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L'Italie craint 1 million de chômeurs de plus cette année

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  • L'Italie craint 1 million de chômeurs de plus cette année

    Le confinement a provoqué l'effondrement de la consommation des ménages et celle des exportations sur lesquelles repose l'essentiel du PIB transalpin. Le pays va connaître cette année sa pire récession depuis 1945.

    « Le Covid-19 représente un choc sans précédent », constate l'Istat. Le pire depuis la Seconde Guerre mondiale avec une chute du PIB qui devrait s'établir à 8,3 % en 2020, suivie d'un « rebond partiel » de 4,6 % en 2021, selon l'Institut national des statistiques. L'Istat souligne que « quantifier l'impact de ce choc est un exercice empreint de larges parts d'incertitude par rapport au passé ». Bankitalia prévoit un effondrement du PIB compris entre 9,2 % et 13,1 %, tandis que la Commission européenne et Confindustria l'estiment à 9,5 %.

    Le Covid-19 a aggravé une économie italienne déjà stagnante

    L'Istat rappelle que « le Covid-19 est apparu dans une phase de cycle économique caractérisé (déjà) par des signes de faiblesse » et que le confinement, décrété le 9 mars pour toute l'Italie, « a eu un effet immédiat sur la production ». Celui-ci a été surtout important sur la consommation des ménages, qui devrait baisser de 8,7 % en 2020, et les exportations de 13,9 %. Elles devraient connaître l'an prochain un rebond de 5 % et 7,9 %. Le chômage devrait également repartir à la hausse dès cet automne avec, selon l'Istat, la disparition de 385.000 emplois à cause de la crise provoquée par le Covid-19. Le taux de chômage devrait atteindre 12 % en 2020 avec la reprise des licenciements qui pourraient générer jusqu'à un million de chômeurs supplémentaires, s'alarme Confindustria.

    Anticiper la reprise

    « L'Italie n'est pas encore pleinement entrée dans la phase post Covid, a réagi le ministre de l'Economie, Roberto Gualtieri. Cherchons à voir une lumière au bout du tunnel. Les chiffres de l'Istat indiquent la possibilité concrète d'un début de reprise déjà au cours du troisième trimestre 2020. » Pour l'anticiper au plus vite, trois décrets-lois ont été adoptés (Rilancio, Cura Italia et Liquidità) représentant un déficit additionnel de 80 milliards d'euros . Il atteindra, en 2020, 10,4 % du PIB, avec une dette publique qui explosera à 155,7 % du PIB.

    Dans l'attente des aides européennes

    Mais les salariés comme les entreprises se plaignent des lenteurs bureaucratiques qui entravent le versement des aides promises par le gouvernement. Ce dernier se veut rassurant. Rome s'attend à recevoir plus de 20 % des 750 milliards d'euros promis par Ursula von der Leyen dans le cadre du grand plan de relance européen.

    Plan de relance européen : le choix fort et très politique de von der Leyen

    Pour bénéficier au plus vite de ces ressources, le président du Conseil a annoncé la convocation cette semaine d'Etats généraux de l'économie pour fixer avec les partenaires sociaux et l'ensemble de la classe politique les priorités du pays pour la prochaine décennie.

    L'opposition est réticente et le patronat est sceptique, en accusant l'exécutif de ne pas être à la hauteur. Le Parti démocrate juge que Giuseppe Conte se précipite, tandis que son propre ministre de l'Economie a déclaré avoir appris son initiative en regardant la télévision. Aux tensions économiques et sociales s'ajoutent les dissensions politiques. En Italie, une crise n'arrive jamais seule.

    Olivier Tosseri
    Les Echos
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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