Contraintes au confinement depuis le mois de mars dernier, les agences de tourisme et de voyage tirent la sonnette d’alarme. Certaines ont carrément fermé alors que d’autres sont au bord de la faillite.
Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Des chefs de près de 40 agences de voyage se sont retrouvés, hier samedi au siège de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) à Alger, pour lancer «la Fédération nationale des agences de tourisme et de l’hôtellerie» dans un contexte de crise sans précédent que traverse le secteur. Tous les opérateurs que nous avons interrogés en marge de ce congrès s’accordent à dire que le secteur «vit des moments très difficiles» et s’inquiètent de l’avenir de leurs entreprises et du secteur du tourisme de manière générale, appelant les pouvoirs publics à «s’investir de manière concrète dans le développement du tourisme national» en levant «les obstacles bureaucratiques et sécuritaires».
Le secteur du tourisme, à l’arrêt depuis huit mois, est déclaré secteur sinistré. La majorité des agences sont en difficulté et certaines ont déclaré faillite. La majorité des employés qui avaient bénéficié de l’aide de 10 000 DA accordée par l’État, sont également sans salaire», souligne le président de la fédération, élu lors de ce congrès, El Mehdi Brahimi. Notre interlocuteur précise qu’une instruction a été donnée par les autorités pour une aide de 30 000 DA le mois au profit des directeurs des agences, valable pour une durée de trois mois, mais certains gérants nous ont affirmé qu’ils n’ont pas touché cette aide «dérisoire» selon eux.
«Mais à quelque chose, malheur est bon. Cette crise sanitaire a fait tourner plusieurs opérateurs vers le tourisme local. C’est une occasion pour faire connaître l’Algérie aux Algériens», a affirmé El Mehdi Brahimi, directeur de l’agence «Émeraude voyages» basée à Oran. Il a appelé le ministère du Tourisme à faciliter les choses notamment en ce qui concerne les réservations dans les hôtels avec des tarifs préférentiels pour encourager le tourisme interne. Il appelle, aussi, le ministère des Affaires étrangères à faciliter l’octroi des visas aux touristes étrangers surtout que, a-t-il dit, «le pays dispose de tous les atouts et d’un potentiel touristique important» pour attirer les étrangers. Mais pour un meilleur essor du secteur, des opérateurs estiment qu’une plus grande ouverture est exigée.
«Le tourisme est une mentalité. Il ne peut s’accommoder de bureaucratie ni de tracasserie ni de manque de liberté. Un touriste a besoin d’être libre et n’aime pas qu’on le surveille tout le temps et partout», explique un opérateur. Nikouline Nadira Yamina, versée dans le tourisme d’affaires, patronne de l’agence «Sublime Travel» exprime son souhait que la nouvelle fédération «soulève les vrais problèmes du secteur et se penche sur son développement durable avec le lancement de nouveaux circuits et la valorisation du patrimoine local». «Nous avons tout pour réussir dans le domaine : la diversité, le potentiel, les compétences, les moyens… Il nous manque des lois qui lèvent les obstacles qui entravent le tourisme et la venue des étrangers. Les meilleurs circuits dans le Sahara sont fermés», plaide-t-elle. Évoquant les problèmes dont souffrent les opérateurs, notre interlocutrice regrette ce qu’elle appelle «la clochardisation» du secteur ces trois dernières années. Pour elle, la reprise de l’activité est difficile après huit mois de fermeture à cause du coronavirus. «On ne peut pas reprendre dans les conditions actuelles. Nos partenaires sont bloqués, les aéroports et les hôtels sont fermés. Le transport entre les wilayas est à l’arrêt. En réalité, mon agence est fermée.
Avec qui reprendre le travail», s’interroge-t-elle avant de dénoncer toutes les tracasseries et les pratiques qui «sabotent» le tourisme dans le pays. Consultant comptable agréé qui travaille avec les hôteliers, Ali Sadat a assisté au congrès au profit de ses clients. Interrogé par nos soins, il a indiqué que «les touristes et voyageurs ne trouvent pas d’hôtels où séjourner» du fait que plusieurs hôtels haut de gamme sont réservés au confinement, surtout dans les wilayas du Sud.
«Cette situation pénalise fortement les agences de voyage», a-t-il affirmé, en s’interrogeant pourquoi «d’autres infrastructures publiques comme les écoles n’ont pas été utilisées pour le confinement et laisser les hôtels à leur vocation».
K. A.
Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Des chefs de près de 40 agences de voyage se sont retrouvés, hier samedi au siège de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) à Alger, pour lancer «la Fédération nationale des agences de tourisme et de l’hôtellerie» dans un contexte de crise sans précédent que traverse le secteur. Tous les opérateurs que nous avons interrogés en marge de ce congrès s’accordent à dire que le secteur «vit des moments très difficiles» et s’inquiètent de l’avenir de leurs entreprises et du secteur du tourisme de manière générale, appelant les pouvoirs publics à «s’investir de manière concrète dans le développement du tourisme national» en levant «les obstacles bureaucratiques et sécuritaires».
Le secteur du tourisme, à l’arrêt depuis huit mois, est déclaré secteur sinistré. La majorité des agences sont en difficulté et certaines ont déclaré faillite. La majorité des employés qui avaient bénéficié de l’aide de 10 000 DA accordée par l’État, sont également sans salaire», souligne le président de la fédération, élu lors de ce congrès, El Mehdi Brahimi. Notre interlocuteur précise qu’une instruction a été donnée par les autorités pour une aide de 30 000 DA le mois au profit des directeurs des agences, valable pour une durée de trois mois, mais certains gérants nous ont affirmé qu’ils n’ont pas touché cette aide «dérisoire» selon eux.
«Mais à quelque chose, malheur est bon. Cette crise sanitaire a fait tourner plusieurs opérateurs vers le tourisme local. C’est une occasion pour faire connaître l’Algérie aux Algériens», a affirmé El Mehdi Brahimi, directeur de l’agence «Émeraude voyages» basée à Oran. Il a appelé le ministère du Tourisme à faciliter les choses notamment en ce qui concerne les réservations dans les hôtels avec des tarifs préférentiels pour encourager le tourisme interne. Il appelle, aussi, le ministère des Affaires étrangères à faciliter l’octroi des visas aux touristes étrangers surtout que, a-t-il dit, «le pays dispose de tous les atouts et d’un potentiel touristique important» pour attirer les étrangers. Mais pour un meilleur essor du secteur, des opérateurs estiment qu’une plus grande ouverture est exigée.
«Le tourisme est une mentalité. Il ne peut s’accommoder de bureaucratie ni de tracasserie ni de manque de liberté. Un touriste a besoin d’être libre et n’aime pas qu’on le surveille tout le temps et partout», explique un opérateur. Nikouline Nadira Yamina, versée dans le tourisme d’affaires, patronne de l’agence «Sublime Travel» exprime son souhait que la nouvelle fédération «soulève les vrais problèmes du secteur et se penche sur son développement durable avec le lancement de nouveaux circuits et la valorisation du patrimoine local». «Nous avons tout pour réussir dans le domaine : la diversité, le potentiel, les compétences, les moyens… Il nous manque des lois qui lèvent les obstacles qui entravent le tourisme et la venue des étrangers. Les meilleurs circuits dans le Sahara sont fermés», plaide-t-elle. Évoquant les problèmes dont souffrent les opérateurs, notre interlocutrice regrette ce qu’elle appelle «la clochardisation» du secteur ces trois dernières années. Pour elle, la reprise de l’activité est difficile après huit mois de fermeture à cause du coronavirus. «On ne peut pas reprendre dans les conditions actuelles. Nos partenaires sont bloqués, les aéroports et les hôtels sont fermés. Le transport entre les wilayas est à l’arrêt. En réalité, mon agence est fermée.
Avec qui reprendre le travail», s’interroge-t-elle avant de dénoncer toutes les tracasseries et les pratiques qui «sabotent» le tourisme dans le pays. Consultant comptable agréé qui travaille avec les hôteliers, Ali Sadat a assisté au congrès au profit de ses clients. Interrogé par nos soins, il a indiqué que «les touristes et voyageurs ne trouvent pas d’hôtels où séjourner» du fait que plusieurs hôtels haut de gamme sont réservés au confinement, surtout dans les wilayas du Sud.
«Cette situation pénalise fortement les agences de voyage», a-t-il affirmé, en s’interrogeant pourquoi «d’autres infrastructures publiques comme les écoles n’ont pas été utilisées pour le confinement et laisser les hôtels à leur vocation».
K. A.
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