclamé que 2 constitutions,
celle de 1959 et celle de 2014.
La France elle, a la même constitution depuis 1958, c’est celle de la 5ème
république.
En Algérie, ces constitutions nouvelles et révisées, ont malheureusement toutes un point en commun, pas une seule n’a assuré son rôle élémentaire de « protection des droits et des libertés des citoyens contre les abus de pouvoir des titulaires des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) ». Le constat est là, irréfutable, implacable et surtout incorruptible, lui.
A quoi bon remplacer ou réviser une constitution, si les mœurs des immuables clones politiques, souvent autocrates et kleptocrates, restent les mêmes ? le nombre d’autocrates kleptocrates emprisonnés l’atteste. L’article 16 de la déclaration des droits de l’homme et du Citoyen de 1789, est par exemple très explicite s’agissant de la constitution, il indique ainsi que :
« Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution ».
Par sa dimension universelle, la déclaration de 1789 a été une source d’inspiration pour la rédaction d’autres instruments de protection des droits fondamentaux, comme la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) qui a été adopté par l’Assemblée Générale des Nations unies en 1948.
Aussi par exemple, l’article 9 de cette Déclaration universelle des droits de
l’homme souligne que ; « Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ni exilé ».
Pourtant, des journalistes et pas seulement des journalistes, sont
régulièrement arrêtés et mis en détention en Algérie.
S’agissant de l’exil des Algériens, volontaire certes, mais provoqué par l’injustice et la persécution, il est dramatique et comme si la fuite des cerveaux ne suffisait pas, désormais c’est la jeunesse Algérienne souvent sans emploi et donc sans avenir, qui tente dangereusement la traversée de la Méditerranée, dans l’espoir d’une vie plus juste et plus digne.
La fuite des élites Algériennes, a au moins le « mérite » de permettre à l’Algérie, de monter au moins une fois sur un podium Africain, celui des « pays les moins capables de conserver leurs meilleurs cadres », 2ème derrière le Burundi. (Rapport World Economic Forum).
Actuellement, l’Algérie, qui a été qualifiée très récemment, d’ « ile isolée dumonde » par le très sérieux New York Times, se trouve à la croisée des chemins. Ainsi, alors que tous les clignotants sont au rouge, il devient urgent que les détenteurs du pouvoir, dans l’impasse, fassent preuve d’humilité, de responsabilité et éventuellement… d’attachement à la patrie.
Aujourd’hui, il est essentiel de se poser la question suivante ; Pourquoi et comment l’Algérie, qui était une nation respectée sur la scène internationale, une nation qui économiquement rivalisait avec la Corée du sud, le Brésil et d’autres pays émergents, une nation moderne, progressiste, ou il faisait bon vivre, a-t-elle pu en arriver là ?
L’histoire retiendra que le Président Abraham Lincoln a aboli l’esclavage, inscrivant de fait et pour l’éternité, son nom dans tous les livres d’histoire. L’histoire retiendra également que Monsieur Abdelaziz Bouteflika a lui aussi été un « grand » abolitionniste, lui qui a aboli le travail, le mérite, la légalité et le civisme. Cependant, ce dernier ne figurera pas dans les livres d’histoire, seulement dans les décombres de l’histoire.
En effet, au cours de ces 20 dernières années, la corruption aura été institutionnalisée, la rapine légalisée, la justice profanée, la médiocratie encouragée, le labeur abrogé, le mérite inhumé et le patriotisme mortifié.
C’est malheureusement le triste bilan de Monsieur Bouteflika, qui demeure malgré tout me semble-t-il, le locataire sanctifié de la Résidence Présidentielle de Zéralda.
Ces 2 décennies auront été une véritable tragédie pour ce pays, elles auront été à l’origine d’un évident bouleversement des us et coutumes de la société Algérienne.
L’ouvrier consciencieux étant chahuté par son collègue tire-au-flanc, le jeune effectuant son service militaire étant moqué par celui qui a eu les relations pour se faire réformer, l’employé administratif honnête étant lui, brocardé par son collaborateur indélicat, etc.
Une amie sociologue, exilée depuis quelques années en Europe, me disait même que pour beaucoup, la frontière entre le bien et le mal ou entre le permis et l’interdit, était devenue aussi flexible qu’un roseau.
L’Algérie vient de perdre 20 années et son déclin est multidimensionnel. Durant cette période et pour ne parler que de l’Afrique, des pays ont magistralement progressé en termes économique, industriel, sanitaire, agricole, éducatif et même démocratique.
Ainsi par exemple, l’indice de démocratie créé par le groupe de presse Britannique ; « The Economist Group », a récemment classé le Bostwana et le Cap Vert à la 29ème et à la 30ème place, alors que l’Algérie barbote à la 113ème place, juste derrière le Burkina Faso (classement mondial vérifiable sur Wikipédia).
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10 OCTOBER 2020
Non ! il ne s ‘agit pas du titre d’un western spaghetti réalisé par Sergio Léone,
le célèbre cinéaste, auteur notamment du film « Le bon, la brute et le truand ». « L’Algérie, l’AlgéRien et l’AlgéRoi », étant tout simplement un article qui théoriquement, devrait être prochainement publié par Algérie Part, mais aussi par un grand média International, en Anglais et en Français.
Cet article exposera fidèlement et sobrement, l’épisode tragi-commique des 20 dernières années de la République Algérienne « démocratique et populaire ». Je ne suis pas cinéaste et je n’ai nullement la prétention de vouloir faire de l’ombre à la filmographie de Sergio Léone. Tout juste pourrais-je, avec de la chance et un bon producteur, proposer « L’Algérie, l’AlgéRien et l’AlgéRoi » à Bollywood, c’est à dire à l’industrie du cinéma baroque de Bombay (Mumbay) en Inde, mais pour tout vous dire, je ne suis pas certain qu’un scénario aussi fantasque puisse les intéresser. L’objet de mon article d’aujourd’hui ne sera donc pas « L’Algérie, l’AlgéRien et l’Algérois », mais : « Voyage dans la cour des miracles », qui n’a rien rien à voir non plus avec : « Voyage au bout de l’enfer », même si…
Aujourd’hui, compte tenu du fait que nous ne sommes plus qu’à 4 semaines d’un énième référendum constitutionnel en Algérie, j’évoquerai cette « constitution » lato sensu (au sens large), en rappelant son origine, sa vocation, sans oublier son histoire et bien sûr… ses viols endémiques en Algérie.
Je commencerai ainsi par rappeler une citation invariable et universelle : « Respecter la constitution, c’est d’abord respecter la voix du peuple ». Qu’est-ce qu’une constitution ?
Il s’agit d’une loi fondamentale, qui encadre l’organisation et l’activité d’un état. Cette réglementation protège notamment les droits et les libertés des citoyens contre les abus de pouvoir des détenteurs du pouvoir, qu’ils soient : exécutif, législatif ou judiciaire.
Théoriquement, la constitution a une valeur supérieure à la loi.
Le 1er novembre 2020, devrait se tenir en Algérie un « référendum »
constitutionnel.
Pourquoi, ce « référendum » est-il organisé en pleine pandémie, au moment
même ou la quasi totalité des nations de la planète met en place des dispositifs de prophylaxie comme par exemple la distanciation physique ou l’interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes ? Comment est-il possible que l’Algérie organise une telle « consultation populaire » au mépris du principe de prévention sanitaire ?
Si le Comité scientifique en charge de la pandémie Covid-19 estime qu’il n’y a pas de risque sanitaire, alors pour quelle raison ne pas autoriser les marches pacifiques des Hirakistes et pourquoi ne pas décider également de la réouverture des stades par exemple ? J’observe par ailleurs, qu’une nouvelle fois, la constitution Algérienne est sujette à un ravalement de façade. Je rappellerai que depuis son indépendance, l’Algérie a connu plusieurs constitutions ;
– la constitution de 1963, suspendue en 1965,
– la constitution de 1976, révisée en 1979, puis en 1980 et encore en 1988,
– la constitution de 1989,
– la constitution de 1996, révisée en 2002, en 2008, puis encore en 2016.
En comparaison, la Tunisie depuis 61 ans, n’a proclamé que 2 constitutions,
celle de 1959 et celle de 2014.
La France elle, a la même constitution depuis 1958, c’est celle de la 5ème
république.
En Algérie, ces constitutions nouvelles et révisées, ont malheureusement toutes un point en commun, pas une seule n’a assuré son rôle élémentaire de « protection des droits et des libertés des citoyens contre les abus de pouvoir des titulaires des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) ». Le constat est là, irréfutable, implacable et surtout incorruptible, lui.
A quoi bon remplacer ou réviser une constitution, si les mœurs des immuables clones politiques, souvent autocrates et kleptocrates, restent les mêmes ? le nombre d’autocrates kleptocrates emprisonnés l’atteste. L’article 16 de la déclaration des droits de l’homme et du Citoyen de 1789, est par exemple très explicite s’agissant de la constitution, il indique ainsi que :
« Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution ».
Par sa dimension universelle, la déclaration de 1789 a été une source d’inspiration pour la rédaction d’autres instruments de protection des droits fondamentaux, comme la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) qui a été adopté par l’Assemblée Générale des Nations unies en 1948.
Aussi par exemple, l’article 9 de cette Déclaration universelle des droits de
l’homme souligne que ; « Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ni exilé ».
Pourtant, des journalistes et pas seulement des journalistes, sont
régulièrement arrêtés et mis en détention en Algérie.
S’agissant de l’exil des Algériens, volontaire certes, mais provoqué par l’injustice et la persécution, il est dramatique et comme si la fuite des cerveaux ne suffisait pas, désormais c’est la jeunesse Algérienne souvent sans emploi et donc sans avenir, qui tente dangereusement la traversée de la Méditerranée, dans l’espoir d’une vie plus juste et plus digne.
La fuite des élites Algériennes, a au moins le « mérite » de permettre à l’Algérie, de monter au moins une fois sur un podium Africain, celui des « pays les moins capables de conserver leurs meilleurs cadres », 2ème derrière le Burundi. (Rapport World Economic Forum).
Actuellement, l’Algérie, qui a été qualifiée très récemment, d’ « ile isolée dumonde » par le très sérieux New York Times, se trouve à la croisée des chemins. Ainsi, alors que tous les clignotants sont au rouge, il devient urgent que les détenteurs du pouvoir, dans l’impasse, fassent preuve d’humilité, de responsabilité et éventuellement… d’attachement à la patrie.
Aujourd’hui, il est essentiel de se poser la question suivante ; Pourquoi et comment l’Algérie, qui était une nation respectée sur la scène internationale, une nation qui économiquement rivalisait avec la Corée du sud, le Brésil et d’autres pays émergents, une nation moderne, progressiste, ou il faisait bon vivre, a-t-elle pu en arriver là ?
L’histoire retiendra que le Président Abraham Lincoln a aboli l’esclavage, inscrivant de fait et pour l’éternité, son nom dans tous les livres d’histoire. L’histoire retiendra également que Monsieur Abdelaziz Bouteflika a lui aussi été un « grand » abolitionniste, lui qui a aboli le travail, le mérite, la légalité et le civisme. Cependant, ce dernier ne figurera pas dans les livres d’histoire, seulement dans les décombres de l’histoire.
En effet, au cours de ces 20 dernières années, la corruption aura été institutionnalisée, la rapine légalisée, la justice profanée, la médiocratie encouragée, le labeur abrogé, le mérite inhumé et le patriotisme mortifié.
C’est malheureusement le triste bilan de Monsieur Bouteflika, qui demeure malgré tout me semble-t-il, le locataire sanctifié de la Résidence Présidentielle de Zéralda.
Ces 2 décennies auront été une véritable tragédie pour ce pays, elles auront été à l’origine d’un évident bouleversement des us et coutumes de la société Algérienne.
L’ouvrier consciencieux étant chahuté par son collègue tire-au-flanc, le jeune effectuant son service militaire étant moqué par celui qui a eu les relations pour se faire réformer, l’employé administratif honnête étant lui, brocardé par son collaborateur indélicat, etc.
Une amie sociologue, exilée depuis quelques années en Europe, me disait même que pour beaucoup, la frontière entre le bien et le mal ou entre le permis et l’interdit, était devenue aussi flexible qu’un roseau.
L’Algérie vient de perdre 20 années et son déclin est multidimensionnel. Durant cette période et pour ne parler que de l’Afrique, des pays ont magistralement progressé en termes économique, industriel, sanitaire, agricole, éducatif et même démocratique.
Ainsi par exemple, l’indice de démocratie créé par le groupe de presse Britannique ; « The Economist Group », a récemment classé le Bostwana et le Cap Vert à la 29ème et à la 30ème place, alors que l’Algérie barbote à la 113ème place, juste derrière le Burkina Faso (classement mondial vérifiable sur Wikipédia).
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