Au Maroc, la censure du gouvernement est si féroce qu’aucun organe de presse ne veut ni ne peut envoyer ses reporters dans les camps de réfugiés. Ceux qui, par le passé, ont tenté de rencontrer un dirigeant du Polisario ou d’aller à Tindouf ont été accusés de trahison.
En 2000, Mohamed Larbi Messari, alors ministre de la Communication, avait ainsi ordonné la saisie de tous les exemplaires des hebdomadaires Le Journal et As Sahifa, qui avaient osé publier un entretien avec le secrétaire général du Polisario, Mohamed Abdelaziz.
Quelques jours plus tard, le gouvernement étendait sa colère à 2M, la deuxième chaîne de télévision publique, qui avait mentionné l’interview dans une revue de presse : Messari et André Azoulay, le conseiller du roi, limogèrent ses dirigeants au cours d’un acte de lynchage public.
Aujourd’hui encore, le Polisario est considéré comme un ennemi qui n’a pas le droit de s’exprimer dans les médias. Il était donc intéressant pour un journaliste marocain de visiter Tindouf et ses centres de détention, perdus au milieu du désert algérien. Je me suis rendu dans l’un des principaux camps.
Les détenus, dont certains sont là depuis plus de 18 ans, n’ont pas reçu la visite de la presse depuis un an. Ces prisons faisaient encore récemment partie d’un circuit de visite pour la presse internationale, jusqu’à ce que le Comité international de la Croix-Rouge, sous la pression de Rabat, proteste officiellement auprès du Polisario contre l’“instrumentalisation” des détenus. Pour parvenir jusqu’à eux, il m’a fallu l’intervention personnelle de Mohamed
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courrier international 15/12/2004 Ali Lmrabet ancien directeur de l’hebdomadaire interdit Demain Magazine
En 2000, Mohamed Larbi Messari, alors ministre de la Communication, avait ainsi ordonné la saisie de tous les exemplaires des hebdomadaires Le Journal et As Sahifa, qui avaient osé publier un entretien avec le secrétaire général du Polisario, Mohamed Abdelaziz.
Quelques jours plus tard, le gouvernement étendait sa colère à 2M, la deuxième chaîne de télévision publique, qui avait mentionné l’interview dans une revue de presse : Messari et André Azoulay, le conseiller du roi, limogèrent ses dirigeants au cours d’un acte de lynchage public.
Aujourd’hui encore, le Polisario est considéré comme un ennemi qui n’a pas le droit de s’exprimer dans les médias. Il était donc intéressant pour un journaliste marocain de visiter Tindouf et ses centres de détention, perdus au milieu du désert algérien. Je me suis rendu dans l’un des principaux camps.
Les détenus, dont certains sont là depuis plus de 18 ans, n’ont pas reçu la visite de la presse depuis un an. Ces prisons faisaient encore récemment partie d’un circuit de visite pour la presse internationale, jusqu’à ce que le Comité international de la Croix-Rouge, sous la pression de Rabat, proteste officiellement auprès du Polisario contre l’“instrumentalisation” des détenus. Pour parvenir jusqu’à eux, il m’a fallu l’intervention personnelle de Mohamed
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courrier international 15/12/2004 Ali Lmrabet ancien directeur de l’hebdomadaire interdit Demain Magazine
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