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«Algérie nouvelle» et vieux réflexes

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    «Algérie nouvelle» et vieux réflexes

    elwatan.com
    REDA BEKKAT 25 OCTOBRE 2020

    La campagne électorale, censée mobiliser les Algériens autour du projet de révision de la Constitution, s’achève donc comme elle avait commencé, c’est-à-dire dans l’indifférence la plus totale.

    Après trois semaines de moult contorsions et danse du ventre effrénée, les thuriféraires du régime n’ont pas réussi à vendre le projet de l’Algérie nouvelle que celui-ci promet à la population. Comme l’ont montré d’ailleurs ces plans rapprochés de la télévision publique, déversés tous les soirs au JT de 20 heures, où l’on voit des représentants de partis, comme le FLN, le RND, TAJ et consorts, peinant à convaincre des auditoires clairsemés à travers les différentes régions du pays.

    Ce qui laisse supposer que même les militants des formations politiques qui se sont prêtées à cette mauvaise mise en scène n’ont pas jugé utile de faire le déplacement pour chauffer la salle et exploser l’applaudimètre.
    Une défection qui ne peut pas se justifier uniquement par la crise sanitaire due au coronavirus. Et pourtant, le pouvoir a pris soin de verrouiller à l’avance cette campagne en sa faveur en interdisant toute opposition au projet de révision constitutionnelle de s’exprimer dans les espaces publics. Assurément, le pouvoir dans son autoritarisme sidérant ne pouvait trouver mieux comme prémices à son projet d’Algérie nouvelle que ce tour de vis supplémentaire venu s’ajouter au déficit chronique en matière de communication sur des questions fondamentales et aussi déterminantes comme l’amazighité, l’école, la religion et les institutions républicaines.


    Le tout sur fond de répression et de harcèlement judiciaire de militants du «hirak», de cyberactivistes et autres partisans des droits de l’homme. Dès lors, ce ne pouvait être que la porte ouverte aux courants rétrogrades salafistes d’exprimer leur opposition au projet de révision de la Constitution et d’accuser le pouvoir de vouloir bâtir une «Algérie laïque» à la solde de l’Occident. En se coupant du «hirak» après avoir loué ses bienfaits, le régime s’est cantonné dans une posture défensive, desservi par un personnel politique incompétent, incapable de se débarrasser de vieux réflexes basés sur le mépris, l’autoritarisme et le populisme.

    A l’image de l’attitude du ministre des Sports qui, sans doute à court d’arguments pour convaincre que le projet de Constitution est ce qu’il y a de mieux, n’a rien trouvé d’autre à déclarer que «celui qui n’est pas content n’a qu’à changer de pays» devant une assistance médusée que certains se sont empressés de relayer sur les réseaux sociaux.

    Ou encore la réaction de mépris de l’actuel wali d’Oran qui, comme réponse à une enseignante qui l’a interpellé sur la vétusté du mobilier scolaire au cours de sa visite officielle à l’occasion de la rentrée, dans sa suffisance, lui a opposé mépris en lui tournant le dos et en l’ignorant tout simplement, entouré de son cortège de fonctionnaires et de correspondants de la presse locale. Il n’en fallait pas plus pour que la scène fasse le «buzz» sur les réseaux sociaux. Sans doute que ce haut fonctionnaire, à l’instar de bien d’autres cadres supérieurs de l’Etat, n’a pas compris que la popularité d’un gouvernement ne se mesurait pas à la longueur des cortèges officiels.
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