8 millions d'indigents en France, c'est énorme. C'est l'équivalent de la population suisse, davantage que la population de Finlande et 1,5 fois la population de la Norvège.
Comment expliquer cette situation?
- Vincent Destival, délégué général du Secours catholique, revient pour «Libération» sur le «drame silencieux» mis en lumière par le rapport annuel de l'association sur l'état de la pauvreté en France.
Vivre avec moins de neuf euros par jour, tel est le quotidien vécu par la moitié des 55 400 ménages français accueillis par le Secours catholique en 2019, avant même la crise liée au Covid. Publié ce jeudi, le rapport de l’ONG sur l’état de la pauvreté en France en 2019 pointe notamment du doigt la forte dégradation du niveau de vie des ménages et les choix impossibles auxquels ces derniers sont contraints pour survivre. Vincent Destival, délégué général du Secours Catholique, revient pour Libération sur le «drame silencieux» mis en lumière par ce bilan annuel.
"Comment font ces ménages pour survivre avec si peu de ressources ?"
Cette situation donne malheureusement naissance à de nombreux impayés. Lorsqu’on doit nourrir sa famille, on donne la priorité à la nourriture des enfants et on n’arrive plus à payer son loyer. Parmi les personnes qui ont un logement stable, 60 % d’entre elles viennent nous voir parce qu’elles ont des impayés de loyer ou de facture de chauffage. D’autres essayent de mettre de l’argent de côté, craignant l’arrivée d’imprévus, mais il ne leur reste ensuite plus rien pour manger. C’est comme cela que l’on se retrouve avec 8 millions de personnes, soit environ 10 % de la population française, qui a besoin de l’aide alimentaire pour vivre [contre 5 millions en 2018, ndlr].
C’est la solution la plus utilisée mais qui est faite à contrecœur, car beaucoup considèrent cette action comme étant humiliante. Ensuite, il y a tous les arbitrages qui vont être mis en place et qui vont détruire le lien social : par exemple une personne qui est invitée chez des amis va se sentir obligée de dire non car elle ne pourra pas rendre l’invitation, et le fait de ne pas avoir de ressources va couper petit à petit tous les liens sociaux. Chacun essaye de faire tout ce qui est en son pouvoir pour éviter de sombrer-.
Libération.fr
Comment expliquer cette situation?
- Vincent Destival, délégué général du Secours catholique, revient pour «Libération» sur le «drame silencieux» mis en lumière par le rapport annuel de l'association sur l'état de la pauvreté en France.
Vivre avec moins de neuf euros par jour, tel est le quotidien vécu par la moitié des 55 400 ménages français accueillis par le Secours catholique en 2019, avant même la crise liée au Covid. Publié ce jeudi, le rapport de l’ONG sur l’état de la pauvreté en France en 2019 pointe notamment du doigt la forte dégradation du niveau de vie des ménages et les choix impossibles auxquels ces derniers sont contraints pour survivre. Vincent Destival, délégué général du Secours Catholique, revient pour Libération sur le «drame silencieux» mis en lumière par ce bilan annuel.
"Comment font ces ménages pour survivre avec si peu de ressources ?"
Cette situation donne malheureusement naissance à de nombreux impayés. Lorsqu’on doit nourrir sa famille, on donne la priorité à la nourriture des enfants et on n’arrive plus à payer son loyer. Parmi les personnes qui ont un logement stable, 60 % d’entre elles viennent nous voir parce qu’elles ont des impayés de loyer ou de facture de chauffage. D’autres essayent de mettre de l’argent de côté, craignant l’arrivée d’imprévus, mais il ne leur reste ensuite plus rien pour manger. C’est comme cela que l’on se retrouve avec 8 millions de personnes, soit environ 10 % de la population française, qui a besoin de l’aide alimentaire pour vivre [contre 5 millions en 2018, ndlr].
C’est la solution la plus utilisée mais qui est faite à contrecœur, car beaucoup considèrent cette action comme étant humiliante. Ensuite, il y a tous les arbitrages qui vont être mis en place et qui vont détruire le lien social : par exemple une personne qui est invitée chez des amis va se sentir obligée de dire non car elle ne pourra pas rendre l’invitation, et le fait de ne pas avoir de ressources va couper petit à petit tous les liens sociaux. Chacun essaye de faire tout ce qui est en son pouvoir pour éviter de sombrer-.
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