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Guergarate : les exportateurs contournent le blocage par la voie maritime

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  • Guergarate : les exportateurs contournent le blocage par la voie maritime

    arge de 3 kilomètres, la zone tampon de Guergarate qui sépare les 2 postes frontaliers du Maroc et de la Mauritanie est bloquée depuis début octobre par une centaine de « civils » du polisario, qui empêchent tout trafic commercial dans les deux sens.

    Sachant que cette route permet au Maroc d’approvisionner en fruits et légumes le marché mauritanien et surtout d'alimenter toute l'Afrique de l'Ouest jusqu'en Côte d'Ivoire en passant par le Mali, le Sénégal et tous les pays avoisinants, le blocage actuel perturbe le trafic commercial d'une bonne partie du continent et oblige donc les opérateurs à utiliser la voie maritime.

    Envoi de containers maritimes via les ports de Tanger-Med et d'Agadir

    Sollicité par Medias24, Khalid Bounajma, président de l'Association des stations de conditionnement des agrumes au Maroc, nous confirme que le blocage actuel du point routier de Guergarate a conduit les exportateurs marocains à se rabattre sur les trajets maritimes pour faire parvenir leurs fruits et légumes au marché mauritanien.

    « Hormis le point de passage habituel de Guergarate qui est actuellement bloqué, il y a deux ports de sortie des marchandises marocaines, à savoir Tanger Med vers Nouakchott et le port d’Agadir vers Dakar, avant de remonter vers la Mauritanie.

    Un moyen de transport moins cher et plus rapide

    « Sachant que les prix ont été très perturbés sur le marché local mauritanien par le blocus imposé, les exportateurs le contournent en utilisant la solution maritime qui présente plusieurs avantages en termes de rapidité et de prix final pour les clients mauritaniens.

    « Ainsi, la ligne maritime d’Agadir, partant généralement chaque mardi avec une capacité de transport de 300 containers, a permis de faire baisser la caisse de tomates de 130 à 80 dirhams, soit 50 DHS d’économie », nous révèle M. Bounajma.

    Des acteurs marocains désunis face à un secteur informel tout puissant
    Interrogé sur la persistance du trajet routier alors que la voie maritime est plus rapide et moins chère, notre interlocuteur explique que les exportateurs marocains, qui travaillent sans concertation, doivent faire face aux pratiques informelles aussi bien quand ils utilisent la voie routière que maritime.

    "Le premier frein à notre développement est que l'offre éparpillée de nos exportateurs empêche de mettre en place rapidement une ligne maritime dédiée. Du coup, ils préfèrent toujours passer par Guergarate pour bénéficier d'une certaine fluidité.

    "De plus, nous sommes toujours en négociations avec l'Office des changes pour formaliser l'ensemble de la procédure de rapatriement des devises des marchés subsahariens et éviter la persistance des ventes sauvages non déclarées qui entraîne un coût prohibitif de rapatriement des recettes estimé à 9% dans l'informel.

    1% de frais bancaires dans le système formel contre 9% dans l'informel
    "En effet, dans le secteur informel, l'acheteur envoie son paiement à Casablanca en retirant des frais de 9% de la facture initiale ce qui ne manque pas de plomber le développement des échanges entre le Maroc et ces importateurs non déclarés.

    "C'est la raison pour laquelle nous demandons que les documents administratifs signés par la douane et Morocco Foodex puissent permettre de rapatrier les recettes qui seront déposées dans les banques marocaines qui travaillent en Afrique avec un taux normal de 1% au lieu des 9%.

    « Dans cette période de crise où le Maroc a plus que jamais besoin de devises, il est scandaleux de ne pas utiliser le réseau de la Banque du Maroc pour avoir l’agrément permettant de rapatrier ce flux de devises.

    Des ports africains incapables de traiter le volume important des exportations marocaines
    « Ainsi, si nous pouvions rapatrier nos recettes sans les énormes commissions de l'informel, cela faciliterait la tâche des exportateurs aussi bien dans les échanges par voie maritime que par la voie routière actuellement bloquée.

    « En fait, il n’y a pas que cela, car en dehors de celui d’Abidjan, les ports africains, dont celui de Dakar qui fait office d’escale pour les marchandises marocaines, n’ont malheureusement pas la capacité de traiter tous les volumes importants des produits exportés.

    « En effet, le point de passage routier de Guergarate permet de traiter l’équivalent de 180 camions-containers par jour contre à peine 330 containers par semaine pour la ligne maritime d’Agadir ou de Tanger.

    « A cause de ces infrastructures limitées en termes de capacité de traitement, le Maroc perd une partie non négligeable d'exportations vers l’Afrique de l’Ouest.

    « Entre anarchie et manque de structures organisées à Nouakchott ou Dakar, nous faisons face à des ventes sauvages intraçables dont ni l’Etat ni les producteurs ne peuvent mesurer la valeur échangée.

    Le trafic maritime ne pourra pas remplacer tout de suite le trafic routier
    « Au final, entre l’offre éparpillée des exportateurs qui les empêche de mettre en place un moyen de transport de marchandises commun, l’incapacité de rapatrier les recettes à des coûts raisonnables et des infrastructures africaines insuffisantes pour traiter le volume des exportations marocaines, le trafic maritime ne constitue pas pour l'instant une solution pérenne.

    « Quoiqu’il en soit, la situation actuelle de blocage entraîne un manque à gagner très important pour la Mauritanie », conclut Bounajma qui ne comprend pas le manque de réaction de ce pays qui est pourtant la 1ère victime du blocage, aussi bien en termes de pénurie de fruits et légumes sur les marchés locaux que de recettes fiscales, sachant que le dédouanement d’un seul camion marocain coûte 10.000 dirhams.

    la vie éco

  • #2
    Une autre solution serait des lignes maritimes régulières exclusives vers le port de Dakar où les mauritaniens pourraient aller chercher leurs produits.
    Dernière modification par Anzoul, 13 novembre 2020, 07h03.

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    • #3
      le volume des exportations ne permet pas une liaison maritime reguliaire entre Agadir et la Mauritanie, la meilleur solution serait un traverssier journalier entre Dakhla et Nouadhibou.

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      • #4
        Ou de chasser les éléments perturbateurs du Polisario de la zone tampon !

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