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Le pouvoir au pied du mur

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    Le pouvoir au pied du mur


    C’est dans de dangereux bains de foule initiés par les autorités politiques que s’est achevée la campagne électorale autour de la nouvelle Constitution.

    En ces moments de nouvelle flambée du coronavirus, l’impact sur les chiffres sera connu dans quelques jours et ce ne sera pas réjouissant. La politique à tout prix, y compris sur le dos de la santé ! Ceci étant, depuis plusieurs semaines, c’est un redoutable engagement que les autorités ont pris vis-à-vis de la population, lui promettant que dès le 1er novembre, la nouvelle Constitution allait «automatiquement» ouvrir les portes de la «nouvelle Algérie».

    Dans l’esprit de bon nombre de citoyens qui voteraient «oui», sous l’effet du discours dominant et répétitif des plus hautes autorités politiques et militaires, ce sera le début de la fin des problèmes lancinants que vit le pays. En d’autres termes, la nouvelle Constitution sera la baguette magique pour le pays ! Aucun argument contradictoire n’est venu réfuter tout cela du fait de la fermeture des espaces publics, des médias publics et des télévisions privées aux adversaires du oui. Le pouvoir a mobilisé tout l’Etat et recruté au sein des anciennes formations politiques et des associations de l’ancien régime. Des membres de l’Exécutif, à l’image du ministre de la Jeunesse et des Sports, ont diabolisé les adeptes du boycott ou du non, les traitant d’anti-Algériens et les appelant à s’exiler.

    Rien que ça ! Un débat national contradictoire et large, comme il sied à ce genre de circonstance, a été refusé aux Algériens et c’est cela la grande erreur du pouvoir, qui a opté pour la même démarche que les régimes politiques du passé. Aussi, les autorités doivent s’attendre à ce que, une fois la Constitution adoptée, elles soient mises face à leurs engagements et leurs responsabilités. D’abord sur les choix doctrinaux. Pourront-elles extirper l’Algérie du magma idéologique dans lequel elle est engluée depuis longtemps, ni socialisme ni capitalisme, une sorte de libéralisme sauvage qui donne la part belle à un Etat rentier arrimé à un Exécutif politique omnipotent, sans contre-pouvoirs réels, phagocytant toute la société privée d’une réelle représentativité par le biais d’Assemblées bien élues.

    Le pouvoir politique aura-t-il la volonté et la capacité de s’attaquer à ce chantier et, dans le sillage, mettre en œuvre les dispositions juridiques consacrant les grandes libertés fondamentales que sont la possibilité pour l’opposition politique légale d’activer sans contrainte, la possibilité pour tout citoyen, producteur d’idées, ou une minorité d’exprimer une opinion politique ou idéologique en toute liberté ? Et également de permettre aux populations de manifester ou de militer sans craindre une quelconque contrainte ? Il s’agira aussi de mettre fin aux injustices passées en vidant les prisons de l’ensemble des détenus d’opinion et en réhabilitant la justice avec un grand J, celle qui ne travaille pas sur ordre et s’érige en véritable contre-pouvoir.

    Et de laisser les représentations élues de se distinguer de l’Exécutif pour mieux le contrôler, ce qui passe par leur éloignement de la tentation de l’argent et des privilèges liés à la fonction de député et de sénateur. Enfin, il s’agira pour les hautes autorités de trouver une solution aux choix des élites politiques dont force est de relever que celles en poste aujourd’hui ne diffèrent pas des anciennes.

    Mieux choisir à l’avenir les cadres de la nation, c’est tourner le dos aux critères anciens que sont l’allégeance politique, le régionalisme et le clanisme et c’est privilégier la compétence et l’honnêteté. Voilà grosso modo les grandes préoccupations des Algériens, sur fond d’attentes d’une amélioration de leurs conditions de vie que la Covid-19 a lourdement précarisées.

    Cela suppose, en matière économique, un éloignement des anciennes recettes et que l’imagination prenne d’assaut le pouvoir. La nouvelle Constitution a été présentée comme une panacée. Aux yeux des Algériens, ce ne sera qu’un document presque inutile, comme ceux du passé, si les actes ne suivent pas et si le régime politique lui-même ne fait pas sa propre révolution en s’inspirant du grand Mouvement citoyen du 19 février 2019.

    elwatan.com
    ALI BAHMANE

  • #2
    Je le savais depuis Mars quand Capo bombait sa poitrine dans ce forum.
    Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

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