30 octobre 2020 par Maamar KACIM
Cette contribution devait être publiée au mois de septembre. Des évènements imprévus comme il en arrive parfois dans la vie en ont empêché la finalisation. Des amis ont eu l’amabilité et la bienveillance de considérer que, sur le fond, elle gardait sa pertinence et m’ont encouragé à la proposer à Algérie Cultures dont j’aimerai au passage saluer la vaillante vigilance en ces temps de mollesse pour ne pas dire d’abandon moral.
Les analyses de Monsieur Saïd Sadi sont toujours très sérieuses, profondes et sans complaisance. Le problème est qu’elles constituent un travail intellectuel de haut niveau, peu compris par le plus grand nombre. Il n’a pas la notoriété que ses analyses méritent. Malgré le pessimisme de fond qu’il a semé -à juste titre et à forte raison- sur le devenir de notre pays livré à l’improvisation, aux manœuvres et la régression (ce sont ses mots à lui, d’ailleurs), il innove encore lorsque, dès le 30 juillet, il propose de DÉBATTRE sur sa page facebook.
Ce mot est tout le contraire de se battre au sens de se chamailler, s’insulter, s’invectiver, se lancer des accusations sans fondement et des mots plus condamnables tels que des insultes regrettables qui n’honorent pas leurs auteurs, tels ceux de l’actuel ministre du commerce qui s’est permis de traiter de fils de harki des enfants de martyrs probablement bien plus honorables que lui-même et les siens.
À ce titre, on ne comprend logiquement pas que ces attaques ne fassent point l’objet de plaintes en bonne et due forme des intéressés, quand bien même nous saurions dans quelle situation se trouve notre justice : la question est, encore, la nécessité du DÉBAT.
DÉBATTRE, c’est poser ses idées, les confronter sereinement avec les avis contraires, dans le fond, dans la forme, la nuance, les conséquences, le passé et l’avenir. Le débat des idées a été depuis trop longtemps abandonné par ceux qui doivent le mener (universitaires, intellectuels, politologues, économistes, juristes, sociologues, historiens, politiques) au profit de politicards, manœuvriers, affairistes, chercheurs de parrains, dragueurs de postes, etc. Chacun sait qu’ici, il n’y a et il ne peut y avoir que des idées courtes, d’intéressés affairistes et de revanchards, d’insulteurs de tous poils qui n’ont rien à voir ni avec l’intérêt du pays, ni avec l’histoire, ni avec la culture, ni avec l’avenir des générations montantes.
Est-il donc arrivé le temps que cela cesse et que des idées enfin sérieuses et profondes ressurgissent dans la sphère de la raison et du raisonnement ?
On peut le croire avec Saïd Sadi.
On peut bien l’espérer quand on lit aussi, entre autres, Mourad Benachenhou.
Fondamentalement, profondément, désespérément, on est en droit d’en douter sérieusement quand on entend le président de la République persister dans la politique du déni, de la contre-vérité et des atermoiements devant des journalistes obséquieux, assis sur le bord de leurs sièges et avalant des couleuvres sans broncher.
Malgré tout, si on ne peut débattre dans ce magma qui est celui de notre malheureux pays, surtout pas dans ce climat, dans ces conditions, on peut causer, comme diraient les anciens.
Alors causons et… tentons.
Cette contribution se veut seulement une tentative qui va être lancée dans un cercle restreint pour voir…
Revenant sur le sujet, ce travail a pour objet d’ajouter et approfondir sur un point avancé par Saïd Sadi tout dernièrement et effleuré aussi par la contribution de Mourad Benachenhou. Ils l’ont fait d’une manière différente, mais il s’agit d’une notion qui aura obligatoirement sa place lorsque la vraie nouvelle Algérie, quand le vrai Hirak de la rue et du peuple, celui qui détient le droit (non pas celui qui a été le béni de la parole et honni au fond par le premier magistrat du pays) aura vaincu et enterré celui de la révision des faiseurs en exécution d’un oukase de qui croit détenir la force.
À ce titre, il apparaît utile de revenir sur les conditions dans lesquelles a été lancée et menée la prétendue politique des réformes.
Sur le débat en la forme concernant la révision de la Constitution:
La Commission Laraba s’était vue fixer le cadre de sa mission par la lettre du nouveau Président, ancien premier ministre éphémère, adoubé par l’ancien vice-ministre de la Défense et néanmoins patron de l’Armée. Déjà, on voit pointer le sens de qui est qui et vérification d’un slogan du Hirak réel.
La réalité de cette lettre doit être examinée à la lumière de personnes intéressées et pas par des suppositions infondées.
Monsieur Fateh Ouguergouz, juriste internationalement connu et reconnu, spécialiste s’il en est du droit constitutionnel, en fait état dans l’interview qu’il a accordé au « Matin d’Algérie ». Il avait été interrogé aussi bien sur les raisons de sa démission de ladite Commission que sur sa conception de ce qu’aurait pu être le travail de celle-ci ainsi que sur le fond du texte proposé in fine, à supposer qu’une Commission imposée soit jamais en mesure de remplacer le peuple souverain et lui imposer une toise venue, on ne sait d’où.
Sur le premier point, la réponse de Monsieur Ouguergouz a été claire et laisse à chacun de nous toute la latitude nécessaire pour s’imaginer la réalité de l’honnêteté et de la probité des travaux de cette Commission et, partant, du crédit que l’Algérien peut et/ou doit donner au résultat qui en est l’aboutissement : « Je ne souhaitais pas être associé à un projet ne contenant pas de véritables marqueurs de changement. Le Comité a procédé à un certain nombre d’amendements de la Constitution actuelle, dont il ne faut pas sous-estimer l’importance. Mais ces derniers ne touchent pas aux questions essentielles. À défaut de pouvoir joindre mes observations personnelles au rapport final, j’ai préféré démissionner plutôt que de taire mes convictions profondes ».
Curieusement, les différents projets qui auraient été produits par cette Commission (sic) ne semblent avoir été publiés par aucun organe d’information sauf peut-être El Moudjahid que je n’ai pas lu depuis plus de 40 ans : ce n’est pas de sa faute, c’est la mienne, suite à une petite aventure à la Pêcherie d’Alger : un monsieur venait d’acheter un kilo de sardine que le vendeur a placé dans un exemplaire d’El Moudjahid qui, aussitôt, s’est déchiré, le poisson tombant à terre. Le client s’est alors exclamé : voilà un journal qui porte des tonnes de mensonges tous les jours et qui est incapable de retenir un malheureux kilo de poisson !
Cela démontre que le Pouvoir n’a jamais eu aucune envie de faire bouger les lignes. Mais, ce qui est remarquable dans toute cette histoire, c’est encore et toujours l’opacité et le travail en coulisse, créateur et amplificateur des rumeurs, sans aucune information officielle en mesure de mettre fin à ces dernières.
Dès lors, un observateur objectif ne saurait parler ici de débat, mais plutôt d’un monologue du Pouvoir avec soi-même, dans un cadre tracé, notamment avec des lignes rouges décidées selon la vielle tradition (que la vox populi avait déjà qualifié de LAAB HMIDA RECHAM HMIDA). Il ne peut davantage être qualifié de DÉBAT car seuls les naïfs auront oublié que Monsieur Ouyahia déclarait du haut de ses fonctions de premier ministre à l’époque que « l’opposition n’arrivera au pouvoir que le jour où le sel donnera des fleurs ».
Conformément au système, ce monsieur est maintenant ailleurs, mais d’autres le remplacent : le système change de visage, mais pas de nature, ni de méthode.
Le peuple, dans son immense sagesse et son expérience, en l’occurrence vieille de plus de 60 ans, ne s’est jamais bercé d’illusions, considérant aujourd’hui que le Hirak, et le Hirak seul, pourra un jour obtenir ce qu’il demande depuis toujours et particulièrement depuis le 16 février 2019 : I TNEHAOU GAA. Sur le fond, des avis publiés dans la presse valent ce qu’ils valent : même ceux qui les ont émis savent que le débat n’a pas existé. On est loin, très loin de l’appel de Saïd Sadi à « débattre » évoqué au début de cette contribution.
Les rares personnes qui ont décidé de se lancer sur le chemin tortueux de la complaisance ne sont que des naïfs ou des clients et, depuis toujours, ils n’ont fait que le lit de la permanence du système qui a la force du déni pour tenter de faire croire à l’existence d’une majorité silencieuse par la manipulation des chiffres pour crédibiliser une méthode que tout le monde sait parfaitement frauduleuse : les Algériens l’ont appris depuis la colonisation qui a pérennisé la fraude électorale : ils lui ont donné le nom de ce Gouverneur socialiste français de l’Algérie, Marcel Edmond Naegelen, et le système algérien en a hérité et l’a grandement amélioré dans le sens que tout le monde connaît.
Cette contribution devait être publiée au mois de septembre. Des évènements imprévus comme il en arrive parfois dans la vie en ont empêché la finalisation. Des amis ont eu l’amabilité et la bienveillance de considérer que, sur le fond, elle gardait sa pertinence et m’ont encouragé à la proposer à Algérie Cultures dont j’aimerai au passage saluer la vaillante vigilance en ces temps de mollesse pour ne pas dire d’abandon moral.
Les analyses de Monsieur Saïd Sadi sont toujours très sérieuses, profondes et sans complaisance. Le problème est qu’elles constituent un travail intellectuel de haut niveau, peu compris par le plus grand nombre. Il n’a pas la notoriété que ses analyses méritent. Malgré le pessimisme de fond qu’il a semé -à juste titre et à forte raison- sur le devenir de notre pays livré à l’improvisation, aux manœuvres et la régression (ce sont ses mots à lui, d’ailleurs), il innove encore lorsque, dès le 30 juillet, il propose de DÉBATTRE sur sa page facebook.
Ce mot est tout le contraire de se battre au sens de se chamailler, s’insulter, s’invectiver, se lancer des accusations sans fondement et des mots plus condamnables tels que des insultes regrettables qui n’honorent pas leurs auteurs, tels ceux de l’actuel ministre du commerce qui s’est permis de traiter de fils de harki des enfants de martyrs probablement bien plus honorables que lui-même et les siens.
À ce titre, on ne comprend logiquement pas que ces attaques ne fassent point l’objet de plaintes en bonne et due forme des intéressés, quand bien même nous saurions dans quelle situation se trouve notre justice : la question est, encore, la nécessité du DÉBAT.
DÉBATTRE, c’est poser ses idées, les confronter sereinement avec les avis contraires, dans le fond, dans la forme, la nuance, les conséquences, le passé et l’avenir. Le débat des idées a été depuis trop longtemps abandonné par ceux qui doivent le mener (universitaires, intellectuels, politologues, économistes, juristes, sociologues, historiens, politiques) au profit de politicards, manœuvriers, affairistes, chercheurs de parrains, dragueurs de postes, etc. Chacun sait qu’ici, il n’y a et il ne peut y avoir que des idées courtes, d’intéressés affairistes et de revanchards, d’insulteurs de tous poils qui n’ont rien à voir ni avec l’intérêt du pays, ni avec l’histoire, ni avec la culture, ni avec l’avenir des générations montantes.
Est-il donc arrivé le temps que cela cesse et que des idées enfin sérieuses et profondes ressurgissent dans la sphère de la raison et du raisonnement ?
On peut le croire avec Saïd Sadi.
On peut bien l’espérer quand on lit aussi, entre autres, Mourad Benachenhou.
Fondamentalement, profondément, désespérément, on est en droit d’en douter sérieusement quand on entend le président de la République persister dans la politique du déni, de la contre-vérité et des atermoiements devant des journalistes obséquieux, assis sur le bord de leurs sièges et avalant des couleuvres sans broncher.
Malgré tout, si on ne peut débattre dans ce magma qui est celui de notre malheureux pays, surtout pas dans ce climat, dans ces conditions, on peut causer, comme diraient les anciens.
Alors causons et… tentons.
Cette contribution se veut seulement une tentative qui va être lancée dans un cercle restreint pour voir…
Revenant sur le sujet, ce travail a pour objet d’ajouter et approfondir sur un point avancé par Saïd Sadi tout dernièrement et effleuré aussi par la contribution de Mourad Benachenhou. Ils l’ont fait d’une manière différente, mais il s’agit d’une notion qui aura obligatoirement sa place lorsque la vraie nouvelle Algérie, quand le vrai Hirak de la rue et du peuple, celui qui détient le droit (non pas celui qui a été le béni de la parole et honni au fond par le premier magistrat du pays) aura vaincu et enterré celui de la révision des faiseurs en exécution d’un oukase de qui croit détenir la force.
À ce titre, il apparaît utile de revenir sur les conditions dans lesquelles a été lancée et menée la prétendue politique des réformes.
Sur le débat en la forme concernant la révision de la Constitution:
La Commission Laraba s’était vue fixer le cadre de sa mission par la lettre du nouveau Président, ancien premier ministre éphémère, adoubé par l’ancien vice-ministre de la Défense et néanmoins patron de l’Armée. Déjà, on voit pointer le sens de qui est qui et vérification d’un slogan du Hirak réel.
La réalité de cette lettre doit être examinée à la lumière de personnes intéressées et pas par des suppositions infondées.
Monsieur Fateh Ouguergouz, juriste internationalement connu et reconnu, spécialiste s’il en est du droit constitutionnel, en fait état dans l’interview qu’il a accordé au « Matin d’Algérie ». Il avait été interrogé aussi bien sur les raisons de sa démission de ladite Commission que sur sa conception de ce qu’aurait pu être le travail de celle-ci ainsi que sur le fond du texte proposé in fine, à supposer qu’une Commission imposée soit jamais en mesure de remplacer le peuple souverain et lui imposer une toise venue, on ne sait d’où.
Sur le premier point, la réponse de Monsieur Ouguergouz a été claire et laisse à chacun de nous toute la latitude nécessaire pour s’imaginer la réalité de l’honnêteté et de la probité des travaux de cette Commission et, partant, du crédit que l’Algérien peut et/ou doit donner au résultat qui en est l’aboutissement : « Je ne souhaitais pas être associé à un projet ne contenant pas de véritables marqueurs de changement. Le Comité a procédé à un certain nombre d’amendements de la Constitution actuelle, dont il ne faut pas sous-estimer l’importance. Mais ces derniers ne touchent pas aux questions essentielles. À défaut de pouvoir joindre mes observations personnelles au rapport final, j’ai préféré démissionner plutôt que de taire mes convictions profondes ».
Curieusement, les différents projets qui auraient été produits par cette Commission (sic) ne semblent avoir été publiés par aucun organe d’information sauf peut-être El Moudjahid que je n’ai pas lu depuis plus de 40 ans : ce n’est pas de sa faute, c’est la mienne, suite à une petite aventure à la Pêcherie d’Alger : un monsieur venait d’acheter un kilo de sardine que le vendeur a placé dans un exemplaire d’El Moudjahid qui, aussitôt, s’est déchiré, le poisson tombant à terre. Le client s’est alors exclamé : voilà un journal qui porte des tonnes de mensonges tous les jours et qui est incapable de retenir un malheureux kilo de poisson !
Cela démontre que le Pouvoir n’a jamais eu aucune envie de faire bouger les lignes. Mais, ce qui est remarquable dans toute cette histoire, c’est encore et toujours l’opacité et le travail en coulisse, créateur et amplificateur des rumeurs, sans aucune information officielle en mesure de mettre fin à ces dernières.
Dès lors, un observateur objectif ne saurait parler ici de débat, mais plutôt d’un monologue du Pouvoir avec soi-même, dans un cadre tracé, notamment avec des lignes rouges décidées selon la vielle tradition (que la vox populi avait déjà qualifié de LAAB HMIDA RECHAM HMIDA). Il ne peut davantage être qualifié de DÉBAT car seuls les naïfs auront oublié que Monsieur Ouyahia déclarait du haut de ses fonctions de premier ministre à l’époque que « l’opposition n’arrivera au pouvoir que le jour où le sel donnera des fleurs ».
Conformément au système, ce monsieur est maintenant ailleurs, mais d’autres le remplacent : le système change de visage, mais pas de nature, ni de méthode.
Le peuple, dans son immense sagesse et son expérience, en l’occurrence vieille de plus de 60 ans, ne s’est jamais bercé d’illusions, considérant aujourd’hui que le Hirak, et le Hirak seul, pourra un jour obtenir ce qu’il demande depuis toujours et particulièrement depuis le 16 février 2019 : I TNEHAOU GAA. Sur le fond, des avis publiés dans la presse valent ce qu’ils valent : même ceux qui les ont émis savent que le débat n’a pas existé. On est loin, très loin de l’appel de Saïd Sadi à « débattre » évoqué au début de cette contribution.
Les rares personnes qui ont décidé de se lancer sur le chemin tortueux de la complaisance ne sont que des naïfs ou des clients et, depuis toujours, ils n’ont fait que le lit de la permanence du système qui a la force du déni pour tenter de faire croire à l’existence d’une majorité silencieuse par la manipulation des chiffres pour crédibiliser une méthode que tout le monde sait parfaitement frauduleuse : les Algériens l’ont appris depuis la colonisation qui a pérennisé la fraude électorale : ils lui ont donné le nom de ce Gouverneur socialiste français de l’Algérie, Marcel Edmond Naegelen, et le système algérien en a hérité et l’a grandement amélioré dans le sens que tout le monde connaît.
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