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Farid Ferragui plaide pour la tolérance

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  • Farid Ferragui plaide pour la tolérance

    J’ai beaucoup de respect et d’admiration pour ce chanteur, son parcourt, ses principes et sa manière de s’exprimer….et chaque fois qu’on parle de lui, je le lis avec beaucoup de plaisir…


    Devant l’animateur Slimane Belharat qui le bombarde de questions, le chanteur Farid Ferragui répond de manière spontanée devant les dizaines de ses fans conviés à cette rencontre mensuelle avec les artistes, qu’organise la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Farid Ferragui révèle d’abord son vrai prénom.
    Il s’appelle Ali. Dans la salle ou exerce une pression sur lui pour qu’il reconnaisse que le choix du prénom de Farid n’est motivé que par l’adulation qu’il voue au monument de la chanson orientale Farid El Atrache. Farid Ferragui, tout en avouant son admiration pour les grands artistes des quatre coins du monde, parmi eux Farid El Atrache, et surtout Jacques Brel, affirme que c’est un ami de jeunesse qui lui a suggéré ce prénom. Il lui sied mieux. La curiosité de l’assistance ne s’arrête pas à ce niveau. Sujet de son premier album, Farid Ferragui rappelle qu’il ne s’attendait aucunement au succès tonitruant enregistré suite à sa sortie en 1981. “J’étais très jeune. J’ai composé ces chansons avec mes rêves et mes désillusions”, dit-il. L’enregistrement avait duré deux heures chez le producteur “Azwaw”. Ce dernier a mis la cassette dans la malle de la voiture. Il s’est trimballé avec pendant deux ans. Un beau jour, en se pavanant dans le marché de Montreuil, Farid Ferragui, écoute ses chansons, à chaque coin de rue. “Je suis rentré immédiatement dans sa chambre et j’ai pleuré de joie”, narra-t-il, le cœur plein de nostalgie. Deux mois plus tard, en rentrant en Algérie, “j’avais fait le même constat”. L’album a aussi très bien marché. Farid Ferragui décide alors de poursuivre son chemin. “Ma seule béquille a été l’amour de mon public et l’amour de ce que je fais”, dit-il. Ferragui, à l’instar des autres chanteurs kabyles libres comme Matoub Lounès, Slimane Azem, Cheikh El Hasnaoui, Salah Sadaoui, n’a été gâté ni par la télévision algérienne, ni par les chaînes de radio. La presse écrite de l’époque du parti unique non plus ! Ce sont donc ces chansons qui l’ont fait découvrir. En l’écoutant, son public ne danse pas, tient-il à rappeler. C’est sa voix qui fait de lui ce qu’il est. Contrairement à de nombreux artistes, la voix de Farid Ferragui s’est embellie avec l’âge. On comprend pourquoi chanter avec une orchestration lui est indifférent. Y a-t-il plus beau qu’un oiseau qui chante tout seul ? Ferragui a uniquement besoin d’être accompagné de son luth, son instrument fétiche qu’il dorlote comme un bébé malade. Pour composer ses chansons, Farid Ferragui prend tout son temps. Il dit chanter avec sincérité. Il écrit ses poèmes en fonction de ce que lui a appris l’école de la vie. “Beaucoup de choses, on ne les apprend pas à l’école. Parmi elles, le don de chanter”, signale-t-il. Ferragui est convaincu qu’un artiste ne doit pas mentir et ne doit pas tricher. Dans ses chansons, il choisit d’être non-violent. Il opte pour la douceur et l’amour : “La violence ne réussit pas à imposer la paix. Il faut corriger les hommes, non pas les condamner”. Ses fans interrogent Farid sur son pessimisme dans ses chansons d’amour. La réponse est simple. Elle coule de source. Chacun chante sa propre histoire : “J’aurais vécu une histoire heureuse, j’aurais chanté autrement. Moi aussi je sais danser mais pour danser, il faut être heureux. Ce n’est pas facile de faire pleurer quelqu’un. Pour le faire, il faut être sincère. La chanson d’amour doit sortir du cœur. Le jour où les choses s’amélioreraient, je deviendrais optimiste”. Farid Ferragui surprend en disant que ce n’est qu’en 1990 qu’il a commencé à chanter avec un luth. Pour une voix sentimentale, il faut un instrument sentimental. Les fans l’interrogent aussi sur son absence de l’écran de la télévision. Il répond qu’il n’est pas sollicité. “Je ne suis pas un enfant de la télé, ni de la radio. On peut critiquer ceux qui gèrent les médias mais on ne doit pas s’en prendre aux médias”, lance-t-il avant de se rattraper : “Mais c’est bien de pardonner. Sans pardon, on ne peut pas avancer. Mais pardonner, ce n’est pas oublier”. Ferragui défend la séparation de la culture d’avec la politique. “Un homme de culture doit être libre”, explique-t-il. Son rêve ? Chanter le 20 avril en Kabylie, mais à condition que cela se fasse dans l’union entre tous les Kabyles, abstraction faite de leurs obédiences partisanes : “Il faut laisser tranquille la culture et s’éloigner de la politique. Si les gens sont divisés, notre rôle est de les unir”. Farid Ferragui plaide pour la préservation des traditions kabyles devant l’omnipotence de la mondialisation : “Chaque peuple doit être fier de ses traditions”.

    - La depeche de Kabylie
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