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Rod Dreher: «Notre nation américaine est en train de se désagréger»

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  • Rod Dreher: «Notre nation américaine est en train de se désagréger»

    Rod Dreher: «Notre nation américaine est en train de se désagréger»




    FIGAROVOX/ENTRETIEN - L’éditorialiste américain déplore les fractures qui morcellent les États-Unis, ravivées par la cacophonie qui règne après l’élection présidentielle. Les Américains, pour une partie d’entre eux, ont cessé de croire en leurs propres mythes fondateurs, analyse-t-il.

    À l’heure qu’il est, les États-Unis ne connaissent toujours pas avec certitude le nom de leur nouveau président, et l’image que le monde entier se faisait de la démocratie américaine est détériorée. Quel sentiment vous inspire cette situation?

    Rod DREHER.- L’année 2020 a été apocalyptique pour mon pays, dans la mesure où nos fragilités nationales ont été révélées au grand jour. L’élection présidentielle en cours n’est qu’un nouvel épisode de ce phénomène. Notre nation est en train de se désagréger. Nous oublions que nous formons, quoi qu’il arrive, un seul peuple. Ce mouvement se prépare depuis des années, mais aujourd’hui il est si manifeste qu’il n’est plus possible de se bercer encore d’illusions.

    Les élites américaines sont enfermées dans une bulle épistémologique.

    Même si les résultats définitifs de l’élection ne sont pas connus, une tendance s’est néanmoins dessinée: Donald Trump, contrairement à ce que beaucoup annonçaient, a fait un score plus élevé qu’en 2016 chez les femmes, les Noirs, les hispaniques. Comment l’expliquez-vous?

    Il faut encore attendre des données complètes avant de tirer des conclusions définitives, mais ce que je peux au moins dire c’est que le logiciel intellectuel de la plupart des journalistes et des élites, qui prétendent dire quelles doivent être les convictions politiques des personnes de couleur, est complètement obsolète. Les élites américaines sont enfermées dans une bulle épistémologique. Ces gens ne comprennent pas leur pays, ils le craignent et le détestent à la fois. Il est intéressant de voir que pour la seconde élection consécutive, les sondages se sont sérieusement trompés. Pourquoi? Tout simplement parce que les citoyens américains n’osent pas avouer aux sondeurs qu’ils comptent voter pour Trump. Ils craignent de donner des informations compromettantes à des inconnus. Ils ont vu comment la gauche fonctionnait à l’Université, dans les médias et dans les entreprises, et ils savent que s’ils sortent des clous tracés par l’idéologie des «politiques identitaires» de la gauche, ils peuvent en pâtir, et même perdre leur emploi. La gauche a répandu partout dans le pays une atmosphère d’intimidation, qui n’est pas sans rappeler le totalitarisme - tout cela au nom de la pureté et de la «justice sociale». Ces dangereux Robespierre méritent la claque que représente, à bien des égards, cette élection qui est loin de confirmer la «vague bleue» qu’ils espéraient.

    Dans quelle mesure le mouvement Black Lives Matter et ses conséquences sur la société américaine ont pesé sur l’élection?

    Je crois que ce mouvement a beaucoup compté. D’abord parce qu’il est associé, dans l’esprit de nombreux Américains, aux pillages et aux émeutes qui ont ravagé le pays. Les gens n’osent pas le dire à voix haute, pour ne pas être pris pour des racistes, mais c’est ce que beaucoup pensent en leur for intérieur - et, je crois, ce qu’ils ont exprimé dans les urnes. Ensuite, Black Lives Matter a fait se lever une nouvelle terreur idéologique dans toutes les institutions contrôlées par la gauche, notamment les médias et les facultés. Si vous n’êtes pas d’accord avec leurs propositions, même les plus extrémistes, c’est donc que vous êtes raciste. C’est une sorte de chasse au bouc-émissaire, et les gens n’osent pas se dresser publiquement contre ce mouvement. Mais dans l’intimité de l’isoloir, ils peuvent enfin s’exprimer. Au lendemain de l’élection, j’ai vu sur Twitter certains des partisans les plus engagés de Black Lives Matter dénoncer cette élection comme étant la preuve selon eux que l’Amérique est bel et bien raciste. J’espère que nous serons de plus en plus nombreux à nous opposer à la terreur idéologique qu’ils répandent, et qui est en train de déchirer le pays.


    Nos divisions ne sont plus seulement politiques, elles portent désormais sur nos mythes fondateurs.

    Vous avez publié un nouvel essai, intitulé «Live Not by Lies». Cette élection et l’imbroglio sur les résultats, contestés dans certains États par l’équipe de campagne de Trump, confirme-t-elle l’entrée de l’Amérique dans l’ère de la post-vérité?

    Tout dépend de ce que vous appelez la «post-vérité». La nuit précédant l’élection, mon fils, qui étudie à l’université, me disait que l’on devrait relire Jean Baudrillard pour comprendre l’époque que nous vivons. Il a peut-être raison. Je pense en effet que les États-Unis sont plongés dans la «post-vérité» de plusieurs façons. D’abord parce que nos divisions ne sont plus seulement politiques, elles portent désormais sur nos mythes fondateurs - la «vérité poétique» de notre destinée nationale, le sens collectif que nous apportons à notre histoire, comme chaque nation le fait pour se forger une unité. Nous avons vu émerger à gauche, au cours de ces dernières années, un puissant récit alternatif qui fait de notre pays une création démoniaque, un ramassis de racistes et de méchants. Sauf que c’est ce récit qui désormais triomphe au sommet de nos institutions, et a conquis nos élites. Cette élection a montré à nouveau le fossé qui sépare le monde dans lequel vivent les médias et les classes dirigeantes, et celui du reste des Américains. Lorsque nos enfants apprennent à l’école, ou dans la culture de masse, que les vieilles vérités poétiques, mythologiques, sur les États-Unis, sont en réalité des mensonges, et que la seule vérité est que notre pays est un enfer, alors le seul avenir qui nous attend c’est une forme ou une autre de guerre civile. C’est en ce sens que notre pays vit dans une ère de «post-vérité»: nous ne partageons plus de récit narratif commun sur ce que signifie l’Amérique.

    Ensuite, et de façon plus inquiétante, comme Hannah Arendt nous en a avertis dans Les Origines du totalitarisme, on reconnaît une société pré-totalitaire à ce que les gens n’y croient plus en l’existence de vérités objectives - une société dans laquelle les gens tiennent des mensonges pour des vérités du moment que cela sert leurs objectifs. Nous vivons certainement dans une telle société aujourd’hui. Mais est-ce seulement vrai de l’Amérique, ou est-ce que cela ne concerne pas l’ensemble de l’Occident, plongé dans la décadence post-moderne?


    Enfin, dans un sens plus limité, nous sommes dans une ère de «post-vérité» dans la mesure où nous devenons incapables de dire la vérité de peur de s’attirer les foudres et les châtiments de la classe dominante. En France par exemple, c’est la même chose vis-à-vis de l’islam. Vous savez très bien comment cela fonctionne. À la longue, les gens ordinaires sont las des mensonges officiels, et même si le courage de vivre publiquement dans la vérité leur fait défaut, au moins votent-ils en conscience dans l’isoloir.

    FIGARO
    Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !

    Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.

  • #2
    Pire! En l'Etat actuel, le risque est grand que les USA connaissent une sorte de guerre civile voulue par le fou Trump!

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    • #3
      Inchallah Trump passera pour accélérer la chute de l'empire.
      La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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      • #4
        En octobre dernier, devant les caméras, Bernie Sanders avait anticipé excatement le scénario actuel choisit ar le naziste Trump.

        Une analyse qui suscite aussi examen:

        - Pourquoi Trump ne perdra jamais les élections

        Quel que soit le résultat final de ces élections, Trump a gagné. Tout d’abord, il peut encore l’emporter dans les urnes. Ensuite, s’il perd de quelques cheveux de sa Moumoute Jaune, l’encore président saisira la justice et, en fin de compte, la Cour Suprême dont la majorité des magistrats campent sur les positions présidentielles. Surtout, avec ou après lui, ses Etats sont moins unis que jamais.

        Autre hypothèse, celle du pire : Donald Trump rameute les milices qui lui sont dévouées afin de semer le désordre dans les principales villes et prendre prétexte des troubles pour se maintenir au pouvoir. Après tout, ce n’est que le 20 janvier 2021 que son éventuel successeur sera dûment installé dans ses fonctions.

        La stratégie de la tension – que Le Plouc avait évoquée à deux reprises– risque fort de laisser son pays à feu et à sang. Et l’encore président vient d’en rajouter une couche lors d’une récente déclaration prononcée à la Maison-Blanche où il a proclamé sa victoire avant même la fin du dépouillement tout en dénonçant des fraudes en cas de défaite. Propos qui rappellent plus ceux du potentat d’une démocratie balbutiante que du chef de la première puissance mondiale. Cette position trahit d’ailleurs l’effondrement moral de cette nation qui ne peut décemment plus parler au nom de la planète.

        Donald Trump n’a pas provoqué l’effondrement américain, il n’en est que le consternant symptôme. Nous assistons sans doute à un bouleversement bien plus profond, à savoir la fin d’un cycle impérial-.

        Mediapart.fr

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        • #5
          L'Amérique au bord de la sécession..........
          Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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          • #6
            Rod Dreher: «Notre nation américaine est en train de se désagréger»
            Il a tout à fait raison de s'alarmer. Dernier épisode en date: un président qui déclare - depuis la maison blanche - qu'il souhaite qu'on arrête le comptage des votes alors que celui-ci est en cours !!

            Pour un pays qui n'a cessé de donner des leçons de démocratie au monde entier, c'est le ponpon !

            A se demander même si trump n'est pas téléguidé pour faire imploser son propre pays de l'intérieur pour mieux nous rappeler que qui vit par l'épée périra de la même façon.
            Kindness is the only language that the deaf can hear and the blind can see - Mark Twain

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            • #7
              Et avec la vente d'armes en vente libre aux états unis,

              le risque est grand que feu se déclare instantanément ... :22:
              Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !

              Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.

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              • #8
                Ainsi, ils vont peut-être enfin gagner une guerre
                Kindness is the only language that the deaf can hear and the blind can see - Mark Twain

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                • #9
                  Scootie
                  Ainsi, ils vont peut-être enfin gagner une guerre
                  Je ne le leur souhaite pas, mais s'il ca leur arrive, peut-être qu'ils vont "mieux apprécier" le gout de la guerre chez eux !

                  Et ce, au lieu de s'amuser à installer ces guerres chez les autres, en les gratifiant de lâchage de bombes à distance à partir de leur B52 ou leurs drones, comme ils l'ont appris dans leurs jeux de games boys. puis en osant, une fois le chaos bien installé, d'abandonner ces peuples-victimes baigner dans des guerres fratricides,
                  sans qu'ils se sentent responsables,
                  ca que ca les gênent outre mesure...
                  bien au contraire, ces USAs exigent à ces peuples meurtris de leur reconstruire leur propre pays moyennant d'aba,ndonner leur souveraineté sur leurs richesses,
                  en plus devoir leur rembourser des milliards des dommages et intérêts pour les avoir détruit dans la joie et la bonne humeur ...
                  Dernière modification par Pomaria, 06 novembre 2020, 09h33.
                  Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !

                  Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.

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                  • #10
                    chacun sont tour, un socialisme habillé d'une fausse démocratie, et identique a un capitalisme lui aussi camouflé dans un mensonge de démocratie, Urss comme USA, n'ont bâtis leur soit disant socle que sur des crimes, coups bas et vols.
                    la fin des usa serra pire que la fin de l'ex URSS
                    la ségrégation ethnique, et sociales dans un moment crucial ( tous les ingrédients pour une guerre civile sont là, Chine, trump, covid,racisme,armes, chômage etc.) finira par donner le coup de grâce a l'éclatement de ces états vivants sur l'exploitation des états faibles.
                    Dernière modification par ice berg, 06 novembre 2020, 09h21.

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