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Ali Haddad Son audition s’est poursuivie à la Cour d’Alger

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  • Ali Haddad Son audition s’est poursuivie à la Cour d’Alger

    Le procès en appel de Ali Haddad n’a pas encore pris fin. Son audition s’est étalée sur deux jours, mercredi et jeudi, deux longues journées durant lesquelles l’homme d’affaires a tenu des propos amers qui en disent long sur son état d’esprit face aux événements qu’il traverse.

    Ses propos se voulaient aussi être une réaction à la lourde condamnation, en première instance, dont il a fait l’objet le 18 juillet dernier par le tribunal de Sidi-M’hamed. « On m’a condamné à dix-huit ans de prison, dix-huit ans ! (…) Tous mes biens ont été confisqués, y compris la maison familiale, un enfant de trente mois se retrouve à la rue !

    Ma famille se trouve dans une situation très dure (…) Moi je me retrouve à Tazoult, c’est mon pays, Dieu merci, mais je ne peux même pas me défendre comme il se doit de là où je me trouve. Vous ne savez pas ce que c’est que la prison (…) On me demande également de rembourser toutes les sommes dépensées dans les projets, même ceux conclus avec la collaboration de partenaires étrangers. Comment cela peut-il être possible ? »

    Le juge l’écoute calmement, lui demande de garder son sang-froid et de répondre aux questions qui lui sont posées. Avant de lui donner à nouveau la parole, il fait, cependant, une mise au point : « Les magistrats connaissent très bien les prisons. Ils s’y rendent, s’y déplacent, savent ce qu’est le milieu carcéral et les raisons pour lesquelles des personnes y sont détenues

    Le juge reprend l’audition du prévenu. Il avoue faire des efforts pour lire les chiffres contenus dans l’une des expertises. « De toute ma carrière, dit-il, c’est la première fois que j’ai du mal à énoncer une somme aussi importante, 230 000 milliards de crédits accordés à Haddad

    Mercredi après-midi, premier jour de son audition, l’ex-patron de l’ETRHB avait tenté de se défendre, en soutenant que certains crédits qui lui avaient été octroyés avaient été remboursés. Avec une voix toujours aussi calme, le juge rappelle que le montant des crédits qui lui ont été alloués en quinze ans s’élève à 18 milliards de dollars. On apprend, par ailleurs, que 452 crédits ont été alloués entre 2000 et 2015. Le crédit octroyé par la BDL s’élève, à lui seul, à 1 700 milliards.

    Ali Haddad se défend. « Mon entreprise, dit-il, a évité à l’Algérie la perte de 226 millions d’euros dans le projet de la ligne ferroviaire Relizane, Tiaret, Tissimsilt ». Il ajoute : « Le marché de restauration d’un tronçon routier de 30 km à Aïn-Defla n’a pas été accordé de gré à gré comme le dit l’expertise. Mon entreprise n’avait aucun droit de regard sur les décisions du gouvernement et de la commission d’octroi des marchés. Elle ne pouvait pas influencer leurs démarches
    Le juge l’interroge sur les pots-de-vin donnés à l’ancien ministre de l’Industrie Bouchouareb. Haddad se maîtrise difficilement : « Je n’ai pas donné un pot-de-vin de 500 millions à Bouchouareb comme on le dit. Les experts ont dit que j’ai payé pour un projet de cimenterie à Sétif, mais c’est faux. Je n’ai aucun lien avec ce marché, j’ai acheté une usine de ciment à des Égyptiens dans le cadre de l’Union arabe. Il y a des documents qui le prouvent


    Nouvelle question du juge qui demande à Haddad de s’exprimer d’abord sur les biens qu’il détient à l’étranger, puis sur le financement de la campagne pour le cinquième mandat.

    Ali Haddad « J’ai un ou deux comptes en France, l’un d’eux est domicilié à la Société générale. J’ai également un hôtel à Barcelone qui a coûté 54 millions d’euros. L’argent provient de trois crédits que j’ai pu obtenir .» « Je n’ai pas financé la campagne de Bouteflika, poursuit le prévenu. Je ne sais pas comment ont été amassés les 95 milliards. Je sais seulement que l’homme d’affaires Mazouz m’a remis un chèque de 39 milliards en présence d’une autre personne

    Durant l’enquête menée sur le sujet, il avait été établi que l’argent de la campagne avait été disposé dans les bureaux de Haddad à Bab Ezzouar, sur instruction du conseiller de Bouteflika qui craignait un vol dans les circonstances mouvementées que traversait alors le pays.

    L’audition de Haddad a pris fin ce jeudi en fin d’après-midi. Le procès devrait reprendre avec les plaidoiries des avocats et l’intervention, très attendue, du représentant du Trésor public.


    A.C
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