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La culture d’État, une denrée rare

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    La culture d’État, une denrée rare


    Li berte a lgerie . com
    samedi 24 octobre 2020


    Il aura fallu deux épisodes d’une mauvaise gestion de la communication officielle, à deux jours d’intervalle, pour réduire à néant les efforts du gouvernement tendant à convaincre du bien-fondé de sa démarche quant à la construction de la “nouvelle Algérie”. Discours arrogants, attitude méprisante, ton belliqueux…, en somme, un concentré de ce que ne doit pas être la communication institutionnelle. Le wali d’Oran avait ouvert le bal en adoptant un comportement unanimement condamné par la Toile. Son échange avec l’enseignante n’est pas passé inaperçu. Loin s’en faut. Au point de faire réagir le ministre de l’Intérieur et le Premier ministre.

    Les deux responsables se sont clairement démarqués de cette attitude inappropriée d’un représentant de l’État envers une institutrice. Mais alors que la polémique autour du dérapage du wali n’était pas encore retombée, voilà qu’un membre du gouvernement met les pieds dans le plat, comme pour remuer le couteau dans la plaie d’une communication officielle cahoteuse. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, qu’on présentait comme le symbole d’un renouveau qui ferait la part belle à la nouvelle génération dans la gestion des affaires du pays, dérape.

    On serait tenté de lui appliquer le proverbe populaire qui dit “Dja yekehel’ha, aâmaha”. Ce qui donne à peu près ceci : “En voulant la maquiller, il lui a crevé les yeux.” Dans une harangue indigne d’un ministre de la République, Sid-Ali Khaldi, qui animait jeudi une rencontre organisée par des associations sportives de la wilaya d’Alger, commet une sortie de piste. Dans un accès de flagornerie, il a balancé une bourde monumentale. Lui qui pensait peut-être se rendre utile à ceux qui l’ont intronisé dans un contexte où le pouvoir en place trouvait des difficultés à recruter des candidats pour la formation du gouvernement, il aura tout faux.

    Au-delà du dérapage condamnable à plus d’un titre, c’est la communication officielle qui s’en trouve, de nouveau, malmenée. Mais ce serait sans nul doute une erreur que de tout mettre sur le dos d’une politique communicationnelle calamiteuse. Pour la simple raison que cette dernière n’est que le produit d’un système politique qui continue de considérer le peuple comme une masse compacte de sujets qui ne peuvent prétendre au statut de citoyen.

    Un système où l’allégeance comme critère de sélection des responsables prime sur la compétence. C’est ce paradigme qu’il faudra bien changer si l’on veut que la grave crise de confiance qui existe entre la population et l’État se résolve. Les hommes d’État et la culture d’État sont, il est vrai, devenus une denrée rare. Ces attitudes hautaines envers le citoyen doivent être bannies à jamais.
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