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ABDOU ELIMAM : La langue maternelle est une langue naturelle que rien ne peut effacer

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  • ABDOU ELIMAM : La langue maternelle est une langue naturelle que rien ne peut effacer

    ABDOU ELIMAM, LINGUISTE ET PROFESSEUR DES UNIVERSITÉS À LA SORBONNE

    “La langue maternelle est une langue naturelle que rien ne peut effacer”


    Liberté : Dans votre ouvrage Après tamazight, la darija (le maghribi), vous avez plaidé pour la reconnaissance officielle de cette langue, née du punique il y a 3 000 ans...
    Abdou Elimam :
    En effet, il est bien curieux de voir un pays qui refuse à la langue populaire consensuelle – ce qui est le cas de la darija – un statut juridique qui la protègerait et lui permettrait de s’épanouir. Deux forces s’y opposent. Primo, ceux qui croient qu’elle n’est qu’une sous-langue, de l’arabe souillé. Secundo, ceux qui pensent qu’elle ferait de l’ombre à tamazight. Aux premiers, je rappelle qu’elle était déjà parlée à l’arrivée des Arabes ; aux seconds, je rappellerai que cette langue a fait un chemin trimillénaire avec le berbère, de façon toujours convergente et complémentaire. Pourquoi en serait-il autrement aujourd’hui ? Mais cela, c’est de la politique. Moi, je m’occupe de linguistique. Or, pour la science du langage, toute langue maternelle (c’est-à-dire acquise par la naissance) est une langue naturelle que rien ne peut effacer ; sinon la mort de ses locuteurs natifs. Précisons bien qu’une langue maternelle ou native est le produit d’une acquisition naturelle que nos cerveaux d’humains nous prédisposent à activer, instinctivement. La traduction de l’arabe de ce concept est souvent mal comprise puisqu’on parle de “langue mère”, c’est-à-dire une sorte de ramifications géolinguistiques s’identifiant à une langue source. Cela n’a rien à voir avec notre disposition naturelle au langage. Nier taqbaylit ou la darija revient à nier la vie, voire réfuter la force initiatrice de ce souffle de vie – car les langues apparaissent en même temps que les humains. Voilà. Si on veut se réconcilier avec la vie, il faudrait commencer par lever les obstacles à ces signes de la Création et de l’Histoire. Contrarier le vivant revient à semer le trouble et pour ne récolter que désolation.

    Le mouvement de contestation populaire de février 2019, le Hirak, a fait de la darija sa langue d’expression et ce, même dans des régions berbérophones. Vous qui aviez milité quasiment seul, un tel renfort quantitatif et qualitatif a dû vous réjouir...

    Il est un fait que la langue du Hirak (slogans, chants, commentaires), c’est bien la darija. Ce qui démontre spontanément sa nature consensuelle. Mais il y a bien longtemps qu’il en est ainsi. Nous avons des traces qui remontent au VIIIe siècle (avant J.-C.) attestant de la pratique de cette langue. Ce qui veut dire que les populations autochtones d’alors parlaient – ou tout au moins comprenaient – cette langue. Et puis, pour qu’une langue pénètre les entrailles d’une société aussi complexe que la nôtre, c’est qu’il en a fallu du temps et, surtout, de l’adhésion spontanée, voire naturelle. L’expression verbale du Hirak n’a fait que remonter en surface un refoulé porté par des idéologues en rupture de ban : la darija est bien loin de s’effondrer ; c’est même le contraire que l’on observe. Ces sorties hebdomadaires ne pouvaient malheureusement pas laisser place à la poésie, à la belle prose et aux textes des anciens. Est-ce que l’on réalise que nous marchons sur mille ans de littérature en darija ? Une littérature millénaire boudée par les dirigeants et les institutions nationales : voilà une situation inouïe et pourtant véridique !

    Vous prévenez dans l’ouvrage que faire la sourde oreille à ces symptômes – la question identitaire notamment – risque d’engendrer des crises cycliques, qui menaceraient à terme le consensus national. Pouvez-vous nous éclairer sur ce point ?

    l est vrai que les questions identitaires ont pris un mauvais tournant dans la mesure où elles deviennent des entraves à l’épanouissement des individus. On ne peut recréer la société arabe du VIe siècle, comme on ne peut recréer un monolinguisme (faut-il berbère) non asserté. Dès l’Antiquité nous constatons au Maghreb une forte présence de langues diverses (syriaque, grec, hébreu, latin, punique, berbère et bien d’autres langues – africaines – dont nous avons perdu trace). Parmi elles seules deux langues natives (donc naturellement reproduites) se sont pérennisées : les variantes berbères et les variantes de la darija. Pour des raisons liées à la modalité de son émergence (langue du Coran), l’arabe n’a jamais été une langue native, ni chez nous ni ailleurs ! Par conséquent, la question de l’identité linguistique ne concerne, stricto sensu, que les variantes berbères et la darija. Voilà où devraient converger les efforts pour bâtir l’Algérie de demain. Or, nous constatons que les langues natives de la nation sont la cible d’attentions pas toujours bienveillantes. On exclut la darija des espaces de la république et on enferme taqbaylit (ainsi que les autres variétés) dans une construction vouée à l’échec : tamazight. C’est pour y voir plus clair que je préconise que les questions de l’histoire des langues (plus particulièrement) soient revues par nous les nationaux ; documents attestés à l’appui. Il ne s’agit pas de réécrire l’histoire, mais de dépoussiérer celle que nous ont léguée le colonialisme et la rumeur peu ou prou éclairée.

    Vous avez indiqué que le moment viendra où il faudra revoir la Constitution, et ces questions identitaires vont très certainement peser sur les formulations. Considérez-vous que la tâche des législateurs a été simplifiée dans le projet de Constitution soumis à référendum le 1er novembre prochain ?
    La mouture qui sera soumise à référendum le 1er novembre est le fruit d’un consensus politique bien conjoncturel. Ce dernier nous est commandé par la nécessité de dépasser la situation de vide léguée par la faillite du système bouteflikiste. Quant à la question identitaire, elle ne pourra porter ses fruits qu’en situation de sérénité politique. Je pense que le moment venu, il faudra réécrire la question linguistique pour lui restituer son caractère éminemment national. Mais aussi pour traiter de fond en comble le système éducatif qui continue de nier la langue des apprenants alors qu’on y est censés centrer l’enseignement sur l’apprenant – qu’est-ce qu’un apprenant sans langue ? Parallèlement au système éducatif, la réhabilitation des langues maternelles jouera un rôle d’apaisement et de revalorisation de soi ; ce qui fera reculer de manière drastique les violences qui se sont emparées des comportements de citoyens dès le jeune âge. Enfin, la culture nationale retrouvera ses marques autochtones pour pouvoir contribuer à la culture universelle. Vous voyez, derrière cette question se cachent des enjeux sociétaux énormes que le concept d’identité ne perçoit que partiellement – du moins dans ses formulations actuelles.

    Vous énoncez que l’expérience universelle montre bien que les nations ne sont pas réductibles à une langue. Le multilinguisme est-il donc la règle ?

    Le monolinguisme est une vue de l’esprit – les anciens disaient qu’il n’existe qu’au paradis… Mais sur terre, le monolinguisme n’existe nulle part. Certes, des pays comme la France ou l’Angleterre se prévalent d’une langue unique, mais ceci n’est que formel – faites parler un “Chti” (du Nord) avec un Marseillais et vous relèverez des différences phonologiques, lexicales et même grammaticales. Il y a une raison logique à cela : les sociétés humaines se sont constituées par groupements et regroupements plus ou moins importants qui durent le temps d’une saison de paix. Les alliances inter et intra-tribales finissent par se stabiliser, se sédentariser et améliorer les échanges verbaux. Les langues se font au jour le jour et leurs évolutions montrent que rien n’est figé en elles. Rien, sauf la volonté politique de choisir une langue pour tous. Mais attention : le seul critère de réussite d’une telle option, c’est que la langue choisie soit elle-même naturelle et qu’elle soit écrite. Comme seules les langues naturelles se reproduisent par la naissance, ce sont elles qui assurent le succès de la politique linguistique. Comme l’arabe n’est pas une langue native, elle n’a pu jouer de rôle fédérateur qu’à l’écrit. Pas comme langue de socialisation. Cette réalité plurilingue des sociétés est de plus en plus reconnue et des principes universels de démocratie linguistique ont pu émerger et être mis en pratique dans de très nombreux pays. Avoir une langue d’État, c’est une chose. Mais réduire la société à une langue, cela relève de l’impossible. En 1793, une enquête en France affirmait que les langues locales (occitan, breton, alsacien, etc.) étaient en voie de disparition. En 2020, ces langues sont toujours vivaces et elles ont fini par être intégrées, y compris dans le système éducatif français. On ne se débarrasse pas si aisément de langues natives, voyez-vous !

    Vous soutenez que ces langues quasi jumelles, tamazight et la darija en l’occurrence, conservent tous les secrets des millénaires qui ont forgé notre histoire. Et qu’à ce titre, leur préservation et leur protection juridique contribueront “non seulement à sauvegarder notre patrimoine culturel commun, mais également à préserver un patrimoine universel”…

    Ma ydoum ghir es-sah”. Il n’y a que le vrai qui traverse le temps et les volontés ponctuelles. Les langues naturelles sont à l’image des rivières : on ne peut enfreindre leur dynamique naturelle. Les deux langues maternelles de la nation marchent main dans la main depuis 3000 ans. Elles ont donc accumulé bien des savoirs. Or, en les anéantissant ou en les réduisant à moins que rien (c’est ce qui risque très certainement de se passer entre taqbaylit et tamazight, à court terme), on efface une mémoire sociale qui a traversé des siècles ! On efface notre propre histoire au profit d’une historiette. L’Unesco a un programme important sur ces questions d’ailleurs. Se réconcilier avec soi-même, c’est nous accepter tels que nous sommes – ce n’est pas un maquillage linguistique qui par magie transformera notre imaginaire social. À cet égard, la solution la plus élégante et la plus pertinente que l’humanité a trouvée c’est le bilinguisme ! Oui, le bilinguisme veut dire : sa langue maternelle et une langue autre. Il faut donc s’ouvrir sur les langues mais en préservant et en développant la sienne. C’est ainsi que la communauté européenne parvient à surmonter son plurilinguisme par exemple. Un bilinguisme qui inclut toujours la langue maternelle, c’est cela la cellule de la démocratie linguistique. L’aventure hasardeuse de vouloir généraliser tamazight dans le système scolaire par exemple est une mesure antidémocratique, car elle impose une langue à des locuteurs qui n’en sont pas natifs. Par contre, dans une société où les communautés linguistiques jouissent de leurs droits linguistiques, les échanges et la circulation des œuvres culturelles créent les conditions d’un multilinguisme non contraignant et ouvert.
    dz(0000/1111)dz

  • #2
    Est-ce que “notre pluralisme est linguistique plutôt que culturel” ?

    On peut dire que les langues sont des trésors où se nichent des représentations, des savoir-faire, des liens forts et émotionnels, des possibilités d’émancipation, etc. Or, dans un plurilinguisme naturel, ces représentations, cet imaginaire collectif amassent des valeurs qui, en circulant, deviennent partagées. Plusieurs langues peuvent ainsi renfermer de mêmes valeurs. C’est bien le cas dans tout le Maghreb. On constate que quelle que soit la langue parlée (berbère ou darija) des représentations identiques y sont consignées. C’est cela une culture nationale ! Bien entendu, la culture universelle a sa place, mais il faudra la penser comme on pense le bilinguisme : aller vers l’autre sans s’aliéner. Notre histoire nous aura permis d’échafauder des repères nationaux, voire maghrébins. Ce sont ces repères que j’appelle l’algérianité : ce sont ces mêmes repères qui nous ont fait. Brouiller ces derniers revient à disloquer des liens sociaux que l’histoire récente de la lutte de libération nationale a soudés de manière irréversible tant ils ont constitué une force unifiée face à un adversaire de taille. L’algérianité nous a sauvés, allons-nous la pérenniser ou continuer de la mettre en panne ?





    Entretien réalisé par : Moussa Ouyougoute
    dz(0000/1111)dz

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    • #3
      Liberté : Dans votre ouvrage Après tamazight, la darija (le maghribi), vous avez plaidé pour la reconnaissance officielle de cette langue, née du punique il y a 3 000 ans...
      je n'ai pas pu aller plus loin .
      N'importe quel charlatan a droit au chapitre dans ce pays (en punique dans le texte).
      ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
      On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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      • #4
        vous avez plaidé pour la reconnaissance officielle de cette langue, née du punique il y a 3 000 ans...

        sa commence par le commerce linguistique dans le berceaux nord d’Afrique
        dz(0000/1111)dz

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        • #5
          N'importe quel charlatan a droit au chapitre dans ce pays (en punique dans le texte).
          Ce que dit ce professeur est plus politique qu'académique. Il faut donc pointer son esprit non pas ce qu'il dit mais plutôt ce qu'il vise et qui est clairement exprimé par des intellectuels berbéristes. Par analogie, pourrait-il affirmer qu'en France il faudrait officialiser le gaulois ou toute autre langue en usage dans ce pays?
          ثروة الشعب في سكانه ’المحبين للعمل’المتقنين له و المبدعين فيه. ابن خلدون

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          • #6
            l'officialisation de la langue amazighe est acté constitutionnellement ,c'est une décision éminemment politique dont le but premier était le renforcement de la cohésion nationale qui commençait à se fissurer.
            ce sujet aurait du dés le départ bénéficier des mêmes attentions que les autres constituants de la personnalité algérienne à savoir l'islam ,la langue arabe ..etc ,eu égard à son caractère autochtone et à la profondeur historique et civilisationnelle que confère la dimension Berbère aux Maghrébins .


            mais mon commentaire ne portait pas sur le volet berbère de l'article mais sur cette escroquerie intellectuelle chez certains Darigisants et linguistes 2.0 de facebook et tik tok qui consiste à faire croire que l'arabe Maghrébin actuel trouve ses sources premières dans la langue punique et qu'il est antérieur à la période islamique ce qui est absolument faux .
            l'arabe Maghrébin à l'origine mis à part son métissage peu ou prou dans le temps avec les parlers berbères et autres langues suivant ses différentes déclinaisons trouve bien ses sources dans les parlers dits mecquois pré hilaliens ou dans les parlers bédouins hilaliens proprement dit .

            Au 7éme siécle ,quand les omeyyades envahissent la région,il n'ya quasiment plus aucune trace signalée d'une quelconque population nord africaine parlant en punique .
            Dernière modification par xenon, 22 octobre 2020, 10h21.
            ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
            On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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            • #7
              Par analogie, pourrait-il affirmer qu'en France il faudrait officialiser le gaulois ou toute autre langue en usage dans ce pays?
              la france a ses propres données, historiques ,politiques et sociolinguistiques qui sont bien différentes des nôtres ,de même que pour les pays multiconfessionnels du proche orient nés du démantèlement de l'empire ottoman et sans récit national ou la langue arabe était le seul dénominateur commun entre des groupes communautaires antagonistes .
              nous nous devons de chercher notre propre voie qui convient le mieux à notre propre réalité .
              ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
              On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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              • #8
                De la langue arabe et ses dialectes modernes

                .........

                origins :

                The arabic spoken to-day is derived basically from old dialects of central and northern arabia. To the limited extent to which one can form an idea of them, these dialects, although differentiated, do not seem to have presented any essential points of difference, because the classical philologists, who remain the most important source, only note variations in pronunciation and vocabulary, while the structure of the languages seems to have been homogeneous. The same philologists, using fassāha as their criterion, divided the old dialects into three main groups: Those of the hidjaz, considered the purest, those of the nadjd, and finally those of the neighbouring tribes, considered to be contaminated to a greater extent by other semitic or by non-semitic languages. This distinction, always a fine one, is no longer tenable to-day,
                because the dialects concerned have developed markedly. Of all the classifications worthy of consideration, the most convenient, although it is based on a geographical division rather than on linguistic criteria (which are: The formation of the 1st person s. And pi. Of the imperfect of the verb, and the treatment of short vowels in open syllables), consists of distinguishing two major groups, the first (see below, section ii) comprising the eastern dialects, east of a line running approximately from sollum to chad, the second being formed by the maghribi dialects, situated geographically west of the above line.

                The dialect of the hidjaz, and more particularly that of the kuraysh of mecca, is known to have been one of the pre-islamic arabic dialects ; it was elevated to the status of a literary language, not, however, without some interference with the preislamic poetic koine. But the old dialects remained none the less alive, not only in their own country, but also outside the arabian peninsula, because they were spread abroad by the arabs in the territories which they conquered. Organised in their traditional groups, the arab conquerors preserved for some time their own tongue, but dialectal peculiarities tended to become less marked as the result of the blending of tribes within the fighting units. It was this sort of koine, rather military in character, which constituted the language of the conquered or newly founded towns, but a contrary development soon occurred, with the appearance of indigenous elements and elements from the linguistic substratum, which resulted in an ever greater differentiation between the urban dialects, although on the whole the dialects of the large cities of the arab world still displayed common characteristics. It is therefore possible, in order to rely on a sociological rather than a geographical criterion, to distinguish on the one hand the dialects of the urban and settled populations (because the role of the large cities had aided the rapid spread of the urban dialects in concentric circles), and on the other the bedouin dialects. The latter were the dialects of more or less homogeneous and nomadic tribes which had emigrated from the arabian peninsula either before or after the conquests. In general, the boundaries between the two major groups defined above are not fixed absolutely, and it is even possible to discern the existence of an intermediate group of dialects which display both urban and bedouin characteristics. The criteria which enable one to distinguish between urban and bedouin dialects are set forth in sections ii and iii below, but it should be noted here that, in general, the bedouin dialects exhibit more conservative tendencies, and greater homogeneity within the framework of the tribe. The urban dialects display pronounced evolutive tendencies ; they have introduced morphological and syntactical innovations and, further, differentiated dialects quite often appear within the same urban area, not only between the following of different religions (muslims, jews and christians for example), but also between the social classes and even between the sexes and different generations.

                If classical arabic is compared, in the most general terms, with present-day dialectal arabic, the main point to be noted is the early abandonment, by spoken arabic, of case endings and the inflexions of the verb. Perhaps less characteristic, in the phonetic sphere, are -the loss of the phoneme represented by dhād and the tendency of short vowels in open syllables to disappear; further, short internal vowels, even in stressed syllables, have become weakened in the most developed dialects. Morphologically, in addition to the disappearance of terminations, one notes the almost complete disappearance of the passive with vowel change, the decreased use of the dual and the feminine plural. On the other hand the phonetic system is richer than that of classical arabic and the vowel range greater ; a present indicative a, in a number of dialects spoken by settled populations, was derived from the imperfect by means of various pre verbs; the syntax, less synthetic, used an analytical construction simultaneously with the relationship of annexation (idāfa). Finally, as regards vocabulary, the basic vocabulary is also found in classical arabic, with losses due to the disuse of a large number of special terms (notably those relative to bedouin life, in the case of the settled populations), but also with gains due to loan words from foreign languages which continued to co-exist with arabic
                …/…
                "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                • #9
                  Des dialectes Arabes maghrébins

                  …/…

                  western arabic dialects :

                  The arabic language is widely used in north africa, but is by no means the only language in use. Berber is extensively used, and the berber language, though losing ground in some instances, can for the most part be considered to be in an extremely flourishing state and not on the retreat.

                  The elimination of the old autochthonous language naturally has taken place in those cases and in those countries in which the tide of arabic spread without meeting any obstacles: First of all, in the towns which the arab conquerors rebuilt, colonised or founded, and their environs; then in cyrenaica and above all in tunisia, which were reached by the first and largest waves; finally in those regions of the maghrib, probably zenata, where the old pastoral life prepared the way for bedouin arabism: The sahara, the saharan fringe, the high plains of algeria and constantino, the valleys of the tell, and practically the whole of orania. This arabic tide surrounded but did not submerge the settled centres of the saharan oases, and similarly the mountainous regions in the interior and on the coast, which were difficult of access. In morocco, arabicisation followed the atlantic seaboard, reached the fez and taza corridor, flooded the gharb, and left almost intact the riparian massifs of the mediterranean and the interior, the berber mountains.--the area in which arabic is dominant in the maghrib is thus immense. Nearly fifteen million people there speak it. They are to be found in widely-differing regions, and following very dissimilar ways of life: All town-dwellers, nearly all the agriculturalists and semi-pastoral peoples of the plains, plateaux and steppes, a large number of villagers, several groups of the settled population of the oases, and hill peoples arabicised by the neighbouring towns. This geographic dispersion (which, unlike that of the berber dialects, is still in progress) and the diversity of these modes of existence are the result both of the complex configuration of the country and of the historical circumstances of its arabicisation. These two aspects will not be dealt with here. It will be sufficient to emphasise that, given physical and human conditions such as these, it is not surprising to discover great dialectal variations in spoken arabic; variations so great that it seems difficult to define the arabic dialects as a whole by common,specific characteristics; and that it is perhaps rash to employ the term "maghribi arabic". It will nevertheless be employed, if only for the convenience of this expose.

                  C. Brockelmann, at a time when few documents on the various arabic idioms spoken in north africa were in our possession, said in his grundriss that the maghribi dialects were mainly of the bedouin type. He doubtless based this on the accentuation of the verb in th« ist form, which he considered as the primitive form in all semitic languages: Fa'ala, fa'ila, fa'ula culminating in /ca/, fel. This syllabic reduction, doubtless attributable to stress, can already be found in andalusian, but it is not maltese. And it is far from being the only example which is found in the maghrib, on the one hand, nor is it on the other hand exclusively bedouin. This appreciation by brockelmann, without doubt open to dispute in principle, is clearly completely inaccurate when one compares it with the extraordinarily complex reality of the dialectal facts.
                  [...]
                  "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                  • #10
                    Lecture de l'orientalisme Question de méthodologie

                    Des dialectes Arabes maghrébins
                    carl brockelmann
                    l'école de l'orientalisme allemande et leur méthodologie d’analyse.
                    dz(0000/1111)dz

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                    • #11
                      Études postcoloniales

                      Les études postcoloniales (de l'anglais postcolonial studies), également connues sous le terme de postcolonialisme, sont l’étude des théories postcolonialistes qui naissent dans les années 1980 (aux États-Unis, bien plus tard en Europe) au sein du discours postmoderne, en réaction à l’héritage culturel laissé par la colonisation. Les théories postcolonialistes sont plus qu’une simple tentative historiographique et s’inscrivent dans une démarche critique.

                      L'Orientalisme d’Edward Saïd (1978) est généralement considéré comme le texte fondateur des théories postcolonialistes.

                      Le postcolonialisme est un courant de pensée dont les principaux fondements se situent dans les œuvres de Frantz Fanon (Peau noire, masques blancs, 1952 et Les Damnés de la Terre, 1961), le livre Portrait du colonisé, d’Albert Memmi (1957) et dans l'ouvrage L'Orientalisme, d'Edward Saïd, paru en 1978. En tant que théorie littéraire, il fournit des outils critiques permettant d'analyser les écrits produits par les auteurs issus d'anciennes colonies, et de façon plus globale porte un regard critique sur le colonialisme.

                      Ces colonies incluent principalement les pays faisant partie des anciens empires français, britanniques, espagnols et portugais, à savoir les pays d'Afrique, l'Inde, les pays de l'ancienne Indochine française, les Caraïbes et les pays de l'Amérique latine. Certains chercheurs considèrent que les œuvres produites au Canada, en Nouvelle-Zélande et en Australie peuvent également être qualifiées de postcoloniales, bien que ces pays aient acquis leur indépendance longtemps avant les autres.
                      dz(0000/1111)dz

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