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L'Algérie en route sans ardeur vers son référendum constitutionnel

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  • L'Algérie en route sans ardeur vers son référendum constitutionnel




    La campagne pour le référendum du 1 er novembre censé approuver une nouvelle Constitution a démarré dans une certaine indifférence. Dix-huit mois après un mouvement de protestation qui a fait chuter le président Bouteflika, la déception a gagné les Algériens.





    Depuis le premier anniversaire, commémoré ici devant la grande poste d'Alger en février dernier, du début du soulèvement populaire qui a abouti à la chute du président Bouteflika, la contestation faiblit en raison des conséquences du Covid et de l'arrestation de nombreux militants par le régime. (Toufik Doudou/AP/Sipa)
    Par Yves Bourdillon
    Publié le 13 oct. 2020 à 08:00
    Que reste-t-il du « Hirak », l'ample mouvement de contestation populaire et pacifique qui avait fait chuter le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, en avril 2019 ? Pas grand-chose, apparemment, alors que la campagne en vue du référendum sur la révision de la Constitution a commencé la semaine dernière dans l'indifférence générale.
    Le pouvoir prétend que ce projet répond aux exigences de transparence et d'équilibre des pouvoirs exprimées par le Hirak, mais l'opposition estime qu'il n'en est rien. La campagne a démarré le jour même, tout un symbole, où un militant du Hirak, Yacine Mebarki, était condamné à dix ans de prison pour « irrespect envers l'islam ».
    Le poids du Covid sur la vie politique et sociale

    Une soixantaine de militants, blogueurs et journalistes, sont emprisonnés, généralement pour de simples publications sur Facebook, et le gouvernement a adopté mercredi dernier un projet de décret qui impose aux médias en ligne d'être hébergés « exclusivement » en Algérie, où devront être domiciliées toutes leurs ressources (matérielles, logicielles, humaines, création, exploitation). De quoi craindre pour la liberté d'information.
    Nombre d'Algériens se disent désabusés au vu de la manière dont le régime militaro-affairiste, tout en louant le soulèvement « populaire béni »,aurait réussi à ne rien changer , au prix essentiellement du sacrifice de son numéro un, Abdelaziz Bouteflika. Mais les protestataires peinent à se mobiliser dans la rue, en raison des précautions imposées depuis le printemps par le coronavirus.
    Les Algériens ont d'autres sujets de préoccupations que la politique en ce moment, puisque le Covid-19 pèse sur le moral des ménages et des entreprises, dont nombre ont mis la clé sous la porte, ainsi que sur les cours internationaux des hydrocarbures. Or, ces derniers fournissent la quasi-totalité des ressources en devises du pays et la majorité des recettes publiques.
    Une abstention élevée probable

    L'élection, en décembre dernier, d'un nouveau président, Abdelmadjid Tebboune, était censée illustrer la transition vers une « nouvelle Algérie ». Le chef de l'Etat avait aussitôt confié à une commission de juristes le soin de préparer une nouvelle Constitution, après consultation des partis, de personnalités connues et de représentants de la société civile. Ce projet sera vraisemblablement approuvé lors du référendum du 1er novembre, anniversaire du début de la Guerre d'indépendance contre la puissance coloniale française (1954-1962).
    Mais l'abstention risque d'être élevée, comme lors du scrutin présidentiel de décembre, où elle avait frôlé 60 % officiellement. Ce texte, que peu d'Algériens ont lu, a été adopté sans débat par le Parlement début septembre. Il semble d'inspiration semi-présidentielle, mais la constitutionnaliste Fatiha Benabbou critique dans le journal « Al Watan » son article 103 , qui prévoit que le Premier ministre ne peut être désigné que si la majorité issue d'élections législatives est « conforme à la majorité présidentielle ». Un cas de figure « peu conforme à la sociologie politique algérienne », ce qui augure d'impasses politiques.
    La lutte contre la corruption des milieux d'affaires ayant prospéré grâce à leurs connivences politiques, un des rares acquis du Hirak, se poursuit en revanche. Le procès en appel d'Ali Haddad, ancien patron des patrons, s'est ouvert dimanche devant la Cour d'Alger après plusieurs reports. En première instance, il avait été condamné début juillet à 18 ans de prison ferme.

  • #2
    C'est toujours mieux que "tanzil dostor" de M6

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