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MAROC: Où est passé l’argent emprunté. La dette publique explose pour les dépenses de l’administration

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  • MAROC: Où est passé l’argent emprunté. La dette publique explose pour les dépenses de l’administration

    Où sont passés les milliards d’euros empruntés depuis fin 2019 à ce jour? Où est l’argent du Fonds spécial de gestion de la pandémie de la Covid-19 ?

    Le gouvernement doit rendre compte de l’argent emprunté à l’étranger. Peut-on admettre que l’Etat accorde sa garantie souveraine, qui engage ses entreprises publiques et ses avoirs en cas de non-paiement, pour aider trois offices à avoir des liquidités pour leurs fonds de roulement? Rien que cela.

    Il faut voir d’abord le montant des crédits: 300 millions d’euros consentis début septembre 2020 à trois entreprises publiques pour répondre à leur besoin urgent en liquidité face au coronavirus. Il s’agit de prêts octroyés en faveur de l’Office national des aéroports (150 millions), de la Société nationale des autoroutes du Maroc (100 millions) et de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (50 millions).

    Cela se passe à quelques jours de la levée par le gouvernement de 1 milliard d’euros. Sans compter le prêt de 300 millions de dollars accordé par la Banque mondiale, destiné au ministère de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, afin de mettre en oeuvre un programme d’amélioration de la performance du secteur public! Afin de définir un modèle de développement responsable, accéléré et inclusif, le Maroc devrait repenser le service public, en modernisant l’administration fiscale, la gestion des marchés publics et l’utilisation de la Data. De quelle réforme de l’administration quand les administrés n’ont pas de quoi joindre les deux bouts ?

    Les caisses sont vides

    Ce n’est pas tout. Fin 2019, le gouvernement a fait une sortie pour 1 milliard d’euros. En novembre de la même année (2019), la Banque mondiale a approuvé un prêt de 271,8 millions d’euros (300 millions de dollars) en faveur du renforcement des municipalités marocaines pour améliorer les services urbains et transformer les agglomérations en moteurs de croissance et de création d’emplois.

    Mais tous les investissements et les marchés des municipalités sont à l’arrêt. Où est donc passé cet argent? Et où est passé l’argent qui était déposé dans le Fonds spécial de gestion de la pandémie de la Covid-19? Comment et où l’a-t-on dépensé ?

    De la stabilité sociale menacée par une économie volontairement mise en veilleuse on tire la légitimé de ces interrogations. La loi autorisant le ministre des Finances à s’endetter au-delà des 31 milliards de dirhams inscrite dans la loi de finances 2020 n’est pas un pouvoir absolu, sans limites et sans comptes rendus. Faut-il accorder des pouvoirs étendus sans contrôle au ministre des Finances sous prétexte que nous sommes en crise sanitaire? A-t-on d’abord consommé les devises empruntées ?

    Si oui, où et quand? Et comment (au cas où cela s’avère vrai) sont dépensées nos réserves de devises de plus de 5 mois d’importations dont a parlé le Wali de Bank Al Maghrib en avril 2020? On emprunte et on dépense à gauche et à droite sans compter et on vient dire que les caisses sont vides.

    Est-ce normal et acceptable en cette période de crise sanitaire et économique? Est-ce normal à l’heure où les entreprises et leurs employés se retrouvent sans ressources et où des millions de ménages ne mangent pas à leur faim? Ces dernières années, le gouvernement use des ponctions sur les ressources internes (dette interne) pour maintenir le train de vie des administrations et entreprises publiques.

    Aujourd’hui, il passe par ces entreprises pour emprunter à l’étranger, utiliser l’argent emprunté pour rembourser les dettes et pour continuer à fonctionner, le tout en élevant le taux d’endettement à un niveau insoutenable et qui compromet l’avenir des générations futures et enclenche une vague d’inflation des prix sans précédent.


    Par Marouane Kabbaj
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