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Représentations de Mahomet : ce que disent le Coran et les autres textes de l’islam

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  • Représentations de Mahomet : ce que disent le Coran et les autres textes de l’islam

    Si la satire, comme celle de « Charlie Hebdo », est condamnée, l’islam chiite fait preuve d’une certaine tolérance à l’égard des images du Prophète.

    Par Louis Imbert P
    Nous republions cet article initialement publié en janvier 2015, après l’attentat qui a endeuillé la rédaction de Charlie Hebdo.

    L’attentat de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), dans lequel Samuel Paty, un enseignant de 47 ans, a été assassiné par un terroriste islamiste parce qu’il avait montré des caricatures de Mahomet en classe, a de nouveau déclenché le débat et les critiques sur la représentation du prophète de l’islam. Cette dernière est vue comme strictement interdite par de nombreux musulmans, or les textes et l’histoire de l’art islamique sont moins catégoriques.


    Le prophète Mahomet, illustration d'un manuscrit ottoman du XVIIe siècle.
    Le prophète Mahomet, illustration d'un manuscrit ottoman du XVIIe siècle. BNF/wikimedia


    Ce que disent les textes

    Le Coran n’interdit pas la représentation du Prophète ni la représentation humaine en général. Ecrit dans une société où l’image est généralement absente (la péninsule arabique au VIIe siècle), le texte ne la mentionne qu’une seule fois : « Le vin, les jeux de hasard, les idoles sont des abominations inventées par Satan. Abstenez-vous en » (Sourate V, verset 90). Ce mot « idoles », littéralement « pierres dressées » (Ansàb), désigne les statues des païens.

    La sunna, l’ensemble des paroles et actions de Mahomet, un très large corpus distinct du Coran trié et mis par écrit entre le VIIIe et le IXe siècle, n’interdit pas non plus de représenter le Prophète. Mais elle définit une attitude méfiante vis-à-vis de la représentation des humains et des animaux. Ces images sont suspectes, associées aux idoles. Ainsi, dans le recueil de hadiths (les « dits ») de Mohammed Al-Bukhari (810-870), trois attitudes sont possibles envers elles : les tolérer, mais s’abstenir de les produire, les condamner ou les détruire. Cet article détaille les épisodes de la vie du Prophète tirés des hadiths sur lesquels la tradition se base pour bannir ces images des lieux de culte.

    Ce que l’on reproche au faiseur d’images, c’est de singer le travail de Dieu : il prétend insuffler une âme à la matière façonnée. Il forme une création parallèle à celle de Dieu. « C’est ce qui fait qu’au XIXe siècle, à part quelques exceptions wahhabites [une doctrine rigoriste née au XVIIIe siècle, officielle au royaume d’Arabie saoudite], tous les théologiens acceptent la photographie et le cinéma. Elles ne font que reproduire ce que Dieu a déjà créé », précise Silvia Naef, professeure au département des études arabes à l’université de Genève.

    Une tradition de représentations hors des mosquées
    Le rite exclut donc les images, comme dans le judaïsme ou le calvinisme : on n’en trouve pas dans les mosquées. Mais cela n’empêche pas les gens d’en avoir chez eux ou de les afficher dans la rue, dans l’espace profane.

    Les murs des palais des califes omeyyades de Damas (661-750), les résidences aristocratiques et les bains s’ornaient de scènes de chasse, de figures humaines et animales. On trouve par la suite de nombreuses représentations humaines, ainsi que de figures sacrées et même du Prophète dans l’Inde de la période moghole, l’empire Ottoman et en Perse, du XIIIe au XVIIIe siècle. Elles figurent dans des chroniques, des ouvrages littéraires, de la poésie, des ouvrages mystiques…

    Le Prophète assis sur un trône, surmonté par les anges et entouré de ses compagnons. Illustration du Livre des rois du poète persan Ferdowsi, probablement exécutée à Chiraz au début du XIVe siècle.

    Le Prophète assis sur un trône, surmonté par les anges et entouré de ses compagnons. Illustration du Livre des rois du poète persan Ferdowsi, probablement exécutée à Chiraz au début du XIVe siècle. FREER/SACKLER MUSEUM OF ASIAN ART/SMITHSONIAN INSTITUTION
    Selon l’historienne de l’art Christiane Gruber, le Prophète apparaît dans la miniature persane dans un certain nombre de configurations stéréotypées. Une représentation classique le montre sur un trône, entouré par les anges et ses compagnons. Il peut être également représenté auprès de prophètes ayant précédé l’avènement de l’islam. Cette image, tirée d’un ouvrage persan du XIVe siècle expliquant la vie des prophètes (qisas al-anbiya), montre ainsi une vision du prophète Isaïe : Jésus (que l’islam considère comme un prophète) et Mahomet chevauchant côte à côte.

    Mahomet a pu encore être représenté dans des textes relatant l’assomption du Prophète (mi’râj) de la Mecque à Jérusalem et à travers les sphères célestes : on le voit assis sur le dôme du Rocher, à Jérusalem, sous les prophètes rassemblés.

    A partir du XVIe siècle, il commence à être représenté sans visage, qu’un voile blanc recouvre. Il peut également être entouré d’une auréole, d’un pan de flammes, symboles qui soulignent la sacralité de sa figure. Christiane Gruber interprète ces images comme le reflet d’une tendance mystique qui parcourt alors l’islam, associant Mahomet à la « lumière prophétique », plutôt que comme un interdit explicite des théologiens. On retrouve aujourd’hui ce mode de représentation, entre autres exemples, dans des livres d’éducation religieuse illustrés pour les enfants en Iran.

    Des images pieuses, populaires, représentent le Prophète en Iran
    A partir du XIXe siècle, les images prolifèrent dans l’ensemble du monde musulman. En Iran, chez les chiites (l’une des deux principales branches de l’islam avec le sunnisme, minoritaire dans le monde, majoritaire en Iran), des images pieuses se diffusent. Elles représentent parfois Mahomet, ainsi que les douze imams : Ali, le gendre du Prophète et ses héritiers. Des bannières les représentant sont brandies dans les rues de Bagdad ou de Téhéran le jour de l’Achoura, la commémoration du martyre de l’imam Hussein. Des effigies représentant Hussein sont parfois transportées en procession.

    Une représentation de l’imam Ali dans un souk de Nadjaf, en Irak, en octobre 2013.
    Une représentation de l’imam Ali dans un souk de Nadjaf, en Irak, en octobre 2013. Sabrina Mervin
    Cette image surprenante, vendue aujourd’hui un peu partout en Iran, illustre ainsi un épisode de l’adolescence du Prophète, avant qu’il ne commence à divulguer son message. Lors d’un voyage vers la Syrie actuelle, un moine chrétien, Bahira, reconnaît sur l’épaule du jeune homme la marque de la prophétie. Le gouvernement iranien a récemment tenté d’en limiter la diffusion.

    « Le clergé chiite tolère ces objets de recueillement, de dévotion populaire. Il interdit cependant de prier face à eux pour les cinq prières quotidiennes ou celle du vendredi », précise Sabrina Mervin, spécialiste du chiisme contemporain à l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Ainsi, sur le site Internet du grand ayatollah Ali Al-Sistani, la plus haute autorité du chiisme en Irak, figure une fatwa (un décret religieux) estimant que le Prophète peut être représenté, mais pas de manière insultante.

    Le monde sunnite, en revanche, se montre globalement hostile à la représentation figurée de son prophète. Ainsi, la première tentative de le représenter au cinéma, dans les années 1920 en Egypte, s’est heurtée à la condamnation de la mosquée Al-Azar. « Cela venait de la tradition de non-représentation du Prophète, et de la question : qui pourrait jouer son rôle ? », dit Silvia Naef. Le roi Fouad Ier avait menacé de déchoir de sa nationalité l’acteur qui devait incarner Mahomet.

    Aujourd’hui, des dessins animés racontant aux enfants les débuts de l’islam sont produits en Egypte, qui ne représentent pas le Prophète et ses compagnons : ils usent d’un narrateur ou de figures symboliques.

    Louis Imbert
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Mahomet désignant son cousin Ibn Abi Talib comme successeur, miniature islamique, vers 1300• Crédits : Getty


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    • #3

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      • #4
        Prophet Muhammad at the siege of a castle -
        Prophet Muhammad at the siege of a castle - Arab miniature, c. 1314. One of the very rare depictions of the Prophet. (Photo by Culture Club/Getty Images)



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        • #5
          ils se ressemblent tous sur ses images
          "N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe." Victor Hugo

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          • #6
            ils se ressemblent tous sur ses images
            Cher Space,
            Les prophètes en islam ont une totale et pleine emprise sur les cœurs des croyants. Dans un autre topic que je ne retrouve pas j'avais mis en exergue l'impossibilité de la représentation du prophète, paix et salut éternels sur lui. Cela résulte du fait que le messager remplit à lui seul l'expression de toute la religion musulmane et ce a éternité. Aussi afin d'éviter toute divinisation de l'humain pour ceux qui en comprennent la profondeur seule la description orale et écrite a été autorisée et forme en ce sens un pilier même de la Sunna. En tant qu'ultime réceptacle de la Parole et donc de la Présence divine, il est plus que normal qu'il soit sacralisé par son union parfaite avec l’Esprit. En fait les effets du Verbe adressé au cœur se propagent dans le monde corporel, sacralisant également le corps de celui qui le reçoit. Il ne peut donc aucunement être représenté par l'Image a moins d’être un sacrilège. C'est en ce sens que la sacralisation d’un lieu, d’une chose ou d’un être vivant les rend totalement inviolables et marqués de certains interdits. Apprenons donc plutôt a respecter la foi des autres et ne pas nous immiscer avec nos mentalités seulement profanes sur leurs contacts avec le divin.. Vous m'avez fortement compris, en ce qui concerne ce grand prophète, paix et salut sur lui, c’est son grand contact le plus proche avec le sacré qui confère à sa personne, et à son corps en particulier, une très grande sacralité.
            Dernière modification par said2010, 28 octobre 2020, 09h38.
            A chaque instant la vérité nous interpelle, y sommes nous attentifs.
            Rien n'est de moi, Je vous irrigue des écrits et de la connaissance des grands.

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            • #7
              nacereddine 06

              vous pensez que le problème est dans le fait ,asslane, de déssiner le prophète saws , serieux !!!!


              j'aime bien quand des non musulmans, ou soit disant musulmans qui n'ont que l'adjectif , nous expliquent comment on doit comprendre ou penser

              dessiner dans le but de rédiculiser, insulter ou glorifier ,cher musulmans ça reste du dessin , la preuve vous meme vous avez dessinez la meme personne !!!


              sans ce français , koun omri ma arefte, que les musulmans ont déja imaginé et déssiné , notre prophète in person !!!!!!!!
              Dernière modification par naw08, 28 octobre 2020, 10h21.

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              • #8
                https://i.pinimg.com/236x/dc/db/b0/d...-miniature.jpg

                comme c'est le mouloud, voila un tres beau dessin de notre grand artiste mohemed racem

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                • #9
                  Cette interdiction totalement injustifiée de représenter le prophète vient du fait que les musulmans ont sacralisé le prophète alors que c'est contraire aux fondements même de l'Islam. Rien n'est en sacré en Islam parce que la sacralisation est une forme d’idolâtrie.

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                  • #10
                    Envoyé par hakimcasa
                    Cette interdiction totalement injustifiée de représenter le prophète vient du fait que les musulmans ont sacralisé le prophète alors que c'est contraire aux fondements même de l'Islam. Rien n'est en sacré en Islam parce que la sacralisation est une forme d’idolâtrie.
                    Il est encore plus sacré que dieu lui-même ,
                    Dans nos pays dieu est tout le temps insulté ,parfois vulgairement .....
                    L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.”Aristote

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                    • #11
                      @molker

                      C'est vrai.

                      Commentaire


                      • #12
                        Il est encore plus sacré que dieu lui-même ,
                        Dans nos pays dieu est tout le temps insulté ,parfois vulgairement ..
                        ...

                        pas plus sacré non , quand meme!!

                        malheuresement le dieu de mohamed ,saws, est insulté dans nos rues , par les mal elevés et des voyous , et souvent sans conscience de la gravité de la chose.

                        et la solution !!! on insulte les prophètes un a un ?

                        Commentaire


                        • #13
                          Si la satire, comme celle de « Charlie Hebdo », est condamnée, l’islam chiite fait preuve d’une certaine tolérance à l’égard des images du Prophète.
                          C’est nacer-eddine06 qui certifie que ce qui est représenté sur ces images anodines est effectivement le prophète ? Ou nous devons juste accepter n’importe quelle image présentée par n’importe qui comme étant l’image du prophète ? voila, c'est votre prophète.

                          L’impossibilité de la représentation du prophète, paix et salut éternels sur lui
                          Il n y a pas que le prophète, même ses compagnons n’ont pas de représentation. Ni même aucunes personnes vivant parmi eux à leur époque. En plus des contraintes techniques, "Autres temps, autres mœurs."

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                          • #14
                            Rien n'est en sacré en Islam parce que la sacralisation est une forme d’idolâtrie.
                            Cher Hakimcasa,
                            Il n'y a absolument aucune idolâtrie en question, mais en islam, le plus grand bienfait concédé à la communauté musulmane et a l'humanité toute entière s’incarne pleinement en la personne du noble Messager, paix et salut sur lui. L'amour pour lui est tenu en ce sens d’être parfait plus que toute autre chose au monde englobant aussi bien son corps que son message. Vous saisissez pourquoi les prophètes en islam ont une totale et pleine emprise sur les cœurs des croyants. Effectivement, c'est bien ainsi la foi de tout musulman qui se respecte. Il vous faut donc tout simplement apprendre a faire la différence entre la sacralité d'un fait et son idolâtrie. Il est nécessaire et urgent pour vous de retrouver l’amour fondateur qui en fait la distinction.
                            A chaque instant la vérité nous interpelle, y sommes nous attentifs.
                            Rien n'est de moi, Je vous irrigue des écrits et de la connaissance des grands.

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