Affaire des fils d’Ahmed Gaïd Salah contre El Watan : Le verdict pour le 23 novembre
M.-F. Gaidi
10 novembre 2020 à 10 h 50 min
1324
Le président de la section pénale près le tribunal correctionnel de Annaba a renvoyé, hier, au 23 novembre prochain, le verdict dans l’affaire du quotidien El Watan, poursuivi pour «diffamation» par Boumediene (Didou) et Adel, deux fils du défunt Ahmed Gaïd Salah (AGS), toujours absents au procès.
Dans son réquisitoire, le procureur de la République a requis à l’encontre du journal une peine de trois mois de prison ferme.
Au terme de sa plaidoirie, Me Djedi, l’avocat des plaignants, a énuméré les multiples épreuves du défunt AGS en racontant que «lors de la guerre de 1973 contre Israël, AGS avait réussi, selon un général sioniste, à abattre plus de 300 chars…»
Après avoir cité les biens annoncés dans l’article tout en minimisant leur valeur, le même avocat a réclamé des dommages et intérêts, estimés à 10 millions de dinars.
Lors de cette troisième audience dont les débats étaient houleux, la presse locale et nationale est venue en force pour assurer la couverture de cette affaire, très attendue ici et ailleurs.
Cependant, le réquisitoire du représentant du ministère public a étonné plus d’un, dont l’avocat du quotidien El Watan, Me Boutamine, qui, par la présentation de la quantité des preuves documentées contre les plaignants, a surpris l’assistance.
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Face au juge, il a magistralement mis à nu l’irrecevabilité, dans la forme, de la plainte à travers plusieurs vices de forme flagrants, dont l’absence de l’identité des prévenus et la destination de la plainte.
«Nous sommes étonnés de la demande du parquet qui, le même, a visé la plainte alors qu’elle ne comportait pas l’identification des parties poursuivies. La pratique judiciaire établit que ce type de requête est rejetée par le parquet si elle est incomplète. Ce n’était pas le cas», a estimé l’avocat du journal.
Et de marteler, face aux journalistes sur le perron du tribunal : «Ce procès a démontré que tout ce qui a été écrit dans l’article d’El Watan repose sur des faits provenant de sources publiques, officielles et jamais inquiétées.
D’autres journaux ont évoqué la même problématique à l’égard des plaignants. Nous avons démontré que la véracité des faits repose sur des documents officiels, qu’il n’y a aucun caractère diffamatoire dans le fait de donner la liste des biens des plaignants, non exhaustive cependant.
Le journal n’a évoqué que la suspicion entachant leurs biens quant à la légitimité de leur légalité. Et ce sont des sources officielles qui existent depuis 2017, reprises par plusieurs médias avec la même photo du défunt, de son vivant, sans qu’il n’y ait aucune poursuite judiciaire à leur encontre ni de sa part ni de ses enfants.
Il n’avait pas aussi l’intention de nuire, puisque le contexte est caractérisé par une lutte contre la corruption avec des charrettes de personnalités publiques et militaires qui ont été emprisonnées. C’est là le rôle de la presse à travers son droit d’informer.»
Le directeur de la publication d’El Watan, Tayeb Belghiche, qui a répondu sereinement aux différentes questions du juge, notamment sur la légalité de la pratique des pseudonymes, objet de l’article en question, a déclaré à la fin de l’audience : «Ce n’est plus le procès d’El Watan, mais le leur (plaignants).»
El Watan
M.-F. Gaidi
10 novembre 2020 à 10 h 50 min
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Le président de la section pénale près le tribunal correctionnel de Annaba a renvoyé, hier, au 23 novembre prochain, le verdict dans l’affaire du quotidien El Watan, poursuivi pour «diffamation» par Boumediene (Didou) et Adel, deux fils du défunt Ahmed Gaïd Salah (AGS), toujours absents au procès.
Dans son réquisitoire, le procureur de la République a requis à l’encontre du journal une peine de trois mois de prison ferme.
Au terme de sa plaidoirie, Me Djedi, l’avocat des plaignants, a énuméré les multiples épreuves du défunt AGS en racontant que «lors de la guerre de 1973 contre Israël, AGS avait réussi, selon un général sioniste, à abattre plus de 300 chars…»
Après avoir cité les biens annoncés dans l’article tout en minimisant leur valeur, le même avocat a réclamé des dommages et intérêts, estimés à 10 millions de dinars.
Lors de cette troisième audience dont les débats étaient houleux, la presse locale et nationale est venue en force pour assurer la couverture de cette affaire, très attendue ici et ailleurs.
Cependant, le réquisitoire du représentant du ministère public a étonné plus d’un, dont l’avocat du quotidien El Watan, Me Boutamine, qui, par la présentation de la quantité des preuves documentées contre les plaignants, a surpris l’assistance.
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Face au juge, il a magistralement mis à nu l’irrecevabilité, dans la forme, de la plainte à travers plusieurs vices de forme flagrants, dont l’absence de l’identité des prévenus et la destination de la plainte.
«Nous sommes étonnés de la demande du parquet qui, le même, a visé la plainte alors qu’elle ne comportait pas l’identification des parties poursuivies. La pratique judiciaire établit que ce type de requête est rejetée par le parquet si elle est incomplète. Ce n’était pas le cas», a estimé l’avocat du journal.
Et de marteler, face aux journalistes sur le perron du tribunal : «Ce procès a démontré que tout ce qui a été écrit dans l’article d’El Watan repose sur des faits provenant de sources publiques, officielles et jamais inquiétées.
D’autres journaux ont évoqué la même problématique à l’égard des plaignants. Nous avons démontré que la véracité des faits repose sur des documents officiels, qu’il n’y a aucun caractère diffamatoire dans le fait de donner la liste des biens des plaignants, non exhaustive cependant.
Le journal n’a évoqué que la suspicion entachant leurs biens quant à la légitimité de leur légalité. Et ce sont des sources officielles qui existent depuis 2017, reprises par plusieurs médias avec la même photo du défunt, de son vivant, sans qu’il n’y ait aucune poursuite judiciaire à leur encontre ni de sa part ni de ses enfants.
Il n’avait pas aussi l’intention de nuire, puisque le contexte est caractérisé par une lutte contre la corruption avec des charrettes de personnalités publiques et militaires qui ont été emprisonnées. C’est là le rôle de la presse à travers son droit d’informer.»
Le directeur de la publication d’El Watan, Tayeb Belghiche, qui a répondu sereinement aux différentes questions du juge, notamment sur la légalité de la pratique des pseudonymes, objet de l’article en question, a déclaré à la fin de l’audience : «Ce n’est plus le procès d’El Watan, mais le leur (plaignants).»
El Watan
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